Y aura-t-il des iPad 2 pour tout le monde? Tandis que la concurrence d'Apple commence à s'organiser, la firme entretient habillement le suspens, à l'occasion de la commercialisation de sa tablette dans 25 pays, dont la France.

Les premiers pas de l'iPad 2 (plus fin, plus léger et doté de deux caméras) aux États-Unis ont été un succès. Si Apple ne communique aucun chiffre, les estimations officieuses évaluent les ventes entre 600.000 et un million, en deux semaines. C'est quasiment trois fois plus que le premier iPhone. Et comme pour le lancement du smartphone, les files d'attente se sont allongées devant les magasins. Les tentes dressées par les plus mordus des clients font le délice des photographes et circulent sur les blogs. Et de fait tous les clients ne sont pas servis. Un scénario similaire à celui connu par le premier iPad et qui laisse planer un doute. Apple crée-t-il sciemment une pénurie en sous-dimensionnant sa production?

Contrairement à ses concurrents, la firme ne craint pas que ses clients déçus optent pour l'achat d'un autre produit. On n'achète pas une tablette, mais un iPad. À l'image de certaines marques de sac à main qui créent des listes d'attente pour ses clientes, Apple prend les commandes. Les journaux américains fourmillent de «bons plans» pour trouver un iPad sans faire des heures de queue - à quelle heure aller et où - et comment éviter les quatre à cinq semaines de délai promises par certains revendeurs.

Hasard malheureux du calendrier, la politique marketing d'Apple, qui fait de la rareté de ses nouveaux produits un de ses ­credo, est tragiquement renforcée par l'actualité. Les incertitudes qui planent sur la production japonaise de composants électroniques (...)

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