Rapport_sur_lepargne_reglementee_2021-Banque-de-France
http://audentia-gestion.fr/actualite/pdf/Les-finances-des-collectivites-locales-en-2021-BIS-165.pdf
Au format texte : L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
RAPPORT ANNUEL 2021
« Aucune représentation ou reproduction, même partielle, autre que celles prévues
à l’article L. 122-5 2e
et 3e
a) du Code de la propriété intellectuelle ne peut être faite
de la présente publication sans l’autorisation expresse de la Banque de France ou,
le cas échéant, sans le respect des modalités prévues à l’article L. 122-10 dudit Code. »
© Banque de France – 2022
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
RAPPORT ANNUEL 2021
Adressé à
Monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances,
Monsieur le Président du Sénat, et
Madame la Présidente de l’Assemblée nationale
par François Villeroy de Galhau
gouverneur de la Banque de France
JUILLET 2022
3AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS
ette nouvelle édition du rapport
annuel de l’épargne réglementée est
l’occasion de souligner un début de
normalisation dans le comportement
d’épargne des Français. En effet,
si les restrictions sanitaires encore
fortes sur le premier semestre 2021
ont freiné certaines dépenses de consommation et alimenté
le surplus d’épargne, le taux d’épargne des ménages sur la
seconde moitié de l’année se rapproche de celui de la période
pré-Covid.
Ainsi, entre le 1er trimestre 2020 et le 1er trimestre 2022,
le surplus d’épargne financière accumulé par les ménages
s’établit à 151 milliards d’euros. Depuis le troisième
trimestre 2021, ce surplus ne diminue pas : les ménages,
s’ils retrouvent un niveau de consommation normal, ne
désépargnent pas pour autant. Dans le contexte actuel
de hausse de l’inflation, on n’observe pas à ce stade de
mouvements d’amplitude tant sur le volume que sur
l’allocation de l’épargne. En principe, l’inflation pourrait
avoir des effets à la hausse comme à la baisse sur le
volume de l’épargne : les ménages peuvent augmenter
celle-ci pour maintenir la valeur réelle de leurs encaisses
monétaires ; ils peuvent aussi la diminuer pour maintenir
leur niveau de consommation face à la baisse de leur
pouvoir d’achat. De fait, le contexte d’incertitude actuel
semble plutôt favoriser un maintien de l’épargne de
précaution. De même, aucune déformation notable de la
structure des portefeuilles n’est pour le moment observée,
comme en témoigne la stabilité du partage entre produits
de taux et produits de fonds propres. À moyen terme,
la structure d’allocation d’actifs pourrait cependant être
affectée par l’évolution des rendements réels des différents
supports d’épargne.
En 2021, les flux de placements financiers, principalement
sur les dépôts et l’épargne réglementée, ont été largement
positifs au premier semestre et se sont amenuisés par la
suite. Ce phénomène est notamment visible sur le livret A,
dont les mouvements sont amples dans les deux sens :
168 milliards d’euros de versements, pour 148 milliards
d’euros de retraits en 2021. Au total, fin 2021, l’encours
de l’épargne réglementée atteint 833,7 milliards soit
14% du patrimoine financier des ménages, proportion
inchangée par rapport à 2020. La stabilité des ressources
liées à l’épargne réglementée permet la continuité du
financement du logement social et de la politique
de la ville, du soutien aux PME et TPE, à la transition
énergétique ou la réduction de l’empreinte climatique,
et enfin à l’économie sociale et solidaire.
Les taux des livrets indexés en totalité ou en partie sur la hausse
de l’indice des prix à la consommation hors tabac ont été
réévalués au début de l’année 2022 et le seront à nouveau au
1er août. Les taux des livrets A et des LDDS ont augmenté de
0,5% à 1% au 1er février 2022, puis à 2% au 1er août. Quant
au LEP, sa rémunération a été portée de 1 à 2,2% au 1er février,
puis à 4,6% au 1er août. Le mécanisme de révision des taux
de l’épargne réglementée remplit ainsi son rôle en adaptant
la rémunération des épargnants face à la hausse des prix, tout
en maintenant un équilibre financier pour le système bancaire,
la Caisse des dépôts et consignations, et le financement de
l’activité économique et des emplois ciblés par le législateur.
Comme les années précédentes, avec un encours de
107,7milliards rémunéré en moyenne à 4,5%, le poids des
PEL ouverts avant 2011 reste élevé et concentré sur des
populations qui l’utilisent en tant que produit
de placement et non comme outil de constitution
d’un apport personnel en vue d’acquérir un logement ;
en outre, leurs détenteurs appartiennent pour une part
significative aux catégories d’épargnants les plus aisées.
Un dernier mot enfin pour conclure sur les toutes
dernières tendances observées entre janvier et mai 2022.
L’encours de livret A est en hausse de 9,2 milliards contre
8,3 milliards d’euros sur la même période en 2021.
Pour le LEP, la hausse de l’encours s’élève à 1,6 milliard,
soit près de 5 fois le montant sur la même période un an
plus tôt : couplées à une rémunération qui préserve le
pouvoir d’achat des épargnants, les mesures publiques
mises en place pour la promotion de ce livret semblent
aussi porter leurs fruits. En effet entre janvier et mai 2022,
près de 824000 LEP ont été ouverts, soit déjà 173000 de
plus que sur l’ensemble de l’année 2021. Si cette tendance
est très encourageante, le taux de détention du LEP en
dépit d’une rémunération relative plus attractive est encore
trop bas : en 2021, pour 18,6 millions de Français éligibles,
on ne comptabilisait que 6,9 millions de LEP ouverts. »
DU GOUVERNEUR DE LA BANQUE DE FRANCE
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
C
«
REPÈRES 2021
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
L’épargne réglementée, une part toujours importante de l’épargne financière
des ménages et des ressources bancaires :
Des flux sur le livret A et LDDS à des niveaux exceptionnels en 2021
Un plus haut historique en matière de flux : des versements de 225 milliards d’euros sur ces livrets,
contre 178 milliards d’euros en moyenne depuis 2009, et des retraits de 201 milliards,
contre 165 milliards en moyenne depuis 2009
de Français éligibles qui ne détiennent pas de LEP
58 % des ménages français à petits revenus ont un livret A, alors que seulement 15 % ont un LEP
834
déposés sur les produits d’épargne réglementée fin 2021,
dont 450 milliards sur le livret A et le LDDS et 291 milliards sur le PEL
36,6% des principaux placements financiers des ménages
sont des produits de fonds propres
Mds€
11,7M
Le LEP, un livret encore trop peu développé :
14 %
du patrimoine financier
des ménages
63 %
des personnes éligibles
n’ont pas de LEP
+2,4 %
de croissance annuelle
4 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
REPÈRES 2021
Le cercle vertueux de l’épargne réglementée
Mds€
Mds€
des livrets A, LDDS et LEP centralisés au Fonds d’épargne, et affectés principalement
au logement social et à la politique de la ville
Grâce au financement de programmes d’intérêt général
298
Et à la diversification des emplois de l’épargne non centralisée
des livrets A, LDDS et LEP non centralisés au Fonds d’épargne,
consacrés par les banques au financement des PME, de la transition énergétique
ou de la réduction de l’empreinte climatique, ainsi que de l’économie sociale et solidaire
210 +4,2 %
sur un an
+4,1 %
sur un an
financent les prêts destinés à des logements neufs et respectant la norme RT2012
et les éco-prêts à taux zéro
204Mds€
31
financent les entreprises de l’économie sociale et solidaire
Mds€
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 5
1 VERS UN RETOUR À LA NORMALE DU COMPORTEMENT
D’ÉPARGNE DES MÉNAGES ? 9
1.1 2021, une année de transition 11
1.2 Une structure d’épargne relativement stable 15
2 LE LIVRET A RESTE L’INSTRUMENT D’ÉPARGNE PRÉFÉRÉ DES FRANÇAIS 19
2.1 Le livret A 21
2.2 Le livret de développement durable et solidaire 28
2.3 Le livret d’épargne populaire 32
2.4 Le plan d’épargne logement 36
2.5 Le poids relatif de l’épargne réglementée dans les dépôts bancaires
a diminué du fait de la crise sanitaire 41
3 LES EMPLOIS DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE 43
3.1 Une diversification croissante des emplois 45
3.2 L’épargne réglementée centralisée en faveur du logement social 50
3.3 L’épargne réglementée centralisée en faveur de la politique de la ville 51
3.4 L’épargne réglementée non centralisée en faveur des PME 52
3.5 L’épargne réglementée non centralisée en faveur de la transition
énergétique et de la réduction de l’empreinte climatique 56
3.6 L’épargne réglementée non centralisée en faveur de l’économie sociale
et solidaire 60
6 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
SOMMAIRE
4 FOCUS THÉMATIQUES 65
4.1 Comparaison de la structure d’épargne en France, Allemagne,
Italie et Espagne 67
4.2 Les dispositifs d’épargne réglementée en zone euro 73
4.3 Le livret d’épargne populaire : 40 ans d’âge, mais toujours d’actualité 77
4.4 Méthodologie de calcul des taux des livrets d’épargne réglementée 81
4.5 Le Fonds d’épargne et le financement du logement social 84
ANNEXES 89
A1 Les produits d’épargne réglementée 90
A2 Glossaire et méthodologie 94
A3 Rappel des annexes et encadrés thématiques des rapports précédents 96
A4 Annexe juridique 98
A5 Rapports sur l’emploi des ressources collectées au titre des livrets A
et LDDS non centralisés 100
Avertissement : En raison des écarts d’arrondis dans les tableaux et graphiques
présentés dans ce rapport, un agrégat peut ne pas être exactement égal au total
de ses composantes.
Les données publiées dans les précédents rapports ont pu faire l’objet de révisions.
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 7
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 9
1
VERS UN RETOUR À LA NORMALE
DU COMPORTEMENT D’ÉPARGNE
DES MÉNAGES ?
Avertissement
Les chiffres présentés dans la première fiche se rapportent exclusivement aux ménages et aux institutions sans but lucratif à leur service (ISBLSM),
et sont principalement issus des comptes financiers de la comptabilité nationale ; il peut en résulter de légères différences avec les chiffres présentés
dans les fiches synthétiques dédiées aux différents instruments (livrets A, LDDS, LEP, PEL), qui portent sur l’ensemble des détenteurs – parmi lesquels
certaines catégories de personnes morales –, et sont principalement issues des données de la collecte sur l’épargne réglementée menée par la Banque
de France.
1.1 2021, UNE ANNÉE DE TRANSITION
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 11
1.1
2021, UNE ANNÉE DE TRANSITION
Après un plus haut historique en 2020,
le niveau de flux de placement financier
reste élevé mais évolue à la baisse
pour les produits de taux
Les flux nets de placements des ménages – qui représentent
leur effort d’épargne financière, tous types de placements
confondus 1 – sont restés à un niveau élevé en 2021,
à 166 milliards d’euros (cf. graphique 1) après le plus haut
niveau historique atteint en 2020 (203 milliards d’euros).
Ils restent ainsi nettement supérieurs au flux annuel moyen
entre 2010 et 2019. De la même façon qu’en 2020, le
contexte sanitaire incertain et les mesures de restriction
associées ont conduit les ménages à épargner davantage
qu’en période normale.
Cependant, les flux annuels des produits de taux sont
redescendus en 2021 à 115 milliards et retrouvent
un niveau proche de celui de 2019. Les flux annuels
de produits de fonds propres 2, à 54 milliards d’euros,
s’établissent nettement au-dessus de la moyenne des
dix dernières années.
Comme en 2020, les flux de placements financiers
sont plus massifs au 1er semestre 2021 qu’au second
(cf. graphique 2). En effet, les flux atteignent respectivement
49 et 57 milliards d’euros aux premier et deuxième
trimestres. Pour comparaison, le flux trimestriel moyen
était de 26 milliards d’euros entre 2017 et 2019.
Cette hausse des flux de placements financiers
sur les six premiers mois est essentiellement
due aux produits de taux (34 et 42 milliards aux
premier et deuxième trimestres contre 22 milliards
en moyenne entre 2017 et 2019), en lien avec les
mesures de restrictions sanitaires mises en place sur
G1 Composition des placements financiers des ménages
(flux annuels en milliards d’euros)
- 50
0
50
100
150
200
250
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Produits de taux
Produits de fonds propres
Autres
Principaux placements nanciers
Principaux placements nanciers : moyenne 2010-2019
Source : Banque de France.
1 Cela représente aussi bien les
sommes déposées sur les livrets
d’épargne réglementée que les fonds
laissés sur les dépôts à vue dans
les banques, ou les placements
en assurance-vie, en plan d’épargne
en actions (PEA) ou autres
instruments financiers.
2 Les actifs financiers sont dits
« en fonds propres » lorsque qu’il
s’agit d’actions cotées ou non cotées,
ou d’un instrument financier constitué
majoritairement d’actions.
cette période. Et de la même manière qu’en 2020,
les flux de placements financiers diminuent ensuite
(à 38 et 22 milliards respectivement aux troisième et
quatrième trimestres), laissant penser à une situation
en voie de normalisation. La principale cause est la
baisse des flux des produits de taux, passant de
42 milliards d’euros au deuxième trimestre à 8 milliards au
quatrième trimestre.
12 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
G2 Flux trimestriels des principaux placements financiers
(nets, en milliards d’euros, CVS)
- 10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
T1 T2 T3 T4
2019
T1 T2 T3 T4
2020
T1 T2 T3 T4
2021
Produits de taux
Produits de fonds propres
Autres
Principaux placements nanciers
Produits de taux : moyenne 2017-2019
Principaux placements nanciers : moyenne 2017-2019
Note : CVS, corrigé des variations saisonnières.
Source : Banque de France.
G4 Flux et valorisation des produits de fonds propres
détenus par les ménages
(en milliards d’euros)
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
2 200
- 150
- 100
- 50
0
50
100
150
200
250
300
350
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Flux Valorisation Encours (échelle de droite)
Source : Banque de France.
Les placements financiers
en fonds propres connaissent
un fort effet de valorisation,
compensant la stabilité des flux
Concernant les produits de fonds propres, l’encours
a nettement augmenté (2 206 milliards d’euros fin
2021 contre 1 912 milliards d’euros fin 2020) en dépit
de la stagnation des flux de placement. Cette hausse
de l’encours est essentiellement le résultat d’une
forte revalorisation (253 milliards d’euros en 2021
contre 3 milliards en 2020, cf. graphique 4), dans le sillage
de la hausse du CAC 40 (+ 29 % en 2021 après – 7 % en
2020). Cette valorisation est constatée pour les actions
(cotées ou non) ainsi que pour les autres participations
(192 milliards de valorisation au total en 2021 contre
5 milliards en 2020). Les contrats d’assurance-vie en unités
de compte connaissent aussi une hausse de la valorisation
même si elle est plus limitée (46 milliards de valorisation
au total en 2021 contre 7 milliards en 2020, cf. tableau 1).
Par ailleurs, les flux vers l’assurance-vie en unités
de compte s’établissent à 34 milliards d’euros
en 2021, contre 21 milliards en 2020. L’assurance-vie
reste le placement le plus important du patrimoine
financier des ménages (36 % du patrimoine financier
en 2021). Les supports en unités de compte représentent
seulement 8 % du patrimoine financier, mais ils attirent
depuis deux ans les placements en assurance-vie des
ménages plus que les supports en euros. Cette réallocation
contribue aux évolutions contrastées des flux entre produits
de taux et de fonds propres.
G3 Structure des flux nets financiers des ménages en France en 2021
(en pourcentage)
Numéraire
et dépôts à vue
39
Autres dépôts
rémunérés
19
Autres placements
dont les fonds propres
30
Épargne réglementée
et contractuelle
12
Source : Banque de France.
1.1 2021, UNE ANNÉE DE TRANSITION
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 13
Les flux de placement sur l’assurance-vie en unités de
compte ont augmenté en 2021, tandis que les placements
directs en actions ont baissé dans l’ensemble, l’un
compensant à peu près l’autre. Ainsi, les flux des
actions cotées ont diminué, passant de 18 à 5 milliards
d’euros entre 2020 et 2021.
Les placements en instruments de taux
ont été moins soutenus au 2e
semestre
S’agissant des produits de taux, ces derniers ont
représenté des flux nets de placements de 115 milliards
d’euros en 2021, contre 149 milliards en 2020 et 120 milliards
en 2019 (cf. graphique 6). Le niveau de flux d’épargne en
produit de taux est donc revenu à un montant proche de
celui d’il y a deux ans, après le pic exceptionnel de 2020.
De plus, les flux trimestriels diminuent au second
semestre 2021, en lien avec la levée progressive
des mesures de restriction sanitaire (cf. graphique 2).
Cette diminution des flux (cf. graphique 5) est due
d’abord aux détentions de numéraire et dépôts à vue
(27 milliards d’euros de flux au deuxième trimestre, puis
2 milliards au quatrième trimestre), puis à l’épargne
réglementée (12 milliards d’euros de flux au premier trimestre,
puis – 1 milliard au quatrième trimestre). Dans la mesure où
les flux pour les autres produits de taux ou pour les produits
de fonds propres n’augmentent pas nettement, cela semble
indiquer qu’en 2021 le comportement d’épargne des
ménages entame un retour à la normale.
En ce qui concerne l’épargne réglementée détenue par
les ménages 3, les versements sur les livrets A ont atteint
168 milliards d’euros en 2021, plus haut niveau historique.
G5 Flux trimestriels des produits de taux
(nets, en milliards d’euros, CVS)
- 10
0
10
20
30
40
50
T1 T2 T3
2019 2020 2021
T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
Numéraires et dépôts à vue Numéraire et dépôts à vue :
Épargne réglementée moyenne 2017-2019
Dépôts bancaires rémunérés
Produits de taux hors numéraires,
DAV et dépôts rémunérés
Épargne réglementée :
moyenne 2017-2019
Autre épargne
Note : CVS, corrigé des variations saisonnières ; DAV, dépôts à vue.
Source : Banque de France.
G6 Flux annuel des placements
(en milliards d’euros)
- 60
- 40
- 20
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
220
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2021
- 3,4
Autres placements, actif des ménages
Produits de taux hors numéraire et DAV
Produits de fonds propres
Numéraire et dépôts à vue : moyenne 2010-2019
Numéraire et dépôts à vue, actif des ménages
Principaux placements nanciers
54,2
50,6
64,4
Note : DAV, dépôts à vue.
Source : Banque de France.
De même, les versements sur les LDDS atteignent
57 milliards d’euros en 2021, soit leur plus haut niveau
depuis le début de la collecte. Mais les retraits sur chacun
des deux livrets affichent eux aussi des niveaux historiques :
148 milliards pour le livret A et 53 milliards pour le LDDS.
Il en résulte un repli du flux net annuel, comparativement
à 2020. À 24 milliards d’euros, il se rapproche de la moyenne
des dix dernières années (17 milliards), après une année
2020 présentant 35 milliards de flux nets sur les livrets A
et LDDS. Les PEL ont, quant à eux, vu leur niveau de
versement diminuer et les retraits augmenter.
3 L’épargne réglementée recouvre tous les comptes, livrets et placements bancaires
dont le fonctionnement est encadré par la législation et la réglementation.
Les principales caractéristiques des instruments d’épargne réglementée sont
détaillées en annexe 1 ; y sont détaillés le livret A – le livret bleu lui étant désormais
assimilé –, le LDDS, le LEP, les comptes épargne logement, les plans d’épargne
logement, le livret jeune et le LEE. Certaines personnes morales ont accès au livret A :
associations, syndicats de copropriétaires et bailleurs sociaux.
14 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
T1 Placements financiers des ménages résidents au 31 décembre 2021
(encours, flux nets et valorisation nette en milliards d’euros ; part en %)
Encours
2021
Part
2021
Flux nets
annuels 2021
Flux nets
annuels 2020
Valorisation
nette annuelle 2021
Principaux placements financiers 6 025,0 100,0 165,7 203,4 204,8
Produits de taux a) 3 745,0 62,2 114,9 148,6 - 52,5
Numéraire et dépôts à vue 776,5 12,9 64,4 98,2 0,6
Dépôts bancaires rémunérés 1 157,9 19,2 52,0 66,9 0,1
Épargne réglementée b) 833,7 13,8 20,0 42,2 0,0
dont : Livret A 324,3 5,4 16,1 26,1 0,0
Livret jeune 5,4 0,1 - 0,4 0,0 0,0
LEP 38,3 0,6 - 1,1 0,0 0,0
LDDS 125,9 2,1 4,6 9,3 0,0
CEL 31,6 0,5 0,4 1,6 0,0
PEP 13,9 0,2 - 1,3 - 1,1 0,0
PEL 291,3 4,8 1,8 7,1 0,0
ICNE c) 3,0 0,0 - 0,1 - 0,9 0,0
Autre épargne 324,2 5,4 32,0 24,7 0,1
dont : Comptes à terme 60,1 1,0 1,1 - 5,7 0,1
Livrets ordinaires 264,1 4,4 30,9 30,4 0,0
OPC monétaires 4,4 0,1 - 1,1 - 0,7 0,0
Assurance-vie en euros 1 676,7 27,8 0,5 - 17,4 - 55,3
Titres de créance détenus directement 38,2 0,6 - 1,8 - 0,1 0,5
Titres de créance détenus indirectement (OPC) d) 91,3 1,5 1,0 1,9 1,6
Produits de fonds propres e) 2 206,2 36,6 54,2 53,9 252,9
Actions cotées 378,4 6,3 5,0 18,2 55,7
Actions non cotées et autres participations 1 208,6 20,1 13,9 13,5 135,8
Assurance-vie en UC 484,8 8,0 34,0 21,2 45,5
Actions détenues indirectement (OPC) 134,3 2,2 1,3 1,0 15,9
Autres 73,8 1,2 - 3,4 0,9 4,4
dont actifs immobiliers détenus via des OPC 28,5 0,5 - 0,5 0,4 0,4
a) Produits de taux et produits majoritairement de taux.
b) Les produits d’épargne réglementée sont présentés en annexe 1.
c) Intérêts générés par les livrets qui ne sont pas encore versés.
d) Organismes de placement collectif.
e) Actions et produits majoritairement constitués d’actions.
Champ : Les chiffres présentés dans cette table incluent les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) ; il peut en résulter des différences avec les chiffres
présentés ci-après.
Note : Les flux nets annuels comprennent la capitalisation des intérêts.
Les données d’assurance-vie des ménages sont obtenues par miroir grâce au passif déclaré par les assureurs dans le cadre de leur reporting prudentiel. Conformément à la
directive Solvabilité II, les provisions techniques représentent la valeur de transfert des engagements de l’assureur et sont ainsi évaluées en valeur de marché, y compris pour
l’assurance-vie en euros. Les montants de valorisation peuvent donc être importants en lien avec l’évolution des marchés.
Source : Banque de France.
1.2 UNE STRUCTURE D’ÉPARGNE RELATIVEMENT STABLE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 15
L’épargne réglementée représente 13,8%
du patrimoine financier des ménages –
à rapprocher de 15,3%, en moyenne,
sur les dix années précédentes
Après une année 2020 où les ménages ont fait preuve de
comportements attentistes en accumulant sur le numéraire
et les dépôts à vue, 2021 connaît une dynamique différente
avec une baisse des flux vers le numéraire et les dépôts à
vue ainsi que vers l’épargne réglementée. Ce retour à la
normale, ainsi que la forte valorisation des produits de
fonds propres, entraînent de légers changements dans la
structure du patrimoine, mais sans la modifier en profondeur.
Ainsi, le patrimoine financier des ménages s’élève à
6025 milliards d’euros à fin 2021 (cf. tableau 1), soit une
progression de 363 milliards d’euros sur un an (+ 6,4%).
L’encours de l’épargne réglementée a augmenté de
20 milliards d’euros pour atteindre 834 milliards à fin
2021, après 814 milliards à fin 2020. Cependant, son taux
de croissance ralentit à 2,5%, alors qu’il était de + 5,5%
en 2020. De plus, sa proportion dans le patrimoine
financier à fin 2021 ne représente plus que 13,8 %
contre 14,4% fin 2020 (cf. graphique 1).
Concernant l’encours du numéraire et des dépôts à vue, il a
progressé de 9,1% en 2021 pour atteindre 777 milliards
d’euros, soit 12,9% du patrimoine financier des ménages
(contre 12,6% en 2020).
Dans l’ensemble, la part des produits de taux dans le
patrimoine financier a diminué, en passant de 64,9% fin
2020 à 62,2% fin 2021, tandis que les produits de fonds
propres atteignent 36,6% en 2021 contre 33,8% en 2020
(cf. tableau 1). Depuis 2012 (première année de disponibilité
1.2
UNE STRUCTURE D’ÉPARGNE
RELATIVEMENT STABLE
G1 Structure du patrimoine financier des ménages en France fin 2021
(brut, avant mise en transparence, en % du total)
Assurance-vie
36 dont 28 en euros
et 8 en unités de compte
Actions et assimilés
26
Parts d’OPC
4
Dépôts bancaires
32
Obligations et assimilés
1
Numéraire
et dépôts à vue
13
Livret A / LDDS
7
Livrets ordinaires
et CAT
5
PEL
5
Autre épargne réglementée
2
Note : La mise en transparence de l’épargne des ménages consiste à remplacer les supports
d’épargne par les actifs sous-jacents dans lesquels ils sont investis.
Source : Banque de France.
16 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
de ces données), l’année 2021 affiche un plus haut
historique sur la part des produits de fonds propres
dans le patrimoine financier. Ces derniers voient leur
proportion dans le patrimoine financier augmenter en
raison de leur forte valorisation en 2021.
L’épargne réglementée détenue par les ménages,
détaillée dans les pages suivantes, représente
834 milliards d’euros en encours fin 2021 (+2,5% sur
un an). Sa rémunération moyenne est stable, soutenue par
la composante « taux moyen des PEL », celui-ci restant sous
l’incidence du poids important des PEL souscrits avant 2011.
En 2021, cette rémunération des produits d’épargne
réglementée s’est inscrite à 1,24% en moyenne annuelle
pondérée contre une inflation qui s’est établie à 1,60%
(cf. graphique 2) ; hors PEL, le rendement nominal moyen des
livrets ressort à 0,52% et le rendement réel instantané est
négatif, à l’instar de la majorité des produits de placement
bancaire (cf. graphiques 3, 4 et 5). En moyenne sur cinq ans,
le rendement réel des livrets réglementés, PEL inclus,
est positif à 0,2 %. À titre de comparaison, le taux de
rémunération annuel des livrets ordinaires avant imposition
était de 0,09% à la fin 2021, soit un taux réel négatif de
– 1,51 %. Le taux d’intérêt du livret A a ainsi été relevé
à 1 % au 1er février 2022, puisque sa formule de calcul
prend en compte la moyenne de l’IPC hors tabac des
six derniers mois (cf. focus Méthodologie de calcul des taux
des livrets d’épargne réglementée).
G2 Encours et rendement de l’épargne réglementée des ménages
résidents en 2021
(encours en milliards d’euros et taux moyen de rémunération associé)
Livret A
324,3 (0,50)
LEP
38,3 (1,00)
PEL
291,3 (2,58)
Autres
53,9 (0,39)
LDDS
125,9 (0,50)
Champ : Les chiffres présentés couvrent les ménages et les institutions sans but lucratif au
service des ménages (ISBLSM).
Note : La catégorie Autres comprend notamment les livrets jeunes et les CEL.
Source : Banque de France.
G3 Rendement réel du livret A, entre 1999 et 2021
(en %)
- 2
- 1
0
1
2
3
4
1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021
Taux facial du livret A Ination Taux réel du livret A
Sources : Banque de France, Insee.
G4 Rendement réel du livret A, entre 1829 et 2021
(en %)
- 60
- 40
- 20
0
20
40
60
1831 1841 1851 1861 1871 1881 1891 1901 1911 1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 2001 2011 2021
Taux facial du livret A Ination Taux réel du livret A
Sources : Banque de France, Insee.
G5 Comparaison des taux du livret A et des livrets ordinaires
(en %)
- 1,0
- 0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
Déc.
2004
Déc.
2005
Déc.
2007
Déc.
2009
Déc.
2011
Déc.
2013
Déc.
2015
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2006
Déc.
2008
Déc.
2010
Déc.
2012
Déc.
2014
Déc.
2016
Déc.
2018
Déc.
2020
Déc.
2021
Formule du livret A et LDDS après application du seuil
Taux de rémunération des livrets ordinaires
Taux du livret A et du LDDS
Source : Banque de France.
1.2 UNE STRUCTURE D’ÉPARGNE RELATIVEMENT STABLE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 17
Les pages synthétiques, ci-après, rendent compte
de l’utilisation des instruments de l’épargne
réglementée par les ménages. Les données financières
et sociodémographiques présentées s’inscrivent dans un
contexte d’augmentation continue des encours moyens
(cf. graphique 6), et de concentration des encours sur une
proportion limitée de livrets (cf. graphique 7). Elles permettent
ainsi de mieux identifier les bénéficiaires de l’épargne
réglementée et de mettre en perspective l’effort financier
de l’État, via notamment des mécanismes d’exonération
fiscale contribuant à l’orientation de l’épargne des ménages
vers ces supports (cf. tableau 2).
G6 Encours moyen des principaux livrets réglementés
(en euros)
2 500
3 000
3 500
4 000
4 500
5 000
5 500
6 000
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Livret A LDDS LEP
Source : Banque de France.
G7 Livrets et plans détenus par les personnes physiques :
concentration de l’encours en 2021
(en % ; axe des abscisses : nombre de livrets ; axe des ordonnées : encours)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 20 40 60 80 100
Livret A LDDS LEP PEL Droite d’équirépartition
Source : Banque de France.
T2 Estimation des dépenses fiscales et sociales associées
à l’épargne réglementée, en 2021 (en millions d’euros)
Dispositif Estimation
Exonération fiscale des intérêts des livrets A et livrets bleus 136
Exonération fiscale des intérêts des LDDS 54
Exonération fiscale des intérêts des LEP 19
Exonération fiscale des intérêts et primes versés dans le cadre
de l’épargne logement 411
Exonération fiscale des intérêts des livrets jeunes 4
Exonération fiscale des produits des plans d’épargne populaire 56
Exonération sociale des intérêts des livrets A et bleus, LDDS,
LEP, livrets jeunes et LEE 277
Total 957
Sources : PLF2020, Évaluation des voies et moyens, dépenses fiscales. PLFSS2020, annexe 5, Présentation des mesures
d’exonérations de cotisations et contributions.
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 19
2
LE LIVRET A RESTE
L’INSTRUMENT D’ÉPARGNE
PRÉFÉRÉ DES FRANÇAIS
2.1 LE LIVRET A
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 21
Le nombre de livrets A reste stable malgré
une hausse des ouvertures 1
Au 31 décembre 2021, le nombre de livrets A s’élève à
55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes
physiques et 0,8 million2
détenus par des personnes morales
(cf. graphique 1). Depuis le 31 décembre 2020, le nombre
de livrets A a augmenté de 66 000 unités (+ 0,1 %),
avec une hausse de 76 000 livrets pour les personnes
physiques, et une baisse de 10000 livrets pour les personnes
morales. Le taux de détention des personnes physiques
s’établit donc à 80,9% en 2021 3, en léger recul par rapport
à 2020.
Les ouvertures de livret A par des personnes physiques
s’établissent en 2021 à 2,9 millions d’unités, alors que
2,7 millions de livrets A ont été clôturés. Les nouvelles
souscriptions atteignent leur plus haut niveau depuis 2013
(cf. graphique 2).
L’encours du livret A toujours en progression
L’encours du livret A s’établit en 2021 à 343,1 milliards
d’euros, dont 319,3 milliards pour les personnes physiques
et 23,8 milliards pour les personnes morales. Depuis le
31 décembre 2020, l’encours des livrets A progresse
de 16,8 milliards d’euros. Une progression due tant aux
souscriptions des personnes morales (+ 5,5 %) que des
personnes physiques (+5,1%).
Les versements sur les livrets A en 2021 se sont
élevés à 168,4 milliards d’euros, alors que les retraits ont
représenté 148,9 milliards d’euros – soit une collecte nette
(hors intérêts) de 20 milliards d’euros (cf. graphique 3).
Depuis la mise en place de la collecte sur l’épargne réglementée
en 2009, il s’agit de l’année enregistrant les plus hauts niveaux
historiques pour les versements et retraits sur livret A.
1 Sauf mention différente, l’ensemble
de cette partie exploite les données
collectées par la Banque de France dans
le cadre de la collecte sur l’épargne
réglementée (article R. 221-127
du Code monétaire et financier).
Les statistiques présentées incluent ici
les livrets détenus par les résidents et
les non-résidents.
2 Dont 571 000 livrets ouverts par des
associations, près de 211 000 par les
syndicats de copropriétaires et près de
2 000 par les organismes de logements
sociaux.
3 À la différence des LDDS et des LEP,
le livret A peut être détenu par toute
personne mineure ou majeure ;
cette statistique s’exprime donc sur la
population française totale.
2.1
LE LIVRET A
G1 Progression du nombre de livrets A et de l’encours associé
(en millions de comptes ; encours en milliards d’euros)
1
51 59 60 62 62 61 56 55 55 55 55 55
63 63
1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1
163 185 191
216
246 266 263 256 259 272 284 298
326 343
50
0
100
150
200
250
300
350
400
0
10
20
30
40
50
60
70
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de livrets A personnes physiques
Nombre de livrets A personnes morales
Encours des livrets A (échelle de droite)
Source : Banque de France.
G2 Ouvertures et clôtures de livrets A
(en millions de comptes)
4,8 5,1 5,2
2,9 2,7 2,5 2,4 2,6 2,5 2,6 2,6 2,9
- 3,3 - 3,2 - 3,3 - 3,4 - 4,0 - 4,1
- 7,8
- 3,5 - 2,8 - 2,8 - 2,5 - 2,7
1,5 1,9 1,9
- 0,5 - 1,4
- 1,6
- 5,4
- 0,9 - 0,2 - 0,2
0,1 0,1
- 10
- 8
- 6
- 4
- 2
0
2
4
6
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre d’ouvertures de livrets A
Nombre de clôtures de livrets A
Solde
Source : Banque de France.
22 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Par ailleurs, en matière de collecte nette, l’année 2021 se
situe en troisième position, après 2012 et 2020.
Les caractéristiques sociodémographiques
du livret A des personnes physiques :
une épargne très concentrée
L’encours moyen d’un livret A est de 5800 euros pour une
personne physique (5500 euros en 2020 et 5100 euros
en 2019). La progression constante de l’encours moyen depuis
2009 est notamment influencée par les augmentations du
plafond survenues en 2012 et 2013 et par le surplus d’épargne
généré par la pandémie de Covid-19. Ces moyennes cachent
toutefois d’importantes disparités sociodémographiques.
4,3 millions de livrets A détenus par des personnes
physiques, soit 7,8 % des détenteurs, dépassent le plafond
réglementaire de 22 950 euros 4. Ces livrets représentent
ainsi 32% de l’encours (cf. graphique 4). Depuis la fixation
de ce plafond en 2013, la proportion des comptes dont
l’encours dépasse 22 950 euros ne cesse d’augmenter.
À titre de comparaison, en 2020, 3,9 millions de Français
détenaient un livret A dont l’encours était supérieur au plafond
réglementaire 5, soit 7,2% des détenteurs.
En 2021, ce sont 4,3 millions de comptes (soit 7,8 %)
concernés par le plafonnement du livret A, soit près
de 800000 de plus qu’en 2019 avec une augmentation
plus forte en 2020 (+ 400 000 livrets) qu’en 2021
(+ 380 000 livrets).
Les épargnants âgés de plus de 65 ans détiennent
34% des encours des livrets A, mais 21% des livrets –
soit leur poids dans la population française au 1er janvier
2022 (cf. graphique 5). En décomposant par âge, on observe
que la population âgée de moins de 25 ans est celle dont
les encours connaissent l’évolution la plus forte, avec
9% de croissance. Les personnes de plus de 65 ans ont,
quant à elles, le taux de croissance le plus faible (4,3%).
La structure de la détention d’encours par classe d’âge n’a
pas significativement évolué.
Les étudiants et mineurs représentent 34% des ouvertures
de livrets A en 2021, contre un poids dans la population de 8%
(cf. graphique 6). Ensuite, les actifs ayant un emploi représentent
38% des ouvertures, les étudiants, chômeurs et inactifs 51%,
les entrepreneurs 3% et les retraités 8%.
G3 Versements et retraits sur les livrets A, et collecte nette
(en milliards d’euros)
106 104 118
142 149 130 124 131 137 138 154 167 168
- 101 - 99 - 102 - 117 - 135 - 134 - 132 - 126 - 125 - 126 - 142 - 140 - 148
5 4
16
26
14
- 4 - 8
5
11 12 11
26 20
- 30
- 20
- 10
0
10
20
30
- 200
- 150
- 100
- 50
0
50
100
150
200
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Versements Retraits Collecte nette (échelle de droite)
Source : Banque de France.
G4 Livret A : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
32
23
32
11
2
Encours > 15 300 euros et ≤ 19 125 euros
Encours > 19 125 euros et ≤ 22 950 euros
Encours > 22 950 euros
Encours > 1 500 euros et ≤ 15 300 euros
Encours > 150 euros et ≤ 1 500 euros
Encours ≤ 150 euros
0
35
17
30
4
6
8
Lecture : 17 % des livrets A ont un encours compris entre 150 et 1 500 euros, et ils représentent
2 % de l’encours total des livrets A.
Note : Livrets détenus par les personnes physiques.
Source : Banque de France.
G5 Détention de livrets A, à fin 2021, par tranche d’âge (en %)
27
12
30
26
22
24
26
32
26
21
34
21
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Nombre de comptes Encours Structure population
≥ 65 ans
≥ 45 et < 65 ans
≥ 25 et < 45 ans
< 25 ans
Sources : Banque de France, Insee (population).
2.1 LE LIVRET A
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 23
4 Le plafond des versements autorisés
sur un livret A, hors capitalisation des
intérêts, est de 22 950 euros. Il était
de 15 300 euros avant les relèvements
intervenus en octobre 2012 et
en janvier 2013.
5 Le plafond réglementaire peut-être
dépassé du fait de la capitalisation des
intérêts. En revanche, les ménages qui
détiennent un livret d’épargne
réglementée au plafond ne peuvent
pas y ajouter de nouvelles sommes.
6 À noter qu’il peut cependant parfois
y avoir parfois une différence entre le
lieu d’ouverture d’un livret (proche du
lieu travail, par exemple) et le domicile
du titulaire.
G7 Livret A : données par département à fin 2021
a) Encours moyen (en euros par détenteur ; moyenne nationale : 5 800) b) Taux de détention (en % ; moyenne nationale : 80,9 % en France métropolitaine)
6 361,9
5 761,9 5 916,0
5 962,6
5 939,3
6 457,1
5 637,0
5 962,1
6 256,2
6 352,1
5 526,7
5 919,3
5 522,2
5 692,4
6 302,9 5 916,7
5 880,4
6 206,3
6 136,9
6 808,8
5 930,6
6 422,9 6 498,4
6 253,9 6 193,8
5 981,0
5 881,1
6 079,5 6 109,9
6 381,8
6 258,2
6 011,3
6 433,1
6 040,0
6 556,4 6 214,4
6 757,8 6 165,9 6 103,6
6 704,9
6 150,9
5 918,2
5 786,4
6 277,4 5 796,0
6 004,0
5 669,6
5 242,3
5 887,8
4 741,0
4 863,6
5 150,8
4855,3
6 424,2 5 293,4 5 678,2
5 979,3
5 046,8
6 605,4 6 297,1
6 127,2
5 687,1
6 358,2
6 669,5
6 630,2
5 654,1
6 229,2
6 704,6 7 017,2
7 375,7
6 917,3
6 523,6
6 303,0
5 407,1
5 551,4
5 788,6
6 151,7 5 923,3
6 675,5
6 063,3 5 827,4
5 955,5 5 699,6
5 530,4 5 687,8
6 970,1
6 617,1
6 850,1 6 193,5
4 976,2
5 426,2
6 603,2
6 998,2
3 623,8
5 348,6 6 823,2
6 071 euros < encours ≤ 6 392 euros
6 392 euros < encours ≤ 7 376 euros
5 746 euros < encours ≤ 6 071 euros
3 624 euros < encours ≤ 5 746 euros
88,6
69,1
82,9
81,2 91
81,2
88,4
83,8
81
80,8
85,8
77,1 82
85,9 76,8
85,5
76,3
82,8
78,1
79,6
69,3 76,9
88,6 86,5
73,6
85,1
82,1
85,4
83
84,2 78,7
80,1 82,2
91 94,1
87 83,2 85,3
86,8
81,3
84,4
91,3
68,7 79,9
88,7
80,5
68,7
80,6
78,6
85,2
78,1
81,3
75,6 78,6
85,9
76,6
88,6 81,6
76,4
74,2
75
80,1
72,6
68,5
75,7
83,4 82,4
82,4
80,2
73,8
75,8
76,2
73,3
77,2
76,1 80
84,8
76,9 86,2
76,9 83
75,4 82,7
74,9
75,4
83,6
49,4
73,6
87
118,3
72,8 102,2
75,7
71,9
81 % ≤ taux de détention ≤ 85 %
85 % ≤ taux de détention ≤ 100 %
76 % ≤ taux de détention ≤ 81 %
49 % ≤ taux de détention ≤ 76 %
85,3
76,3
Sources : Banque de France, Insee.
Les départements de Lozère, de Haute-Loire et de
Paris sont en tête en matière d’encours moyen du
livret A par détenteur. Les départements de Seine-SaintDenis, de l’Aisne et du Val-d’Oise sont au contraire ceux où
les encours moyens sont les plus faibles 6 (cf. graphique 7).
Sur les 96 départements métropolitains, 91 ont vu leur encours
total augmenter. Au total, 39 départements ont vu leurs
encours augmenter de plus de 8% en 2021. L’encours moyen
par détenteur a augmenté dans 92 départements, et de plus
de 8% pour 47 d’entre eux.
G6 Ouvertures de livrets A par profession
et catégorie socioprofessionnelle (en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Livrets A Population française
8 Retraités
9 Autres dont chômeurs et inactifs
7 Ouvriers
6 Employés
2 Exploitants agricoles
3 Artisans, commerçants, chefs d’entreprises
4 Cadres, professions intellectuelles supérieures
1 Étudiants, enfants mineurs
5 Professions intermédiaires
Note : Sont présentées dans ce graphique les CSP à l’ouverture des livrets, et non la détention
par CSP.
Source : Banque de France.
24 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
G7c Livrets A : taux de croissance des encours départementaux en 2021
(en % ; moyenne nationale : 5,1 % en France métropolitaine)
7,9 8,6
8,9
8,6
9,7
9,1
7,5
8,4 7,7
9,1 8,7
9,4
11,2
7,6
7,6
7,6
8,4
7,9
10 8,5
8,9
8,5
9 9,8
8,4
8,2
7,9
8,4
12,7 8,2
8,9
8,1
8,6
8,1
9,9
8
8,1 9,1
9,1
8,9
8,6
8,2 8 8,2
7,7
9,6 7,98
9,5
7,4
8,5 < croissance < 12,7
5,8
7,5 4,1
3,7
- 5,9
7,4
3,8
3,8
6,8 4,5
7,2
6,7
6,9
3,1
3,3
7 - 5,7
5,4
- 2,4
2,1
7,5
- 2,5
5
5,6 3 6,5
0,4
7 6,2
1,7
7,5
7,1
1,5 4,8
4,3
5,8 2
7,1
7,4
3,3
4,6
6,8
7
- 9,4
1,5
1,7
7,5 < croissance < 8,5
5 < croissance < 7,5
− 9,5 < croissance < 5
7,9 8,6
8,9
8,6
9,7
9,1
7,5
8,4 7,7
9,1 8,7
9,4
11,2
7,6
7,6
7,6
8,4
7,9
10 8,5
8,9
8,5
9 9,8
8,4
8,2
7,9
8,4
12,7 8,2
8,9
8,1
8,6
8,1
9,9
8
8,1 9,1
9,1
8,9
8,6
8,2 8 8,2
7,7
9,6 7,98
9,5
7,4
8,5 < croissance < 12,7
5,8
7,5 4,1
3,7
- 5,9
7,4
3,8
3,8
6,8 4,5
7,2
6,7
6,9
3,1
3,3
7 - 5,7
5,4
- 2,4
2,1
7,5
- 2,5
5
5,6 3 6,5
0,4
7 6,2
1,7
7,5
7,1
1,5 4,8
4,3
5,8 2
7,1
7,4
3,3
4,6
6,8
7
- 9,4
1,5
1,7
7,5 < croissance < 8,5
5 < croissance < 7,5
− 9,5 < croissance < 5
Sources : Banque de France, Insee.
G7d Livrets A : encours totaux départementaux en 2021
(en millions d’euros)
4 345 < encours < 17 789
4 303
2 666
3 523 6 656
2 795
2 820
2 865 5 608
3 511
2 925 4 142
1 039 3 334 4 097
6 459
8 452 4 187 3 150
3 975
2 958
2 731 3 201
5 679
3 319
7 564
5 699 5 890
3 507
5 618
5 305 3 063
7 647
3 648 6 689 5 255
5 421
4 919 9 623
3 205
6 310
2 696
4 343
17 789
5 478 11 248
4 353
12 290
4 625
1 974
954
1 052
1 186
1 319 790
814
1 808
1 221
1 798
1 087
581
1 960
1 274
2 070
1 729
2 164
2 361
1 393
1 964
834
1 017
896
798 1 312
463
1 516
803
2 566
2 259
448
648
1 520
1 684
1 399
1 786
1 639
2 145
1 475
1 545
1 868
1 062 722
770
1 694
1 960
2 616 < encours < 4 345
1 397 < encours < 2 616
448 < encours < 1 397
689
1 964
4 345 < encours < 17 789
4 303
2 666
3 523 6 656
2 795
2 820
2 865 5 608
3 511
2 925 4 142
1 039 3 334 4 097
6 459
8 452 4 187 3 150
3 975
2 958
2 731 3 201
5 679
3 319
7 564
5 699 5 890
3 507
5 618
5 305 3 063
7 647
3 648 6 689 5 255
5 421
4 919 9 623
3 205
6 310
2 696
4 343
17 789
5 478 11 248
4 353
12 290
4 625
1 974
954
1 052
1 186
1 319 790
814
1 808
1 221
1 798
1 087
581
1 960
1 274
2 070
1 729
2 164
2 361
1 393
1 964
834
1 017
896
798 1 312
463
1 516
803
2 566
2 259
448
648
1 520
1 684
1 399
1 786
1 639
2 145
1 475
1 545
1 868
1 062 722
770
1 694
1 960
2 616 < encours < 4 345
1 397 < encours < 2 616
448 < encours < 1 397
689
1 964
Sources : Banque de France, Insee.
2.1 LE LIVRET A
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 25
L’utilisation du livret A par les épargnants
5,4 millions de livrets A sont inactifs – c’est-à-dire
sans un versement ou un retrait – depuis au moins
cinq ans, dont 4,0 millions ont un encours inférieur à
150 euros. Ces 5,4 millions de livrets représentent un
encours de 14,9 milliards d’euros (0,08 milliard pour les
seuls livrets à l’encours inférieur à 150 euros).
Le nombre moyen de mouvements constatés sur les
livrets A actifs s’établit en 2021 à 5,0 versements
et 5,5 retraits par an, soit environ un mouvement par
mois. Ces chiffres varient en fonction de l’encours détenu,
avec une moyenne de 5,4 à 6,7 retraits pour les livrets à
l’encours inférieur à 7 500 euros, mais seulement 1,4 retrait
pour les livrets au plafond (cf. graphique 8). Surtout, les
montants moyens versés ou retirés diffèrent selon l’encours ;
à cet égard, le montant moyen des versements sur les
livrets A actifs s’établit à 704 euros, alors que celui des
retraits s’établit à 551 euros (cf. graphique 9).
G8 Livrets A : nombre moyen de mouvements en 2021 par tranche d’encours
(en unités ; tranches d’encours en euros)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Versements Retraits
< 150
euros
150-
750
750-
1 500
1 500-
3 000
3 000-
7 500
7 500-
15 300
15 300-
19 125
19 125-
22 950
> 22 950 Tous
livrets
5,05,5
Lecture : Hors les 5,4 millions de livrets inactifs depuis au moins cinq ans.
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
La Banque Postale joue un rôle particulier en matière
d’accessibilité bancaire : la mission qui lui a été confiée 7
lui
impose d’ouvrir à toute personne qui en fait la demande un
livret A à partir d’un dépôt initial de 1,50 euro, de lui permettre
d’effectuer des opérations de retrait et de dépôt à partir de
1,50 euro sur ce support, d’assurer la gratuité des virements
sur le compte à vue du titulaire du livret A quel que soit
l’établissement détenteur du compte à vue, et d’accepter des
domiciliations de virements et de prélèvements de certaines
opérations. Au total, si la Banque Postale héberge 26%
des livrets A en France, ces livrets A d’accessibilité bancaire
représentent pas moins de 35% des 2,8 millions de dépôts en
numéraire, 60% des 14,8 millions de retraits en numéraire,
7% de l’encours des 2,2 milliards d’euros de dépôts et
62% de l’encours des 8,2 milliards d’euros de retraits –
les livrets à l’encours inférieur à 150 euros représentant
plus de la moitié de mouvements. Pour mémoire, des
analyses détaillées relatives au développement de
l’accessibilité bancaire sont effectuées par l’Observatoire
de l’inclusion bancaire 8.
G9 Livrets A : montant moyen des mouvements en 2021 par tranche
d’encours (en unités ; tranches d’encours en euros)
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
< 150
euros
150-
750
750-
1 500
1 500-
3 000
3 000-
7 500
7 500-
15 300
15 300-
19 125
19 125-
22 950
> 22 950 Tous
livrets
Versements Retraits
704
551
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
Enfin, si l’épargne détenue sur un livret A est de durée
variable, le livret A en lui-même est un placement de long
terme. Ainsi, 58% des livrets A ont plus de dix ans, et
concentrent 63% de l’encours (cf. graphique 10).
G10 Livrets A : ventilation par ancienneté en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
Ouverture > 10 ans et ≤ 20 ans
Ouverture > 20 ans et ≤ 40 ans
Ouverture > 40 ans
Ouverture > 5 ans et ≤ 10 ans
Ouverture > 1 an et ≤ 5 ans
Ouverture ≤ 1 an
17
16
17
19
17
15
30
5
30
11 6
17
Lecture : 11 % des livrets A ont une ancienneté supérieure à 40 ans, et ils représentent 16 %
de l’encours total des livrets A.
Note : Livrets détenus par les personnes physiques uniquement.
Source : Banque de France.
7 Article L 221-2 du Code monétaire
et financier.
8 Cf. Rapport annuel 2018 de
l’Observatoire de l’inclusion bancaire.
26 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Les caractéristiques du livret A
des personnes morales
L’encours moyen d’un livret d’une personne morale
est de 29 200 euros, en progression constante depuis
2008 (il s’élevait alors 9 800 euros). L’encours moyen du
livret A des associations non soumises à l’impôt sur les
sociétés s’élève à 13 000 euros, celui des syndicats de
copropriétaires à 11 700 euros, et celui des organismes
de logements sociaux à 6 714 000 euros.9
L’encours est inégalement réparti (cf. graphiques 11a
et 11b). Les livrets A dont l’encours est supérieur à
76 500 euros représentent 4% des livrets, mais 78% de
l’encours ; cette répartition fait écho à l’encours moyen
détenu par les organismes de logements sociaux, puisque
ces derniers détiennent 0,7 % des livrets, mais 56 %
de l’encours.
La décollecte sur le livret A
et le LDDS visible en fin d’année
L’effet de la crise sanitaire sur la collecte des livrets A et
LDDS a été estimée en 2021. La collecte de 2021, même si
elle est plus faible qu’en 2020 (37,4 milliards d’euros), atteint
un niveau supérieur à la période 2017-2019 (17,8 milliards
d’euros) avec un montant de 21,4 milliards. Le phénomène
de « surcollecte » est visible sur les premiers mois de
l’année. En effet, les collectes nettes des mois de janvier
à mai sont largement supérieures aux niveaux de 2018-
2019. Par ailleurs, hormis en janvier et février (le premier
confinement en France a débuté en mars 2020), la collecte
était plus élevée en 2020 qu’en 2021. Il semble que la
décollecte sur ces livrets ait commencé sur la fin de
l’année 2021, puisque les montants de décollecte
d’octobre à novembre sont largement supérieurs
aux niveaux de 2018-2019 10 (cf. graphiques 12a, 12b, 12c).
G11 Répartition des livrets A des personnes morales en 2021 (en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
a) Par entités juridiques b) Par tranches d’encours
56
31
10
26
70
0,7
Syndicats de copropriétaires
Associations non soumises à l’IS
Organismes de logements sociaux
Encours > 30 000 euros et ≤ 76 500 euros
Encours > 76 500 euros
Encours > 15 300 euros et ≤ 30 000 euros
Encours > 1 500 euros et ≤ 15 300 euros
Encours ≤ 1 500 euros
78
8
6
13
0
41
39
8
8 4
Lecture : 0,7 % des livrets A des personnes morales sont détenus par des organismes
de logements sociaux, et ils représentent 56 % de l’encours total de ces livrets.
Source : Banque de France.
Lecture : 4 % des livrets A détenus par des personnes morales ont un encours supérieur
à 76 500 euros, et ils représentent 78 % de l’encours total de ces livrets.
G12a Collecte mensuelle nette des livrets A et LDDS, comparaison par mois, 2018-2021 (en milliards d’euros)
3,9 4,6 4,5
7,2
1,3
2,5
1,5
3,8
2,2 2,5
3,8 3,7
2,2 2,5
7,4
3,8
0,6
1,6
5,1
2,3
0,5 0,6
3,7
0,0
1,1 1,9 2,5
1,4 1,7 2,1 2,8
1,9
1,0 1,3
0,0
- 2,5
- 0,8
- 2,6
- 1,0
- 3,4
0,8 0,6
3,3
- 0,4
4,5
2,1 2,3
- 1,2
- 5
- 3
- 1
1
3
5
9
7
Janvier
2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021 2018-2021
Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Lecture : En janvier 2021, la collecte nette sur les livrets A et LDDS s’est élevée à 7,2 milliards d’euros, contre 4,5 en janvier 2020 ou encore 4,6 en janvier 2019.
Source : Caisse des dépôts et consignations, collecte mensuelle.
2.1 LE LIVRET A
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 27
9 Ces montants sont cohérents avec les plafonds prévus par les textes,
rappelés en annexe 1.
10 Les chiffres pour les flux mensuels de décembre incluent la collecte au même titre que
les autres mois, ainsi que la capitalisation des intérêts.
Hors capitalisation, les collectes s’élèvent en 2018, 2019, 2020 et 2021 à
respectivement 1,7 milliard, – 0,8 milliard, 0,2 milliard et – 1,2 milliard.
G12b Écart entre les collectes nettes mensuelles de 2021
et la moyenne 2018-2019 des livrets A et LDDS (en milliards d’euros)
2,9
1,9
1,3 1,4 1,2
- 0,5
- 0,1
0,0
- 0,1
- 0,9 - 1,1
- 2,0 - 1,6
- 1,5
- 1,0
- 0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Note : Collecte nette de décembre hors capitalisation des intérêts.
Source : Caisse des dépôts et consignations, collecte mensuelle.
G12c Écart entre les collectes nettes mensuelles de 2021 et de 2020
des livrets A et des LDDS (en milliards d’euros)
2,6 2,2
- 0,2
- 3,6
- 2,8
- 3,7
- 1,1 - 0,9 - 1,3
- 2,4
- 3,7
- 1,3
- 4,0
- 3,0
- 2,0
- 1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Note : Collecte nette de décembre hors capitalisation des intérêts.
Source : Caisse des dépôts et consignations, collecte mensuelle.
28 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
La détention du LDDS, en progression
Au 31 décembre 2021, le nombre de LDDS s’élève à
24,5 millions (cf. graphique 1). Depuis le 31 décembre
2020, le nombre de LDDS progresse de 189 000 unités
(+ 0,8%). De fait, son taux de détention s’établit donc à
45,9% l’an dernier 1.
Les ouvertures de LDDS s’élèvent en 2021 à 1,6 million
d’unités, alors que 1,4 million de LDDS ont été fermés.
Le nombre de LDDS continue sa progression depuis 2016,
avec un solde net pour la troisième année consécutive,
de 140 000 comptes (cf. graphique 2).
L’encours du LDDS progresse mais moins
que celui du livret A
L’encours du LDDS demeure dynamique en 2021, s’établissant
à 126,2 milliards d’euros. Depuis le 31 décembre 2020,
l’encours des LDDS progresse de 4,6 milliards d’euros
(+ 3,8 %) – à rapprocher des + 5,1 % de l’encours des
livrets A détenus par des personnes physiques.
Les versements sur les LDDS en 2021 se sont élevés à
57 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté
53 milliards d’euros – soit une collecte nette (hors
intérêts) de 4 milliards d’euros. Après l’année 2020
atypique par l’importance de la collecte nette, celle-ci
retrouve en 2021 son niveau de 2019 (cf. graphique 3).
Depuis la mise en place de cette statistique, il s’agit de
l’année avec les niveaux de versements et de retraits les
plus élevés.
2.2
LE LIVRET DE DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET SOLIDAIRE
G1 Progression du nombre de LDDS et de l’encours associé
(en millions de comptes : échelle de gauche ; en milliards d’euros : échelle de droite)
25 25 25 25 25 25 25 24 24 24 24 24 24 25
78 69 68 70
91 101 102 101 101 104 108 112 121 126
20
0
40
60
80
100
120
140
0
5
10
15
20
25
30
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de LDDS
Encours des LDDS
Source : Banque de France.
G2 Ouvertures et clôtures de LDDS
(en millions de comptes ; flux bruts : échelle de gauche ; flux nets : échelle de droite)
1,5 1,2
1,5
1,8 1,7 1,6 1,5 1,4 1,5 1,5 1,6 1,7 1,6
- 1,7 - 1,9 - 1,6 - 1,6 - 1,6 - 1,7 - 1,7 - 2,0 - 1,7 - 1,6 - 1,5 - 1,5 - 1,4
- 0,3
- 0,6
- 0,1
0,2 0,1
- 0,1 - 0,2
- 0,6
- 0,2 - 0,1
0,1 0,2
0,1
- 1,0
- 0,8
- 0,6
- 0,4
- 0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
- 2,5
- 2,0
- 1,5
- 1,0
- 0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre d’ouvertures de LDDS
Nombre de clôtures de LDDS
Solde
Source : Banque de France.
2.2 LE LIVRET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET SOLIDAIRE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 29
1 À la différence du livret A, le LDDS
ne peut être détenu que par un
contribuable ; par convention, cette
statistique est donc exprimée sur la
population française de plus de 18 ans.
Rapporté à la population tous âges
confondus, ce taux atteint 36 %.
2 Le plafond des versements autorisés
sur LDDS, hors capitalisation des
intérêts, est de 12 000 euros depuis le
1er octobre 2012.
3 Le plafond réglementaire peut-être
dépassé du fait de la capitalisation des
intérêts. En revanche, les ménages qui
détiennent un livret d’épargne
réglementée au plafond ne peuvent pas
y ajouter de nouvelles sommes.
Les caractéristiques sociodémographiques
du LDDS, une épargne très concentrée
L’encours moyen d’un LDDS est de 5 100 euros
(5 000 euros en 2020), en progression continue depuis
2009. Ces moyennes cachent toutefois d’importantes
disparités sociodémographiques.
Les 22% de LDDS dont l’encours dépasse le plafond réglementaire
de 12000 euros 2
représentent ainsi 52% de l’encours
(cf. graphique 4). À la fin 2019, 4,6 millions de Français détenaient
un livret A dont l’encours dépassait le plafond réglementaire3
,
soit 19% des détenteurs de ce livret. En 2021, ce sont
5,3 millions de comptes concernés par le plafonnement
du LDDS (21,6% de l’ensemble), soit 720 000 de plus
qu’en 2019 avec une augmentation plus forte en 2020
(400000 livrets) qu’en 2021 (320000 livrets).
G4 LDDS : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
12
52
8
9
28
12
23 22
11
22
1
0
Encours > 6 000 euros et ≤ 9 000 euros
Encours > 9 000 euros et ≤ 12 000 euros
Encours > 12 000 euros
Encours > 750 euros et ≤ 6 000 euros
Encours > 150 euros et ≤ 750 euros
Encours ≤ 150 euros
Lecture : 8 % des LDDS ont un encours compris entre 6 000 et 9 000 euros, et ils représentent
12 % de l’encours total des LDDS.
Source : Banque de France.
En décomposant par âge, on observe que la population
âgée de 18 à 25 ans est celle dont les encours connaissent
l’évolution la plus forte, avec 13 % de croissance.
Les personnes âgées de 45 à 65 ans ont quant à elles le
taux de croissance le plus faible (3%). Malgré des disparités
d’évolution de l’encours, la structure de la détention
d’encours par classe d’âge n’a pas significativement
évolué. Les épargnants de plus de 65 ans détiennent
41 % des encours des LDDS, mais 35 % des livrets –
pour un poids dans la population française de 21 % en
2021 (cf. graphique 5).
G5 Détention des LDDS, à fin 2021, par tranche d’âge
(en %)
2 1
24 30 19
24 39 38
26
35 41
21
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Nombre de comptes Encours Structure population
≥ 45 ans et < 65 ans
≥ 65 ans
≥ 18 ans et < 25 ans
≥ 25 ans et < 45 ans
Sources : Banque de France, Insee (population).
Les employés représentent 26 % des souscripteurs
de LDDS en 2021, pour un poids dans la population
de 14 %. Les actifs ayant un emploi représentent 63 %
des ouvertures, les étudiants, chômeurs et inactifs 17%,
les entrepreneurs 5% et les retraités 15% (cf. graphique 6).
G6 Ouvertures de LDDS par profession et catégorie socioprofessionnelle
(en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 Étudiants, enfants mineurs
2 Exploitants agricoles
3 Artisans, commerçants, chefs d’entreprises
4 Cadres, professions
intellectuelles supérieures
5 Professions intermédiaires
LDDS Population française
6 Employés
7 Ouvriers
8 Retraités
9 Autres dont chômeurs et inactifs
Note : Sont présentées dans ce graphique les CSP à l’ouverture des livrets, et non la détention
par CSP.
Source : Banque de France.
G3 Versements et retraits sur les LDDS, et collecte nette
(en milliards d’euros)
56 53 48 46 45 46 47 50 53 57
- 35 - 46 - 47 - 47 - 45 - 44 - 44 - 46 - 43 - 53
21
7
1 - 1 0
2 3 4 9
4
- 25
- 20
- 15
- 10
- 5
0
5
10
15
20
25
- 100
- 80
- 60
- 40
- 20
0
20
40
60
80
100
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Versements
Retraits
Collecte nette (échelle de droite)
Source : Banque de France.
30 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
En 2021, tous les départements métropolitains ont
vu leurs encours totaux augmenter, hormis Paris.
Les départements affichant les encours les plus élevés en
2021 sont, comme en 2020, Paris, les Hauts-de-Seine, et
le Nord (cf. graphiques 7a et 7b).
L’utilisation du LDDS par les épargnants
1,4 million de LDDS sont inactifs – c’est-à-dire sans un
versement ou un retrait – depuis au moins cinq ans.
Ces livrets totalisent un encours de 6,5 milliards d’euros.
Ces chiffres sont en hausse par rapport à 2020, où on
répertoriait 1,3 million de LDDS inactifs pour un encours
de 5,9 milliards d’euros.
Le nombre moyen de mouvements constatés sur
les LDDS actifs s’établit en 2021 à 3,2 versements
et 2,9 retraits par an, soit environ un mouvement
tous les deux mois. Ces chiffres varient en fonction de
l’encours détenu, avec un pic de mouvements pour
les livrets à l’encours compris entre 150 et 750 euros
(avec 9,3 versements et 7,5 retraits) (cf. graphique 8).
Surtout, les montants moyens versés ou retirés diffèrent
selon l’encours ; à cet égard, le montant moyen des
versements sur les LDDS actifs se monte à 826 euros,
celui des retraits s’établissant à 804 euros (cf. graphique 9).
G8 LDDS : montant moyen de mouvements en 2021 par tranche d’encours
(en unités ; tranches d’encours en euros)
3,2 2,9
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
< 150 150-750 750-1 500 > 1 500 Tous livrets
Versements Retraits
Lecture : Hors les 1,4 million de livrets inactifs depuis au moins cinq ans.
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
Par ailleurs, depuis le 1er juin de l’année 2020, les
établissements distribuant le LDDS ont l’obligation de
proposer annuellement à leurs clients d’utiliser les sommes
qui y sont déposées pour faire un ou plusieurs dons à une
ou plusieurs entreprises de l’économie sociale et solidaire
ou à une entreprise d’utilité sociale 4. Au cours de l’année
2021, ce sont ainsi 2 800 dons qui ont été effectués, pour
un encours de 1,5 million d’euros.
G7a LDDS : taux de croissance de l’encours départemental en 2021
(en % ; moyenne nationale : 3,8 % en France métropolitaine)
4,5
4,8
4,6
6,2
5,3 4,5
5,3 5,6
5,6 6
5,5 5,7
6,3
5
5,0 5,3
5,1
5,8 5,6
4,5
4,5
4,6
4,6
5,8
5,2
6,0
4,7
4,3
4,1
4,2
4,4
3,9
4,4
4,3
3,7
4,2
3,8
4
3,3 3,4
4,3 3,7
5,5
2,6
3,1
3,3
3,9 3,8
3,1 3,8
2,7
2,2
3,5
3,1
3,7
3
3,2
4,3
3,7
4,4
4,2
4
3,8
1,6
3,4 2,4
3,2
3,8
3,1
4,2
3,7
4,1
3,8
3,6
2,7
3,4
3
3,3
3
3,5
4,0
3,9
4,3
3,3
4,5 3,4
3,5 4,2
3,6
4,1
4
- 0,8
2,0
4,3
2,3
1,0
4 % < croissance < 4,5 %
4,5 % < croissance < 6,3 %
3,4 % < croissance < 4 %
- 0,8 % < croissance < 3,4 %
Sources : Banque de France, Insee.
G7b LDDS : encours totaux par département en 2021
(en millions d’euros)
1 402
406
1 042
1 328
2 285
636
446
1 055
1 168
476
1 195
583
343
2 007 327
714
517
679
1 388
568
1 125 1 646
3 434 1 526
713
457
232 734
516
835 846
1 416 698
2 417 653
2 886 1 499 1 243
1 490
705
872
1 089
1 118 1 358
649
2 221
986
4 211
810
957
1 327
1 770
2 915 2 370 2 317
1 385
2 104
2 183 1 331
2 821
600
788
1 348
396
457
354
349 507
182
712
830
2 565
830
610
1 991
418 269
309
314 2 100
1 921 3 417
1 010 1 226
987
2 421
641 1 021
221
205
1 820
6 552
1 549
2 354 4 537
1 016 < encours < 1 677
1 677 < encours < 6 552
596 < encours < 1 016
182 < encours < 596
258
Sources : Banque de France, Insee.
2.2 LE LIVRET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET SOLIDAIRE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 31
4 Décret n° 2019-1297, mettant en œuvre l’alinéa 4 de l’article L. 221-17 du Code
monétaire et financier. Depuis 2020, il revient aux distributeurs du LDDS
de communiquer aux détenteurs une liste minimale de potentiels destinataires et
indirectement de solliciter le don par ce biais ; cette option de don s’exerce une fois
par an, et les dons portent sur tout ou partie des encours, au choix du détenteur.
Enfin, si l’épargne détenue sur un LDDS est de durée
variable, le LDDS en lui-même est un outil de long terme.
Ainsi, 57% des LDDS ont plus de dix ans, et concentrent
60% de l’encours (cf. graphique 10).
G9 LDDS : montant moyen des mouvements en 2021 par tranche d’encours
(en unités ; tranches d’encours en euros)
826 804
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
< 150 150-750 750-1 500 > 1 500 Tous livrets
Versements Retraits
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
G10 LDDS : ventilation par ancienneté en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
17 15
27
30
30
31
18
17
7
7
Ouverture > 10 ans et ≤ 20 ans
Ouverture > 20 ans
Ouverture > 5 ans et ≤ 10 ans
Ouverture > 1 an et ≤ 5 ans
Ouverture ≤ 1 an
Lecture : 27 % des LDDS ont une ancienneté supérieure à 20 ans, et ils représentent 31 %
de l’encours total des LDDS.
Source : Banque de France.
32 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Malgré 700000 ouvertures, la détention
du LEP ne reprend pas encore sa progression
Au 31 décembre 2021, le nombre de LEP s’élève à
6,9 millions (cf. graphique 1). Depuis le 31 décembre 2020,
le nombre de LEP accuse un repli de 170 000 unités
(– 2,4%). La baisse du nombre de LEP est concentrée sur la
fin de l’année. En effet, les établissements distribuant des LEP
avaient jusqu’au 30 novembre 2021 pour clôturer les comptes
des détenteurs non éligibles au titre des années 2020 et 2021.
Ces fermetures ont été facilitées grâce à la simplification du
contrôle de l’éligibilité 1
. Les premières données pour 2022
laissent augurer d’un retournement de tendance, avec une
reprise de l’ouverture du LEP (cf. focus Le livret d’épargne populaire :
40 ans d’âge, mais toujours d’actualité).
S’agissant de la clientèle en situation de fragilité financière 2,
le nombre de LEP est en hausse constante depuis 2018.
En effet, alors que 104200 clients fragiles détenaient un LEP
en 2018, ce nombre atteint 170200 en 2021 (une progression
de 17,7% en moyenne par année, à comparer avec une
croissance annuelle moyenne de 6,6% du nombre de clients
fragiles sur cette même période). Le taux de détention 3
progresse ainsi (3,1% en 2018 contre 4,1% en 2021), mais
reste faible, ce qui s’explique en partie par le fait que cette
clientèle épargne difficilement.
Les ouvertures de LEP s’élèvent en 2021 à 0,7 million d’unités,
alors que 0,9 million de LEP ont été fermés (cf. graphique 2).
Le solde continue ainsi depuis 2016 à être négatif, se
rapprochant toutefois de zéro en 2021. Les divers efforts de
promotion du LEP doivent permettre de dégager un solde
nettement positif en 2022 (cf. focus Le livret d’épargne populaire :
40 ans d’âge, mais toujours d’actualité).
Compte tenu de ces éléments, le taux de détention des
personnes physiques par rapport à la population majeure
s’établit à 12,9 % en 2021, contre 13,3 % en 2020 4.
Selon la Direction générale des finances publiques, le
nombre d’individus éligibles au LEP à fin 2021 est de près
de 18,6 millions. Ainsi, il est estimé qu’environ 37% des
personnes éligibles détenaient un LEP en décembre 2021.
2.3
LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE
G1 Progression du nombre de LEP et de l’encours associé
(en millions de comptes : échelle de gauche ; en milliards d’euros : échelle de droite)
13,2 11,8 10,9 10,4 10,0 9,2 8,9 8,9 8,9 8,7 8,5 7,3 7,0 6,9
65,1
58,1 54,4 52,4 50,9 48,3 46,5 45,6 44,9 44,1 43,4 39,4 39,3 38,3
0
10
20
30
40
50
60
70
0
5
10
15
20
25
30
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de LEP
Encours des LEP
Source : Banque de France.
G2 Ouvertures et clôtures de LEP (en millions de comptes)
1,2 1,3 1,1 1,0 0,9
0,6 0,6 0,6 0,5
0,9 0,7 0,7
- 2,1 - 2,0
- 1,5
- 1,8
- 1,2
- 0,5 - 0,7 - 0,8 - 0,8
- 2,1
- 1,0 - 0,9
- 0,8 - 0,7 - 0,4 - 0,8 - 0,3
- 0,1 - 0,1 - 0,2 - 0,3
- 1,2
- 0,3 - 0,2
- 5,0
- 4,0
- 3,0
- 2,0
- 1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
- 2,5
- 2,0
- 1,5
- 1,0
- 0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de clôtures
Nombre d’ouvertures Solde net (échelle de droite)
Source : Banque de France.
2.3 LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 33
1 Loi n° 2020-1525 du 7 décembre
2020 d’accélération et de simplification
de l’action publique (loi « Asap »),
article 114.
2 Données issues de la collecte de
l’Observatoire de l’inclusion bancaire.
3 Ce taux de détention est calculé en
faisant la division du nombre de LEP
détenus par des clients fragiles par
le nombre de clients fragiles pour la
période donnée.
4 À la différence du livret A, le LEP ne
peut être détenu que par un
contribuable ; par convention, cette
statistique est donc exprimée sur la
population française de plus de 18 ans.
Rapporté à la population tous âges
confondus, ce taux atteint 10,1%.
L’encours du LEP en légère baisse
L’encours du LEP est de 38,3 milliards d’euros en 2021. Il a
diminué de 1 milliard d’euros (– 2,6%) sur l’année. Cette
baisse est principalement due aux fermetures de LEP en 2021.
Les versements sur les LEP en 2021 se sont élevés à
10,7 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté
11,5 milliards d’euros – soit une décollecte nette (hors
intérêts) de 0,8 milliard d’euros (cf. graphique 3). Les retraits
ont principalement été concentrés sur les mois de novembre et
décembre, mois limites pour la fermeture des LEP non éligibles.
G3 Versements et retraits sur les LEP, et collecte nette
(en milliards d’euros)
- 4
- 3
- 2
- 1
0
1
2
3
4
- 20
- 15
- 10
- 5
15,3 13,6
11,7 10,8 10,9 10,8 10,8 11,9 11,9 10,7
- 16,9 - 16,9 - 14,0
- 11,8 - 12,0 - 11,7 - 11,4
- 14,3
- 11,0 - 11,5
- 1,6
- 3,4
- 2,4 - 1,0 - 1,1 - 0,9 - 0,6 - 2,4
0,9
- 0,8
0
5
10
15
20
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Retraits
Versements Collecte nette (échelle de droite)
Source : Banque de France.
Les caractéristiques sociodémographiques
du LEP : une épargne concentrée
L’encours moyen d’un LEP est de 5600 euros, équivalent
à celui observé en 2020. Une moyenne qui cache toutefois
d’importantes disparités sociodémographiques.
Les 43 % de LEP dont l’encours dépasse le plafond
réglementaire de 7700 euros représentent ainsi 70% de
l’encours global (cf. graphique 4).
G4 LEP : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
26
70
43
7
13
5
7
25
1 3
> 1 500 euros et ≤ 3 000 euros
> 3 000 euros et ≤ 7 700 euros
> 7 700 euros
> 750 euros et ≤ 1 500 euros
> 150 euros et ≤ 750 euros
≤ 150 euros
00
Lecture : 43 % des LEP ont un encours supérieur à 7 700 euros, et ils représentent 70 %
de l’encours total des LEP.
Source : Banque de France.
Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 53% des
encours des LEP, mais 44% des livrets – pour un poids dans
la population française de 21% en 2021 (cf. graphique 5).
G5 Détention de LEP, à fin 2021, par tranche d’âge
(en %)
1 1
23 17
32
29
44 53
24
30
26
21
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Nombre de comptes Encours Structure population
≥ 18 ans et < 25 ans ≥ 25 et < 45 ans ≥ 45 et < 65 ans ≥ 65 ans
Sources : Banque de France, Insee (population).
Les employés représentent 30 % des ouvertures
de LEP en 2021, pour un poids dans la population de
15%. Les actifs ayant un emploi représentent 56% des
ouvertures, les étudiants, chômeurs et inactifs 18%, et les
retraités 22% (cf. graphique 6). Pour chacune des catégories
socioprofessionnelles, le poids dans les ouvertures reste stable
d’une année à l’autre.
G6 Ouvertures de LEP par profession
et catégorie socioprofessionnelle (en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 Étudiants, enfants mineurs
2 Exploitants agricoles
3 Artisans, commerçants, chefs d’entreprises
4 Cadres, professions
intellectuelles supérieures
LEP Population française
5 Professions intermédiaires
6 Employés
7 Ouvriers
8 Retraités
9 Autres dont chômeurs et inactifs
Note : Sont présentées dans ce graphique les CSP à l’ouverture des livrets, et non la détention
par CSP.
Source : Banque de France.
34 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Après plusieurs années de baisses significatives des encours
départementaux, l’année 2020 avait connu un ralentissement
de cette tendance. Toutefois, en 2021, c’est l’ensemble
des départements Français qui a vu ses encours de LEP
diminuer (cf. graphiques 7a et 7b).
L’utilisation du LEP par les épargnants
0,4 million de LEP sont inactifs – c’est-à-dire sans un
versement ou un retrait – depuis au moins cinq ans.
Ces livrets représentent un encours de près de
3,9 milliards d’euros.
Le nombre moyen de mouvements constatés sur les LEP
actifs s’établit en 2021 à 3,2 versements et 3,1 retraits
par an, soit environ un mouvement tous les deux mois.
Ces chiffres varient en fonction de l’encours détenu, avec
12 versements et 11 retraits pour les livrets à l’encours compris
entre 150 et 750 euros, et avec 7 versements et 7 retraits
pour les livrets à l’encours compris entre 750 et 1500 euros.
On note peu de mouvements en-deçà et au-dessus de ces
encours (cf. graphique 8). Surtout, les montants versés ou retirés
diffèrent selon l’encours ; à cet égard, le montant moyen
des versements sur les LEP actifs s’établit à 608 euros, alors
que celui des retraits s’établit à 600 euros (cf. graphique 9).
Si l’épargne détenue sur un LEP est de durée variable, le LEP
en lui-même est un outil caractérisé par des encours stables.
Ainsi, 46% des LEP ont plus de dix ans et concentrent
55% de l’encours (cf. graphique 10).
G7b LEP : encours par département en 2021
(en millions d’euros)
342
73 173
323
462 525
228
206
323
514
225
327
216 168
699 153
375
188
330
529
238
327 288
815 763
321
231
135 311
214
397 353
509 295
909 382
1 136 834 450
771
271
259
508
553 475
323
746
282
1 552
326
337
319
186
232
350 245
417
1 101
937 585
765
275
309
520
136
167
163
180 314
104 311
331
571
312
277
672
182 118
118
110 516
611 729
320 484
266
712
321 405
49
32
741
347
194
212 184
323 < encours < 515
515 < encours < 1 552
223 < encours < 323
32 < encours < 223
Sources : Banque de France, Insee.
G8 LEP : nombre moyen de mouvements en 2021 par tranche d’encours
(en unités ; tranches d’encours en euros)
3,2 3,1
0
2
4
6
8
10
12
14
< 150 150-750 750-1 500 > 1 500 Tous livrets
Versements Retraits
Lecture : Hors les 0,4 million de livrets inactifs depuis au moins cinq ans.
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
G7a LEP : taux de croissance des encours départementaux en 2021
(en % ; moyenne nationale : - 2,6 % en France métropolitaine)
- 4,6
- 5 - 2,7
- 4,3
- 3,7 - 4,3
- 3,4
- 2,8
- 2,6
- 3,4
- 1,5
- 2,3
- 2,4
- 4,6 - 2,2
- 2,5
- 3,4
- 2,6
- 2,8
- 2,9
- 3,4 - 4,3
- 3,9 - 2,8
- 1,4
- 3,1
- 2,9 - 2,7
- 3,5
- 1,4 - 0,7
- 0,6
- 1,4
- 2 - 1,2
- 2,4 - 1,7 - 2,2
- 0,8
- 3,2
- 3,1
- 1,4
- 1,9 - 1,8
- 2,6
- 2,4
- 1,4
- 2,4
- 1,3
- 0,8
- 2,8 - 1,6
- 7,2
- 3,8 - 4 - 5,8
- 2,9
- 1,3
- 2 - 2,7
- 3
- 2,8
- 2,5
- 2
- 2,8
- 2,4
- 2,2
- 2,7 - 1,6
- 2,6 - 3,3
- 2,9
- 2,5
- 2,4
- 3,5
- 3,5
- 2,1 - 1,5
- 0,8
- 1 - 3,6
- 2,7
- 5,7
- 3,1 - 2,2
- 3,7
- 2,9
- 2,6 - 2,3
- 7,3
- 8,3
- 2
- 7,6
- 9,1
- 7,9 - 8,4
- 2,72 % < croissance < - 1,96 %
- 1,96 % < croissance < - 0,6 %
- 3,45 % < croissance < - 2,72 %
- 9,06 % < croissance < - 3,45 %
Sources : Banque de France, Insee.
2.3 LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 35
Les transferts de livrets à la Caisse
des dépôts et consignation
Enfin, les efforts visant à identifier les détenteurs de livrets A,
LDDS et LEP inactifs, afin de restituer leur contenu à leurs
propriétaires ou ayant-droits (cf. tableaux 3 et 4), se sont
poursuivis en 2021.
G9 LEP : montant moyen des mouvements en 2021 par tranche d’encours
(en unités ; tranches d’encours en euros)
608 600
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
< 150 150-750 750-1 500 > 1 500 Tous livrets
Versements Retraits
Note : Les tranches d’encours sont définies en fin d’année. Les versements apparaissant
sur la catégorie des livrets supérieurs au plafond correspondent à des versements réalisés
en cours d’année avant l’atteinte du plafond.
Source : Banque de France.
G10 LEP : ventilation par ancienneté en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
23
17 15
21
27
26
28 9
27
8
Ouverture > 10 ans et ≤ 20 ans
Ouverture > 20 ans
Ouverture > 5 ans et ≤ 10 ans
Ouverture > 1 an et ≤ 5 ans
Ouverture ≤ 1 an
Lecture : 21 % des LEP ont une ancienneté supérieure à 20 ans, et ils représentent 28 %
de l’encours total des LEP.
Source : Banque de France.
T3 Transferts de livrets A, LDDS et LEP à la CDC
réalisés en 2021 au titre de la loi Eckert
(en unités ; encours en millions d’euros)
Nombre de comptes Encours
Livret A (dont livret bleu) 418 079 123,7
LDDS (ex-Codevi) 17 430 5,2
Livret d’épargne populaire (LEP) 1 911 2,1
Total 437 420 131
Source : Caisse des dépôts et consignations.
T4 Restitutions en 2021 pour l’épargne réglementée
au titre de la loi Eckert
(comptes en unités ; montants en millions d’euros)
Nombre
de comptes
Montants
restitués
Livret A (y compris livret bleu) 25 483 32,5
LDDS (ex-Codevi) 966 1,3
Livret d’épargne populaire (LEP) 82 0,4
Total 26 531 34,2
Source : Caisse des dépôts et consignations.
36 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
La détention du PEL, en diminution
Au 31 décembre 2021, le nombre de PEL s’élève à
12,2 millions (cf. graphique 1), en repli de 612 000 plans
sur un an (– 4,8%). Certes, les ouvertures de PEL s’élèvent
en 2021 à 0,8 million d’unités, mais 1,4 million de PEL ont
été fermés, des niveaux similaires à 2020 (cf. graphique 2).
Cette résistance du PEL comme outil d’épargne est notable,
dans un contexte où le rendement brut d’un PEL est de
1% et le taux du prêt obtenu à la liquidation du PEL est
de 2,2 %, à rapprocher du taux moyen des emprunts
immobiliers aux particuliers à dix ans, qui s’établissait à
1,85% en moyenne en 2021. Cela pourrait dénoter l’intérêt
d’une partie de la population pour des produits d’épargne
constitutive d’un apport personnel pour l’achat immobilier
qui soit très simple et accessible.
Le taux de détention des personnes physiques s’établit
à 18,0% en 2020, contre 19,1% en 2020 1 ; autrement
dit, moins d’un Français sur cinq est titulaire d’un PEL.
Depuis 2012 où il a été mesuré pour la première fois, le
taux de détention a été le plus élevé en 2016 (23,9 %).
À partir de l’année suivante, le taux de détention a
continuellement baissé.
L’encours du PEL, en hausse en raison
des versements d’intérêts capitalisés
L’encours du PEL a continué d’augmenter en 2021, s’établissant
à 296,1 milliards d’euros. Depuis le 31 décembre 2020,
l’encours des PEL a ainsi augmenté de 1,6 milliards d’euros
(+ 0,6%).
Les versements sur les PEL en 2021 se sont élevés à
25 milliards d’euros, alors que les retraits ont représenté
29 milliards d’euros – soit une collecte nette négative
(hors intérêts) de 4,6 milliards d’euros (cf. graphique 3).
2.4
LE PLAN D’ÉPARGNE LOGEMENT
G1 Progression du nombre de PEL et de l’encours associé
(en millions de plans : échelle de gauche ; en milliards d’euros : échelle de droite)
15,0 15,1 14,3 13,4 12,8 12,2
259
270
276
282
294 296
240
250
260
270
280
290
300
0
5
10
15
20
25
30
2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de PEL Encours des PEL
Source : Banque de France.
G2 Ouvertures et clôtures de PEL
(en millions de plans)
2,5
1,7
0,8 0,8 0,8 0,8
- 2,1 - 2,1 - 1,9 - 1,7
- 1,4 - 1,4
-
- 3,0
- 2,0
- 1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
2016 2017 2018 2019 2020 2021
0,4
- 0,5
- 1,1 - 0,9 - 0,6 - 0,7
Solde net
Nombre de clôtures de PEL
Nombre d’ouvertures de PEL
Sources : Banque de France et Société de gestion des financements et de la garantie de l’accession sociale à la propriété (SGFGAS).
G3 Versements et retraits sur les PEL, et collecte nette
(en milliards d’euros)
40
34 29 26 28 25
- 30 - 30 - 29 - 30 - 27 - 29
10,2
3,5
- 0,4 - 4,4
1,0
- 4,6
- 40
- 30
- 20
- 10
0
10
20
30
40
50
2016 2017 2018 2019 2020 2021
Versements Retraits Collecte nette
Note : Les intérêts et les primes versés ne sont pas comptabilisés dans ce graphique.
Sources : Banque de France et Société de gestion des financements et de la garantie de l’accession sociale à la propriété (SGFGAS).
2.4 LE PLAN D’ÉPARGNE LOGEMENT
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 37
1 Le PEL peut être détenu par une
personne majeure ou mineure ;
cette statistique s’exprime donc
sur la population française dans
son ensemble.
2 Les données sociodémographiques concernant les PEL ont été
collectées pour la première fois sur
l’exercice 2020, conformément
à l’arrêté du 10 juin 2020 relatif à
l’application de l’article R. 221-127
du Code monétaire et financier fixant
le contenu et les modalités de
transmission des statistiques relatives
à l’épargne réglementée
à la Banque de France.
La chute des ouvertures de PEL pourrait être interprétée
au regard de la baisse de son taux de rémunération net
de la fiscalité (cf. graphique 4).
G4 Taux de rémunération des nouveaux PEL (en %)
1,00
0,10
- 0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
Déc.
2010
Déc.
2011
Déc.
2012
Déc.
2013
Déc.
2014
Déc.
2015
Déc.
2016
Déc.
2017
Déc.
2018
Déc.
2019
Déc.
2021
Déc.
2020
Rémunération des PEL (hors primes) Formule de calcul du taux du PEL
Note : La formule de calcul s’établit comme suit, étant entendu que ce taux (arrondi au quart
de point supérieur) ne saurait être inférieur au taux plancher de 1,0 % actuellement en vigueur,
fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l’Économie, du Budget et du Logement :
taux de l’année n = 0,7 × taux swap 5 ans novembre n – 1 + 0,3 × (taux swap 10 ans
novembre n – 1 – taux swap 2 ans novembre n – 1).
Source : Banque de France.
Le taux moyen des PEL avec primes s’élève à 2,58%
en pondérant le taux d’intérêt par le nombre de
PEL, et à 3,04 % en le pondérant par l’encours.
En termes réels, ces taux sont de 0,98% en pondérant par
le nombre de PEL et de 1,44% en pondérant par l’encours.
De manière plus précise, 42% des PEL, représentant 44%
de l’encours, ont un taux d’intérêt égal à 2,50% et 5% des
PEL représentant 11% de l’encours sont rémunérés
à un taux au moins égal à 5,25 % (cf. graphique 5).
Au regard des autres placements à moyen terme sans risque
pour l’épargnant, ce niveau de rémunération apparaît en
décalage en 2021. À titre indicatif, le taux de rendement
équivalent cinq ans des emprunts d’État ressort à – 0,48%
en moyenne sur 2021.
Les caractéristiques sociodémographiques
du PEL
L’encours moyen d’un PEL est de 24 200 euros.
Cette moyenne cache toutefois d’importantes disparités
sociodémographiques 2. Les 12 % des PEL qui ont un
encours supérieur au plafond de 61 200 euros représentent
ainsi 36% du total de l’encours (cf. graphique 6).
G6 PEL : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de plans : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
20
22
36
21
Encours > 20 000 euros et ≤ 40 000 euros
Encours > 40 000 euros et ≤ 61 200 euros
Encours > 61 200 euros
Encours > 3 000 euros et ≤ 20 000 euros
Encours > 1 500 euros et ≤ 3 000 euros
Encours ≤ 1 500 euros
53 18
10
12 3 4
00
Lecture : 53 % des PEL ont un encours compris entre 3 000 et 20 000 euros, et ils représentent
20 % de l’encours total des PEL.
Source : Banque de France.
Les épargnants âgés de 65 ans et plus détiennent 41% de
l’encours des PEL et 31% des plans – pour un poids dans la
population française qui s’établit à 21% au 1er janvier 2021
(cf. graphique 7).
G7 Détention des PEL, à fin 2021, par tranche d’âge (en %)
9 4
30
26
19
24
34
35
26
31 41
21
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Nombre de comptes Encours Structure population
≥ 18 et < 25 ans ≥ 25 et < 45 ans ≥ 45 et < 65 ans ≥ 65 ans
Sources : Banque de France, Insee (population).
G5 PEL : ventilation par taux applicable en 2021
(en % ; nombre de plans : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
44
26
9
42
33
19
2
22
4 1
Taux d’intérêt ≥ 5,25 % et ≤ 6,00 %
Taux d’intérêt ≥ 7,50 % et ≤ 10,00 %
Taux d’intérêt ≥ 3,50 % et ≤ 4,50 %
Taux d’intérêt = 2,50 %
Taux d’intérêt ≤ 2,00 %
Lecture : 42 % des PEL ont une rémunération égale à 2,50 %, et ils représentent 44 %
de l’encours total des PEL.
Note : La non-continuité des bornes s’explique par l’absence de PEL rémunérés aux taux ne
figurant pas dans les bornes.
Sources : Banque de France et Société de gestion des financements et de la garantie de l’accession sociale à la propriété (SGFGAS).
38 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Les employés représentent 26 % des ouvertures de PEL
en 2021, pour un poids dans la population de 14 %.
Les actifs ayant un emploi représentent 59% des ouvertures,
les étudiants, chômeurs et inactifs 28%, les entrepreneurs
4% et les retraités 10% (cf. graphique 8).
G8 Ouvertures de PEL par profession et catégorie socioprofessionnelle (en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1 2 3 4 5 6 7 8 9
PEL Population française
2 Exploitants agricoles
3 Artisans, commerçants, chefs d’entreprises
4 Cadres, professions
intellectuelles supérieures
1 Étudiants, enfants mineurs 5 Professions intermédiaires
6 Employés
7 Ouvriers
9 Autres dont chômeurs et inactifs
8 Retraités
Note : Sont présentées dans ce graphique les CSP à l’ouverture des livrets, et non la détention par CSP.
Source : Banque de France.
Entre 2020 et 2021, 72 départements de France
métropolitaine ont vu leur encours total de PEL progresser.
Et chaque année depuis 2009, hormis en 2012, entre 90%
et 100% des départements ont vu leurs encours augmenter
(cf. graphiques 9a et 9b). L’utilisation du PEL par les épargnants
En 2021, 372000 plans d’épargne logement étaient inactifs,
c’est-à-dire sans aucun versement ou retrait pendant au
moins cinq ans. Ils représentent un encours de 14,9 milliards
d’euros soit 5% de l’encours total.
G10 PEL : ventilation par ancienneté en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
8
25
13
52
15
5
52
2
7
21
Ouverture > 10 ans et ≤ 20 ans
Ouverture > 20 ans
Ouverture > 5 ans et ≤ 10 ans
Ouverture > 1 an et ≤ 5 ans
Ouverture ≤ 1 an
Lecture : 7% des PEL ont une ancienneté supérieure à 20 ans, et ils représentent 13%
de l’encours total des PEL.
Source : Banque de France.
G9a PEL : taux de croissance des encours départementaux en 2021
(en % ; moyenne nationale : 0,6 % en France métropolitaine)
1,52
1 1,67
1,35
1,21 2,04
0,33
1,55
0,98
0,56
1,84
1,98
0,63 1,26
1,6
1,35
1,34
- 0,72
0,35
1,03
0,35 1,41
- 1,04
1,03
0,87
- 0,49
- 0,37
- 0,72
- 0,96
2,41 0,52
2,53 1,88
1,5 2,18
1,99 2,05 0,08
3,13
0,4
0,41
0,66
2,67 1,65
2,36
- 0,08
0,63
0,38
0,82
0,02
0,17
1,52 1,15 1,67
0,52
0,95
2,37 1,38
0,36
- 1,07
- 0,25
- 0,82
0,54
0,52
- 0,51
1,15 1,78
2,01
1,25
0,29
0,01
0,26
- 0,61
- 0,26
- 0,2 0,75
- 1,69
0,09 - 0,5
0,13 - 2,75
- 1,06 - 0,77
1,02
- 0,39
0,44
1,22
0,69 0,45
0,57
1,39
- 0,92
- 2,34
0,37
0,60 % < croissance < 1,40 %
1,40 % < croissance < 3,13 %
- 0,01 % < croissance < 0,60 %
- 2,75 % < croissance < - 0,01 %
- 0,28
- 0,26
Sources : Banque de France, Insee.
G9b PEL : taux de croissance des encours départementaux en 2021
(en millions d’euros)
4 231
1 010 718
2 855
3 220 6 887
1 550
1 098
2 619
2 791
1 221
2 892
1 413 858
5612
1 896
1 312
1 789
3 784
1 390
2 850 4 159
7 935
4 063
1 439
1 046
667
1 596
1 461
1 962
3 223
1 365
6 250 2 219
7 252 4 247 2 797
4 238
1 763
2 132
2 993
3 065 2 847
1 758
4 625
2 095
1 910
2 287
9 389
2 862
640
4 892 4 790
3 572
5 130
5 854 4 142
5 317
1 556
1 761
3 401
1 078
1 131
973
1 152 1 602
550
2 385
2 199
6 117
1 807
1 321
3 906
1 100 674
696
696 4 565
3 576 6 584
2 520 1 966
2 401
5 743
2 323
444
396
4 687
14 008
4 784 7 739
1 624
3 110
907
2 393 < encours < 4 177
4 177 < encours < 14 008
1 433 < encours < 2 393
396 < encours < 1 433
3 629
2 278
Sources : Banque de France, Insee.
2.4 LE PLAN D’ÉPARGNE LOGEMENT
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 39
Le PEL est un outil d’épargne de moyen terme,
destiné à financer un projet immobilier. Ainsi, 62%
de l’encours des PEL est compris dans des plans ouverts
il y a moins de dix ans – ces derniers représentant 72%
des PEL –, pour lesquels l’abondement est donc encore
possible (cf. graphique 10). Ceci est cohérent avec l’évolution
de la législation et de la réglementation associées
au PEL. En premier lieu, à partir du 1er mars 2011, la période
d’abondement des PEL a été fixée à dix ans – au-delà de
cette date, il continue de rapporter des intérêts qui viennent
accroître le capital. En second lieu, les PEL ouverts après le
1er mars 2011 sont automatiquement transformés en livret
d’épargne classique à la quinzième année, alors que les
PEL ouverts avant cette date peuvent générer des intérêts
jusqu’au retrait définitif des fonds.
ENCADRÉS
40 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 ENCADRÉS
À la différence des PEL souscrits depuis 2011 1
, dont la
durée maximale est de quinze ans, ceux ouverts avant
cette même année, dénommés ici « PEL anciens »,
peuvent être détenus sans limitation de durée. Tout
comme les PEL ouverts après, il n’est plus possible
d’abonder au-delà de dix ans, toutefois les PEL anciens
continuent à générer des intérêts sans limitation de durée.
Ces PEL anciens représentent fin 2021 un encours
de 107,7 milliards d’euros (3,4 milliards de moins
qu’en 2020) et une rémunération moyenne de 4,5%
en pondérant par l’encours (contre 3,04 % pour
l’ensemble des PEL). En termes réels, la rémunération
s’élève donc à 2,9 % en pondérant par l’encours
(contre 1,44 % pour l’ensemble des PEL). Ces PEL
représentent 26% de l’ensemble des PEL en nombre,
36 % en encours et 54 % en intérêts et primes
versés. Ils génèrent un rendement anormalement
élevé au regard de l’absence de risque en capital,
caractéristique d’une situation de droits acquis, qui
pèse sur le financement de l’économie française.
À partir des données de la dernière enquête disponible,
Histoire de vie et Patrimoine (2017), la Banque de France
a établi un portrait du détenteur type de PEL ancien.
En 2017, il est estimé que 72% des PEL souscrits
avant 2011 sont détenus par des personnes de plus
de 40 ans (contre 56% pour ceux ouverts après 2011).
En tendance, l’encours moyen augmente avec l’âge du
détenteur quelle que soit la période de souscription.
Toutefois, l’encours moyen des PEL anciens est supérieur
à celui des nouveaux PEL de plus de 5000 euros sur le
cycle de vie des détenteurs. Les retraités représentent
27% des détenteurs de PEL anciens, contre 22% pour
les PEL ouverts postérieurement à 2011. Les diplômés
BEP-CAP sont les plus représentés (27%) parmi les
détenteurs de PEL anciens. Cependant, parmi l’ensemble
des détenteurs de PEL anciens, l’encours moyen des plus
diplômés est le plus élevé, à près de 25000 euros. Sur
les deux derniers déciles* de la distribution du revenu
déclaré des ménages, correspondant aux ménages les
plus aisés, le pourcentage des ménages ayant souscrit
à un PEL avant 2011 est plus important que celui
des ménages ayant ouvert un PEL à partir de 2011.
La différence entre l’encours moyen des PEL souscrits
avant 2011 et l’encours moyen des PEL souscrits
à partir de 2011 est maximale sur le 9e
décile,
à 12000 euros. Sur les deux derniers déciles* de la
distribution du patrimoine brut, le pourcentage des
ménages ayant ouvert un PEL avant 2011 devient
significativement plus important que celui des ménages
ayant souscrit à un PEL à partir de 2011. L’encours
moyen des PEL souscrits avant 2011 croît fortement à
partir du 7e
décile de la distribution du patrimoine brut.
L’encours moyen des PEL souscrits à partir de 2011 croît
fortement à partir du 9e
décile. Sur le dernier décile* de
la distribution du patrimoine financier, le pourcentage
des ménages ayant ouvert un PEL avant 2011 est
significativement plus important que celui des ménages
ayant souscrit à un PEL à partir de 2011 (25% contre
16%). L’encours moyen des PEL souscrits avant 2011
croît fortement à partir du 8e
décile de la distribution du
patrimoine financier. L’encours moyen des PEL souscrits
à partir de 2011 croît fortement à partir du 9e
décile.
La différence maximale entre l’encours moyen des PEL
souscrits avant 2011 et l’encours moyen des PEL souscrits
à partir de 2011 est observée sur le dernier décile,
à 12300 euros.
* Les déciles de revenus déclarés, patrimoine brut et patrimoine financier sont les suivants :
Qui sont les détenteurs de PEL anciens ?
(*) déciles du revenu déclaré, en euros
d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9
11 560 17 300 21 600 25 870 30 820 37 220 44 450 54 920 70 380
(*) déciles du patrimoine brut, en euros
d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9
3 900 11 200 30 500 96 700 163 300 221 500 289 700 393 000 608 000
(*) déciles du patrimoine financier, en euros
d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9
480 1 300 3 100 6 600 12 000 20 700 33 950 58 800 120 400
1 Cf. encadré sur les PEL ouverts avant 2011 dans le rapport
annuel sur l’épargne réglementée de 2020
2.5 LE POIDS RELATIF DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE DANS LES DÉPÔTS BANCAIRES A DIMINUÉ DU FAIT DE LA CRISE PANDÉMIQUE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 41
En raison des sommes accumulées
durant la période de taux d’intérêt bas,
des dépôts à vue sont presque équivalents
en montants à ceux de l’épargne réglementée
Alors que le fonctionnement des livrets d’épargne
réglementée est encadré par l’État, celui des livrets ordinaires
et des dépôts à vue relève de la liberté contractuelle et varie
donc d’une banque à l’autre, en fonction des structures
de clientèle, des politiques commerciales, etc. Toutefois,
qu’il s’agisse de livrets d’épargne réglementée ou de livrets
ordinaires, ce sont des dépôts non risqués et liquides.
71,4 millions de comptes de dépôts à vue sont comptabilisés
en décembre 2021, pour un encours de 741 milliards d’euros.
C’est du même ordre de grandeur que l’épargne réglementée,
tous instruments confondus (834 milliards). Cela s’explique
notamment par l’utilisation du compte pour les opérations
courantes, la possibilité de détenir plusieurs comptes,
2.5
LE POIDS RELATIF DE L’ÉPARGNE
RÉGLEMENTÉE DANS LES DÉPÔTS
BANCAIRES A DIMINUÉ DU FAIT
DE LA CRISE SANITAIRE
et l’absence de plafond sur ces derniers. Plus de 20 millions 1
de livrets ordinaires sont recencés en décembre 2021, pour
un encours de 259 milliards d’euros, soit un encours moyen
de 12659 euros. Seul l’encours moyen des PEL dépasse celui
1 Une personne peut détenir plusieurs livrets ordinaires.
G1 Nombre de comptes associés aux encours pour les livrets d’épargne
réglementée, les livrets ordinaires et les DAV
0
10
20
30
40
50
60
70
80
0
100
200
300
400
500
600
700
800
LEP LDDS Livrets
ordinaires
PEL Livrets A,
personnes
physiques
Dépôts
à vue
Encours, en milliards d’euros
Nombre de comptes, en millions (échelle de droite)
Note : DAV, dépôts à vue.
Source : Banque de France.
G2 Taux de rémunération des différents produits de dépôts
(en %)
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
Dépôts à vue des ménages
Livrets ordinaires
Ensemble des PEL
Nouveaux PEL
Livret A
Livret d’épargne populaire
Source : Banque de France.
G3 Encours moyens pour les livrets d’épargne réglementée,
les livrets ordinaires et les DAV
(en euros)
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
LEP LDDS Livrets
ordinaires
PEL Livrets A,
personnes
physiques
Dépôts
à vue
Note : DAV, dépôts à vue.
Source : Banque de France.
42 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
des livrets ordinaires. En effet, malgré une rémunération
plus faible que celle de l’épargne réglementée, les plafonds
fixés par les banques sur leurs livrets ordinaires sont souvent
inexistants ou plus élevés que ceux de l’épargne réglementée
(cf. graphiques 1, 2 et 3).
Dépôts à vue et livrets ordinaires affichent
une concentration plus forte que celle
des instruments d’épargne réglementée
Par ailleurs, les sommes déposées sur les livrets ordinaires
et les dépôts à vue semblent encore plus concentrées que
celles sur les livrets d’épargne réglementée, ces derniers
étant soumis à des plafonds. En effet, les dépôts à vue ayant
un encours supérieur à 20 000 euros ne représentent que
15,5% des comptes, mais 83,5% de l’encours (cf. graphique 4).
Pour les livrets ordinaires, 12,2% des comptes avec un
montant supérieur à 20 000 euros représentent 85,8% de
l’encours (cf. graphique 5). À titre de comparaison, sur le PEL,
40,4% des comptes avec un encours supérieur à 20000 euros
représentent 79,2% de l’encours.
En 2021, les épargnants âgés de 45 à 65 ans concentrent
la plus grande partie de l’encours des livrets ordinaires
(41 %), pour 30 % du nombre de comptes et un poids
dans la population de 26%. Les Français âgés de plus de
65 ans, quant à eux concentrent 38% de l’encours et 27%
des comptes, pour un poids dans la population de 21%.
À l’inverse, les personnes âgées de 18 ans à 25 ans, qui
représentent 30% de la population française, ne détiennent
que 16% des comptes et 3% de l’encours (cf. graphique 6).
Il est à noter que 14% des livrets ordinaires ont moins d’un an, et
concentrent 20% de l’encours, ce qui suggère qu’une partie des
épargnants a préféré une rémunération faible sur un placement
sans risque en capital, relativement à des alternatives telles que
l’investissement en assurance-vie, ou en OPC. Par ailleurs, 32%
des livrets ordinaires ont plus de dix ans et représentent le même
poids dans les encours (cf. graphique 7).
G5 Livret ordinaire : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
Encours > 6 000 euros et ≤ 10 000 euros
Encours > 10 000 euros et ≤ 20 000 euros
Encours > 20 000 euros
Encours > 750 euros et ≤ 6 000 euros
Encours > 150 euros et ≤ 750 euros
Encours ≤ 150 euros
86
4 2
8
0
11
46 4
7
20
12
0
Lecture : 12 % des livrets ordinaires ont un encours supérieur à 20 000 euros, et ils représentent 86 % de l’encours total des livrets ordinaires.
Source : Banque de France.
G6 Détention des livrets ordinaires, à fin 2021, par tranche d’âge
(en %)
16 3
30
27
18
24
30
41
26
27 38
21
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Nombre de comptes Encours Structure population
≥ 18 ans et < 25 ans
≥ 25 ans et < 45 ans
≥ 45 ans et < 65 ans
≥ 65 ans
Sources : Banque de France, Insee (population).
G4 DAV : ventilation par tranches de solde créditeur en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
Encours > 6 000 euros et ≤ 10 000 euros
Encours > 10 000 euros et ≤ 20 000 euros
Encours > 20 000 euros
Encours > 750 euros et ≤ 6 000 euros
Encours > 150 euros et ≤ 750 euros
Encours ≤ 150 euros
83
5 3
1
6
0
35
19
13
9
9
15
Lecture : 15 % des DAV ont un encours supérieur à 20 000 euros, et ils représentent 83 % de
l’encours total des DAV.
Source : Banque de France.
Note : DAV, dépôts à vue.
G7 Livrets ordinaires : ventilation par ancienneté en 2021
(en % ; nombre de comptes : anneau intérieur ; encours : anneau extérieur)
Ouverture > 10 ans et ≤ 20 ans
Ouverture > 20 ans
Ouverture > 5 ans et ≤ 10 ans
Ouverture > 1 an et ≤ 5 ans
Ouverture ≤ 1 an
21
20
27 23
14
31
24
7
9
22
Lecture : 7 % des livrets ordinaires ont une ancienneté supérieure à 20 ans, et ils représentent 9
% de l’encours total des livrets ordinaires.
Source : Banque de France.
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 43
3
LES EMPLOIS DE L’ÉPARGNE
RÉGLEMENTÉE
3.1 UNE DIVERSIFICATION CROISSANTE DES EMPLOIS
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 45
3.1
UNE DIVERSIFICATION CROISSANTE
DES EMPLOIS
Épargne réglementée centralisée
et non centralisée
Les encours placés sur le livret A, le LDDS et le LEP,
sont régis par des règles de centralisation. Les fonds
dits « centralisés » sont essentiellement employés par le
Fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et consignations
pour financer le logement social et la politique de la ville ;
les fonds dits « non centralisés » sont employés par les
établissements bancaires pour financer les petites et moyennes
entreprises, les projets concourant à la transition énergétique
et la réduction de l’empreinte climatique, ainsi que l’économie
sociale et solidaire.
Aux termes de l’article L. 221-5 du Code monétaire et
financier, une quote-part du total des dépôts collectés
au titre du livret A et du LDDS est centralisée au
sein du Fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et
consignations.
Au 31 décembre 2021, l’encours centralisé s’élevait à
297,7 milliards d’euros, dont 278,5 milliards d’euros
provenant des livrets A et des LDDS et 19,2 milliards
d’euros des livrets d’épargne populaire (cf. graphiques 1 et 2).
Cet encours est en augmentation, puisqu’il s’élevait en 2020
à 286,2 milliards d’euros. La collecte du LEP reste négative,
mais est compensée en partie par le versement des intérêts
capitalisés. En conséquence, l’encours centralisé au titre
du LEP baisse légèrement, à 19,2 milliards d’euros contre
19,7 milliards d’euros en 2020, à capitalisation des intérêts
inchangée (0,2 milliard d’euros). Comme le prévoit la
réglementation, en 2021, 59,5% de l’encours des livrets A
et LDDS étaient centralisés au sein du Fonds d’épargne. Le taux
de centralisation du LEP est uniformément égal à 50% pour
tous les établissements collecteurs depuis le 1er juillet 2016.
G1 Encours comptable des dépôts centralisés au Fonds d’épargne,
au 31 décembre (en milliards d’euros)
163,8 168,2 170,6 185,6 222,2 218,2 217,0 212,5 215,5 223,6 232,8 244,3 266,5 278,5
48,3 44,4 40,8 36,7
35,9 25,0 27,3 26,8 22,4 22,0 21,6 19,7
19,7 19,2
212,0 212,6 211,4 222,3
258,1 243,3 244,3 239,3 238,0 245,6 254,4 264,0
286,2 297,7
0
50
100
150
200
250
300
350
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Livrets A et LDDS Livrets d’épargne populaire Total
Source : Banque de France.
G2 Encours centralisé des livrets A, LDDS et LEP,
rapporté à l’encours global, au 31 décembre (en %)
59,5
50,0
35
45
55
65
75
85
95
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Livrets A et LDDS
Livrets d’épargne populaire
Source : Banque de France.
46 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Aux termes de l’article L. 221-5 du Code monétaire et
financier, la part non centralisée des dépôts collectés
au titre du livret A et du LDDS est conservée dans
le bilan des établissements bancaires. La loi prévoit
que cette ressource soit employée pour des financements
spécifiques. La loi Pacte et ses mesures d’application ont
modifié ces emplois : désormais, un volume équivalent
à 80 % de l’épargne non centralisée au sein du Fonds
d’épargne doit être employé pour financer les PME,
10% pour financer les projets contribuant à la transition
énergétique et à la lutte contre le changement climatique,
et 5 % pour financer l’économie sociale et solidaire.
Au 31 décembre 2021, l’encours non centralisé s’élevait à
209,7 milliards d’euros, dont 190,6 milliards issus des livrets
A et des LDDS (soit 40,6% de l’encours) et 19,2 milliards
des livrets d’épargne populaire (soit 50,0% de l’encours)
(cf. graphique 3).
Le régime de centralisation
Les règles de centralisation visent
à assurer la stabilité des fonds centralisés
au niveau du Fonds d’épargne
de la Caisse des dépôts et consignations
Le taux moyen global de centralisation a été conçu
de façon à évoluer pour garantir à tout moment la
disponibilité des ressources du Fonds d’épargne en
vue d’assurer la mission prioritaire qui lui est confiée par
le législateur : le financement du logement social et de la
politique de la ville (article L. 221-7 du Code monétaire
et financier).
Les taux moyens théoriques 1 de centralisation
s’établissent fin 2021 à :
• 59,5% pour les livrets A et LDDS ;
• 50% pour les LEP.
Les taux de centralisation de chaque établissement, qui étaient
différents lors de la réforme de 2011 (décret n° 2011-275
du 16 mars 2011), doivent converger vers le taux moyen à
l’horizon 2022.
Le régime de centralisation est en outre régi par
deux ratios minimum qui permettent d’assurer au
Fonds d’épargne, de manière pérenne, les ressources
nécessaires à son activité de financement (cf. tableau 5).
L’article L. 221-5 du Code monétaire et financier dispose
que les dépôts du livret A et LDDS multipliés par le taux
de centralisation doivent être au moins égaux à 125 %
du montant des prêts consentis au bénéfice du logement
social et de la politique de la ville ; fin 2021, ce ratio
était de 171,2 % contre 163,1 % à fin 2020. Le décret
n° 2013-688 du 30 juillet 2013 a mis en place un second
ratio de couverture des prêts du Fonds d’épargne :
la somme des fonds propres et des dépôts centralisés (au
titre du livret A, du LDDS et du LEP) doit couvrir à hauteur
de 135% l’encours des prêts au bilan du Fonds d’épargne ;
à fin 2021, ce ratio était de 170,7 % contre 150,2 % à
fin 2020 (cf. graphique 4).
G4 Bilan simplifié du Fonds d’épargne, au 31 décembre 2021
(en milliards d’euros)
114,4
15,1
170,7
22,2
7,9
297,7
32,7
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Actifs
Actifs de taux
Actions et assimilés
Prêts logement social et politique de la ville
Autres prêts (hors log. social et pol. de la ville)
Passifs
Autres actifs
Dépôts centralisés
Autres passifs
Source : Caisse des dépôts et consignations.
La poursuite de la dynamique positive de la collecte
des livrets A et LDDS au cours de l’année 2021 a ainsi
conduit à voir la taille du bilan du Fonds d’épargne
augmenter significativement.
1 La part centralisée effective des dépôts des épargnants peut être légèrement
différente à certaines échéances du fait de l’impact de la centralisation décadaire
de certains établissements.
G3 Encours comptable des dépôts non centralisés au Fonds d’épargne,
au 31 décembre (en milliards d’euros)
36
85 92 100 118 148 148 145 145 152 159 166 182 191
13
14 14 16
15
23 19 19 22 22 22 20 20 19
0
50
100
150
200
250
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Livrets A et LDDS LEP Total
Source : Banque de France.
1.1
XXX
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
3.1 UNE DIVERSIFICATION CROISSANTE DES EMPLOIS
47
T5 Règles de relèvement du taux de centralisation
Ratio réglementaire des 135% Ratio légal des 125%
Numérateur du ratio (Dépôts guichet du livret A, du LDDS et du LEP
x taux de centralisation) + fonds propres
Dépôts guichet x taux de centralisation
du livret A et du LDDS
Dénominateur du ratio Tous les prêts du Fonds d’épargne Prêts du Fonds d’épargne au logement social
et à la politique de la ville
Périodicité de mise en jeu Trimestrielle Mensuelle
Taux de centralisation maximum a) 65% 100%
a) Au cas où cela serait nécessaire pour respecter respectivement le ratio réglementaire et le ratio légal.
Source : Direction générale du Trésor.
T6 Prêts nouveaux signés, par segment et sous-segment (en millions d’euros, variation en%)
2019 2020 2021 Variation
Logement locatif social 10 673 9 867 10 424 6
Projet urbain 211 102 104 2
Habitat spécifique 888 801 832 4
Refinancement (PLS, PLI, PSLA) 563 578 388 - 33
Logement social et politique de la ville 12 335 11 348 11 748 4
Secteur public local 822 963 898 - 7
Infrastructures (enveloppes 2008-2013) –
Financement direct hors logement (PRUAM+) 25 171 138 - 19
Secteur public 847 1 134 1 036 - 9
Prêt Bpifrance – 1 000
Total prêts nouveaux signés 13 181 13 482 12 784 - 5
Source : Caisse des dépôts et consignations, Fonds d’épargne.
T7 Prêts nouveaux versés, par segment et sous segment (en millions d’euros, variation en%)
2019 2020 2021 Variation
Logement locatif social 9 199 8 742 9 368 7
Projet urbain 114 128 67 - 48
Habitat spécifique 806 767 796 4
Refinancement 573 426 539 27
Logement social et politique de la ville 10 692 10 063 10 770 7
Secteur public local 1 542 1 351 1 063 - 21
Infrastructures (enveloppes 2008-2013)
Financement direct hors logement (PRUAM+) 139 105 29 - 72
Secteur public – –
Total prêts nouveaux versés 12 373 11 519 11 862 3
Source : Caisse des dépôts et consignations, Fonds d’épargne.
48 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
La suppression du régime dit de « surcentralisation »
Jusqu’à la loi de finances pour 2018, les banques
disposaient d’une option dite de « surcentralisation »
sur les dépôts des livrets A et LDDS. Les précédents rapports
sur l’épargne réglementée décrivent les aspects juridiques de
cette option de « surcentralisation ».
Ainsi, au titre de 2021, l’application de ce décret
a eu un impact significatif sur la répartition des
encours centralisés puisque les flux re-répartis par le
Fonds d’épargne entre les banques se sont élevés à environ
3 milliards d’euros.
Le traitement des établissements bancaires
Les réseaux collecteurs du livret A, du LDDS et du
LEP perçoivent une rémunération en contrepartie de
la centralisation d’une partie des dépôts collectés au
Fonds d’épargne (article L. 221-6 du Code monétaire
et financier). Depuis 2016, cette rémunération s’établit à
0,3% de l’encours centralisé
2 et à 0,4% pour le LEP.
La structure financière du Fonds d’épargne,
reflet de son activité de financement
L’évolution du bilan du Fonds d’épargne :
des passifs, des prêts et des actifs financiers
en hausse en 2021
La gestion du portefeuille d’actifs financiers du Fonds
d’épargne vise à produire un rendement contribuant
à rehausser le résultat du Fonds d’épargne, afin
d’assurer durablement son modèle économique
permettant de financer le logement social aux
meilleurs taux et de rémunérer l’épargne réglementée
et la garantie apportée par l’État. La gestion de ce
portefeuille contribue activement au financement de
l’économie française. La tendance à une décroissance
continue du volume du portefeuille s’est interrompue en
2017, avec un fort rebond de la collecte du livret A et
du LDDS.
Le bilan du Fonds d’épargne se caractérise par un passif
quasi intégralement constitué d’épargne réglementée
(cf. graphique 4). En 2021, le passif du Fonds d’épargne
continue d’être constitué essentiellement des dépôts que
les établissements de crédit centralisent à la Caisse des
dépôts et consignations (297,7 milliards d’euros), complétés
par d’autres passifs 3
(32,7 milliards d’euros).
Le bilan du Fonds d’épargne se caractérise par un
actif constitué pour partie de prêts à long terme et
pour le solde d’un portefeuille de titres financiers
très liquides. En 2021, l’encours global des prêts progresse
de 1,5 milliard d’euros, après 2,1 milliards d’euros en
2020. Il s’établit à 192,6 milliards d’euros au 31 décembre
2021, contre 191,1 milliards d’euros au 31 décembre 2020
(cf. graphique 5). La part des prêts dans l’actif total continue de
baisser régulièrement depuis fin 2016 (72%) pour atteindre
58% en 2021 (contre 61% à fin 2020).
G5 Encours de prêts du Fonds d’épargne
(en milliards d’euros)
85 89 94 102 110 119 128
9 9 137 145 152 157 159 163 166 168 171 10 13 13 14 19 21 23 24 25 26 26 23 23 22
94 97 104 115 123 133 147 158 168 176 182 185 189 189 191 193
0
50
100
150
200
250
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Encours logement social et politique de la ville
Encours hors logement social et politique de la ville
Total
Source : Caisse des dépôts et consignations, Fonds d’épargne.
Le Fonds d’épargne doit s’assurer en permanence de
disposer d’une liquidité suffisante, pour faire face à
une baisse inattendue des encours des dépôts et/ou
à l’augmentation de la demande de prêts. L’ajustement
de l’actif du Fonds d’épargne aux variations de la collecte se
fait principalement grâce à son portefeuille financier. De fait,
au vu de l’évolution de l’encours centralisé et du volume des
prêts à son actif, l’encours du portefeuille d’actifs financiers
s’ajuste, et progresse de 17,9 milliards d’euros pour atteindre
129,5 milliards d’euros en 2021 contre 111,6 milliards d’euros
en 2020 (cf. graphique 6).
G6 Portefeuille d’actifs financiers du Fonds d’épargne
(encours en milliards d’euros)
44,4 42,6 36,7 34,8 37,7 38,3 36,1 37,3
33,3
20,1 21,5 31,3 33,6 44,7 62,2 77,1 11,6
12,4 11,9 12,1 12,5
12,9
13,3
15,1
0
20
40
60
80
100
120
140
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Actions et fonds
Titres de taux (placement)
Titres de taux (investissement)
Source : Caisse des dépôts et consignations, Fonds d’épargne.
3.1 UNE DIVERSIFICATION CROISSANTE DES EMPLOIS
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 49
2021 : malgré un contexte de crise,
une action massive portant sur près
de 23 milliards d’euros de prêts sur Fonds d’épargne
et une contribution importante à la relance
L’année 2021 a, comme 2020, été marquée par la crise
de la Covid-19. Malgré cela, le Fonds d’épargne a eu un rôle
substantiel, massif, portant sur près de 23 milliards d’euros de
dettes, avec 12,8 milliards d’euros de nouveaux prêts signés,
le réaménagement de 4 milliards d’euros de prêts existants
et plus de 5,8 milliards d’euros de prêts transférés entre
emprunteurs, principalement dans le cadre de la réorganisation
du secteur du logement social et de rapprochements soutenus
entre acteurs. Ainsi, contrairement à 2020, la production
de nouveaux prêts aura été plus importante en volume
que l’action menée sur le stock de prêts pour préserver les
équilibres financiers à long terme du Fonds d’épargne et
améliorer les conditions financières offertes aux emprunteurs
concernés (cf. tableaux 6 et 7)
.
Dans ce contexte de crise sanitaire, l’offre de prêts
sur Fonds d’épargne a connu en 2021 une montée en
charge soutenue. Elle avait fortement évolué en 2020,
avec en particulier le déploiement dans des délais très courts
d’un plan d’urgence et la refonte profonde de l’offre au
secteur public local pour participer au plan de relance des
investissements dans les territoires.
Par ailleurs, la ressource issue de l’épargne centralisée a permis
de financer 82% du montant des prêts accordés en 2021
par le Fonds d’épargne, 14% l’étant grâce aux ressources
mises à disposition par la section générale de la Caisse des
dépôts et 5% grâce aux ressources européennes mises à
disposition par la Banque européenne d’investissement et
par la banque du Conseil de l’Europe.
Enfin, il convient de rappeler que l’intégralité des prêts du
Fonds d’épargne, tant en flux qu’en stock, concourent à une
ou plusieurs des trois catégories de la transition écologique et
solidaire voulue par le gouvernement : la transition écologique
et énergétique ; l’économie responsable ; les projets d’intérêt
général. Il s’agit donc bien d’un usage 100% responsable
et durable de l’épargne réglementée confiée à la Caisse des
dépôts et consignations. 2 La suppression du coefficient de
surcentralisation, conformément aux
dispositions du décret n° 2016-163 du
18 février 2016, conduit désormais à
rémunérer les fonds centralisés au titre
du livret A et du LDDS au taux uniforme
de 0,3 %.
3 Capitaux propres, emprunts,
provisions et comptes de régularisation.
50 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
3.2
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE CENTRALISÉE
EN FAVEUR DU LOGEMENT SOCIAL
Logement locatif social :
des signatures de prêts en croissance
grâce à une palette élargie d’offres
pour répondre aux enjeux
L’année 2021 aura été l’année de la montée en puissance
des dispositifs déployés dans le cadre du plan de relance
de la Banque des Territoires, dont le volet logement a été
annoncé en septembre 2020. Une priorité importante a
été accordée aux prêts sur Fonds d’épargne, notamment
à ceux provenant de ressources européennes (Banque
européenne d’investissement et Banque du conseil de
l’Europe) ou du redéploiement de prêts dits « de haut de
bilan » (PHB2.0) sous des formes adaptées afin de soutenir
les chantiers touchés par la crise sanitaire.
Ainsi, 11,8 milliards d’euros de prêts au logement
social et à la politique de la ville (LSPV) ont été signés
en 2021, en hausse de 4% par rapport à l’année 2020.
Cette augmentation est plus soutenue encore sur ce
segment LSPV hors refinancements, puisque 11,4 milliards
d’euros de prêts ont été accordés, en progression de
6 % malgré le contexte, les phases de confinement et
plus largement les contraintes sanitaires avec impact sur
les chantiers et donc sur les besoins en financements
du secteur.
Ces prêts auront permis de financer la construction de
85 300 nouveaux logements sociaux, (+ 2% par rapport
à 2020). Ils ont également permis la réhabilitation de
81 600 autres logements dans le parc existant, avec une
empreinte croissante du Fonds d’épargne dans le financement
des opérations les plus ambitieuses sur le plan énergétique
et environnemental. Au total 1,7 milliard d’euros
de prêts ont été signés pour la rénovation et la
réhabilitation du logement social, témoignant d’une
belle dynamique.
Le financement de l’habitat spécifique,
en hausse de 4% pour répondre aux besoins
En 2021, les prêts pour l’habitat spécifique ont enregistré
une augmentation de 4 % par rapport à 2020, pour
atteindre 832 millions d’euros (contre 801 millions d’euros
en 2020). Plus spécifiquement :
• dans le secteur médico-social, le volume de prêts signés
a décru de 5% en 2021 après une chute de 20% en
2020 (avec 432 millions d’euros contre 453 millions).
Avec 52% des prêts accordés sur ce segment, ce secteur
reste cependant un axe central de l’action du Fonds
d’épargne en matière d’habitat spécifique, tout en
marquant un recul puisqu’il en représentait 57% en
2020. Il répond aux besoins d’adaptation globale de la
société au vieillissement et au handicap ;
• sur le champ de l’habitat pour les jeunes, l’action
du Fonds d’épargne recule de 21 % pour atteindre
173 millions d’euros, contre 218 millions d’euros en 2020.
Elle participe à l’atteinte de l’objectif du plan « 80000 »
sur le quinquennat, dont 60 000 logements pour les
étudiants et 20000 pour les jeunes actifs ;
• sur le segment du logement d’insertion et de l’hébergement, les volumes augmentent fortement, avec 167 millions
d’euros de prêts accordés contre 82 millions d’euros en
2020, dans un contexte de besoins qui restent importants ;
• par ailleurs, afin de répondre au mieux aux attentes des
opérateurs, une troisième enveloppe de 150 millions
d’euros a été annoncée début 2022, suite à des négociations réalisées en 2021. L’opération porte le montant
global offert par ce partenariat avec la CEB à 450 millions
d’euros ; en complément de la ressource réglementée.
En synthèse, le volume de prêts sur l’habitat spécifique a
connu une belle évolution, principalement soutenue par le
segment du logement d’insertion dans ce contexte global de
crise, tout en poursuivant l’apport de réponses adaptées aux
publics fragiles cibles. In fine, ces financements ont permis
la construction de 10000 logements (contre 8500 en 2020)
et la rénovation de 3 500 autres (contre 2 500 en 2020).
3.3 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE CENTRALISÉE EN FAVEUR DE LA POLITIQUE DE LA VILLE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 51
3.3
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
CENTRALISÉE EN FAVEUR
DE LA POLITIQUE DE LA VILLE
Le financement de la politique
de la ville en contexte de transition :
Nouveau Programme national de
renouvellement urbain (NPNRU)
et programme Action cœur de ville
En 2021, le volume des prêts sur Fonds d’épargne
dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville
(appréciés au sens large, y compris quartiers en veille
active) atteint 1090 millions d’euros, dont 952 millions
d’euros pour le logement locatif social et l’habitat
spécifique et 139 millions d’euros pour les projets
urbains et les projets portés par les collectivités locales.
Ce montant, en nette augmentation par rapport à 2020
(872 millions d’euros au total dont 739 millions d’euros sur
le logement), signe l’accélération du rythme des projets de
renouvellement urbain des quartiers prioritaires.
En effet, après le PNRU (Programme national pour la
rénovation urbaine) lancé en 2004 et tout juste achevé, le
NPNRU (Nouveau Programme national de renouvellement
urbain) lancé en 2014 est désormais en phase opérationnelle.
Près de 430 quartiers ont vu leur projet validé, soit
90 % des 480 quartiers labellisés NPNRU, mobilisant
près de 11,9 milliards d’euros de concours financiers
pour un investissement, tous financeurs confondus, de
36,9 milliards d’euros. Ces projets prévoient la démolition
de 97 190 logements sociaux et la réhabilitation de
137 930 autres, ainsi que 927 projets d’équipement, dont
227 d’immobilier économique. Le comité interministériel des
villes de janvier 2021 a acté l’augmentation de 2 milliards
d’euros du budget du NPNRU, portant son enveloppe à
12 milliards d’euros de subventions, soit 14 milliards d’euros
de concours financiers en tenant compte du volume de prêts
bonifiés. Cette augmentation de moyens conduit l’Agence
nationale pour la rénovation urbaine (Anru) à étudier des
clauses de revoyure pour des projets de collectivités déjà
validés afin de les amplifier. L’investissement total est estimé
entre 40 et 50 milliards d’euros pour l'amélioration cadre
de vie des habitants ces dix prochaines années.
L’activité de prêts au secteur public local
en baisse (– 9%), dans un contexte
fortement concurrentiel
En 2021, les investissements des collectivités locales ont
poursuivi la reprise entamée depuis 2017. Malgré le contexte
macroéconomique, les collectivités ont fait appel massivement
au marché obligataire pour une demande assouvie totalisant
4,5 milliards d’euros. En particulier, sur des durées inférieures
à dix ans, de nombreuses émissions ont pu bénéficier d’un
taux proche, voire inférieur à zéro. 2021 est en la matière la
deuxième année consécutive à dépasser la barre de 4 milliards
d’euros d’émissions, confirmant un début d’ancrage sur ce
marché et marquant un tournant dans la compétition vis-à-vis
des offres bancaires et du Fonds d’épargne. Dans le même
temps, l’offre de prêts sur Fonds d’épargne a profondément
évolué dans le cadre du Plan de relance, notamment de
son volet pour la transition écologique et énergétique de
40 milliards d’euros en commun avec Bpifrance.
Ce sont, in fine, 1 milliard d’euros qui ont été accordés
sur ce segment, dont 898 millions aux investissements
des collectivités et de leurs satellites et 138 millions
aux prêts aux collectivités pour des aménagements en
matière de politique de la ville, notamment en territoires
Action cœur de Ville.
Ces financements incluent 163 millions d’euros de prêts
hors enveloppes thématiques (contre 309 millions un an
auparavant), le reste étant sur enveloppes thématiques
dédiées. Concernant ces dernières, le prêt relance verte
et le prêt relance santé ont atteint respectivement 199 et
141 millions d’euros ; ces deux nouvelles offres venant détrôner
l’Edu-prêt et l’Aqua-prêt, binôme de tête en 2020.
52 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
3.4
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
NON CENTRALISÉE EN FAVEUR
DES PME
L’obligation d’emploi des fonds
non centralisés au financement
des PME demeure largement respectée
80% des fonds non centralisés doivent être affectés
aux PME. Aux termes de l’arrêté du 4 décembre 2008
relatif aux règles d'emploi des fonds collectés au titre du
livret A et du livret de développement durable et non
centralisés par la Caisse des dépôts et consignations, ainsi
qu'aux informations permettant le suivi de ces emplois,
les sommes déposées sur les livrets A et les LDDS et non
centralisées doivent être affectées au financement des
besoins de trésorerie et d’investissement des petites et
moyennes entreprises. Ce même arrêté fixe la quote-part
correspondante à 80%.
Les crédits aux PME restent
très dynamiques en 2021
À fin décembre 2021, l’encours de crédits accordés
aux PME s’élève à 588,9 milliards d’euros (+ 9,7 %,
contre + 20,8% en 2020). Ce chiffre, qui comprend les
crédits au profit de SCI, est donc en forte augmentation par
rapport à 2019, où il s’établissait à 444,3 milliards d’euros
(cf. graphique 1). Sur 2021, l’accélération des crédits aux PME
est portée par les crédits en immobilier d’entreprise et les
crédits à l’équipement. En 2020, la hausse des crédits de
trésorerie était principalement due aux prêts garantis par
l’État accordés pour répondre aux effets du confinement
sur les entreprises. Après une hausse de 144,9% en 2020,
ces crédits ont diminué de 1,5% en 2021.
G1 Encours des crédits aux PME, au 31 décembre
(en milliards d’euros)
180 179 181 181 187 196 206 220 236 248 255
106 109 114 120 119 127 136 151 164 179 216
37 37 36 36 36 37 39 43 44
108 107
323 324 330 337 342 359 381 414 444
537 589
0
100
200
300
400
500
600
700
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Crédits immobiliers
Crédits à l’investissement hors immobilier
Crédits de trésorerie Prêts aux PME
1 11
Autres instruments
de nancement
Note : Ces chiffres ne portent que sur les établissements de crédit collectant de l’épargne
réglementée.
Source : Banque de France.
La progression des encours est portée par des flux
dynamiques de crédits nouveaux, immobiliers et
d’équipement. Les flux de crédits nouveaux aux PME
atteignent 151,4 milliards d’euros en 2021, un niveau
élevé, mais toutefois inférieur de 14,4 milliards d’euros par
rapport à 2020 (165,7 milliards d’euros). Cette hausse des
crédits nouveaux est impulsée par les crédits immobiliers
(42,6 milliards en 2021 contre 26,7 milliards en 2020) et
les crédits nouveaux à l’équipement (62,2 milliards en 2021
contre 54,5 milliards en 2020). Quant aux crédits nouveaux
de trésorerie, ils ralentissent, tout en restant supérieurs
au niveau observable avant 2020 (41,4 milliards en 2021,
contre 84,5 milliards en 2020 et 25,9 milliards en moyenne
entre 2011 et 2019) (cf. graphique 2).
3.4 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DES PME
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 53
1 Voir les Stats-Infos Financement des
microentreprises, disponibles sur le site
de la Banque de France.
2 Ce seuil de 75 % a été fixé par la loi
de régulation bancaire et financière du
22 octobre 2010.
3 Publication prévue par l’article L.221-5
du Code monétaire et financier.
4 Voir les Stats-Infos « Accès des
entreprises au crédit », disponibles
sur le site de la Banque de France
L’échantillon comprend 4 000 PME,
500 ETI ainsi que 2 500 TPE.
G2 Flux de nouveaux crédits aux PME, au 31 décembre
(en milliards d’euros)
48 50 48 44 49 53 56 57 61 55 62
16 15 17 16 22 22 25 26 30 27
43 24 27 26 26
26 26 24 29 25
85 41
Crédits de trésorerie
87 92 91 86 97 100 105 112 116
166 151
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Crédits immobiliers
Crédits à l’investissement hors immobilier
Prêts aux PME
5
Autres instruments
de nancement
Note : Ces chiffres ne portent que sur les établissements de crédit collectant de l’épargne
réglementée.
Source : Banque de France.
G3 Encours des crédits aux TPE, dont SCI et entrepreneurs individuels,
au 31 décembre (en milliards d’euros)
72 80 90 99,8 108,5 118,6
244 257
280 302,7
350,5 370,7
0
50
100
150
200
250
300
350
400
2016 2017 2018 2019 2020 2021
Prêts aux entrepreneurs individuels
Prêts aux sociétés civiles immobilières (SCI) Prêts aux TPE
4 3 3 3,6 6,5 6,4
Note : Ces chiffres ne portent que sur les établissements de crédit collectant de l’épargne
réglementée.
Source : Banque de France.
Le dynamisme des crédits aux PME recouvre celui
des crédits aux TPE, dont les SCI et les entrepreneurs
individuels. Au 31 décembre 2021, l’encours des crédits
aux TPE – compris dans celui des PME – s’élevait à
370,7 milliards d’euros, en hausse de 20,2 milliards
par rapport à l’encours de 2020 (350,5 milliards d’euros)
(cf. graphique 3). Parmi ces crédits aux TPE, les crédits aux SCI
sont estimés à 118,6 milliards d’euros. Des analyses trimestrielles
sont publiées par la Banque de France sur le crédit aux TPE1
.
Les banques respectent leurs obligations
d’emploi des fonds non centralisés
en faveur des PME
Le ratio des crédits aux PME rapportés à l’encours
non centralisé des livrets A et LDDS est de 309%
en 2021 (cf. tableau 8). De fait, les banques atteignent toujours
largement leur objectif d’emploi des fonds non centralisés
pour ce qui concerne les PME, le ratio de 309% devant être
comparé à celui de 80% réglementaire. Dans le détail, chaque
établissement de crédit respecte ce ratio réglementaire.
Le ratio des nouveaux crédits aux PME rapportés à
l’augmentation de l’encours non centralisé d’une année
sur l’autre est de 1573%. Depuis 2010, et aux termes de
l’article L. 221-5 du Code monétaire et financier, chaque
établissement doit consacrer au moins les trois quarts – soit
75% – de l’augmentation constatée sur l’encours non centralisé
à l’attribution de nouveaux prêts aux PME2. Chacun des
établissements bancaires concernés respecte largement ce ratio.
Les principaux établissements collectant le livret A et
le LDDS publient sur leur site internet les emplois et les
ressources collectées et conservées à leur bilan, au titre de ces
deux livrets3. Les liens vers ces rapports sont disponibles
en annexe 5.
L’accès aux crédits des PME reste aisé
Les conditions d’accès au crédit des PME françaises
apparaissent très bonnes en moyenne, y compris en
comparaison européenne. L’épargne réglementée, en
renforçant significativement la base de dépôts stables
des banques, y contribue, même si elle est combinée à
d’autres facteurs – dont la politique de refinancement
par la Banque centrale (voir ci-après) – permettant aux
banques de financer l’économie en général, les PME et
TPE en particulier (cf. tableau 8).
Au cours du quatrième trimestre 2021, respectivement
90% et 96% des PME ont vu leur demande de crédit
de trésorerie et de crédit d’investissement aboutir.
L’enquête trimestrielle menée par la Banque de France
auprès des entreprises sur leur accès au financement
bancaire 4 montre que les demandes de nouveaux crédits
de trésorerie se stabilisent à un niveau bas, tandis que les
demandes de nouveaux crédits d’investissement continuent
d’augmenter (cf. graphique 4).
54 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
5 https://entreprises.banque-france.fr/page-sommaire/
mon-correspondant-tpe-dans-chaque-departement
Les TPE forment une population très vaste et différenciée
d’entreprises, en matière notamment de solidité financière
individuelle. Le réseau des correspondants TPE 5, mis en
place par la Banque de France en septembre 2016, aide
les dirigeants dans leur développement, notamment dans
l’accès et le choix du type de financement. Par ailleurs, le
rôle des établissements de crédit en faveur de la trésorerie
des PME en général, et des TPE en particulier, est jugé
particulièrement important.
Outre l’accès au crédit, le coût du crédit est également
avantageux pour les PME françaises, qui bénéficient
toujours des conditions de taux les plus favorables de
la zone euro. En 2021, la politique monétaire accommodante
dans la zone euro a permis de maintenir les taux (hors frais) des
crédits aux PME françaises à un niveau bas (2,33% en moyenne
depuis le 1er janvier 2010 et 1,34% en moyenne depuis le
1er janvier 2021, contre respectivement 2,81% et 1,74% en
zone euro). Le taux moyen dont bénéficient les PME françaises
demeure le plus faible de la zone euro. L’écart avec le taux
moyen de la zone euro s’établit à 33 points de base fin 2021,
à comparer aux 30 points de base fin 2018, 35 fin 2019
et 50 fin 2020. L’écart de taux diminue en 2021 avec
l’Allemagne (55 points de base contre 69 fin 2020)
(cf. graphique 5).
G4 Obtention de nouveaux crédits par les PME et les TPE (en %)
a) Crédits de trésorerie b) Crédits d’investissement
67
56
94 90 90 88 90 87 86 80
87
78
86
76
90
79
0
20
40
60
80
100
T1 T2
2020
T3 T4 T1 T2 T3
2021
T4
PME TPE
92
85
95
84
96
86
98 93 96
89
97
85
96
88
96
87
0
20
40
60
80
100
T1 T2
2020
T3 T4 T1 T2 T3
2021
T4
67
56
94 90 90 88 90 87 86 80
87
78
86
76
90
79
0
20
40
60
80
100
T1 T2
2020
T3 T4 T1 T2 T3
2021
T4
PME TPE
Note : Obtention en totalité ou à plus de 75 % hors utilisation de lignes de crédit obtenues précédemment.
Sources : Banque de France et Fédération des centres de gestion agréés (FCGA).
G5 Taux sur les crédits aux sociétés non financières (SNF) en zone euro
(moyenne mobile 3 mois en %, montant unitaire inférieur à 1 million d’euros)
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
6,0
6,5
Déc.
2006
Déc.
2007
Déc.
2008
Déc.
2009
Déc.
2010
Déc.
2011
Déc.
2012
Déc.
2013
Déc.
2014
Déc.
2015
Déc.
2016
Déc.
2017
Déc.
2018
Déc.
2019
Déc.
2020
Déc.
2021
France Espagne Allemagne Italie Zone euro
Sources : Banques centrales nationales et Banque centrale européenne.
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 553.4 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DES PME
T8 Emploi de l’encours de livrets A et LDDS non centralisés en faveur des PME
(encours et flux des prêts nouveaux en milliards d’euros ; ratio en %)
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Encours restant au bilan en fin d’année 147,9 144,6 146,1 152,9 159,9 166,4 181 191
Encours de prêts aux PME 337 342 359 381 414 444 537 589
Montant des prêts nouveaux aux PME 85,5 97,2 100,3 104,8 111,6 115,9 165,7 151,4
Ratio encours de prêts aux PME /
encours restant au bilan en fin d’année 228 236 246 249 259 267 297 309
Ratio montant de prêts nouveaux aux PME /
augmentation de la part décentralisée 1 278 1 595 1 775 1 142 1 573
Notes : Le calcul du ratio en 2014 et 2015 n’est pas effectué du fait de la décollecte.
Ces chiffres ne portent que sur les établissements de crédit collectant de l’épargne réglementée.
Source : Banque de France.
56 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
3.5
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
NON CENTRALISÉE EN FAVEUR
DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
ET DE LA RÉDUCTION
DE L’EMPREINTE CLIMATIQUE
Le financement de la transition écologique
par l’épargne réglementée non centralisée
En 2021, au moins 10 % des fonds non centralisés
devaient être affectés au financement des projets
contribuant à la transition énergétique ou à la
réduction de l’empreinte climatique. Les financements
se rapportant à la transition énergétique portent sur les
activités des personnes morales et des personnes physiques.
Cette obligation résulte principalement des termes de
l’arrêté du 4 décembre 2008, relatif aux règles d'emploi
des fonds collectés au titre du livret A et du livret de
développement durable et non centralisés par la Caisse
des dépôts et consignations.
L’article 145 de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et
la transformation des entreprises (dite « loi Pacte ») supprime
l’orientation de cette épargne non centralisée vers « les
travaux d'économie d'énergie dans les bâtiments anciens »
pour l’élargir « au financement de projets contribuant à
la transition énergétique ou à la réduction de l'empreinte
climatique ». Conformément à l’évolution réglementaire,
une partie de l’épargne non centralisée sera désormais
mise au service des objectifs définis dans la stratégie
nationale bas carbone (SNBC) et dans la Programmation
pluriannuelle de l’énergie 2019-2028. Un arrêté délimite
en effet les projets contribuant à la transition énergétique ou
à la réduction de l'empreinte climatique mentionnés dans la
loi Pacte. Cet arrêté1
conserve le seuil de 10% comme part
minimale de l’épargne non centralisée dédiée au financement
de ces projets.
La Banque de France collecte des données sur les prêts destinés
à financer les projets contribuant à la transition énergétique ou à
la réduction de l’empreinte climatique dans le cadre du rapport
sur l’épargne réglementée. Jusqu’en décembre 2020, les remises
statistiques concernaient les prêts pour travaux d’économie
d’énergie dans les bâtiments anciens. Afin de s’adapter aux
spécificités de la loi Pacte, les données collectées depuis
janvier 2021 concernent tous les prêts contribuant à la
transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte
climatique et qui concourent de fait à la SNBC. Parmi ces
prêts, plusieurs catégories de financement ont été distinguées.
Sont présentées ci-dessous les données couvrant les prêts
aux ménages finançant des projets immobiliers conformes
à la norme RT2012, et les éco-prêts à taux zéro (éco-PTZ).
Ces données, de par leur disponibilité et leur qualité, sont
considérées comme des statistiques stabilisées. Par ailleurs,
des travaux ont été entamés pour fournir des indicateurs
expérimentaux. Cela concerne les prêts aux ménages pour
les véhicules à faibles émissions carbone, les obligations
vertes ou les autres prêts concourant à la transition
énergétique ou la réduction de l’empreinte climatique.
Les prêts immobiliers finançant la transition
énergétique
Fin 2021, les banques assujetties à la collecte sur l’épargne
réglementée ont transmis les données d’encours pour les
logements neufs respectant la norme RT2012 et les éco-prêts
à taux zéro.
3.5 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DE LA RÉDUCTION DE L’EMPREINTE CLIMATIQUE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 57
La norme de réglementation thermique 2012 (RT2012)
s’applique aux logements neufs, dans le but de limiter la
consommation d’énergie primaire à un certain plafond.
Elle est applicable aux permis de construire déposés depuis
fin 2011 pour certains bâtiments neufs du secteur tertiaire
et certains bâtiments à usage d’habitation et depuis 2013
pour les autres bâtiments neufs 2. À fin 2021, l’encours des
prêts finançant les logements avec la norme RT2012 s’élève
à 202,1 milliards d’euros pour les établissements distribuant
des produits d’épargne réglementée. Cela représente
106% de l’encours non centralisé des livrets A et LDDS
(190 milliards d’euros). Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2022,
la réglementation en vigueur a évolué. En effet, la France
est passée d’une réglementation thermique (RT2012)
à une réglementation environnementale (RE2020 3).
Ainsi, la collecte des données de transition énergétique
devra s’adapter à ce changement.
L’éco-prêt à taux zéro est un prêt aidé par l’État qui finance
des travaux de rénovation énergétique. Le montant maximal
de l’éco-PTZ varie selon les travaux financés et les prêts
peuvent être individuels ou collectifs (copropriété). Il peut
s’agir de travaux d’isolation ou d’installation d’équipement,
d’amélioration du niveau de performance énergétique ou de
réhabilitation d’un système d’assainissement non collectif4.
Grâce aux données de la collecte sur l’épargne réglementée,
l’encours des éco-PTZ est estimé à 2,3 milliards d’euros, soit
1,2% de l’encours non centralisé des livrets A et LDDS en
2021. Selon la Société de gestion des financements et de la
garantie de l’accession sociale à la propriété (SGFGAS), près
de 61000 éco-PTZ ont été accordés en 2021 (+ 45,6% en
un an), pour un total de 761 millions d’euros (+ 44,3%)5.
Ainsi, en prenant en compte les données stabilisées sur les
encours de prêts aux logements neufs respectant la norme
RT2012 et les éco-PTZ, par rapport à l’encours non centralisé
du livret A et du LDDS, le ratio calculé selon les prescriptions
de la Loi Pacte est de 107%.
Mieux mesurer la durabilité des
prêts durables grâce aux indicateurs
expérimentaux
Dans une logique incrémentale, permettant étape par
étape de fournir de plus en plus de données précises sur
le financement de la transition énergétique, la Banque
de France a demandé aux déclarants de fournir des
données sur les prêts finançant les véhicules bas carbone.
Cet indicateur inclut les véhicules électriques et les
véhicules hybrides rechargeables. En fonction des systèmes
d’information des déclarants ou leur positionnement sur ce
marché, la précision des statistiques fournies peut varier.
Toutefois, il est nécessaire d’entamer dès maintenant les
travaux de collecte afin d’identifier les difficultés rencontrées
pour la production de ces données. Au 31 décembre,
les établissements ont déclaré 1,7 milliards d’euros
d’encours de prêts finançant des véhicules verts.
Ce montant peut toutefois être sous-estimé. Cela s’explique
par la non-traçabilité de ces prêts, notamment lors de
crédits consommation non affectés.
Par ailleurs, une estimation des obligations vertes détenues
par les établissements déclarants a été réalisée. Les encours
de titres détenus au 31 décembre 2021 sont issus d’une
estimation réalisée par la Banque de France à partir d’une
collecte de données qui permet de mesurer la détention
par les agents économiques de titres inscrits en compte
propre ou pour compte de clientèle chez les teneurs de
comptes-conservateurs et les principaux établissements
de crédit, les entreprises d’investissements et les sociétés
de financement qui n’exercent pas l’activité de tenue
de compte-conservation. Pour être considérés comme
« verts », les titres doivent vérifier le premier principe
des green bond principles (GBP) de l’International capital
market association (ICMA) 6. Il faut donc que les fonds
obtenus soient utilisés à 100 % pour financer un projet
dit « vert » selon la définition de l’ICMA (comme par
exemple les énergies renouvelables, la performance
énergétique des bâtiments ou la prévention de la pollution).
Ainsi, il a été estimé qu’au 31 décembre 2021, l’encours
des obligations vertes répondant à la définition
ci-dessus s’élève à 7,9 milliards d’euros.
1 Arrêté du 10 juin 2020 relatif à
l’application de l’article 145 de la
loi Pacte.
2 https://www.ecologie.gouv.fr/
exigences-reglementaires-constructiondes-batiments-rt-2012
3 https://www.ecologie.gouv.fr/
reglementation-environnementale-re2020
4 https://www.service-public.fr/
particuliers/vosdroits/F19905
5 Complément d’informations
dans le bilan statistique de la
SGFGAS : https://www2.sgfgas.
fr/documents/100157/2129709/
PTZ_Bilan_de_production.
pdf/5210186f-8cbe-44e2-a5df7ef78a9103a2/PTZ%20-%20Bilan%20
de%20production%20(Annuel).pdf
6 https://www.icmagroup.org/
sustainable-finance/the-principlesguidelines-and-handbooks/
green-bond-principles-gbp/
ENCADRÉS
58 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Le développement durable : les objectifs de
développement durable de l’ONU sont un appel à
l’action de tous les pays – pays industrialisés, en
développement et à revenu intermédiaire – afin
de promouvoir la prospérité tout en protégeant la
planète. Ils reconnaissent que mettre fin à la pauvreté
doit aller de pair avec des stratégies qui développent
la croissance économique et répondent à une série
de besoins sociaux, notamment l’éducation, la santé,
la protection sociale et les possibilités d’emploi, tout
en luttant contre le changement climatique et pour
la protection de l’environnement. L’ONU décline
en 17 objectifs le développement durable.
L’objectif n° 13 correspond aux mesures relatives
à la lutte contre les changements climatiques.
Dans l’Union européenne, cela se traduit dans
l’initiative de la Commission européenne du pacte
vert (« european green deal »), qui comprend un
volet « finance durable » défini comme le processus
de prise en compte des critères dits « ESG –
environnementaux, sociaux et de gouvernance » dans
les décisions de financement et d’investissement et la
gestion des risques du secteur financier. En décembre
2016, la Commission européenne a chargé un groupe
d’expert (TEG) d’élaborer une stratégie globale
et complète de l’Union européenne sur la finance
durable. Le rapport du TEG jette les bases d’une
classification appelée « taxonomie », qui permettront
de définir clairement les activités considérées comme
« vertes » ou « durables ».
La base juridique de cette taxonomie a été posée
par la publication le 22 juin 2020 du règlement
2020/852 1, entré en vigueur le 12 juillet 2020.
Conformément au règlement susmentionné, l’Union
européenne a adopté le 4 juin 2021 le règlement
délégué (UE) c(2021)2800 2 qui précise les critères
d’examen technique selon lesquels considérer
que certaines activités économiques contribuent
substantiellement à l’atténuation du changement
climatique et à l’adaptation de celui-ci, et détermine
si ces activités causent un préjudice important à l’un
des objectifs environnementaux concernés. Le présent
règlement est applicable depuis le 1er janvier 2022.
Par ailleurs, le règlement 2020/852 susmentionné
indique à l’article 8 que les entreprises assujetties
à l’obligation de publication d’informations non
financières devront publier des informations sur la
manière et la mesure dans lesquelles les activités de
l’entreprise sont associées à des activités économiques
pouvant être considérées comme durables sur le
plan environnemental à compter du 1er janvier 2022.
Les autorités de supervision européennes ont ainsi
développé des indicateurs (KPIs) permettant de
mesurer la proportion des activités financées par
les établissements de crédit qui sont alignées avec
celles qui sont considérées comme écologiquement
durables aux termes de la taxonomie européenne.
En mars 2021, l’Autorité bancaire européenne (EBA)3
pour les banques a donc proposé des KPIs, dont le plus
important : le green asset ratio. Les banques devront
commencer à transmettre les informations demandées
pour la période transitoire entre décembre 2022 et
juin 2024 selon les indicateurs.
La transition écologique est une évolution
vers un nouveau modèle économique et social,
de développement durable, qui renouvelle les
manières de consommer, de produire, de travailler
et de vivre ensemble pour répondre aux enjeux
environnementaux, à ceux du changement climatique,
de la rareté des ressources, de la perte accélérée de
la biodiversité et de la multiplication des risques
sanitaires et environnementaux. En France, plusieurs
notions sont incluses dans le concept de transition
écologique, dont :
• la transition énergétique ;
• la réduction de l’empreinte climatique et de
l’empreinte carbone ;
• la stratégie nationale bas-carbone ;
• la rénovation énergétique.
Transition énergétique : modification à moyen
et long termes des modèles de production et de
consommation d’énergie.
Mesurer les financements orientés vers la croissance durable : mots clés
ENCADRÉS
1 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/
HTML/?uri=CELEX:32020R0852&from=EN
2 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/
TXT/?uri=PI_COM:C(2021)2800
3 https://www.eba.europa.eu/sites/default/documents/files/
document_library/About%20Us/Missions%20and%20tasks/
Call%20for%20Advice/2021/CfA%20on%20KPIs%20and%20
methodology%20for%20disclosures%20under%20Article%20
8%20of%20the%20Taxonomy%20Regulation/963616/
Report%20-%20Advice%20to%20COM_Disclosure%20
Article%208%20Taxonomy.pdf
ENCADRÉS
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 593.5 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET DE LA RÉDUCTION DE L’EMPREINTE CLIMATIQUE ENCADRÉS
Réduction de l’empreinte écologique : réduction
de la superficie de production nécessaire à la
consommation d’un individu ou d’une population.
Réduction de l’empreinte carbone : réduction
de la quantité de gaz à effet de serre induite par la
consommation d’un individu ou d’une population.
Stratégie nationale bas carbone 4 (SNBC) :
feuille de route de la France pour conduire la politique
d’atténuation du changement climatique.
Rénovation énergétique : travaux des bâtiments
existants visant à diminuer la consommation en
énergie de ces derniers et des utilisateurs.
Obligation verte : emprunt émis sur le marché
par une entreprise ou une entité publique auprès
d’investisseurs pour lui permettre de financer ses
projets contribuant à la transition écologique.
4 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/SNBC-2%20
synthe%CC%80se%20VF.pdf
60 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
3.6
L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
NON CENTRALISÉE EN FAVEUR
DE L’ÉCONOMIE SOCIALE
ET SOLIDAIRE
Une nouvelle obligation d’emploi des fonds
de l’épargne centralisée non réglementée
L’arrêté du 10 juin 2020 a modifié les règles d'emploi
des fonds collectés au titre du livret A et du livret de
développement durable et solidaire et non centralisés
par la Caisse des dépôts et consignations, et a introduit
une nouvelle obligation d’emploi au bénéfice du
financement des entreprises de l’économie sociale et
solidaire (ESS). Dorénavant, selon les termes de l’arrêté
du 4 décembre 2008 relatif aux règles d’emplois des fonds
collectés au titre du livret A et du livret de développement
durable, un minimum de 5% des encours non centralisés
par la Caisse des dépôts et consignations, doit être affecté
au financement de l’économie sociale et solidaire.
La mesure des prêts ESS
Un deuxième arrêté également en date du 10 juin 2020
fixe le contenu et les modalités de transmission des
statistiques relatives à l'épargne réglementée à la Banque
de France et intègre donc des nouveaux indicateurs pour
ces financements. Ainsi, depuis janvier 2021, les nouveaux
financements et les encours des totaux destinés à financer
les entreprises de l’économie sociale et solidaire font partie
des indicateurs présents dans la collecte mensuelle sur
l’épargne réglementée. Ces indicateurs portent sur les
financements à des entreprises de toute taille.
La Banque de France a établi une méthodologie pour
identifier les prêts relevant du financement de l’économie
sociale et solidaire. La Banque de France met à disposition
des déclarants une liste d’entreprises de l’ESS, à partir de la
liste du Conseil national des chambres régionales de l’ESS
et complète cette liste des informations dont elle dispose
par ailleurs. Cette liste est accessible par les établissements
sur la page Internet de la Banque de France dédiée à la
collecte sur l’épargne réglementée. À partir de cette liste,
les établissements peuvent donc ventiler leurs financements.
Par ailleurs, en cas d’identification d’une entreprise ESS
par l’établissement non présente dans la liste transmise,
l’établissement communique les informations nécessaires à
la Banque de France, qui établira un contrôle afin de mettre
à jour le référentiel. Cette méthodologie permet ainsi d’avoir
une approche identique pour tous les établissements.
Les banques françaises apparaissent
mobilisées de longue date en faveur de l’ESS
La collecte sur l’épargne réglementée permet d’établir sur
2021 une première mesure du financement de l’économie
sociale et solidaire. Ainsi en décembre 2021, les crédits à
des entreprises de l’économie sociale et solidaire ont atteint
30,5 milliards d’euros, pour les seuls établissements de
crédit distribuant de l’épargne réglementée. Cet encours
correspond à 16 % de l’encours des fonds noncentralisés de livrets A et LDDS.
3.6 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 61
En parallèle, une analyse plus approfondie a été réalisée
sur le périmètre de l’ensemble des établissements de
crédit, c’est-à-dire en incluant également les établissements
de crédit qui ne collectent pas de dépôts auprès
des particuliers.
L’encours des crédits aux entreprises de l’ESS est estimé en
fin d’année à 36,4 milliards d’euros. Ainsi, entre 2007 et
2021, l’encours des crédits aux entreprises de l’ESS connaît
un taux de croissance annuel moyen de 5,7%. Cela est
supérieur à l’évolution des encours de crédits totaux
aux sociétés non financières de toute taille (+ 3,2%)
et de crédits totaux aux PME (+ 4,7%, cf. graphique 1).
En décembre 2021, les encours les plus élevés concernent le
secteur de l’enseignement et les autres activités de service
(51,9%), le commerce, la réparation d’automobiles et de
motocycles (12,8%) et les activités immobilières (6,2%).
À l’inverse, le cumul des activités de finance et d’assurance
et de l’industrie extractive représentent moins de 0,01%
(cf. graphique 2).
Les débiteurs sont pour 51,8% des associations et 32% des
coopératives. Les mutuelles et les fondations représentent
respectivement 9,6% et 6,5% de l’encours (cf. graphique 3).
Les régions ayant les encours les plus élevés sont l’Île-deFrance (21,5% du total), les Hauts-de-France (11,2%) et
l’Auvergne-Rhône-Alpes (10,9%). Sur un an, la BourgogneFranche-Comté est la région ayant connu la plus forte
progression (+ 24,2%), tandis que sur 5 ans, il s’agit de
l’Île-de-France (+ 7,4%) (cf. graphiques 4a et 4b).
En pourcentage, les encours de crédits ESS sont principalement
concentrés dans les PME (hors micro-entreprises) (39,6%) et
les entreprises de taille intermédiaire (28,5%). Les encours
de SCI parmi l’encours total ne représentent que 0,03%
(cf. graphique 5).
G1 Encours des crédits totaux aux SNF, aux PME et aux ETI (échelle
de gauche) et crédits aux entreprises de l’ESS (échelle de droite)
(en milliards d’euros)
0
10
20
30
40
0
400
800
1 200
1 600
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
ETI PME Total ESS
Source : Banque de France.
G2 Encours des crédits aux entreprises de l’ESS en 2021, par activité
économique (en milliards d’euros)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Industrie extractive
Finance et assurance
Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné
Production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution
Information et communication
Transport et entreposage
Hébergement et restauration
Agriculture, sylviculture et pêche
Construction
Industrie manufacturière
Soutien aux entreprises
Immobilier
Commerce, réparation d’automobiles et de motocycles
Enseignement, autres activités de service
Source : Banque de France.
G3 Encours des crédits aux entreprises de l’ESS, par forme juridique
du débiteur (en milliards d’euros)
Associations
18,9 Coopératives
11,7
Fondations
2,4
Mutuelles
3,5
Source : Banque de France.
62 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
G4 Crédits aux entreprises de l’économie sociale et solidaire
a) Encours des crédits aux entreprises de l’ESS, par région
(en milliards d’euros)
b) Croissance annuelle de l’encours des crédits aux entreprises de l’ESS
en 2021, par région (taux de croissance, en %)
4,1
7,8 2,9
2
1,5
3,6 1,1
1,5
2,9 4
2,8
1,9
0,1
1,5 < encours < 2,4
2,4 < encours < 3,4
3,4 < encours < 7,8
0,1 < encours < 1,5
5,8
1,9 - 7,4
12,5
5,8
12,2 17,8
24,2
9,1 6,6
4
0,7
12,4
4,4 < croissance < 7,3
7,3 < croissance < 12,4
12,4 < croissance < 24,2
– 7,4 < croissance < 4,4
Source : Banque de France.
G5 Encours des crédits aux entreprises de l’ESS en 2021,
par taille d’entreprise (en milliards d’euros)
ETI
10,4
GE
1,4
Micro
5,4
Inconnue
4,9
PME hors micro
14,4
SCI
0,0
Source : Banque de France.
ENCADRÉS
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 633.6 L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE NON CENTRALISÉE EN FAVEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
Agriculture, sylviculture et pêche :
• assainissement autonome ;
• compostage.
Industrie manufacturière :
• approvisionnement en papier certifié issu de
forêts gérées de manière durable ;
• réduction de la pénibilité des postes de travail
en imprimerie.
Production et distribution d’électricité, de gaz,
de vapeur et d’air conditionné :
• production coopérative d’électricité renouvelable ;
• aide à l’accès à l’énergie solaire pour les citoyens.
Production et distribution d’eau, assainissement,
gestion des déchets et dépollution :
• rénovation de gros électroménager ;
• revalorisation des textiles usagés.
Construction :
• viabilisation de terrains dans des projets d’accession sociale ;
• préservation des produits de menuiserie.
Commerce, réparation d’automobiles et
de motocycles
Ce secteur comprend le commerce de gros et de
détail, la prestation de services liés à la vente de
marchandises, comprenant la réparation de véhicules :
• magasins coopératifs dont une partie des bénéfices
finance la pêche artisanale française ;
• formation des employés sur les démarches RSE
afin d’améliorer le conseil en magasin.
Transport et entreposage :
• formations aux techniques d’éco-conduite ;
• campagne de sensibilisation sur les rejets de CO2
.
Hébergement et restauration :
• logements pour jeunes travailleurs ;
• programmes d’aide à l’accès au logement pour
les personnes en extrême précarité.
Information et communication :
• journaux universitaires pour la recherche
scientifique ;
• presse scolaire pour améliorer l’accès à l’éducation pour tous.
Activités immobilières
Ce secteur comprend les activités de bailleurs,
d’agents, de courtiers dans la vente, l’achat et la
location de biens immobiliers, ainsi que la prestation
de services liés à l’immobilier :
• réhabilitation de logements sociaux ;
• programmes d’accession sociale à la propriété.
Soutien aux entreprises
Ce secteur inclut les activités spécialisées, scientifiques
et techniques, ainsi que les activités de services
administratifs et de soutien :
• organisation de salons pour l’innovation en
agriculture durable ;
• soutien à la recherche et l’enseignement scientifique.
Enseignement et autres activités de service
Ce secteur englobe l’enseignement classique par
les institutions, l’enseignement pour adultes, les
programmes d’alphabétisation, les activités des
organisations sportives, la réparation d’ordinateurs et
de biens personnels, et les autres services personnels :
• dispositifs d’accompagnement scolaire pour
enfants en situation de handicap ;
• accompagnement vers l’emploi de publics
en difficulté.
1 Les secteurs utilisés dans le cadre de cette estimation sont
fondés sur la nomenclature d’activités française de l’Insee.
ESS, économie sociale et solidaire.
Exemples d’entreprises et de projets financés dans le cadre de l’ESS en 2020
et 2021, par secteur d’activité1
ENCADRÉS
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 65
4
FOCUS THÉMATIQUES
4.1 COMPARAISON DE LA STRUCTURE D’ÉPARGNE EN FRANCE, ALLEMAGNE, ITALIE ET ESPAGNE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 67
4.1
COMPARAISON DE LA STRUCTURE
D’ÉPARGNE EN FRANCE, ALLEMAGNE,
ITALIE ET ESPAGNE
Les actifs financiers des ménages
au sein de ces pays
Au sein de la zone euro, le volume des actifs financiers des
ménages augmente depuis plusieurs années (cf. graphique 1),
malgré une baisse au premier trimestre 2020, largement
rattrapée depuis. Il atteint un taux de croissance
pour l’ensemble des pays de la zone de 6 % en 2021.
Cette même année, les encours des ménages allemands
croissent à un rythme plus soutenu (+ 8,4%) qu’en Espagne
(+ 7 %), en France (+ 6,5 %) et en Italie (+ 6,5 %). Les
encours sont les plus élevés en Allemagne (7 833,6 milliards
d’euros d’actifs), en France (6 597,5 milliards d’euros)
et en Italie (5 128,4 milliards d’euros). Les ménages
espagnols, quant à eux, détiennent 2 695,3 milliards
d’actifs. Toutefois, la comparaison de la détention
d’actifs par habitant dans ces pays (cf. graphique 2),
place la France en première position, avec 97 514 euros
d’actifs par habitant, devant l’Allemagne (94 204 euros).
Cela s’explique en partie par des inégalités de niveau de vie
plus fortes en Allemagne qu’en France 1, et par la préférence
des Allemands pour des actifs plus liquides. Suivent l’Italie
(86 575 euros) et l’Espagne (56 864 euros). Ces montants
peuvent toutefois cacher de grandes disparités au sein
d’une même population.
Par ailleurs, la composition du portefeuille d’actifs financiers
diffère selon les pays (cf. graphique 3). En France, les placements
totalisant le plus d’encours sont les régimes d’assurance-vie
et non-vie, concentrant 34 % du total. En Allemagne,
ces produits ont un poids moins important (20%), tandis
qu’en Italie et en Espagne, ils représentent respectivement
18% et 8% du total des actifs. Alors qu’en France il n’y a
G1 Total des actifs financiers des ménages au sein de la zone euro
(en milliards)
0
T2
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
France Espagne Allemagne Italie
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G2 Structure des placements financiers au 31 décembre 2021
(en milliards d’euros)
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
Allemagne Italie Espagne France
Numéraires et dépôts
Titres de créances
Actions et parts de fonds d’investissements
Régimes d’assurance-vie et non-vie
Fonds de pension
Encours des actifs nanciers, par habitant (échelle de droite)
Autres
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
1 https://www.insee.fr/fr/statistiques/3561260
68 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
pas d’encours concernant les fonds de pension, les encours
pour les trois autres pays sont importants : respectivement
13%, 7% et 6% pour l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
En Italie et en Espagne, les placements principaux sont les
actions et parts de fonds d’investissement, représentant
respectivement 37 % et 44 % du total. En France, il
s’agit du troisième poste, avec 29 % du total, tandis
qu’en Allemagne, il s’agit du deuxième poste (26 %).
Enfin, dans ces quatre pays, une part importante du total
correspond aux encours des numéraires et dépôts, parmi
lesquels figurent les produits d’épargne réglementée.
En Allemagne, il s’agit du placement préféré des
ménages (39%), et en France, en Espagne et en Italie du
deuxième placement (respectivement 29%, 38% et 32%,
cf. graphique 3 et tableau 9).
G3 Répartition des actifs financiers des ménages au 31 décembre 2021
(en %)
a) France b) Espagne
29
1
29
34
7
38
44
8
7 3
0
c) Italie d) Allemagne
32
4
37
18
3 6
39
2 26
13
20
0
Numéraires et dépôts
Titres de créances
Actions et parts de fonds d’investissement
Régimes d’assurance-vie et non-vie
Fonds de pension
Autres
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
T9 Différents placements financiers des ménages au 31 décembre 2021
(en milliards d’euros)
Total des actifs
financiers
Numéraires
et dépôts
Titres
de créances
Actions et
parts de fonds
d’investissements
Régimes
d’assurance-vie
et non-vie
Fonds
de pension
Autres
Allemagne 7 834 3 070 139 2 023 1 595 979 28
Italie 5 128 1 629 221 1 909 917 300 152
Espagne 2 695 1 035 11 1 180 200 188 81
France 6 597 1 934 38 1 891 2 261 0 473
Source : Banque centralie Européenne, Banque de France.
4.1 COMPARAISON DE LA STRUCTURE D’ÉPARGNE EN FRANCE, ALLEMAGNE, ITALIE ET ESPAGNE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 69
2 Après pondération des taux de chaque type de dépôts par leurs encours respectifs.
G5 Répartition des encours des différents dépôts
(en %)
a) France b) Allemagne
35
44
1
20
69
20
12 8
c) Italie d) Espagne
72
24
2 2
0
92
7 1
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Comptes sur livret à préavis supérieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Sources : Banque de France, Banque centrale européenne.
La rémunération des dépôts bancaires
des ménages dans quatre pays
de la zone euro, et leur décomposition
Le taux de rémunération moyen des dépôts bancaires 2
des
ménages est sensiblement supérieur en France (0,63% à
fin décembre 2021) à celui des dépôts des autres grands
pays de la zone euro, en raison notamment du poids et
des caractéristiques des produits d’épargne réglementée,
notamment du PEL. Il est supérieur d’environ 50 points
de base au taux allemand (0,1 % en décembre 2021,
cf. graphique 4).
La composition des dépôts bancaires varie selon les pays. Les
dépôts à vue composent la majorité de l’encours en Allemagne
(69%), en Italie (72%) et en Espagne (92%). En France, malgré
un poids important dans l’encours (35%), les dépôts à vue
ne se situent pas à la première place, qui revient aux comptes
sur livret avec préavis inférieur à trois mois (44%). Dans cette
catégorie, on trouve notamment les livrets A, LDDS et LEP.
En Italie et en Allemagne, ces comptes concentrent respectivement
24% et 20% de l’ensemble des dépôts. La France se détache
aussi des autres pays par le poids des dépôts à terme de maturité
supérieure à deux ans (majoritairement composées des PEL),
G4 Taux de rémunération moyens des dépôts des ménages dans la zone euro
(en %)
- 1,0
Déc.
2011
- 0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Euribor Taux livret A
Espagne Taux directeur
France
Italie
Allemagne
Déc.
2013
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2021
Août
2012
Août
2014
Avr.
2013
Déc.
2015
Août
2016
Août
2018
Août
2020
Avr.
2021
Avr.
2015
Avr.
2017
Avr.
2019
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
qui contribuent à hauteur de 20% de l’encours des dépôts.
En Allemagne, Italie et Espagne, ce poste correspond
respectivement à 8%, 2% et 1% de l’encours (cf. graphique 5).
L’évolution des taux de rémunération des dépôts bancaires des
ménages, ainsi que leurs spécificités dans ces quatre pays de la
zone euro, sont détaillées ci-dessous.
70 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Analyse par pays
France
En France, les dépôts à vue sont en croissance sur
la période récente, mais ne contribuent que très
faiblement au taux moyen des dépôts du fait du
principe de la non-rémunération 3 qui constitue aussi
une protection en période de taux monétaires négatifs.
La baisse du taux des comptes sur livret explique en
grande partie la baisse du taux moyen des dépôts dans
l’Hexagone sur les dernières années. Les dépôts à terme
de maturité supérieure à deux ans, formés en grande
partie par les PEL, ont vu leur encours augmenter sur la
période récente (357,4 milliards d’euros en décembre
2021 contre 338,6 milliards d’euros en décembre 2016).
Le taux sur encours du PEL, soutenu par le poids des
générations passées, reste à un niveau élevé ; de ce fait, le
taux sur encours des dépôts à terme d’échéance supérieure
à deux ans ne diminue que faiblement comparativement à
ceux des autres produits (2,24% en décembre 2021).
L’évolution « en escalier » assez marquée des taux d’intérêt
des comptes sur livret à préavis inférieur à trois mois et
spécifique à la France traduit l’influence du mode de fixation
du taux d’intérêt de l’épargne réglementée, et notamment
du livret A (cf. graphiques 6 et 7).
Italie
Les dépôts à vue sont les dépôts bancaires les moins
rémunérés en Italie, à hauteur de 0,03% en décembre 2021.
Malgré cette faible rémunération, l’encours de dépôts à vue
continue d’augmenter à un rythme soutenu (+ 8% en 2021,
+ 10% en 2020 et + 7% en 2019). Par ailleurs, la rémunération
des comptes sur livret à préavis inférieur à trois mois est
bien supérieure en Italie que dans les autres pays (1,33%
contre 0,41 % en France et 0,08 % en Allemagne en
G6 Taux sur encours des différents dépôts en France
(en %)
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Livret A
Déc.
2003
Déc.
2005
Déc.
2007
Déc.
2009
Déc.
2011
Déc.
2013
Déc.
2015
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2021
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G7 Encours des différents dépôts en France
(en milliards d’euros)
0
400
Déc.
2003
Déc.
2005
Déc.
2007
Déc.
2009
Déc.
2011
Déc.
2013
Déc.
2015
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2021
800
1 200
1 600
2 000
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G8 Taux sur encours des différents dépôts en Italie
(en %)
- 0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Comptes sur livret à préavis supérieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Déc.
2003
Nov.
2004
Nov.
2015
Sept.
2006
Sept.
2017
Juil.
2019
Mai
2021
Déc.
2021
Juin
2009
Août
2007
Juil.
2008
Mai
2010
Mars
2012
Janv.
2014
Oct.
2005
Déc.
2014
Juin
2020
Août
2018
Oct.
2016
Févr.
2013
Avr.
2011
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G9 Encours des différents dépôts en Italie
(en milliards d’euros)
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
Déc.
2003
Déc.
2005
Déc.
2007
Déc.
2009
Déc.
2011
Déc.
2013
Déc.
2015
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2021
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Comptes sur livret à préavis supérieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
4.1 COMPARAISON DE LA STRUCTURE D’ÉPARGNE EN FRANCE, ALLEMAGNE, ITALIE ET ESPAGNE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 71
décembre 2021). Malgré cette rémunération avantageuse,
l’encours des comptes sur livret à préavis inférieur à trois
mois n’augmente que de 1,1 % en 2021 (contre 2,7 %
en 2020), une progression largement inférieure à celle des
dépôts à vue (cf. graphiques 8 et 9).
Espagne
En Espagne, les taux de rémunération des dépôts à vue et
dépôts à terme de maturité inférieure à deux ans ont connu
une baisse entre 2012 et 2018, et stagnent autour de 0,02%
depuis. Le taux de rémunération des dépôts à terme de
maturité supérieure à deux ans connaît la même tendance,
restant toutefois supérieur aux autres taux (0,22% à fin
décembre 2021). Depuis 2014, l’encours des dépôts à vue
croît à un rythme soutenu (entre 9% et 18% de croissance
annuelle depuis 2014, et une hausse de 9,3% en 2021
cf. graphiques 10 et 11).
Allemagne
Comme pour l’ensemble des pays de la zone euro, les taux de
rémunération ont tous subi outre-Rhin une baisse depuis 2011.
Les dépôts à vue accusent la plus faible rémunération
(0,01 % à fin 2021) tandis que les dépôts à terme à
maturité supérieure à deux ans atteignent 0,91 % à fin
2021. L’Allemagne est le seul pays à proposer des comptes
sur livret avec un préavis supérieur à trois mois dont la
rémunération (0,14% en décembre 2021) est proche de
celle des dépôts à terme d’échéance inférieure à deux ans
(0,18% en décembre 2021).
G12 Taux sur encours des différents dépôts en Allemagne
(en %)
- 0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Déc.
2003
Nov.
2004
Nov.
2015
Sept.
2006
Sept.
2017
Juil.
2019
Mai
2021
Déc.
2021
Juin
2009
Août
2007
Juil.
2008
Mai
2010
Mars
2012
Janv.
2014
Oct.
2005
Déc.
2014
Juin
2020
Août
2018
Oct.
2016
Févr.
2013
Avr.
2011
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Comptes sur livret à préavis supérieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G10 Taux sur encours des différents dépôts en Espagne
(en milliards d’euros)
- 0,5
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Déc.
2003
Déc.
2008
Oct.
2004
Avr.
2007
Févr.
2008
Août
2005
Juin
2006
Déc.
2018
Oct.
2014
Oct.
2019
Avr.
2017
Févr.
2018
Août
2015
Août
2020
Juin
2016
Juin
2021
Déc.
2021
Déc.
2013
Oct.
2009
Avr.
2012
Févr.
2013
Août
2010
Juin
2011
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
G11 Encours des différents dépôts en Espagne
(en milliards)
0
200
400
600
800
1 000
1 200
Déc.
2003
Déc.
2005
Déc.
2007
Déc.
2009
Déc.
2011
Déc.
2013
Déc.
2015
Déc.
2017
Déc.
2019
Déc.
2004
Déc.
2006
Déc.
2008
Déc.
2010
Déc.
2012
Déc.
2014
Déc.
2016
Déc.
2018
Déc.
2020
Déc.
2021
Dépôts à vue
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
3 Toutefois, le taux de rémunération des dépôts à vue (DAV) est positif en France
malgré ce principe de non-rémunération. Cela s’explique par le fait qu’une minorité
de banques commerciales et la Caisse des dépôts et consignations rémunèrent des
DAV à un taux positif.
G13 Encours des différents dépôts en Allemagne
(en milliards d’euros)
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
Dépôts à terme de maturité inférieure à 2 ans
Comptes sur livret à préavis supérieur à 3 mois
Comptes sur livret à préavis inférieur à 3 mois
Dépôts à vue
Dépôts à terme de maturité supérieure à 2 ans
Déc.
2003
Nov.
2004
Nov.
2015
Sept.
2006
Sept.
2017
Juil.
2019
Mai
2021
Juin
2009
Août
2007
Juil.
2008
Mai
2010
Mars
2012
Janv.
2014
Oct.
2005
Déc.
2014
Déc.
2021
Juin
2020
Août
2018
Oct.
2016
Févr.
2013
Avr.
2011
Sources : Banque centrale européenne, Banque de France.
72 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Le fait le plus notable est la très forte croissance des
encours de dépôts à vue depuis 2009, avec toutefois un
ralentissement en 2021 par rapport à l’année précédente.
En effet, alors que le taux de croissance de l’encours des
dépôts à vue était de 10,8 % en 2020, il atteint 5,5 %
en 2021 (cf. graphiques 12 et 13 supra).
4.2 LES DISPOSITIFS D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE EN ZONE EURO
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 73
4.2
LES DISPOSITIFS D’ÉPARGNE
RÉGLEMENTÉE EN ZONE EURO
Par produits d’épargne réglementée, sont compris tous
les comptes, livrets et autres placements bancaires dont la
législation et le fonctionnement sont strictement identiques
d’une banque à l’autre et encadrés par des dispositions légales
et réglementaires. Les produits d’épargne réglementée peuvent
présenter tout ou partie des caractéristiques suivantes :
rendement déterminé par l’État de manière discrétionnaire
(c’est-à-dire sans contrainte forte de référence aux conditions
de marché) et pouvant être garanti sur une période prédéfinie ;
conditions minimales de dépôts et retraits ; dispositions
fiscales spécifiques (exonération, taxation plus faible que
d’autres placements) ; garantie de l’État. Il est aussi possible
de distinguer des produits d’épargne bancaire réglementée :
les produits liquides (épargne bloquée au maximum pour deux
ans) et moins liquides (épargne bloquée pour au moins deux
ans). Ces dispositifs varient selon les pays de la zone euro1.
En Italie, les livrets postaux et les bons d’épargne postaux
émis par la Caisse des dépôts et des prêts et distribués par
la poste italienne présentent des caractéristiques qui les
rapprochent des livrets d’épargne réglementée français,
notamment par leurs conditions de liquidité. Ils peuvent
être ouverts par des personnes physiques ou morales.
Les livrets ordinaires sont rémunérés à 0,001 % (sans
plafond, taux en vigueur depuis le 7 novembre 2019), les
livrets pour mineurs à 0,01% (plafond de 15 000 euros),
les livrets intelligents de 0,001 % à 0,4 % selon l’offre
(plafond de 3 millions d’euros), les livrets judiciaires à 0,001%
(qui ne rapportent plus d’intérêt si le montant est supérieur
à 250 euros), et sont soumis à un prélèvement libératoire
de 26%. Des bons d’épargne de durées très diversifiées
sont émis (4 à 20 ans) avec des rémunérations évolutives
par période (comprises entre 0,25% et 2,5%) et soumis
à un prélèvement libératoire de 12,5%. En comparaison,
le taux moyen de rémunération des dépôts bancaires en Italie
s’élève à 0,39% à fin décembre 2021. L’épargne postale est
utilisée notamment pour exercer des missions de soutien aux
collectivités locales et au secteur public, de financement du
logement social, de développement des infrastructures de
service public et de soutien aux entreprises (PME, entreprises
stratégiques, export, investissement direct à l’étranger).
À la fin 2021, les livrets postaux représentaient un encours
de 99,2 milliards d’euros (– 4,3% sur un an) et les bons
d’épargne un encours de 182,2 milliards d’euros (+ 6,6%
sur un an) 2. Ces encours sont donc sans commune mesure
avec ceux des livrets réglementés français. Le niveau actuel
des taux des livrets postaux étant très bas (comme celui
des titres de dette de l’État italien, également très prisés
des ménages), l’épargne des ménages a tendance à se
réorienter vers des produits bancaires plus rémunérateurs
et plus risqués.
En Allemagne, seul un contrat d’épargne logement
(Bausparvertrag) se rapprochant du PEL existe. Ce contrat est
distribué par des caisses d’épargne spécialisées (Bausparkassen),
publiques ou privées, qui ne sont pas autorisées à proposer
d’autres produits. En 2021, selon les chiffres de l’Association
des caisses d’épargne logement, le nombre total de contrats
s’élève à 23,9 millions, et concerne près de 60% des ménages
allemands 3. L’encours est en hausse constante depuis 2009
passant de 760 milliards à 919 milliards d’euros en 20214.
1 Ne sont ici présentés que les principaux
pays ayant des dispositifs d’épargne
réglementée. Il existe aussi des dispositifs
d’épargne logement dans d’autres pays
européens, assez proches des dispositifs
existant en Allemagne et en Autriche.
Ces dispositifs ont été progressivement mis
en place dans les pays d’Europe centrale
et orientale (Croatie en 1998, République
tchèque en 1992, Roumanie en 2004,
Hongrie en 1997 et Slovaquie en 1992) et
existent au Luxembourg depuis 1977.
2 Rapport annuel de la
Caisse des dépôts et prêts
(Cassa Depositi e Prestiti)
https://www.cdp.it/resources/cms/
documents/RFA_2021_Gruppo_
CDP_ENG.pdf
3 Selon l’Agence nationale de statistique
(Destatis : Statistisches Bundesamt), en
2021 l’Allemagne compte 40,7 millions de
ménages, et 58% des ménages disposent
d’un compte d’épargne logement.
4 Association des caisses
d’épargne logement
(Verband der privaten Bausparkassen),
Rapport annuel (Geschäftsbericht)
2021 : https://www.bausparkassen.de/
daten-fakten/geschaeftsberichte/
74 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Ces contrats fonctionnent comme une épargne collective
bloquée et permettent de bénéficier d’un taux fixe alors
que les crédits immobiliers allemands sont majoritairement
revolving. Les taux d’intérêt, créditeurs et débiteurs, sont fixés
librement par les banques, ainsi que la durée de l’épargne.
En 2021, les taux créditeurs variaient entre 0,1 % et 1%,
le rendement minimal ayant été atteint en 2016 avec des
taux négatifs. La plupart des contrats d’épargne logement
prévoient une durée minimale d’épargne de dix-huit à
vingt-quatre mois avant de contracter un crédit immobilier.
Le montant minimal d’épargne permettant de bénéficier d’un
prêt logement, varie selon les contrats, entre 40 et 50% du
montant de l’épargne logement.
Le contexte des taux bas a néanmoins fragilisé ces
contrats. En effet, quand l’apport atteint un niveau fixé
au préalable, la banque propose un prêt facturé à un taux
supérieur à celui de l’épargne accumulée. Dans un contexte
de taux bas, les épargnants préfèrent donc prolonger la
durée de leur épargne à un taux de rémunération bien
plus élevé que ceux du marché, ce qui accroît le coût
pour les caisses d’épargne servant ces contrats anciens.
En 2018, la cour fédérale de Karlsruhe a estimé que les
contrats pouvaient être résiliés dix ans après avoir atteint
leur durée d’attribution (cinq ans).
L’État verse par ailleurs deux sortes de primes aux détenteurs
de ces contrats. Celles-ci sont accessibles sous conditions de
ressources. La prime d’épargne logement (Wohnungsbauprämie)
est versée directement sur le compte d’épargne logement et doit
être obligatoirement utilisée pour un investissement immobilier
(neuf, ancien ou rénovation). La nouvelle loi fiscale de 2021
rehausse les revenus éligibles à ces aides publiques pour les
plans d’épargne de 37% (qui passent à 35000 euros par an
pour les célibataires, contre 25600 euros auparavant, et à
70000 euros pour les couples). Cette subvention s’élève à 10%
de la somme épargnée (contre 8,8 % auparavant) dans une
limite de 700 euros par an (contre 512 euros antérieurement).
L’allocation d’épargne salariale (Arbeitnehmersparzulage) est
quant à elle égale à 9% de la somme épargnée dans une
limite de 470 euros pour des revenus annuels imposables allant
jusqu’à 17900 euros pour les célibataires ou 35800 euros
pour un couple.
En Autriche, il existe un dispositif d’épargne logement assez
similaire. Quatre caisses d’épargne logement spécialisées
sont habilitées à distribuer des livrets d’épargne logement
et sont régies par des dispositifs législatifs (Bauspargesetz).
Ces livrets ont une durée minimale de six ans. Les taux
servis peuvent être variables ou fixes. Les taux d’intérêt se
situent en février 2022 entre 0,08% et 0,61%5. La réforme
de la loi sur les caisses d’épargne logement du 9 février
2022 rehausse le crédit maximal procuré par ces livrets à
240000 euros par personne (contre 220000 euros auparavant).
Le taux d’intérêt débiteur est quant à lui plafonné à 6%.
Enfin, l’État verse une prime minimale de 1,5% du versement
annuel, qui peut aller jusqu’à 1200 euros et qui est exonérée
d’impôt. En 2021, les dépôts d’épargne logement atteignent
15,6 milliards d’euros, contre 17,5 milliards en 2020 6.
Le nombre de comptes s’élève à plus de 3,4 millions en 2021,
ce qui place ce livret très nettement au-dessus des autres
livrets d’épargne (cf. tableau 9).
En Belgique, la plupart des comptes d’épargne proposés
sont réglementés. Les personnes physiques et morales
(hors établissements de crédit) peuvent ouvrir un compte
d’épargne réglementée, dont la rémunération est constituée
d’un taux journalier de base qui ne peut être inférieur à
0,01% et d’une prime de fidélité au moins égale à 25%
du taux de base proposé. La rémunération de ces livrets ne
peut donc être inférieure à 0,11%. Le taux de base est une
rétribution journalière sur tous les montants versés et peut
varier. Depuis 2009, ce taux ne peut excéder 3%, ou, si celui-ci
est plus élevé, le taux de refinancement de la Banque centrale
européenne au dixième jour du mois qui précède le semestre
du calendrier courant (10 juin et 10 décembre). La prime de
fidélité est une prime complémentaire octroyée pour les
montants qui restent pendant douze mois consécutifs sur le
compte d’épargne réglementée. La prime de fidélité ne peut
être supérieure à 50% du taux de base maximal autorisé. Pour
les personnes physiques, ces comptes sont exonérés d’impôts
sur les intérêts à hauteur de 990 euros (chiffres de 2020). Si le
montant dépasse le plafond, les sommes supérieures au seuil
sont soumises à un précompte mobilier de 15% (contre 30%
pour les comptes non réglementés dès le premier intérêt perçu).
Les personnes morales ne bénéficient pas de cette exonération
et sont soumises au précompte mobilier sur les intérêts.
Afin que l’offre bancaire reste suffisamment lisible et
claire, chaque banque ne peut proposer au maximum que
six comptes d’épargne réglementée, éventuellement avec
différentes compositions entre le taux de base et la prime
de fidélité.
Les transactions réalisables avec ces comptes sont aussi
réglementées : il est possible d’effectuer des virements
vers son compte à vue ou vers un autre compte d’épargne,
d’effectuer des investissements et de payer un coffre bancaire,
mais impossible d’effectuer des paiements vers des comptes
de tiers. L’encours de ces livrets était de 300,5 milliards
d’euros en décembre 20217
, contre 287,9 un an auparavant.
En Irlande, l’Agence nationale de gestion du trésor (National
Treasury Management Agency, NTMA) propose des produits
4.2 LES DISPOSITIFS D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE EN ZONE EURO
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 75
d’épargne réglementée qui peuvent être ouverts par des
personnes physiques ou des associations et sont soumis à des
conditions maximales de détention. La NTMA est un organisme
d’État créé le 1er décembre 1990 pour gérer la dette nationale.
Depuis, ses fonctions se sont considérablement élargies et elle
gère un portefeuille diversifié d’actifs et de passifs publics.
L’offre de la NTMA est constituée de produits obligataires à
maturité variée (de trois, quatre ou dix ans) et de comptes de
dépôts à terme (cinq ou six ans avec une formule consistant
en un versement mensuel pendant douze mois, puis une
rémunération de 0,67% en moyenne pendant cinq ans).
La NTMA propose aussi un produit spécifique, les prize bonds.
Ceux-ci ont été lancés en 1957. Les intérêts y sont abondés
par tirage au sort. Chaque prize bond a une chance de gagner
250000 euros quatre fois par an et jusqu’à 50000 euros
pour les tirages au sort hebdomadaires. Enfin, il existe un
livret d’épargne liquide, dont la liquidité est équivalente à
celle du livret A et qui est à taux variable. Ce livret doit être
ouvert auprès du réseau postal. Les intérêts sont soumis
au deposit interest retention tax (taux d’imposition sur les
intérêts – DIRT,) ce qui n’est pas le cas pour les autres produits
proposés. Pour ce livret, le montant maximal de dépôt est fixé
à 250000 euros. Pour les autres comptes, les souscriptions
sont limitées à 120000 euros par émission.
Les sommes collectées sont versées au Fonds central
(Central Fund), puis affectées dans le cadre de la procédure
annuelle budgétaire. Elles représentent 19,6 milliards d’euros
en décembre 2021, soit 8,3% de la dette nationale 8.
En conclusion, les principaux dispositifs d’épargne réglementée
présentés ici permettent de souligner la variété des formules
existantes en termes de produits et de publics ciblés.
Les dispositifs français sont caractérisés par des plafonds
plus bas et des livrets plus liquides, la « fidélité »
n’étant pas récompensée comme en Belgique par exemple.
Néanmoins, la rémunération de cette épargne liquide
est relativement plus élevée que dans les autres pays
présentés. Le rôle que joue l’épargne réglementée dans le
financement de la dette irlandaise est tout à fait spécifique
à ce pays. Enfin, en volume d’encours, la France arrive
juste après l’Allemagne. Néanmoins, rapportée à
l’épargne financière des ménages, la part de l’épargne
réglementée est plus élevée en Belgique, suivie de
la France et de l’Allemagne. A contrario, l’épargne
réglementée occupe une place relativement réduite dans
l’épargne financière des ménages en Autriche, en Irlande
et en Italie (cf. tableau 10).
En ce qui concerne les dispositifs d’épargne logement,
la comparaison entre les dispositifs français d’un côté, et
les dispositifs allemands et autrichiens de l’autre, montre
que ces derniers sont davantage encadrés, notamment
sur l’allocation des prêts logement et l’utilisation de l’épargne
constituée ainsi que sur les subventions supplémentaires
versées, qui ont disparu depuis 2018 dans le cas français.
L’épargne logement prend, qui plus est, une place
plus prépondérante dans l’épargne réglementée en
Allemagne et en Autriche, ces deux pays ne disposant
pas d’autres livrets réglementés. La spécialisation de cette
activité au sein de caisses d’épargne dédiées permet, par
ailleurs, à ces dernières de participer à un réseau européen
de caisses d’épargne logement (Fédération européenne
d’épargne et de crédit pour le logement) et de gagner en
visibilité (cf. tableau 11).
5 Banque nationale d’Autriche
(Oesterreichische Nationalbank, OeNB) :
https://www.oenb.at/isaweb/
report.do?lang=DE&report=2.9
Il s’agit des taux d’intérêt distribués par
les Bausparkassen autrichiennes à leurs
nouveaux clients, pondérés en fonction
du volume. Les données sont fondées
sur les statistiques harmonisées de taux
d’intérêt de la BCE dans l’ensemble
de l’UEM (Union économique
et monétaire).
6 Association des caisses
d’épargne logement autrichiennes
(Bausparkassenverband Österreich), Rapport
annuel 2021 (Geschäftsbericht 2021) :
https://www.bausparkassenverband.at/
media/bvoe_jb_2021_v4_low_2.pdf
7 Banque Nationale de Belgique,
Bulletin mensuel, 04-2022 : p. 49 :
https://www.nbb.be/doc/dq/f/dq3/sfm.pdf
8 Les dépôts auprès des caisses
d’épargne postale ne sont pas des
composantes explicites de la dette
nationale irlandaise, mais ces fonds sont
le plus souvent prêtés au Trésor pour les
besoins de financement à court terme:
https://www.ntma.ie/business-areas/
funding-and-debt-management/statistics
76 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
T10 Comparatif des principaux livrets réglementés recensés
Type de livrets Maturité Rémunération annuelle Plafond (en euros) Taux moyen
de rémunération
des dépôts bancaires
(fin décembre 2021)
France
Livret A Aucune 1 % 1) 22 950
LEP Aucune 2,2 % 7 700 0,63 %
LDDS Aucune 1 % 12 000
Irlande
Comptes à terme
à taux fixes De 3 à 10 ans De 0,33 % à 0,96 % 2) Entre 50 et 120 000
par émission
Comptes à taux variables Aucune De 0,05 % à 0,35 % Entre 25 et 250 0,02 %
Comptes postaux Aucune ND 250 000
Belgique Majorité des comptes Aucune De 0,11 % à 3 % 3) Sans plafond 0,07 %
Italie
Livret ordinaire Aucune 0,001 % Sans plafond
0,39 %
Livret pour mineur Aucune 0,01 % 15 000
Livret intelligent Aucune De 0,001 à 0,4 % 3 000 000
Livret judiciaire Aucune 0,001 % Ne porte plus d’intérêt si
le montant est supérieur à 250
Bons d’épargne De 4 à 20 ans De 0,25 % à 2,5 % ND
Note : ND pour non disponible.
1) Taux en France en vigueur à la date de publication du rapport, susceptibles d’évoluer au 1er août 2022.
2) De 1 % à 10 % à échéance soit de 0,33 % à 0,96 % en taux annuel équivalent.
3) 3 % maximum ou le taux de refinancement de la BCE.
Source : Banque de France.
T11 Comparatif des principaux livrets réglementés recensés
France Allemagne Autriche
Institutions
gestionnaires Banques commerciales Caisses d’épargne spécialisées Caisses d’épargne spécialisées
Phase d’épargne
Durée minimale : 4 ans.
Versement minimal annuel :
540 euros.
Plafond : 61 200 euros.
Durée minimale :
entre 18 et 24 mois.
Durée d’attribution : 5 ans.
Durée minimale : 6 ans
Conditions d’allocation
des prêts
Maximum de prêts à 92 000 euros.
Taux débiteur fixé dès l’ouverture
du compte.
Atteindre au minium 40 % à 50 %
du montant fixé à l’ouverture
du contrat.
Maximum de prêts : 240 000 euros
par personne.
Taux débiteur maximal : 6 %
Subventions
supplémentaires versées
Pas de prime d’État pour les PEL
ouverts après 2018
Prime d’épargne logement
sous conditions de ressources :
10 % de la somme épargnée
(maximum 700 euros par an).
Allocation d’épargne salariale
sous conditions de ressources :
9 % de la somme épargnée
(maximum 470 euros par an).
Prime minimale de 1,5 %
du versement annuel
(maximum 1 200 euros)
Taux de rémunération* 1 % Entre 0,1 % et 1 % Entre 0,08 % et 0,61 %
* Pour un PEL ouvert en 2021 et selon les données de décembre 2021 pour l’Allemagne et février 2022 pour l’Autriche.
4.3 LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE : 40 ANS D’ÂGE, MAIS TOUJOURS D’ACTUALITÉ
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 77
4.3
LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE :
40 ANS D’ÂGE, MAIS TOUJOURS
D’ACTUALITÉ
Créé en 1982, le livret d’épargne populaire est destiné à aider
les personnes disposant des revenus les plus modestes à placer
leurs économies dans des conditions qui maintiennent leur
pouvoir d’achat 1. S’agissant d’un livret d’épargne réglementée,
le LEP est soumis à des conditions d’éligibilité et modalités
fixées par l’autorité publique.
Conditions d’ouverture d’un LEP
Ce livret est réservé aux contribuables ayant leur domicile
fiscal en France et dont le montant des revenus ne dépasse
pas certains plafonds.
Pour être domicilié en France aux yeux de l’administration
fiscale 2, il faut répondre à l’un des critères suivants :
• Le lieu de séjour principal de la personne (au moins six mois
par an) est en France ;
• L’activité principale de la personne est en France ;
• Le centre des intérêts économiques de la personne est
en France.
Les enfants majeurs, par exemple les étudiants rattachés au
foyer fiscal de leurs parents, ne sont pas éligibles. Un seul
LEP par contribuable peut être détenu, avec un maximum
de deux par foyer fiscal, pour le conjoint ou le partenaire lié
par un PACS.
Les plafonds de revenu sont fixés par l’article 1417 du Code
général des impôts. Ils sont déterminés en fonction du lieu
de résidence et de la composition du foyer. En janvier 2022,
pour ouvrir un LEP, le revenu fiscal de l’année 2020 (figurant
sur l’avis d’imposition de 2021) ne soit pas dépasser les limites
présentées dans le tableau 12.
Caractéristiques du LEP
Lors de l’ouverture d’un LEP, le montant minimum versé est
de 30 euros. Par la suite, le détenteur peut verser et retirer
librement des fonds sur le compte, à condition que le solde
du livret ne soit pas négatif. En effet, le Code monétaire
et financier prévoit que le compte ne peut être débiteur.
Par ailleurs, le plafond du livret d’épargne populaire est fixé
à 7700 euros. Celui-ci concerne le total des versements, les
intérêts servis par la banque n’étant pas pris en compte pour
le dépassement du plafond.
Il s’agit d’un livret d’épargne réglementée défiscalisé et avec un
taux d’intérêt au moins supérieur de 0,5 point de pourcentage
au livret A. En effet, le taux du LEP est égal au maximum
entre le taux du livret A + 0,5 point de pourcentage et la
moyenne sur six mois de l’inflation hors tabac. Ce dernier
est révisé tous les six mois. Lors du calcul de janvier 2022,
effectif à partir du 1er février, l’application de la formule a
mené à la deuxième option, fixant le taux du LEP à 2,2%.
Ainsi, le livret respecte sa finalité de protéger le pouvoir
d’achat des ménages les plus modestes. Les intérêts du
LEP sont calculés par quinzaines, le 1er et le 16 du mois.
Chaque 31 décembre, les intérêts cumulés sur l’année écoulée
sont ajoutés au capital, et sont disponibles au 1er janvier
suivant. Les intérêts versés par la banque sont exonérés
d’impôts sur le revenu et de prélèvement sociaux, au même
titre par exemple que le Livret A et le LDDS.
1 Article L221-13 du Code monétaire et financier.
2 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F62
78 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
La durée du LEP n’est pas limitée dans le temps. Toutefois,
le livret ne reste ouvert que si les conditions de détention
sont respectées. Lorsque le détenteur dépasse les plafonds
de revenus mentionnés dans le tableau 12 sur une année, il
existe deux options :
• Si l’année suivante il remplit à nouveau les conditions :
le droit de détenir un LEP est conservé ;
• Si l’année suivante il est à nouveau au-dessus du plafond,
le LEP devra être clôturé.
Le bénéficiaire ayant vu son LEP clôturé pourra redevenir
éligible à l’ouverture d’un tel compte les années suivantes
s’il respecte à nouveau les conditions d’éligibilité.
T12 LEP : plafonds de revenus selon la situation familiale
(en millions d’euros)
Nombre de parts
de quotient familial
Métropole Guadeloupe,
Martinique
ou Réunion
Guyane Mayotte
1 20 297 24 018 25 110 37 633
1,25 23 007 26 887 28 566 42 810
1,5 25 717 29 755 32 022 47 987
1,75 28 427 32 465 34 732 52 046
2 31 137 35 175 37 442 56 105
2,25 33 847 37 885 40 152 60 164
2,5 36 557 40 595 42 862 64 223
2,75 39 267 43 305 45 572 68 282
3 41 977 46 015 48 282 72 341
3,25 44 687 48 725 50 992 76 400
3,5 47 397 51 431 53 702 80 459
3,75 50 107 54 145 56 412 84 518
4 52 817 56 855 59 122 88 577
4,25 55 527 59 565 61 832 92 636
4,5 58 237 62 275 64 542 96 695
4,75 60 947 64 985 67 252 100 754
5 63 657 67 695 69 962 104 813
5,25 66 367 70 405 72 672 108 872
5,5 69 077 73 115 75 382 112 931
5,75 71 787 75 825 78 092 116 990
6 74 497 78 535 80 802 121 049
Quart de part
supplémentaire 2 710 2 710 2 710 4 059
Demi-part
supplémentaire 5 420 5 420 5 420 8 118
Source : Service public.
Un livret qui a encore de bonnes marges
de progression
Alors que la Direction générale des finances publiques
estime que 18,6 millions de Français sont éligibles au LEP, le
nombre de détenteurs est d’environ 6,9 millions à fin 2021.
Cela équivaut à un taux de détention parmi la population
éligible de 37%. Les pouvoirs publics ont donc réalisé plusieurs
actions pour la promotion du livret d’épargne populaire.
La loi « Asap 3» actée en 2020 a permis la simplification
des conditions d’ouverture et de contrôle de l’éligibilité
au LEP. Grâce à la publication de son décret d’application
en mars 2021, les banques et la Direction générale des
finances publiques ont désormais la possibilité d’échanger
des informations par un canal électronique respectueux de
la protection des données personnelles. Ainsi, depuis la fin
de l’année 2021, les principaux établissements bancaires
peuvent désormais, à leur demande, ou, mieux, par des
actions de promotion volontaristes, informer massivement les
ménages de leur éligibilité au LEP et contrôler leur éligibilité
chaque année une fois un LEP ouvert. Concrètement, cela
signifie que les ménages peuvent ne plus transmettre dans
ce cas leur avis d’imposition sur le revenu à leur banque pour
justifier de leur éligibilité.
De plus, en complément de cette simplification de procédure,
l’administration fiscale a contacté lors du premier semestre
2022 les Français éligibles à la détention du LEP. Le courriel
envoyé à ces Français a présenté les principaux avantages
et modalités de ce livret (par exemple le taux attractif,
l’absence de prélèvements sociaux et la protection par l’État).
Ce courrier a été adressé au moment de la révision du taux :
communication officielle de la hausse du taux à 2,2% le
15 janvier, effectif au 1er février 2022.
Les premiers impacts des politiques
publiques sur le LEP
Alors que les fermetures et retraits avaient augmenté en fin
d’année 2021, en raison de la fin d’éligibilité d’un certain
nombre de LEP, le début de l’année 2022 a été surtout marqué
par une hausse des ouvertures et des versements. En effet,
avec 720500 nouveaux livrets, le nombre de LEP ouverts sur
les quatre premiers mois 2022 a dépassé celui de l’ensemble
des souscriptions de l’année 2021, qui totalise 651900 unités.
Une forte augmentation qui explique qu’entre avril 2021
et avril 2022, les ouvertures ont été multipliées par 2,8.
Les versements en euros ont quant à eux augmenté de 59%
par rapport aux quatre derniers mois de 2021. Ainsi, entre
décembre 2021 et avril 2021, l’encours et le nombre de
LEP progressent chacun de 6,9%. Toutefois, alors que les
4.3 LE LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE : 40 ANS D’ÂGE, MAIS TOUJOURS D’ACTUALITÉ
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 79
fermetures et retraits avaient ralenti sur le premier trimestre,
ils repartent à la hausse en avril, en raison de l’obligation
légale 4 des banques de clôturer les comptes inéligibles pour
la deuxième année consécutive avant le 30 avril (cf. tableau 12).
Typologie des détenteurs de LEP
La Banque de France a effectué une analyse descriptive de
la typologie des détenteurs du livret d’épargne populaire à
partir des données de l’enquête Histoire de vie et patrimoine 5
(HVP) réalisée par l’Insee en 2017.
D’un point de vue démographique, la détention du LEP paraît
conditionnée par l’âge, le genre et dans une moindre mesure
la domiciliation géographique :
• Près des trois quarts des LEP (72%) sont détenus par
des épargnants de plus de 45 ans, les 18-25 ans n’en
détenant que 1% ; les plus de 65 ans possèdent près
de la moitié (46%) des LEP dont l’encours est supérieur
à 5000 euros ; 54% des détenteurs de 18-25 ans ont un
LEP dont l’encours est inférieur à 1000 euros ;
• Six détenteurs de LEP sur dix sont des femmes ;
• Seuls 6% des Franciliens ont souscrit à un LEP alors que
l’Île de France représente plus de 17% de la population
française.
En matière de patrimoine et de revenus déclarés à
l’administration fiscale, le patrimoine financier moyen
d’un ménage détenteur du LEP s’élève en 2017
à 45 000 euros, contre 59 000 euros pour les non
détenteurs. 50% des ménages possédant un LEP ont déclaré
à l’administration fiscale un revenu inférieur à 25200 euros
(31400 euros pour les ménages non détenteurs).
La distribution du revenu déclaré à l’administration fiscale
montre que seuls 15% des ménages du premier décile –
c’est-à-dire les 10% des ménages ayant le revenu le
plus bas – détiennent un LEP (et 23% pour le deuxième
décile), alors que 58% de ces ménages ont souscrit à
un livret A (respectivement 60% pour le deuxième décile,
cf. graphique 1). En 2017, la diffusion du livret d’épargne
populaire apparaît ainsi perfectible, dès lors que les ménages
les plus modestes, moins contraints par les critères d’éligibilité 6,
apparaissent peu invités à y souscrire par leurs banques alors
qu’ils se sont vu proposer des livrets A dans des proportions
significativement plus importantes.
Par ailleurs, il est notable que la non détention du LEP est
diffuse sur le champ des ménages modestes : l’observation
des profils des ménages des deux premiers déciles de la
distribution du revenu déclaré non détenteurs du LEP ne
3 Article 114 de la loi n° 2020-1525 du
7 décembre 2020 d’accélération et de
simplification de l’action publique.
4 Article R221-38 du Code
monétaire et financier
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/
article_lc/LEGIARTI000043250099
5 L’enquête Histoire de vie et
patrimoine (HVP) est une enquête
triennale réalisée par l’Insee en
partenariat avec la Banque de
France. Elle permet de mesurer et de
décrire le revenu, le patrimoine et la
consommation des ménages français
à partir d’un échantillon de plus de
13 000 ménages en 2017, représentatifs
de la population. Le dernier millésime
de l’enquête disponible au moment
de la rédaction de ce Rapport sur
l’épargne réglementée 2021 est relatif à
l’année 2017.
6 En 2017, les seuils du 1er et
du 2e
décile du revenu déclaré
à l’administration fiscale sont
respectivement de 9 150 euros et
16 100 euros, le plafond d’éligibilité
au LEP étant, à titre d’exemple, de
19 275 euros pour le revenu fiscal d’une
personne seule et de 29 567 euros pour
un couple sans enfant.
G1 Taux de détention du LEP et du livret A sur la distribution du revenu
déclaré par les ménages auprès de l’administration fiscale
(en %)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Ensemble D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
% de détenteurs
Déciles du revenu déclaré à l’administration scale
Ménages détenteurs du LEP
Ménages détenteurs du livret A
Champ : Ménages français dont le revenu déclaré à l’administration fiscale est positif ou nul.
Sources : Calculs Banque de France à partir des données de l’enquête Histoire de vie et patrimoine (HVP) 2017.
révèle pas de particularité en termes d’âge, de genre ou de
catégorie socioprofessionnelle de la personne de référence
du ménage.
Les actions nationales de promotion et de simplification des
modalités de souscription au LEP mises en œuvre par les
pouvoirs publics depuis 2021 ont pour objectif d’améliorer la
souscription des ménages modestes à ce produit d’épargne,
action que la mobilisation en cours des réseaux bancaires pour
en renforcer la promotion rendront d’autant plus efficaces.
80 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
T13 Premières données sur le LEP en début d’année 2022
Année 2021 Janvier 2022 Février 2022 Mars 2022 Avril 2022
Nombre de LEP 6 870 000 6 950 000 7 232 000 7 367 000 7 344 300
Encours (en millions) 38 328 38 821 40 411 41 154 40 973
Nombre d’ouvertures 651 900 123 700 312 100 177 604 106 120
Nombre de fermetures 853 600 30 100 29 400 35 200 107 400
Versements (en millions) 10 740 1 312 1 876 1 427 1 065
Retraits (en millions) 11 545 937 878 1 071 1 092
Note : Les données en nombre de LEP sont arrondies à la centaine.
Source : Banque de France.
4.4 MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES TAUX DES LIVRETS D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 81
4.4
MÉTHODOLOGIE DE CALCUL
DES TAUX DES LIVRETS D’ÉPARGNE
RÉGLEMENTÉE
La Banque de France est chargée d’effectuer le calcul des taux
de rémunération des comptes et plans d’épargne réglementée
selon des formules définies dans l’arrêté du 27 janvier 2021
relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée 1
.
Cet arrêté a abrogé et remplacé le règlement CRB n° 86-13 du
14 mai 19862
relatif à la rémunération des fonds reçus par les
établissements de crédit, modifié par plusieurs arrêtés successifs3
.
Détermination du taux des livrets
réglementés hors plan d’épargne logement
Calendrier
La Banque de France calcule ces taux chaque année, les
15 janvier et 15 juillet. Elle transmet le résultat du calcul
dans les quatre jours ouvrés au directeur général du Trésor.
Lorsque le résultat du calcul conduit à modifier les taux, le
directeur général du Trésor fait procéder à la publication des
nouveaux taux au Journal officiel de la République française.
Ces nouveaux taux sont applicables à compter du premier
jour du mois suivant leur publication.
Deux nouvelles dates possibles de révision du taux de livret A
existent depuis 2009. En sus des échéances traditionnelles
(15 janvier, 15 juillet), le gouverneur peut proposer au ministre
de l’Économie et des Finances une révision du taux au 15 avril
et au 15 octobre si la Banque de France « estime que la
variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie ».
Détermination du taux du livret A
Le taux est le résultat d’une formule réglementaire.
Le taux du livret A est le résultat d’une formule qui établit
la moyenne entre le taux interbancaire de la zone euro4
(€STR depuis le 1er janvier 2021) et l’indice des prix à la
consommation hors tabac (IPCHT) de l’ensemble des ménages5
,
appréciés en moyenne sur les six derniers mois, avec un seuil de
0,5%. Le taux du livret A ne peut en effet descendre au-dessous
de 0,5%. Les données utilisées sont celles relatives au dernier
mois pour lequel ces données sont connues.
La formule réglementaire, définie dans l’arrêté du 14 juin
20186, est appliquée depuis le 1er février 2020 :
Livret A = max 0,5 %, ( (Taux interbancaire ( MM6 + IPCHTMM6 )
2
arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au
dixième de point supérieur
La séquence de calcul est détaillée ci-après. On prendra en
exemple le calcul du taux du livret A mi-janvier 2022 :
1 – À partir des données de base, €STR et IPC hors tabac,
il est effectué des premières transformations :
• À partir de l’IPC hors tabac, il est calculé un taux
de croissance sur douze mois, soit l’indice du mois
m rapporté à l’indice du mois m–12. Ce glissement
annuel est calculé pour chacun des six derniers mois
et il est arrondi à une décimale près. Dans le cas pris
en exemple, on trouve pour le second semestre 2021
les résultats suivants : 1,1% en juillet, 1,8% en août,
2,1% en septembre, 2,6% en octobre, 2,8% en
novembre et 2,8% en décembre.
1 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/
JORFTEXT000043114027
2 https://cclrf.banque-france.fr/
sites/default/files/media/2017/08/09/
crbf86-13.pdf
3 Cf. aussi arrêté du 14 février 2018
(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/
JORFTEXT000037076743 ) et l’arrêté du
27 juillet 2016 relatif au plan d’épargne
logement (https://www.legifrance.gouv.
fr/jorf/id/JORFTEXT000032944919/).
4 https://www.banque-france.fr/statistiques/taux-et-cours/taux-interbancaires
(série : €STR, taux moyen ajusté pondéré
en fonction du volume).
5 https://www.insee.fr/fr/statistiques/
serie/001763852
6 https://www.legifrance.gouv.fr/
jorf/id/JORFTEXT000037076743?r
=Kb3ek6C4W5
82 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
• Le taux de référence quotidien des dépôts interbancaires est mensualisé par application d’une moyenne
simple sur les valeurs disponibles, c’est-à-dire tous les
jours en dehors des jours fériés et des week-ends.
Le résultat obtenu, calculé sur les six derniers mois, est
arrondi de manière à ne conserver que deux décimales,
soit – 0,57% sur les mois de juillet à novembre 2021
et – 0,58% sur décembre 2021.
2 – Des moyennes semestrielles sont ensuite calculées.
À partir des résultats précédemment obtenus, il est effectué
une moyenne sur six mois.
Ces moyennes semestrielles sont respectivement notées
IPCHTMM6 et Taux interbancaireMM6 ; les chiffres sont arrondis
à deux décimales.
On trouve pour le second semestre 2021 :
IPCHTMM6 = 2,20% et Taux interbancaireMM6 = – 0,57%.
3 – Le taux du livret A peut ensuite être calculé selon la
formule réglementaire.
= max 0,5 %,
Livret A
( (Taux interbancaire ( MM6 + IPCHTMM6 )
2
Le taux du livret A correspond au chiffre le plus élevé entre :
• Un seuil de 0,5% et
• La moyenne des valeurs Taux interbancaireMM6 et IPCHTMM6,
le résultat étant arrondi à deux décimales, soit dans
notre exemple une moyenne de 0,82% après arrondi
(0,815 étant le résultat).
Précisions sur les règles d’arrondis :
Résultat de 0,813 => arrondi à 0,81
Résultat de 0,817 => arrondi à 0,82
Résultat de 0,815 => arrondi à 0,82 (si l’arrondi tombe
exactement au milieu, on prend la valeur supérieure).
Enfin, le résultat est arrondi au dixième de point le plus proche
ou, à défaut, au dixième de point supérieur, soit un taux du
livret A qui s’établit ici à 0,8%.
➤ Le gouverneur peut invoquer des circonstances
exceptionnelles.
À l’occasion du calcul des taux, le gouverneur de la Banque
de France peut toutefois proposer au ministre de l’Économie
et des Finances un taux autre que celui qui résulte de la seule
application de la formule en invoquant des circonstances
exceptionnelles, s’il est estimé que le taux calculé selon
la formule ne permet pas globalement de préserver le
pouvoir d’achat des épargnants. Dans ce cas de figure, le
gouverneur transmet un avis et les propositions de taux de
la Banque de France au ministre, qui examine l’opportunité
de les modifier.
Les circonstances exceptionnelles ont été mises en jeu en
janvier 2022 pour déterminer le taux applicable à compter
du 1er février 2022. Le communiqué publié le 14 janvier par
la Banque de France 7
indiquait : « L’application mécanique
de la formule aboutirait donc à un taux du livret A de 0,8%
à partir du 1er février 2022 ».
Selon les projections de la Banque de France, l’application
de la même formule conduirait à un taux au moins égal
à 1% au 1er août prochain, date de la prochaine révision.
Le gouverneur de la Banque de France considère que cette
perspective justifie une dérogation limitée à l’application
stricte de la formule de calcul, et propose que le taux du
livret A soit fixé dès le 1er février 2022 à 1,0% ».
Les livrets dont la fixation du taux dépend du livret A
Les taux du livret de développement durable et solidaire
(LDDS) et du livret bleu sont égaux au taux du livret A.
Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) est fixé de
la manière suivante : il s’agit du maximum entre le taux du
livret A majoré de 0,5 point de pourcentage et la moyenne
semestrielle de l’IPC hors tabac IPCHTMM6. La moyenne
semestrielle de l’IPC hors tabac est calculée de la même
manière que pour le livret A.
LEP = max (livret A + 0,5 pp ; IPCHTMM6 )
Le taux du livret d’épargne entreprise (LEE) équivaut
aux trois quarts du taux du livret A, arrondi au quart de
point inférieur.
LEE = × livret A ( ( 3
4 , arrondi au quart de point inférieur
Le taux du compte épargne logement (CEL) est égal
aux deux tiers du taux du livret A, arrondi au quart de point
le plus proche.
CEL = × livret A ( ( 2
3 , arrondi à 0,25% près
Dès lors que le taux d’un des livrets mentionnés ci-dessus
est modifié, tous les détenteurs de livrets voient leur
taux changer, y compris pour les livrets ouverts avant le
changement de taux.
4.4 MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DES TAUX DES LIVRETS D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 83
Sur la base de ces formules réglementaires, les résultats des
calculs au 15 janvier 2022 ont donné les taux de rémunération
suivants, à partir du taux du livret A retenu en vertu des
circonstances exceptionnelles :
Taux du LDDS = Taux du livret bleu = Taux du livret A, soit 1%
Taux du LEP : taux le plus élevé entre
i) livret A + 0,5% = 1,5% et
ii) IPCHTMM6 = 2,20%, soit un taux de 2,20%.
Taux du LEE = 0,75%
Taux du CEL = 0,75%
Calcul du taux de rémunération
du plan d’épargne logement
Calendrier
La Banque de France calcule annuellement le taux de
rémunération des plans d’épargne logement au plus
tard le 5 décembre. Elle transmet le résultat du calcul
dans les quatre jours ouvrés au directeur général du
Trésor. Lorsque le résultat du calcul conduit à modifier
les taux, le directeur général du Trésor fait procéder à la
publication des nouveaux taux au Journal officiel de la
République française. Le nouveau taux de rémunération
est applicable à compter du premier jour du mois qui
suit sa publication.
Formule de calcul
Le taux de rémunération du PEL est fixé au moment de son
ouverture pour toute sa durée, contrairement à celui des
autres produits d’épargne réglementée. Ainsi, en cas de
changement de taux, les PEL plus anciens ne voient pas leur
taux modifié.
Le taux du PEL pour l’année N dépend du taux moyen
des contrats d’échange de taux d’intérêt (« taux swaps »)
à deux ans, à cinq ans et à dix ans sur le mois de novembre
de l’année précédente (N – 1). La formule de calcul est la
suivante : le taux du PEL correspond à la somme des sept
dixièmes du taux swap à cinq ans et des trois dixièmes de
la différence entre le taux swap à dix ans et le taux swap à
deux ans, arrondie au quart de point supérieur. Le taux ne
peut être inférieur à un taux plancher, défini par arrêté 8,
de 1%.
PELN = 0,7 × Swap 5 ansnovembre N – 1
+ 0,3 × (Swap 10 ansnovembre N – 1 – Swap 2 ansnovembre N – 1 )
PEL officielN = max (PELN arrondi à 0,25% près ; 1%)
Où
• PELN est le taux du PEL calculé pour l’année N ;
• Swap 2 ansnovembre N – 1
est le taux moyen des swaps à 2 ans
sur le mois de novembre de l’année N – 1 ;
• Swap 5 ansnovembre N – 1
est le taux moyen des swaps à 5 ans
sur le mois de novembre de l’année N – 1 ;
• Swap 10 ansnovembre N – 1
est le taux moyen des swaps à
10 ans sur le mois de novembre de l’année N – 1 ;
• PEL officielN est le taux du PEL après arrondi au quart de
point supérieur et application du seuil fixé par l’arrêté
du 27 juillet 2016.
Cette formule est applicable aux plans ouverts depuis le
1er août 2016. Les taux swaps sont déterminés selon une
méthode définie par le Comité de normalisation obligataire.
Le taux du PEL actuellement en vigueur est de 1%. Le résultat
de la formule réglementaire a conduit, début décembre 2021
à un taux calculé de – 0,24% sur la base des taux swaps de
novembre 2021, soit 0% en application de la règle d’arrondi
au quart de point supérieur. Le taux ne pouvant être inférieur
à un plancher, le taux du PEL applicable depuis le 1er janvier
2022 est de 1% (taux en vigueur depuis le 1er août 2016,
(cf. tableau 14).
T14 Calcul du taux du PEL en décembre 2021 (en %)
Taux swap
5 ans a)
Taux swap
10 ans a)
Taux swap
2 ans a)
Taux calculé Taux du PEL
- 0,46 - 0,24 - 0,52 - 0,24 1,00
a) Moyenne sur les jours ouvrés de novembre.
Enfin, lorsque, à l’occasion de son calcul, la Banque de France
estime que des circonstances exceptionnelles justifient une
dérogation à l’application des règles telles que fixées dans
l’arrêté, le gouverneur de la Banque de France transmet l’avis
et la proposition de taux de la Banque de France au ministre
chargé de l’Économie et des Finances. Ce dernier arrête, le
cas échéant, le nouveau taux applicable.
7 https://www.banque-france.
fr/communique-de-presse/
au-vu-de-linflation-au-deuxiemesemestre-2021-le-gouverneur-de-labanque-de-france-propose-une
8 Arrêté du 27 juillet 2016 relatif au
plan d’épargne logement.
84 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
4.5
LE FONDS D’ÉPARGNE
ET LE FINANCEMENT
DU LOGEMENT SOCIAL
Le financement des organismes de logements sociaux (OLS)
présente des particularités fortes : le besoin de financement
est à très long terme, souvent au-delà de trente ans ; en
raison de la vocation sociale de ces logements, ce secteur ne
cherche pas à dégager de fortes marges de nature à sécuriser
spontanément les investisseurs ; c’est un secteur qui a besoin
de financements réguliers, indépendants des fluctuations des
marchés financiers, pour satisfaire les besoins essentiels de
la population en matière de logement.
La France a mis en place un mode de financement qui
repose sur un circuit fermé de financement et une
articulation spécifique entre les différents acteurs
du secteur. Ainsi, les ressources pour le logement social
proviennent d’une fraction importante de l’épargne déposée
par les Français sur les livrets réglementés – livret A, livret
d’épargne populaire (LEP) et livret de développement durable
et solidaire (LDDS) –, auprès des banques commerciales.
Une partie de cette épargne est ensuite versée par les
banques au Fonds d’épargne géré pour le compte de l’État
par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), puis cette
épargne centralisée est transformée en financements à long
terme auprès des organismes de logement social. Enfin, les
collectivités territoriales concernées par les programmes
financés apportent leur garantie à ces financements adossés
à l’épargne réglementée.
Ce système s’organise ainsi autour de quatre acteurs majeurs,
les banques, le Fonds d’épargne de la Caisse des dépôts et
consignations, les collectivités territoriales et les bailleurs
sociaux eux-mêmes, et s’appuie sur trois principes de gestion :
la transformation des échéances, la mutualisation du
risque, ainsi que le principe de lucrativité limitée.
La transformation des échéances
La transformation des échéances consiste à prêter à long et très
long terme à partir des sommes déposées par les épargnants
sur les livrets d’épargne réglementée (livret A, LEP et LDDS).
Chaque épargnant peut à tout moment retirer ces sommes,
mais, par le jeu des grands nombres, et compte tenu du fait
qu’une majorité des épargnants dépose son épargne pour
une période longue, ces sommes sont, en pratique, d’une très
grande stabilité. Ainsi, à titre d’exemple, sur 67,8 millions de
Français, 54,9 millions placent une partie de leurs économies
sur le livret A, livret le plus distribué dans la population.
Les sommes collectées sont en partie centralisées
dans le Fonds d’épargne et sont employées en priorité
au financement du logement social 1 (cf. infographie).
Cet adossement de l’épargne réglementée au Fonds d’épargne
permet de disposer d’une ressource abondante, et de prêter
sur des durées longues, voire très longues, pouvant aller
jusqu’à quatre-vingts ans, les prêts étant calés sur la durée
d’amortissement des biens financés.
1 Article L.221-7 du Code monétaire et financier.
4.5 LE FONDS D’ÉPARGNE ET LE FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 85
2 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
MÉNAGES
• Souscription aux produits
d’épargne réglementée
• Placements sûrs et liquides
Fonds
centralisés
• 60 % des fonds
du livret A
et du LDDS
• 50 % des fonds
du LEP
CAISSE DES
DÉPÔTS ET
CONSIGNATIONS
• Péréquation
des marges pour
financer les logements
les plus sociaux
• Expertise
afin de minimiser
le risque de financement
CGLLS Ancols
ORGANISME
DE LOGEMENT
SOCIAL
• Une recherche de
rentabilité contenue
• Une finalité sociale
Fonds
non centralisés
Solde conservé
au bilan des banques
pour une utilisation
réglementée vers
les PME, la transition
énergétique et l’ESS
COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES
• Pilotage de la politique
du logement social
ÉTAT
Garantie
Garantie
Contrôle
Prêts
sur Fonds
d’épargne
Fixe les conditions
des prêts
Aides fiscales
et subventions
Autres
financements
privés
Note :
Ancols : Agence nationale de contrôle du logement social.
CGLLS : Caisse de garanti e du logement locatif social.
ESS : économie sociale et solidaire.
LDDS : livret de développement durable et solidaire.
Source : Banque de France, d’après l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).
4.5
LE FONDS D’ÉPARGNE ET
LE FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL
2 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
MÉNAGES
• Souscription aux produits
d’épargne réglementée
• Placements sûrs et liquides
Fonds
centralisés
• 60 % des fonds
du livret A
et du LDDS
• 50 % des fonds
du LEP
CAISSE DES
DÉPÔTS ET
CONSIGNATIONS
• Péréquation
des marges pour
financer les logements
les plus sociaux
• Expertise
afin de minimiser
le risque de financement
CGLLS Ancols
ORGANISME
DE LOGEMENT
SOCIAL
• Une recherche de
rentabilité contenue
• Une finalité sociale
Fonds
non centralisés
Solde conservé
au bilan des banques
pour une utilisation
réglementée vers
les PME, la transition
énergétique et l’ESS
COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES
• Pilotage de la politique
du logement social
ÉTAT
Garantie
Garantie
Contrôle
Prêts
sur Fonds
d’épargne
Fixe les conditions
des prêts
Aides fiscales
et subventions
Autres
financements
privés
Note :
Ancols : Agence nationale de contrôle du logement social.
CGLLS : Caisse de garanti e du logement locatif social.
ESS : économie sociale et solidaire.
LDDS : livret de développement durable et solidaire.
Source : Banque de France, d’après l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).
4.5
LE FONDS D’ÉPARGNE ET
LE FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL
86 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
En 2021, la maturité moyenne pondérée par l’encours
des nouveaux prêts accordés sur l’année est de
39 ans. En pondérant par l’encours, cette même année,
47% des prêts émis avaient une durée initiale de trente à
quarante ans et 26% une durée supérieure à quarante ans
(cf. graphique 1). À titre de comparaison, en 2021, 68% des prêts
accordés aux OLS par d’autres établissements que le Fonds
d’épargne ont une maturité inférieure à dix ans (cf. graphique 3).
Hors pondération, en ne tenant compte que du nombre
de prêts, 38% des crédits émis par le Fonds d’épargne en
2021 ont une durée initiale de trente à quarante ans, et
34% maturité supérieure à quarante ans.
G1 Distribution des flux de prêts du Fonds d’épargne en fonction
de la maturité en 2021, pondérée par l’encours
(en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
0-10 ans 10-20 ans 20-30 ans 30-40 ans 40-55 ans Supérieure
à 55 ans
Source : Caisse des dépôts et consignations.
En matière d’encours (le capital restant dû), la maturité moyenne
des prêts au Fonds d’épargne est de trente ans en 2021
(cf. graphique 2).
G2 Distribution du capital restant dû au Fonds d’épargne en fonction
de la maturité à la fin de 2021, pondérée par l’encours
(en %)
0
5
10
15
20
25
30
35
40
0-10 ans 10-20 ans 20-30 ans 30-40 ans 40-55 ans Supérieure
à 55 ans
Source : Caisse des dépôts et consignations.
La très longue maturité des prêts accordés permet de
synchroniser l’endettement et le cycle économique
de l’actif immobilisé et ainsi de réduire les besoins de
trésorerie et de refinancement des bailleurs sociaux.
La mutualisation du risque
Le second pilier du système de financement du logement
social repose sur la mutualisation du risque de financement.
Cette mutualisation s’opère via quatre mécanismes :
Tout d’abord, la CDC dispose d’un quasi-monopole sur les
opérations de financement par endettement des OLS. Par la
loi des grands nombres, son portefeuille de prêts reflète tout
le spectre du risque de crédit, des prêts très sûrs aux prêts
exposés à un risque de défaut, ce qui crée un premier niveau
de mutualisation – qui doit bien entendu aller de pair avec
une approche rigoureuse de l’analyse du risque de crédit.
Le second mécanisme repose sur les subventions
accordées par l’État. L’octroi d’un prêt par la CDC permet
en effet de bénéficier d’aides fiscales – exonération de l’impôt
sur les sociétés pour les organismes HLM et les offices publics
d’aménagement et de construction (OPAC), exonération de
taxe foncière sur les propriétés bâties, TVA à taux réduit, etc. –
et de subventions publiques. Ces subventions et dispositifs
fiscaux augmentent les ressources disponibles des OLS, en plus
des loyers nets qu’ils perçoivent, et confortent leur solvabilité.
En troisième lieu, les prêts octroyés par la CDC reposent
sur un mécanisme de péréquation des marges :
d’une part, les prêts ne sont pas tarifés selon la signature
des bailleurs sociaux, d’autre part, les prêts aux marges
les plus importantes permettent de financer les prêts les
plus subventionnels destinés aux logements très sociaux.
Cette péréquation permet un accès à la liquidité, y compris
pendant les crises économiques 2.
G3 Distribution des flux de prêts aux OLS hors financement du Fonds
d’épargne en fonction de la maturité en 2021, pondérée par l’encours
(en %)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
0-10 ans 10-20 ans 20-30 ans 30-40 ans 40-55 ans Supérieure
à 55 ans
Source : Banque de France.
4.5 LE FONDS D’ÉPARGNE ET LE FINANCEMENT DU LOGEMENT SOCIAL
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 87
2 Ce fut le cas, par exemple, pendant
la crise de 2008. Cf. Inspection générale
des finance (IGF) et Conseil général de
l’environnement et du développement
durable (CGEDD), La diversification des
sources de financement du logement
locatif social, Rapport, juillet 2019 : p. 8.
3 Inspection générale des Finances
(IGF) et Conseil général de
l’environnement et du développement
durable (CGEDD), La diversification des
sources de financement du logement
locatif social, Rapport, juillet 2019.
En dernier lieu, la mutualisation du risque de financement
s’opère par un système de garanties publiques. En effet,
les emprunts contractés auprès de la CDC doivent
bénéficier d’une garantie à 100 %. Dans la plupart
des cas, les collectivités territoriales sont garantes en
premier ressort. Cette garantie apportée par les collectivités
publiques donne en retour à la CDC une plus grande
capacité à prêter.
Ce système de mutualisation est consolidé par la CGLLS (Caisse
de garantie du logement locatif social), un établissement
public financé par une taxe affectée, qui est chargée de
prévenir les difficultés financières éventuelles des OLS. Elle
peut aussi prendre des mesures afin de rétablir l’équilibre
financier du bailleur. Enfin, l’ensemble du secteur est soumis
à la supervision et au contrôle financier de l’Ancols
(Agence nationale de contrôle du logement social), agence
publique dont les missions sont définies dans l’article L342-2
du Code de la construction et de l’habitat.
Ces strates de mutualisation et de dispositifs de sélection
et de contrôle des risques de crédit rendent possible
l’adossement des prêts du Fonds d’épargne aux ressources
de l’épargne réglementée tout en garantissant la sécurité
de cette épargne.
La lucrativité limitée
La lucrativité limitée est un principe encadrant la rentabilité
des établissements au service d’une finalité sociale.
Cette notion a été consacrée par la loi de 2014 sur l’économie
sociale et solidaire. Elle renvoie à l’idée que « les bénéfices
sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien
et de développement de l’activité de l’entreprise » 3.
Cette lucrativité limitée correspond à une situation où
des bénéfices peuvent être retirés de l’activité, mais leur
affectation est strictement encadrée.
En France, les bailleurs sociaux peuvent être des
établissements publics industriels et commerciaux (les
offices publics d’habitat, ou OPH), les entreprises sociales
pour l’habitat (ESH, anciennement dénommées SA HLM,
sociétés anonymes d’habitation à loyer modéré), des
sociétés d’économie mixte (SEM) et des coopératives.
Ce secteur offre différentes catégories de logements
allant de plafonds de loyer très bas (logements dit « très
sociaux » financés par le prêt locatif aidé d’intégration ou
PLAI) jusqu’à des loyers relativement proches du logement
locatif intermédiaire (financé par le prêt locatif social
ou PLS).
Quelle que soit la nature juridique des acteurs du logement
social et les logements proposés, le principe de lucrativité
limitée prévaut. Il repose sur un plafond de dividende versé
aux investisseurs, une évaluation des bilans des bailleurs à la
valeur historique du parc et non à la valeur de marché et sur
les mises en réserve obligatoire des plus-values de cessions.
Les bailleurs sociaux ne se comportent pas non plus comme
des entreprises ordinaires. Leur modèle d’affaires repose
sur le réemploi des rendements locatifs nets ainsi que sur
des subventions publiques et des prêts à taux préférentiels
distribués par la Caisse des dépôts et consignations.
Cette limitation de la rentabilité au service d’une finalité
sociale participe de la mise en place d’un système de
financement qui fonctionne en circuit fermé : les capacités
d’autofinancement dégagées, associées à des subventions
publiques et aux prêts à maturités très longues de la CDC
constituent les ressources pour investir dans de nouveaux
logements ou réhabiliter d’anciens logements. Ces opérations
vont à leur tour dégager de nouveaux flux de loyers.
Des conditions de financement indexées
sur le taux du livret A
Les prêts accordés par la CDC sont à taux variables et indexés
sur le taux du livret A, généralement majoré d’une marge
de 0,60. Alors que le taux moyen des nouveaux crédits
immobiliers aux entreprises était de 1,16% à fin 2021, celui
des prêts accordés par le Fonds d’épargne était de 0,85%.
Pour limiter les conséquences de la variabilité des taux, les
bailleurs sociaux bénéficient d’un mécanisme de « double
révisabilité » qui leur permet de lisser leur annuité en cas de
variation du taux du livret A, notamment en cas de hausse,
en modulant la durée d’amortissement. De plus, en matière
de gestion actifs/passifs, les loyers et les charges de
personnels des OLS sont fortement corrélés avec
l’évolution des prix, ce qui offre une couverture naturelle
pour les OLS en cas de hausse du taux du livret A. En effet,
le taux du livret A n’est que partiellement indexé à
l’inflation. Dès lors, sur le moyen et le long terme, les recettes
des bailleurs sociaux tendent à se renforcer relativement
aux décaissements liés au paiement des intérêts sur les
88 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
4 Le taux du livret A est désormais fixé comme la moyenne de l’indice des prix à la
consommation hors tabac de l’ensemble des ménages et des taux interbancaires à
court terme (€STR), appréciés en moyenne sur les six derniers mois. Le taux calculé est
arrondi au dixième de point de base près.
emprunts, qui suivent simplement l’évolution des taux du
livret A. Il est à noter que l’application de la nouvelle formule
du calcul du livret A à compter de février 2020 renforce
la compétitivité des ressources indexées sur le taux du
livret A4 (cf. graphique 4).
En définitive, le système de financement du logement social
en France se caractérise comme un système de financement
en circuit fermé, reposant sur une articulation forte entre
les différents acteurs concernés – Fonds d’épargne, OLS,
collectivité territoriale et banques.
G4 Comparaison entre le taux du livret A, de l’emprunt phare à 10 ans
et du taux directeur de la BCE et de l’IPC
(en %)
- 1
0
Mai
2005
Mai
2006
Mai
2007
Mai
2008
Mai
2010
Mai
2012
Mai
2014
Mai
2016
Mai
2018
Mai
2021
Mai
2009
Mai
2011
Mai
2013
Mai
2015
Mai
2017
Mai
2019
Mai
2021
Mai
2022
1
2
3
4
5
6
Taux directeur principal BCE
Taux de l’emprunt phare France
Taux du livret A
Indice des prix à la consommation (IPC)
Source : Banque de France.
A1 Les produits d’épargne réglementée 90
A2 Glossaire et méthodologie 94
A3 Rappel des annexes et encadrés thématiques
des rapports précédents 96
A4 Annexe juridique 98
A5 Rapports sur l’emploi des ressources collectées
au titre des livrets A et LDDS non centralisés 100
ANNEXES
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 89
LIVRET A, LIVRET BLEU2
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : montant minimum à l’ouverture et lors des opérations
ultérieures : 10 euros, et 1,5 euro pour La Banque Postale en charge d’une
mission spécifique d’accessibilité bancaire.
Plafond des dépôts : 22950 euros depuis le 1er janvier 2013
(hors capitalisation des intérêts) pour les personnes physiques,
76500 euros pour les associations et les copropriétés de moins de 100 lots
principaux et 100000 euros pour les copropriétés de plus de 100 lots
principaux, et pas de plafond pour les organismes HLM (habitation à
loyer modéré).
Taux de rémunération : 1% depuis le 1er février 2022.
Fiscalité : les intérêts sont exonérés de tout impôt et prélèvement social.
Détention : outre les personnes physiques, les organismes HLM, les
associations et les syndicats de copropriétaires peuvent détenir un livret A.
Hormis les organismes HLM qui peuvent ouvrir plusieurs livrets A auprès
des établissements de crédit, les autres détenteurs ne peuvent détenir
qu’un seul livret A (ou bleu).
Les fonds collectés sur les livrets A sont en partie centralisés au
Fonds d’épargne géré par la Caisse des dépôts et consignations qui
finance principalement le logement social et la politique de la ville.
Les établissements de crédit collecteurs conservent à leur bilan une part
de l’encours collecté. Cet encours non centralisé finance la création et le
développement des PME (petites et moyennes entreprises), la transition
énergétique ou la réduction de l’empreinte climatique, et l’économie
sociale et solidaire.
LIVRET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET SOLIDAIRE (LDDS)
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : le solde minimum à l’ouverture est de 10 euros,
les versements sont libres ensuite.
Plafond des dépôts : 12000 euros (hors capitalisation des intérêts)
depuis le 1er octobre 2012.
Taux de rémunération : 1% depuis le 1er février 2022. Depuis 2003,
ce taux d’intérêt est identique à celui du livret A.
Fiscalité : les intérêts sont exonérés de tout impôt et prélèvement social.
Détention : il n’est possible de détenir qu’un seul LDDS par contribuable
ou un livret pour chacun des époux ou partenaires liés par un pacte civil de
solidarité, soumis à une imposition commune.
Les fonds collectés sur les LDDS sont en partie centralisés au Fonds
d’épargne géré par la Caisse des dépôts et consignations qui
finance principalement le logement social et la politique de la ville.
Les établissements de crédit collecteurs conservent à leur bilan une part
de l’encours collecté. Cet encours non centralisé finance la création et
le développement des PME, la transition énergétique ou la réduction de
l’empreinte climatique, et l’économie sociale et solidaire.
A1 LES PRODUITS
D’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE 1
90 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
LIVRET D’ÉPARGNE POPULAIRE (LEP)
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : le solde minimum à l’ouverture est de 30 euros.
Les versements sont libres ensuite.
Plafond des dépôts : 7700 euros (hors capitalisation des intérêts).
Taux de rémunération : 2,2% depuis le 1er février 2022.
Fiscalité : les intérêts sont exonérés de tout impôt et prélèvement social.
Détention : l’ouverture d’un LEP est soumise à un plafond de revenu.
Il n’est possible de détenir qu’un LEP par contribuable ou deux LEP par
foyer fiscal (un pour chacun des époux ou partenaires liés par un pacte civil
de solidarité, soumis à une imposition commune).
Les fonds collectés sur les LEP sont en partie centralisés au
Fonds d’épargne.
COMPTE ÉPARGNE-LOGEMENT (CEL)
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : le solde minimum à l’ouverture est de 300 euros.
Les versements doivent être supérieurs à 75 euros.
Plafond des dépôts : 15300 euros (hors capitalisation des intérêts).
Taux de rémunération : 0,75% depuis le 1er février 2022.
Cette rémunération est, sous certaines conditions, augmentée d’une prime
d’État de 1144 euros maximum en cas de réalisation d’un prêt épargne
logement. Les CEL ouverts à partir du 1er janvier 2018 ne permettent plus
de bénéficier de la prime d’État.
Fiscalité : pour les CEL ouverts avant 2018, les intérêts et la prime d’État
sont exonérés d’impôt sur le revenu mais sont soumis aux prélèvements
sociaux (15,5% pour les revenus perçus au titre de 2017 et 17,2% à partir
du 1er janvier 2018). Les CEL ouverts à partir de 2018 sont soumis aux
prélèvements sociaux en vigueur (17,2%) et à un prélèvement forfaitaire
de 12,8% ou au barème progressif de l’impôt sur le revenu au choix de
l’épargnant.
Détention : le CEL ne peut être détenu que par les personnes physiques,
qui ne peuvent en détenir qu’un.
Droit à un prêt épargne logement : sous certaines conditions,
la détention d’un livret ouvre droit à un prêt épargne logement
à taux réglementé.
Les fonds accumulés en capital et intérêts par l’épargnant sont
généralement utilisés comme apport personnel lors de l’achat
d’un bien immobilier.
Les fonds doivent être employés au financement de l’habitat, cette clause
figurant dans les conventions de distribution des établissements.
1 Les taux de rémunération indiqués dans cette annexe sont ceux encore en vigueur
à la date de publication de ce rapport. Les taux de rémunération (hors PEL) sont
susceptibles d’évoluer au 1er août 2022.
2 À compter du 1er janvier 2009, l’ouverture de nouveaux livrets bleus n’est plus
autorisée mais cette appellation subsiste pour les livrets ouverts avant cette date.
ANNEXE 1
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 91
PLAN D’ÉPARGNE LOGEMENT (PEL)
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : un minimum de 225 euros à l’ouverture est requis puis
les versements sont libres à condition qu’ils atteignent un minimum de
540 euros par an. Au-delà de dix ans, il devient impossible de continuer
à faire des versements et la durée totale d’un PEL ouvert après le
28 février 2011 ne peut excéder quinze ans.
Plafond des dépôts : 61200 euros (hors capitalisation des intérêts).
Taux de rémunération : 1% depuis le 1er août 2016. Depuis le 1er mars 2011,
le taux du PEL est fixé selon une règle fondée sur les taux swap selon une
méthode définie par le comité de normalisation obligataire, à échéance de
deux ans et demi et dix ans. Le taux du PEL est égal à 70% du taux swap à
cinq ans et 30% du taux à dix ans minoré du taux à deux ans. Cette règle fixe
également un taux plancher (1% depuis le 1er août 2016). Cette rémunération
est augmentée d’une prime d’État de 1% acquise en cas de réalisation d’un
prêt épargne logement, sauf pour les plans ouverts avant le 12 décembre 2002.
Selon l’année d’ouverture du plan, les taux d’intérêt sont les suivants :
Date de souscription du PEL Taux de rémunération du PEL
Taux avec
prime d’État
Taux sans
prime
Entre le 01/01/1981 et le 14/06/1983 9%* 5,30%
Entre le 15/06/1983 et le 15/08/1984 10%* 6,30%
Entre le 16/08/1984 et le 30/06/1985 9%* 5,30%
Entre le 01/07/1985 et le 15/05/1986 7,5%* 4,75%
Entre le 16/05/1986 et le 06/02/1994 6%* 4,62%
Entre le 07/02/1994 et le 22/01/1997 5,25%* 3,84%
Entre le 23/01/1997 et le 08/06/1998 4,25%* 3,10%
Entre le 09/06/1998 et le 25/07/1999 4%* 2,90%
Entre le 26/07/1999 et le 30/06/2000 3,60%* 2,61%
Entre le 01/07/2000 et le 31/07/2003 4,50%* 3,27%
Entre le 01/08/2003 et le 31/01/2015 2,50%
Entre le 01/02/2015 et le 31/01/2016 2%
Entre le 01/02/2016 et le 31/07/2016 1,50%
Depuis le 01/08/2016 1%
* Pour ces générations de PEL, le taux de rémunération intégrait la prime d’État.
À compter du 12 décembre 2002, le versement de la prime a été conditionné à la réalisation
d’un prêt épargne logement
Fiscalité : pour les PEL ouverts avant 2018, les intérêts sont exonérés
d’impôt sur le revenu jusqu’à la veille du 12e
anniversaire du plan. Les PEL
ouverts à partir du 1er mars 2011 sont soumis, chaque année, aux cotisations
sociales en vigueur (soit 17,2 % à partir du 1er janvier 2018).
Pour les PEL ouverts avant cette date, le prélèvement des cotisations
sociales est effectué à la clôture du plan ou à partir de son 10e
anniversaire.
Les PEL ouverts à partir de 2018 sont soumis aux prélèvements sociaux en
vigueur (17,2 %) et à un prélèvement forfaitaire de 12,8 % ou au barème
progressif de l’impôt sur le revenu au choix de l’épargnant.
Détention : il n’est possible de détenir qu’un PEL par personne. Seuls certains
établissements financiers agréés sont autorisés à commercialiser le PEL.
Droit à un prêt épargne logement : la détention d’un PEL jusqu’à
l’échéance ouvre à son détenteur, sous certaines conditions, le droit de
recevoir un prêt épargne logement dont le taux est réglementé.
Les fonds accumulés en capital et intérêts par l’épargnant sont
généralement utilisés comme apport personnel lors de l’achat
d’un bien immobilier.
Toutefois, l’épargnant a le droit de récupérer ses fonds sans pour autant
effectuer l’acquisition d’un bien immobilier. Dans ce cas, la prime de l’État
ne sera pas attribuée pour les plans ouverts après le 12 décembre 2002
(cette prime représente 1% d’intérêt du taux global du plan et est
plafonnée à 1525 euros).
Les fonds doivent être employés au financement de l’habitat, cette clause
figurant dans les conventions de distribution des établissements.
92 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
LIVRET JEUNE
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : versements libres.
Plafond des dépôts : 1 600 euros (hors capitalisation des intérêts).
Taux de rémunération : le taux de rémunération peut varier selon les
établissements bancaires : depuis le 16 juin 1998, ils sont en effet libres de
définir la rémunération du livret jeune sous réserve qu’elle soit au moins
égale à celle du livret A.
Fiscalité : les intérêts sont exonérés de tout impôt et prélèvement social.
Détention : l’ouverture d’un livret jeune est réservée aux personnes
physiques âgées de plus de 12 ans et de moins de 25 ans. Toutefois,
le livret jeune peut être conservé jusqu’au 31 décembre qui suit le
25e
anniversaire du titulaire. Il n’est possible de détenir qu’un livret jeune
par personne.
Pas d’obligation réglementaire pour les établissements de crédit dans
l’emploi des fonds déposés.
LIVRET D’ÉPARGNE ENTREPRISE (LEE)
Caractéristiques Utilisation des fonds
Versement : le solde minimum à l’ouverture du LEE est de 750 euros.
Les versements sont libres à condition de verser un minimum de 540 euros
par an. Pendant la période d’épargne, les fonds déposés et les intérêts
acquis ne sont pas disponibles, sous peine de clôture du compte.
À la fin de la phase d’épargne prévue par le contrat, si le souscripteur ne
se manifeste pas, le livret est prolongé automatiquement au moins un an
aux mêmes conditions, dès lors que le plafond n’est pas atteint et que la
durée de détention du plan n’excède pas cinq ans.
Plafond des dépôts : 45 800 euros (hors capitalisation des intérêts).
Taux de rémunération : 0,75 % depuis le 1er février 2022. Le taux du LEE est
égal à 75 % du taux du livret A.
Fiscalité : pour les livrets ouverts avant 2014, les intérêts sont exonérés
de tout impôt et prélèvement social sauf en cas de retrait anticipé des
fonds dans les deux premières années. Les livrets ouverts à compter du
1er janvier 2014 sont soumis à l’impôt sur le revenu mais sont exonérés des
prélèvements sociaux.
Détention : il n’est possible de détenir qu’un LEE par foyer fiscal.
Les fonds accumulés en capital et intérêts par l’épargnant sont
exclusivement destinés à financer la création ou la reprise d’entreprises,
les réinvestissements amortissables, les immobilisations incorporelles des
entreprises créées ou reprises depuis moins de cinq ans.
Au terme de la phase d’épargne, le souscripteur reçoit un certificat des
intérêts acquis, valable deux ans, lui ouvrant la possibilité d’obtenir un prêt
dont la durée est comprise entre deux et quinze ans. Le montant et la durée
du prêt consenti dépendent des montants épargnés et des intérêts acquis :
le total des intérêts à payer est égal à celui des intérêts acquis pendant la
phase d’épargne multiplié par un coefficient de 1,6.
ANNEXE 1
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 93
A2 GLOSSAIRE
ET MÉTHODOLOGIE
€STR (euro short-term rate) : taux à court terme publié chaque jour ouvré
sur la base des transactions effectuées et réglées le jour ouvrable précédent.
ANCOLS : agence nationale du contrôle du logement social. L’agence a
été créée le 1er janvier 2015. Elle a pour mission le contrôle et l’évaluation
des organismes du logement social et d’Action Logement.
Assurance non-vie : assurance qui regroupe les opération d’assurance
qui n’ont pas pour objet la vie de l’assuré. Les évènements pouvant être
couverts sont par exemple les accidents, la maladie, l’incendie etc.
CGLLS : Caisse de garantie du logement locatif social. Cet établissement
public garantit les prêts de la Caisse des dépôts et consignations consentis
aux organismes de logements locatifs sociaux en cas d’impossibilité d’une
garantie par une collectivité territoriale (Art L 431-1 et R 452-3 du Code
monétaire et financier) et peut aider ces organismes en cas de difficultés
via des prêts ou des subventions.
Collecte nette : différence entre les versements et les retraits des
ménages sur les livrets d’épargne réglementée. Le niveau de collecte
nette montre le dynamisme de l’épargne réglementée et sa capacité à
attirer des épargnants.
Compte à terme : compte épargne qui offre un taux d’intérêt élevé à
condition que les sommes déposées restent bloquées pendant une durée
déterminée.
Dépôts à vue : fonds déposés par un individu, ménage ou entreprise sur
un compte bancaire, autrement appelé compte courant.
Économie sociale et solidaire : ensemble d’entreprises organisées
sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont
le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de
solidarité et d’utilité sociale. La loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à
l’économie sociale et solidaire y définit notamment les conditions cumulatives
permettant d’identifier les personnes morales de droit privé concernées :
• but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;
• une gouvernance démocratique, définie et organisée par les statuts,
prévoyant l’information et la participation, dont l’expression n’est
pas seulement liée à leur apport en capital ou au montant de leur
contribution financière, des associés, des salariés et des parties
prenantes aux réalisations de l’entreprise ;
• une gestion conforme aux principes suivants :
(1) les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de
maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise ;
(2) les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas
être distribuées. Les statuts peuvent autoriser l’assemblée générale à
incorporer au capital des sommes prélevées sur les réserves constituées
au titre de la présente loi et à relever en conséquence la valeur des
parts sociales ou à procéder à des distributions de parts gratuites.
La première incorporation ne peut porter que sur la moitié, au plus,
des réserves disponibles existant à la clôture de l’exercice précédant la
réunion de l’assemblée générale extraordinaire ayant à se prononcer sur
l’incorporation. Les incorporations ultérieures ne peuvent porter que sur
la moitié, au plus, de l’accroissement desdites réserves enregistré depuis
la précédente incorporation. En cas de liquidation ou, le cas échéant, en
cas de dissolution, l’ensemble du boni de liquidation est dévolu soit à
une autre entreprise de l’économie sociale et solidaire au sens du présent
article, soit dans les conditions prévues par les dispositions législatives
et réglementaires spéciales qui régissent la catégorie de personne
morale de droit privé faisant l’objet de la liquidation ou de la dissolution.
Encours : montant total et global des crédits ou des actifs comptabilisés
à une date donnée.
Encours moyen : encours total d’un produit divisé par le nombre d’individus
détenant ce produit.
Eonia (Euro OverNight Index Average) : ancien taux de référence pour
les opérations de prêts interbancaire au jour le jour pratiqué dans la zone
euro. À compter du 02 octobre 2019, le taux était calculé en ajoutant
8,5 points de base au taux €STR. En janvier 2022, cet indicateur a disparu
pour être remplacé par l’€ster.
Épargne de précaution : réserve d’épargne constituée dans le but de faire face
à des dépenses imprévues dans le futur sans toucher à l’épargne de long terme.
Ester ou €ster : taux interbancaire de référence calculé par la BCE. Il s’agit
d’un taux à court terme en euros qui reflète les coûts d’emprunt au jour le
jour en euros non garantis pour les banques de la zone euro.
94 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
ESG : les critères ESG, pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance,
ont pour but d’évaluer la prise en compte du développement durable dans
la stratégie des acteurs économiques (entreprises, collectivités, etc.).
Flux (bruts) : mouvements bancaires (somme des dépôts ou des retraits
de fonds) réalisés sur une période donnée.
Flux nets de placements : différence entre les versements et les retraits
réalisés sur une période donnée. Ils représentent l’effort d’épargne financière.
Encours du premier janvier de l’année N + flux net de l’année = encours
de fin d’année.
ICNE : intérêts courus non échus.
IPC (indices des prix à la consommation) : instrument de mesure de l’inflation.
Il permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des
prix des produits consommés par les ménages. C’est une mesure synthétique
de l’évolution de prix des produits, à qualité constante. Il est publié chaque
mois au Journal Officiel.
ISBLSM : institutions sans but lucratif au service des ménages.
Nouveaux crédits : crédits octroyés sur une période déterminée (exemple :
un trimestre).
OLS : organismes de logement social. Il peut s’agir d’établissements publics
industriels et commerciaux (les offices publics d’habitat ou OPH), de sociétés
anonymes d’HLM (les entreprises sociales de l’habitat ou ESH), de sociétés
d’économie mixte (SEM) ou de coopératives.
OPC (organisme de placement collectif) : organismes qui investissent
en valeurs mobilières (actions, obligations, etc.) pour le compte d’un grand
nombre d’épargnants.
PEP : plan d’épargne populaire.
Personne morale : entité juridique virtuelle créée par un regroupement
de personnes physiques.
Personne physique : être humain doté de la personnalité juridique.
Produits de fonds propres : actions (cotées ou non cotées), ou instruments
financiers composés majoritairement d’actions (assurance-vie en unités de
compte par exemple).
Produits de taux : produits financiers dont l’évolution est liée très fortement
aux taux d’intérêt (livrets, assurance-vie en euros, dépôts à vue par exemple)
et instruments financiers composés majoritairement de produits de taux.
Risque de crédit : appelé aussi risque de contrepartie. C’est le risque
auquel s’expose un créancier dans le cas où un débiteur se révèle insolvable.
Risque de taux d’intérêt global : risque encouru en cas de variation des
taux d’intérêt sur les opérations de bilan et hors-bilan.
Taux de détention d’un produit : nombre d’individu détenant un produit
divisé par le nombre d’individus éligibles à sa détention :
• taux de détention du LDDS / LEP : nombre d’individus détenant un
livret A divisé par le nombre d’individus majeurs ayant leur domicile
fiscal en France ;
• taux de détention du livret A / PEL : nombre d’individus détenant un
livret A divisé par l’ensemble de la population française.
Swap : le swap est un produit dérivé financier. Il s’agit d’un contrat d’échange
d’actifs ou de flux financiers entre deux parties.
ANNEXE 2
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 95
A3
RAPPEL DES ANNEXES
ET ENCADRÉS THÉMATIQUES
DES RAPPORTS PRÉCÉDENTS
À partir du rapport annuel 2015, des études thématiques ont été menées
par les différentes directions de la Banque de France, par la Caisse des
dépôts et consignations, par la direction générale du Trésor, ou par
d’autres contributeurs, afin d’apporter des éclairages nouveaux sur les
évolutions de l’épargne réglementée. Les rapports cités ci-dessous sont
accessibles sur la page de la Banque de France dédiée aux publications
liées à l’épargne réglementée 1
.
RAPPORT ANNUEL 2015 DE L’OBSERVATOIRE
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Du revenu brut à l’épargne financière des ménages dans les grands
pays de la zone euro
• Les taux de rémunération des dépôts bancaires des ménages en zone euro
• Comparaison des dispositifs d’épargne réglementée en zone euro
• Le financement du logement social en Europe
• Décomposition du taux de rémunération des dépôts bancaires des
ménages en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne
• Les modalités de financement de la construction de logement locatif
social en Europe
RAPPORT ANNUEL 2016 DE L’OBSERVATOIRE
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Nouvelle méthodologie applicable aux provisions techniques d’assurance-vie
• Mode de calcul du taux du livret A
• Rémunération réelle de l’épargne bancaire sur longue période
(comparaison européenne)
• Détention directe et indirecte d’actifs investis en fonds propres par les
ménages dans les grands pays de l’union européenne et aux États-Unis
• Le LDD devient LDDS à compter du 1er janvier 2017
• Le rôle de La Banque Postale dans l’accessibilité bancaire
• Premier bilan de la loi Eckert sur les livrets réglementés
RAPPORT ANNUEL 2017 DE L’OBSERVATOIRE
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Le patrimoine des ménages français et italiens comporte une part plus
forte d’actifs immobiliers que celui des ménages anglo-saxons
• Évolution du mode de calcul du taux du livret A
• Détention directe et indirecte d’actifs investis en fonds propres par les
ménages en France, en Italie et aux États-Unis
• Le livret A, un produit phare de l’épargne des Français depuis
deux cents ans
• Dispositif de la loi Eckert sur les livrets réglementés
• Impact de la génération des plans d’épargne logement sur leur dynamique
• La lutte contre la multidétention
• Les Français et l’investissement en fonds propres
• Revue des dispositifs encourageant l’investissement en fonds propres
dans certains pays européens
RAPPORT ANNUEL 2018 DE L’OBSERVATOIRE
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Structure et rémunération des dépôts bancaires : comparaison France,
Italie, Espagne et Allemagne
• Typologie des détenteurs de livrets d’épargne populaire
• Nouvelle obligation d’emploi des fonds décentralisés introduite par
la loi Pacte
• La Caisse des dépôts et consignations et la transition écologique et
énergétique : chiffres clés
• L’épargne financière des ménages : une comparaison internationale
• L’épargne salariale et retraite, un segment porteur pour l’investissement
de long terme
• Loi Pacte : synthèse des mesures en faveur de l’épargne
• Dispositif de la loi Eckert sur les livrets réglementés
96 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
1 https://publications.banque-france.fr/liste-chronologique/
observatoire-de-lepargne-reglementee?year=2019
RAPPORT ANNUEL 2019 DE L’OBSERVATOIRE
DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• L’épargne en environnement de taux bas
• Patrimoine des ménages dans la zone euro, sur la base de l’enquête
HFCS 2017
• L’épargne ISR, verte et solidaire, au service de la transition énergétique
et de la réduction de l’empreinte climatique
RAPPORT ANNUEL 2020 SUR L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• La rémunération de l’épargne réglementée a été adaptée au contexte
général d’inflation maîtrisée et de taux bas
• Simplification des formalités d’ouverture et de contrôle d’éligibilité des LEP
• Les PEL ouverts avant la réforme de 2011 et la question de l’égalité de
traitement entre épargnants
• Mesurer les financements orientés vers la croissance durable : mots clés
• Une approche datascience en attendant la disponibilité des ventilations statistiques
• Exemples d’entreprises et de projets financés dans le cadre de l’ESS en
2020, par secteur d’activité
• Estimation des encours de prêts aux entreprises pour la transition énergétique
• La taxonomie européenne
RAPPORT ANNUEL 2021 SUR L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Qui sont les détenteurs de PEL anciens ?
• Mesurer les financements orientés vers la croissance durable : mots clés
• Exemples d’entreprises et de projets financés dans le cadre de l’ESS en
2020 et 2021, par secteur d’activité
• Rapports sur l’emploi des ressources collectées au titre des livrets A
et LDDS non centralisés
ANNEXE 3
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 97
A4 ANNEXE JURIDIQUE
Tous les textes mentionnés ci-dessous sont disponibles sur le site Légifrance1.
MISSIONS DE LA BANQUE DE FRANCE AFFÉRENTES
À L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Mission de suivi statistique et de publication d’un rapport annuel par
la Banque de France : article R. 221-127 du Code monétaire et financier.
• Contenu de la collecte statistique de la Banque de France :
arrêté du 10 juin 2020 relatif à l’application de l’article R. 221-127
du Code monétaire et financier fixant le contenu et les modalités de
transmission des statistiques relatives à l’épargne réglementée à la
Banque de France.
CADRE JURIDIQUE DE L’ÉPARGNE RÉGLEMENTÉE
• Encadrement législatif et réglementaire du livret A : articles L. 221-1
à L. 221-8 du Code monétaire et financier, articles R. 221-1 à R. 221-7
du Code monétaire et financier; arrêté du 4 décembre 2008 pris pour
l’application de l’article R. 221-5 du Code monétaire et financier, arrêté
du 26 février 2015 modifié pris en application de l’article R. 221-8-1 du
Code monétaire et financier; arrêté du 13 mars 2020 modifiant l’arrêté
du 26 février 2015 pris en application de l’article R. 221-8-1 du Code
monétaire et financier; arrêté du 31 octobre 2012 relatif aux vérifications
préalables à l’ouverture d’un livret A.
• Encadrement législatif et réglementaire du LDDS : article L. 221-27
du Code monétaire et financier; articles D. 221-103 à D. 221-107 du
Code monétaire et financier.
• Encadrement législatif et réglementaire du LEP : articles L. 221-13 à
L. 221-17-2 du Code monétaire et financier; articles R. 221-33 à R. 221-64
du Code monétaire et financier; arrêté du 11 décembre 2015 relatif à
la rémunération des établissements de crédit versée en application de
l’article R. 221-64 du Code monétaire et financier.
• Encadrement législatif et réglementaire du PEL et du CEL : articles
L. 221-29 du Code monétaire et financier et L. 315-1 à L. 315-6 du
Code de la construction et de l’habitation ; articles R. 221-108 du Code
monétaire et financier et R. 315-1 à R. 315-42 du Code de la construction
et de l’habitation.
• Dispositions relatives aux établissements distribuant le livret A
ou le livret de développement durable : articles R. 221-8 à D. 221-9
du Code monétaire et financier.
• Dispositions relatives à la rémunération des épargnants : arrêté
du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne
réglementée ; avis du 24 janvier 2020 relatif aux taux d’intérêt des
produits d’épargne réglementée.
• Dispositions relatives à l’accessibilité bancaire, et rôle de La
Banque Postale : articles L. 518-25 et L. 518-25-1, L. 221-2 du Code
monétaire et financier.
• Dépenses fiscales en faveur de l’épargne réglementée : article 157
du Code général des impôts.
• Dispositions en faveur du contrôle de la multidétention :
article L. 221-38 du Code monétaire et financier; article L. 166A du
Code des procédures fiscales, articles R. 221-121 à R. 221-126 du Code
monétaire et financier; arrêté du 31 octobre 2012 relatif aux vérifications
préalables à l’ouverture d’un livret A.
• Disposition en faveur du transfert des comptes inactifs :
articles L. 312-19 à L. 312-21 du Code monétaire et financier; articles 13
et 15 de la loi n° 2014617 du 13 juin 2014 relative aux comptes bancaires
inactifs et aux contrats d’assurance-vie en déshérence (loi Eckert); articles
R. 312-19 à R. 312-22 du Code monétaire et financier.
• Garanties : article 120 (modifié) de la loi n° 2008-1443 du
30 décembre 2008 de finances rectificative pour 2008.
98 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
1 www.legifrance.gouv.fr
EMPLOIS DES FONDS CENTRALISÉS ET NON CENTRALISÉS
• Centralisation et emplois des fonds centralisés : articles L. 221-5
et L. 221-7 du Code monétaire et financier; décret n° 2011-275 du 16 mars 2011
modifié relatif à la rémunération des réseaux collecteurs du livret A et
du livret de développement durable, au régime de centralisation des
dépôts collectés ainsi qu’à la rémunération du livret d’épargne populaire.
• Emplois des fonds non centralisés : article R. 221-9 du Code monétaire
et financier; arrêté du 4 décembre 2008 modifié relatif aux règles d’emploi
des fonds collectés au titre du livret A et du LDDS et non centralisés
par la Caisse des dépôts et consignations, ainsi qu’aux informations
permettant le suivi de ces emplois.
• Rémunération des réseaux collecteurs : article L. 221-6 du Code
monétaire et financier; articles R. 221-8 et R. 221-8-1 du Code monétaire
et financier; décret n° 2011-275 du 16 mars 2011 modifié relatif à la
rémunération des réseaux collecteurs du livret A et du livret de développement durable, au régime de centralisation des dépôts collectés
ainsi qu’à la rémunération du livret d’épargne populaire.
• Dispositions relatives au Fonds d’épargne : articles L. 221-7, R. 221-10
et R. 221-11 du Code monétaire et financier.
ANNEXE 4
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 99
A5
RAPPORTS SUR L’EMPLOI DES
RESSOURCES COLLECTÉES AU TITRE DES
LIVRETS A ET LDDS NON CENTRALISÉS
L’article 221-5 du Code monétaire et financier prévoit que les établissements
distribuant le livret A ou le livret de développement durable et solidaire
rendent public annuellement un rapport présentant l’emploi des ressources
collectées au titre de ces deux livrets et non centralisées.
Cette annexe fournit une liste non exhaustive 1 des derniers rapports
rendus disponibles2
par les principaux établissements de crédits en France.
• BNP Paribas : livret A et LDDS – Emplois des ressources collectées au
31/12/2021 au titre du groupe BNP Paribas, 2021
• BPCE : Rapport en application de l’article L221-5 du Code monétaire et
financier sur l’emploi des ressources décentralisées des Livrets A et des
Livrets de développement durable et solidaire, 2021
• Crédit Agricole : emploi des ressources collectées sur les livrets A et
LDDS, 2021
• Crédit Mutuel – CIC : rapport annuel sur l’emploi des fonds des livrets A
et LDDS non centralisés, 2021
• HSBC : Emploi des ressources collectées au 31/12/2021, 2021
• La Banque Postale : Emploi des ressources collectées au titre du livret
A et du livret de développement durable et solidaire et non centralisées
auprès du Fonds d’épargne de la Caisse des dépôts, 2021
• LCL : éléments financiers – que financent les livrets A et LDD, 2021
• Société Générale : rapport sur l’emploi des ressources collectées, 2021
1 En cas de question sur la disponibilité d’un rapport non présent dans cette liste,
il est possible de contacter la Banque de France à partir du courriel 1418-CER-UT@
banque-france.fr
2 À la date de rédaction.
100 Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021
Rapport annuel sur l’épargne réglementée
Éditeur
Banque de France
31, rue Croix-des-Petits-Champs
75001 Paris
Directeur de la publication
Olivier Garnier
Rédacteurs
Banque de France : Charlotte Bellon, Bertrand Collès,
Patricia Hubert, Michel Mouliom, François Mouriaux,
Minh Son Phan, Valentine Salmon.
Caisse des dépôts et consignations : Jérôme Brun,
Miodrag Colic, Makram Larguem, Frédéric Sabattier,
Thomas Stervinou.
Direction générale du Trésor : Vincent Alhenc-Gelas,
Agathe Blanchard.
Réalisation
SGS & Co et
Direction de la Communication
de la Banque de France
Contact
Direction des statistiques monétaires et financières
Service d’analyse des financements nationaux
Code courrier : LOV-1418
31, rue Croix-des-Petits-Champs
75049 Paris CEDEX 01
Courriel : 1418-CER-UT@banque-france.fr
Impression
Banque de France – SG-DISG
Dépôt légal
Juillet 2022
ISSN 2801-7110
Internet
https://publications.banque-france.fr
Le Rapport annuel sur l’épargne réglementée
est en libre téléchargement
sur le site web de la Banque de France
(www.banque-france.fr).
Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2021 103
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