Rapport d'activité 2021 du PEReN
Au format Texte : Pôle d’expertise de la
régulation numérique
PEReN
Rapport
d’activité
2021
Sommaire
Le Pôle d’expertise de la régulation numérique 5
Édito 6
Les chiffres clés 2021 8
Les faits marquants 2021 10
Partie 1
Installer un centre inédit d’expertise technique 11
Partie 2
Offrir des solutions techniques dans une logique de mutualisation 15
Partie 3
Mieux appréhender le fonctionnement des plateformes 21
Partie 4
Préparer et appuyer la définition de la réglementation 26
Note à l’intention du lecteur
Du fait d’un niveau de confidentialité qui peut parfois être très élevé, certains projets sur lesquels travaille le PEReN n’apparaissent
pas sur ce rapport ou ne peuvent pas être décrits précisément.
PEReN | Rapport d’activité 2021 4 / 32
PEReN | Rapport d’activité 2021 5 / 32
Le Pôle d’expertise de la régulation numérique
Service à compétence nationale, le PEReN est
placé sous l’autorité conjointe des ministres
chargés de l’économie, de la communication
et du numérique. Il est rattaché au Directeur
Général des Entreprises pour sa gestion
administrative et financière.
Le PEReN mobilise une équipe d’experts « data
scientists » de haut niveau, docteurs ou ingénieurs,
aux compétences techniques rares en matière
d’analyse de données, de code source, de
traitements et d’audit algorithmiques utilisés par les
plateformes numériques.
Ses travaux ont pour but de :
− renforcer l’efficacité de l’action publique en
permettant l’accès à une force de frappe
mutualisée ;
− mieux appréhender le fonctionnement des
plateformes numériques ;
− accompagner la définition de la réglementation ;
− favoriser le partage des savoirs.
Le PEReN offre, à l’ensemble des administrations d’État
intervenant dans la régulation des plateformes numériques
(autorités administratives indépendantes, services
ministériels), une expertise et une assistance technique dans
le domaine des sciences des données. Il fournit ainsi des
outils informatiques, des études et du conseil numérique, Il
s’investit également dans des projets de recherche à
caractère exploratoire ou scientifique.
PEReN | Rapport d’activité 2021 6 / 32
ÉDITO
Depuis sa création très
récente, le PEReN a su attirer
des compétences et des
profils rares pour rééquilibrer
le déficit technique des
pouvoirs publics face aux
grandes plateformes
numériques. Doté de
moyens modestes eu égard à ses missions, le
pôle est inscrit dans une dynamique
exceptionnelle et a déjà eu un impact concret
en permettant d’une part un rééquilibrage
technique avec les plateformes numériques, et
d’autre part une coordination inédite entre
régulateurs sectoriels. Le PEReN est également
un outil de souveraineté, en ce qu’il développe
l’ensemble de ses projets sur ses ressources
propres et permet de les capitaliser au sein de
l’Etat.
Réduire l’asymétrie face aux géants numériques
L’asymétrie d’information entre pouvoirs
publics et entreprises a souvent été théorisée. Le
régulateur n’a, par construction, pas accès à
toutes les informations détenues par les
entreprises : il doit souvent faire usage
d’incitations (mécanismes économiques
révélateurs d’informations) voire de contraintes
(questionnaires contraignants, perquisitions,
auditions) pour s’assurer que l’information qui
lui est donnée par les entreprises est complète
et sincère.
Dans un domaine technique complexe comme
celui de l’intelligence artificielle, du big data, ou
de l’informatique de pointe, il peut être utile de
mettre à disposition des régulateurs des
compétences techniques pointues à même
d’échanger directement avec les ingénieurs
métiers des plateformes. Le PEReN a pu être
sollicité à plusieurs reprises pour participer à ce
type de réunions, afin de démêler les arguments
techniques réels de ceux qui s’apparentaient à
des postures stratégiques sans toujours de
nécessité purement technique.
Les efforts de transparence des opérateurs
peuvent conduire à des présentations
techniques parfois incomplètes ou biaisées. La
participation du pôle à ces échanges permet de
recadrer les discussions : une entreprise peut
être opposée à un projet de régulation pour des
motifs qui lui sont propres, mais ne doit pas
habiller une éventuelle position stratégique
légitime derrière des arguments techniques qui
seraient d’opportunité.
La mise au point de capacités de contrôle
autonomes
Le PEReN développe notamment des outils qui
permettent de contrôler de manière autonome
les déclarations des plateformes. La modalité de
contrôle des plateformes aujourd’hui consiste
principalement à analyser leurs propres
publications (rapports de transparence par
exemple) et à envoyer des questionnaires aux
plateformes pour obtenir des réponses. S’il n’y a
pas de raison particulière de suspecter qu’une
entreprise réponde volontairement de manière
erronée à un régulateur, il ne peut être exclu
qu’une erreur soit commise, ou
qu’exceptionnellement une entreprise cherche
à cacher une information ou une pratique illicite
si elle se sait observée. L’affaire Volkswagen
dans le secteur automobile avait montré
l’ingéniosité dont certaines entreprises peuvent
faire preuve pour contourner des contrôles trop
routiniers. La possibilité de réaliser des contrôles
inopinés et en autonomie par rapport aux
grandes plateformes numériques est
certainement un élément important pour
s’assurer du plein respect par celles-ci du cadre
juridique qui s’impose à elles.
Dans ce cadre le PEReN développe des outils de
« tests en boîte noire », qui permettent de
vérifier le fonctionnement des algorithmes des
plateformes de manière totalement extérieure.
Ces outils n’ont pas vocation à fournir une
explication complète et détaillée du
fonctionnement d’un algorithme, mais à tester
localement la conformité de l’algorithme à
certains critères contrôlés par des régulateurs :
PEReN | Rapport d’activité 2021 7 / 32
exhaustivité de la publication des variables
servant au classement de résultats
conformément au règlement Platform to
Business (P2B), absence de discrimination dans
le domaine économique (self preferencing pour
une plateforme en position dominante) ou
sociétal (discriminations de genre, de religion,
etc.).
Ces outils, qui s’attacheront à vérifier en
première analyse le respect de certains critères
par les plateformes, permettront de détecter
des indices utiles aux analyses des régulateurs
qui seuls peuvent conclure à une qualification
de non-respect. Ils permettront également
d’envisager une veille plus continue du
comportement des plateformes afin de lancer
plus rapidement des procédures de contrôle par
les régulateurs.
Une coordination inédite entre régulateurs
Le PEReN, en ce qu’il fournit un appui technique
à différents régulateurs chacun dans son champ
de compétence et son expertise métier, permet
une coordination nouvelle. Non seulement il est
une plateforme naturelle d’échange, car il
développe et mutualise des outils utiles aux
contrôles, mais, n’ayant pas de compétence
juridique de régulation, il ne vient en rien entrer
en conflit avec les régulateurs.
Au contraire, le PEReN se met à leur disposition
et joue un rôle d’articulation et de coordination
technique. Le projet de « Privacy Sandbox »
détaillé dans ce rapport fournit une parfaite
illustration de ce rôle : la mise en place d’un
groupe de travail conduit par le PEReN permet à
chaque administration d’accéder à un même
niveau d’analyse technique particulièrement
détaillé, afin de partager une même
compréhension entre administrations, chacune
restant cependant autonome et éventuellement
silencieuse sur son appréciation de la
conformité dans son champ de compétence.
Cette organisation permet une coordination
technique et un niveau d’analyse inédits, en
préservant l’indépendance et le respect des
missions de chaque régulateur.
Les enjeux futurs
La pertinence d’une organisation du type PEReN
est démontrée par la forte dynamique
rencontrée en moins de deux ans et sa
compatibilité avec les projets de réglementation
des grandes plateformes au niveau européen.
Cette pertinence invite à amplifier le
mouvement initié en intégrant au périmètre les
réflexions sur l’intelligence artificielle, tant la
connexité est grande avec les sujets de
régulation des plateformes numériques, qui font
un usage intensif de ces technologies.
En effet la logique d’organisation du PEReN, en
pôle technique de référence et de coordination
entre administrations, se transpose
parfaitement à l’IA, dont le caractère ubiquitaire
ne va que se renforcer. Dans ce champ
également, la mise à disposition d’une force de
frappe mobilisable par les différents régulateurs
fait tout son sens, afin de continuer à renforcer
l’action et l’efficacité des pouvoirs publics, tout
en permettant une coordination inédite au
niveau national et européen, à laquelle le PEReN
continuera à prendre sa part et à apporter toute
son expertise.
Nicolas Deffieux,
Directeur du PEReN
PEReN | Rapport d’activité 2021 8 / 32
Les chiffres clés 2021
25 projets réalisés dont 14 projets ont connu des
difficultés* en raison de…
*Aucun projet n’a été abandonné
Projet repoussé
Projets en
cours
Projets
achevés en
2021
33 livrables planifiés (prévus au programme de travail ou hors programme)
Conventions signées avec
nos partenaires
(Délai moyen de signature pour les
conventions signées : 120 jours)
7
*Retards ou redimensionnement
PEReN | Rapport d’activité 2021 9 / 32
130 k€
De budget réalisé en 2021, principalement financé par le Fonds de
transformation ministériel (FTM) et le programme France relance
(guichet ITN5). Ce budget ne comprend pas les dépenses liées au
personnel et aux locaux pris en charge par la DGE.
Effectifs en pleine croissance
PEReN | Rapport d’activité 2021 10 / 32
Les faits marquants 2021
La préfiguration du PEReN est née des travaux conduits depuis 2018 dans le cadre des réflexions sur les
nouvelles régulations numériques. Créé le 31 août 20201
, le Pôle s’est dès lors progressivement installé
comme un partenaire de référence de l’écosystème de la régulation des plateformes numériques.
1 Décret n° 2020-1102 du 31 août 2020 portant création d'un service à compétence nationale dénommé « Pôle d'expertise de la régulation numérique
» (PEReN), https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042297154
2020
7 agents
31 AOÛT
Décret de création du PEReN
09 SEPTEMBRE
1re réunion multilatérale avec les partenaires
18 DÉCEMBRE
2e réunion multilatérale avec les partenaires
2021
16 agents
AVRIL
Signature de convention
05 MAI
Lancement du site web institutionnel peren.gouv.fr
JUIN
Achat des serveurs propres au PEReN
09 JUILLET
- 3e réunion multilatérale avec les partenaires
potentiels - Inauguration des nouveaux locaux par Cédric O, Secrétaire d’État
chargé de la transition numérique et des communications
électroniques JUILLET
Signature de convention
AOÛT
Signature de convention
19 NOVEMBRE
4e réunion multilatérale avec les partenaires
SEPTEMBRE
Signatures de conventions
MAI
Signatures de conventions
25 OCTOBRE
Promulgation de la loi relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres
culturelles à l’ère numérique. Son article 36 consolide le cadre d’intervention du PEReN
JANVIER
Approbation de la feuille de route 2021 du PEReN par les ministres
chargés de l’économie, de la communication et du numérique
PEReN | Rapport d’activité 2021 11 / 32
Partie 1
Installer un centre inédit
d’expertise technique
Les plateformes numériques ont pris une place croissante dans notre quotidien. Cette
révolution digitale d’ampleur a vu émerger critiques et inquiétudes imposant la
régulation de ces services en ligne comme une nécessité pour répondre à de forts
enjeux de société : respect de la vie privée, lutte contre la désinformation, droit de la
concurrence… Les initiatives pour réguler un écosystème fortement innovant se
multipliant, c’est dans ce contexte que naît le PEReN. Pionnière et innovante, cette
démarche permet de consolider le dialogue des pouvoirs publics avec les plateformes
numériques, de renforcer l’action de la France en matière de régulation sur le sujet et
de mutualiser les connaissances entre services de l’État et autorités.
PEReN | Rapport d’activité 2021 12 / 32
Un programme de recrutement ambitieux
Installé en août 2020, le PEReN est un service dont la réussite repose sur le recrutement
progressif de nouveaux talents à l’expertise rapidement mobilisable. Fin 2020, le Pôle
comptait 7 agents. Une planification d’embauche volontariste a porté les effectifs à 16
agents (15,5 Équivalent Temps Plein – ETP) au 31 décembre 2021, malgré un contexte
de tension forte sur les compétences recherchées.
Pour exercer ses missions, le PEReN s’est ainsi constitué autour d’une équipe de datascientists et développeurs mobilisant des compétences et savoirs pointus et rares en
matière de sciences des données (machine learning / intelligence artificielle,
programmation informatique, algorithmique).
En 2022, doté d’un plafond d’emploi de 20 ETP, le Pôle complètera son expertise par
l’accueil de :
− deux profils data-scientists spécialisés dans la reconnaissance d’image afin de se
positionner à l’état de l’art sur ces techniques susceptibles d’être mises en œuvre
dans des projets à venir ;
− un profil de développeur front-end, justifié par le besoin de visualisation de
données par les utilisateurs finaux (tableaux de bord, exploration des données)
dans un cadre ergonomique éprouvé ;
− d’un profil de chargé d’animation dont les missions, prévues au décret de
création du PEReN, porteront sur l’animation d’un réseau d’experts publics et la
partage d’informations entre administrations, ainsi que la politique d’ouverture
des codes sources qui sera initiée en 2022.
Comment le PEReN définit-il son programme de travail ?
Pour élaborer sa feuille de route annuelle, le PEReN associe étroitement les administrations
partenaires à ses réflexions, dans le cadre d’échanges bilatéraux avec chacune pour
déterminer ses besoins propres, et de réunions multilatérales pour présenter collectivement la
nécessaire priorisation des projets. La sélection des projets que le PEReN réalisera l’année
suivante s’opère au regard de la proportionnalité entre la charge de travail induite et la valeur
pour le partenaire, de leur faisabilité technique, du cadre juridique dans lequel ils sont
conduits, et, lorsque cela est possible, du partage entre administrations.
Pour 2021, cette concertation a permis de faire émerger une vingtaine de projets à
composante opérationnelle ou académique.
Conformément à son décret de création, le PEReN soumet chaque année sa feuille de route à
l’approbation de ses trois ministres de tutelle (Économie, Communication et Numérique).
Une infrastructure informatique sécurisée homologuée
En 2021, le PEReN a eu à relever un défi majeur, celui d’être rapidement opérationnel
et efficace pour conduire la vingtaine de projets qu’il s’est vu confier. Dynamisme et
croissance forte des ressources matérielles et des effectifs caractérisent ainsi cette
première année de plein exercice.
En premier lieu, le PEReN a choisi de se doter d’une architecture technique en propre
pour, d’une part, maitriser intégralement ses choix technologiques et les données
susceptibles d’être collectées et stockées, et d’autre part, inscrire l’exploitation de ses
PEReN | Rapport d’activité 2021 13 / 32
outils dans la durée et permettre leur utilisation par ses partenaires sans surcoût
d’usage. Une des caractéristiques du Pôle est le souci de capitalisation de l’expertise,
ce qui le conduit à ne pas recourir à de la sous-traitance.
Ce choix s’est ainsi traduit par :
− l’acquisition d’un ensemble de composants lui permettant de mettre en place
des serveurs pleinement opérationnels pour assurer les besoins internes du pôle
mais également l’hébergement des interfaces de programmation applicative
(API) mises à disposition des organisations publiques partenaires ;
− le recrutement d’un agent responsable de l’administration du système
d’information et de sa sécurité.
Pour s’assurer de la bonne mise en œuvre de la politique de sécurité des systèmes
d’information de l’État (PSSIE), le PEReN a lancé en 2021 une démarche
d’homologation en deux étapes. La première porte sur l’architecture du système
d’information (qui a permis une homologation sans réserve pour une période de 3 ans).
Cette première étape sera suivie d’une trajectoire d’homologations successives des
services applicatifs du Pôle, avec une priorité aux services assurant des échanges
d’information entre différents utilisateurs externes, notamment au travers d’API.
Parallèlement à la PSSIE, l’homologation de ces services portera sur le règlement
général de sécurité (RGS) qui vise à renforcer la confiance des usagers dans les services
électroniques mis à disposition par les autorités administratives.
Plateformes numériques, kesako ?
Au sens de l’article L111-7 du Code de la consommation, est qualifiée d'opérateur de
plateforme en ligne toute personne physique ou morale proposant, à titre professionnel, de
manière rémunérée ou non, un service de communication au public en ligne reposant sur :
1. le classement ou le référencement, au moyen d'algorithmes informatiques, de
contenus, de biens ou de services proposés ou mis en ligne par des tiers ;
2. Ou la mise en relation de plusieurs parties en vue de la vente d'un bien, de la
fourniture d'un service ou de l'échange ou du partage d'un contenu, d'un bien ou d'un
service.
Services en ligne intermédiaires, les plateformes numériques peuvent donc être par exemple :
− des places de marché ;
− des plateformes communautaires ;
− des magasins d'applications.
Un besoin de sécuriser le cadre juridique d’accès aux données
Le cadre d’intervention du PEReN en 2021 est de deux ordres :
− appuyer des administrations d’État dans leurs missions de régulation des
plateformes en ligne, via des conventions qui établissent le cadre d’intervention
du PEReN et intègrent les spécificités réglementaires du partenariat ;
− mener ou participer à des projets de recherche exploratoires, en son propre nom
ou en collaboration avec des établissements de recherche, pour créer et
développer des outils permettant de mieux comprendre le fonctionnement des
plateformes numériques. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il a noué un
partenariat avec Inria et son pôle RegalIA2 spécialisé dans l’étude d’algorithmes.
2 Inria, Régulation des plates-formes numériques : le gouvernement français prend les devants, 6 mai 2021 (https://www.inria.fr/fr/regulationplateformes-numeriques-peren-regalia)
PEReN | Rapport d’activité 2021 14 / 32
Au cours de cette première année d’activité, s’attachant à définir la nature de ses
partenariats avec les institutions publiques, le PEReN a mis en lumière la nécessité de
consolider son cadre d’intervention. En effet, depuis sa création en août 2020, le Pôle
a pu se heurter à des difficultés liées à l’accès à des données utiles à ses travaux, y
compris pour celles publiquement accessibles, et au refus de certaines plateformes
numériques de coopérer. Ces difficultés, susceptibles d’empêcher totalement le
déroulement des travaux envisagés, présentent en outre le risque d’aboutir à des outils
de régulation mal adaptés. L’absence de cadre juridique suffisamment précis et
notamment concernant la collecte automatisée de données, y compris publiquement
accessibles, a conduit le législateur à déterminer un champ d’action plus volontariste
pour le PEReN.
L’article 36 de la loi relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres
culturelles à l’ère numérique3 vient remédier à cette situation en prévoyant de doter
un service de l’État d’un pouvoir de collecte de données publiquement accessibles sur
les sites des opérateurs de plateforme afin de réaliser des expérimentations. Son
application a été précisée en avril 2022 par un décret en Conseil d’État pris après avis
de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) qui désigne le
PEReN comme le service visé à l’article 36 de la loi.
A la suite de ces travaux législatifs et réglementaires, le cadre d’action du PEReN est
désormais défini selon trois modalités principales :
− le PEReN peut établir des conventions avec les services de l’État ou les
régulateurs indépendants intervenant dans la régulation des plateformes
numériques ;
− le PEReN peut construire à son initiative des prototypes d’outils de régulation,
et peut à cette fin exclusive collecter les données publiquement accessibles, sans
que les plateformes ne puissent s’y opposer ;
− le PEReN peut conduire des travaux de recherche publique.
2022 : un décret consolide le cadre d’intervention
Le PEReN a franchi un nouveau cap en 2022 avec la publication le 23 avril, du décret en
Conseil d’État pris en application de l’article 36 de la loi relative à la régulation et à la
protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique. Notifié à la Commission
européenne, le projet de texte a été examiné pour avis par la CNIL. Sa portée essentielle :
sécuriser le cadre juridique de l’accès par le PEReN aux données publiquement accessibles des
plateformes, dans le cadre de ses activités de conception et d’expérimentation d’outils. C’est
une avancée majeure pour la conduite de certains travaux d’expérimentation dont l’issue était
incertaine jusque-là. Plus précisément, ce décret :
− désigne le PEReN comme « le service de l’État pouvant mettre son expertise à
disposition des autorités indépendantes » de régulation des plateformes ;
− précise les conditions dans lesquelles le PEReN pourra utiliser le pouvoir
d’expérimentation et dans ce cadre réaliser les collectes sur les sites des opérateurs de
plateforme ;
− le dispositif de maîtrise des données à caractère personnel susceptibles d’être
collectées.
3 Loi n°2021-1382 relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique, promulguée le 25/10/2021
(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044245615)
PEReN | Rapport d’activité 2021 15 / 32
Partie 2
Offrir des solutions
techniques dans une logique
de mutualisation
Réguler les plateformes numériques impose aux pouvoirs publics concernés de
disposer des compétences techniques et outils propres à leur permettre
d’appréhender efficacement les pratiques des opérateurs du secteur. En phase avec
les innovations fortes et constantes dans ce domaine, le PEReN offre une expertise de
pointe et une « force de frappe » dans une logique de mutualisation entre
administrations des solutions élaborées.
PEReN | Rapport d’activité 2021 16 / 32
Faciliter les échanges de données entre communes et plateformes de location de
meublés touristiques
Promulguée en 2018, la loi ELAN4 comporte un volet destiné à limiter les tensions sur
l’accès au logement. Elle prévoit ainsi l’échange de données entre les intermédiaires
de location de meublés de tourisme et les communes pour permettre à ces dernières
de vérifier le cas échéant que les résidences principales ne sont pas louées plus de 120
jours par an..
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette législation, le PEReN a accompagné la
Direction générale des entreprises (DGE)5 et la Direction de l’habitat, de l’urbanisme
et des paysages (DHUP) 6 dans la définition et la mise en place d’une plateforme
expérimentale visant à :
− harmoniser, simplifier et sécuriser les transmissions d’informations entre les
intermédiaires de location et les communes, grâce à la mise en place d’une API7 ;
− améliorer l’efficacité et la qualité du dispositif par la mise en place d’une
interface de consultation pour les communes ;
− mutualiser l’effort de correction et de réconciliation des données pour les
communes. La base d’adresse nationale sera ainsi utilisée pour enrichir les
adresses communiquées et exploiter des outils cartographiques.
Le PEReN a réalisé le développement de l’outil en 2021, et celui-ci fera l’objet d’une
phase d’expérimentation en 2022. Dans ce cadre, des réflexions seront menées afin de
co-construire, avec les différents partenaires, les scénarios de généralisation et afin de
capitaliser sur cette expérimentation menée en collaboration avec quelques
communes et opérateurs de plateformes de location de meublés en ligne.
Ce projet a permis à la DGE en particulier d’élaborer une approche innovante,
d’expérimenter en conditions réelles un dispositif numérique avec un ensemble large
de parties prenantes, et d’observer le fonctionnement concret et les contraintes de
chacun afin de nourrir les réflexions sur le cadre réglementaire.
De manière plus large, ce projet constitue une première expérimentation de
plateforme d’échanges de données entre opérateurs numériques et secteur public, qui
fournit des éléments utiles y compris pour des thématiques futures, notamment dans
le cadre de la mise en œuvre des prochaines réglementations telles que le Digital
markets act (DMA) et le Digital services act (DSA) et des modalités d’interactions
possibles pour s’assurer du respect de certaines obligations (voir partie 4).
Contrôle de l’utilisation des données de mobilité : mieux comprendre les plateformes
de calculs d’itinéraires
Dans le cadre de sa mission de contrôle de l’ouverture et de la réutilisation des
données de mobilité, l’Autorité de régulation des transports (ART) cherche à mieux
connaître le fonctionnement des outils permettant la réutilisation des données
ouvertes au travers d’une proposition de trajet (ou plateforme de calculs d’itinéraires).
4Loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique
(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037639478/)
5 Ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
6
Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires)
7 Application Programming Interface ou « Interface de programmation ». Pour en savoir plus : CNIL, https://www.cnil.fr/fr/definition/interface-deprogrammation-dapplication-api
PEReN | Rapport d’activité 2021 17 / 32
Face au développement de ces plateformes de calcul d’itinéraires de transports
multimodaux (bus, train, voiture…), l’ART a souhaité développer sa connaissance de
ces solutions comparatives pour adapter et préciser les contrôles qu’elle devra
effectuer. Le PEReN a fourni et adapté une API (interface de programmation)
permettant de requêter ces calculateurs d’itinéraires et d’analyser les itinéraires
proposés. Ce premier test effectué sur une dizaine de calculateurs à partir de demande
de calcul au niveau national ou au niveau de deux régions a permis de mieux
comprendre les critères de classements proposés par ces plateformes de calculs. Ces
résultats seront publiés par l’ART dans un rapport publié mi 2022.
Construire un benchmark des conditions d’emploi des travailleurs des plateformes
Ces dernières années, l’utilisation croissante des plateformes numériques de mobilité
ou livraison (VTC – Voiture de transport avec chauffeur, livraison de marchandises),
accélérée par la pandémie de Covid19, a entraîné une multiplication du nombre de
travailleurs proposant leurs services via ces plateformes.
Tenues à une responsabilité sociale (art. L. 7342-1 du Code du travail), les plateformes
en ligne doivent, conformément à la loi n°2019-1428 d’Orientation des mobilités 8,
publier sur leur site internet des indicateurs relatifs à la durée d’activité et aux revenus
de leurs travailleurs (art. L. 1326-3 du Code des Transports, décret n°2021-501 du 22
avril 20219).
Cette obligation ayant une date d’effet au 1er mars 2022, le PEReN a, en 2021, assisté
techniquement les ministères de l’Économie et de la Transition écologique dans la
formalisation de la définition de ces indicateurs donnant lieu à la publication de
l’arrêté du 12 janvier 202210. À cette phase de définition s’est ensuivie la mise en place
du recueil et de l'agrégation inter-plateformes des indicateurs publiés.
Au-delà des gains de temps et de qualité permis par cet outil, la consolidation et le
suivi dans le temps des indicateurs collectés permettra d’avoir une meilleure
connaissance des conditions d’emploi des travailleurs des plateformes numériques, et
à terme une meilleure évaluation de celles-ci par les autorités compétentes.
8 LOI n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000039666574/ )
9 Décret n° 2021-501 du 22 avril 2021 relatif aux indicateurs d'activité des travailleurs ayant recours à des plateformes de mise en relation par voie
électronique (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043416674 )
10 Arrêté du 12 janvier 2022 relatif à la méthode de détermination des valeurs non représentatives dans le calcul de l'indicateur relatif au temps
d'attente des travailleurs en relation avec les plateformes de mobilité
(https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000045119079/?isSuggest=true
« Les équipes du PEReN par leur expertise,
disponibilité et force de propositions, ont
permis une collaboration fructueuse avec
l’Autorité, ponctuée d’ajustements réguliers
tenant compte de nos besoins.»
Autorité de régulation des transports
PEReN | Rapport d’activité 2021 18 / 32
Comment appréhender le fonctionnement des applications et en particulier des
messageries instantanées ?
Les utilisateurs de smartphone représentent une part importante et croissante des
usagers des plateformes numériques, certaines d’entre elles n’étant d’ailleurs
accessibles que sur ce type de dispositif. Les plateformes tendent ainsi à adapter leurs
algorithmes (et les données que ceux-ci exploitent) aux usages via les smartphones.
Les applications de messagerie instantanée par contournement (OTT11 ) telles que
WhatsApp, Facebook Messenger ou Signal fournissent un cas intéressant. Du fait de
leurs nombreuses fonctionnalités et de leur accessibilité, elles ont connu ces dernières
années une croissance importante et proposent des fonctions de communication
interpersonnelles. Néanmoins, alors que les obligations de qualité et de disponibilité
des services de télécommunications font l’objet d’un suivi rigoureux, principalement
par l’Arcep, peu d’études ont été menées, à ce stade, concernant la qualité de service
des messageries OTT.
Dans ce cadre, en 2021, le PEReN a élaboré un dispositif expérimental permettant
d’analyser le fonctionnement d’applications mobiles Android sous différentes
conditions d’utilisation réalistes de l’appareil : géolocalisation, batterie, qualité du
réseau… afin de déterminer comment ces différentes applications se comportaient
dans ces différents scénarios d’usage.
Cette preuve de concept a été mise à disposition de l’Arcep en 2022 dans le cadre
d’un projet relatif à la mesure de la qualité de service d’applications de messageries
instantanées OTT, en faisant varier la qualité du réseau (plus ou moins de latence, plus
ou moins de débit...), et qui sera publié par l’Arcep.
Les actifs développés par le PEReN à cette occasion sont de nature à pouvoir être
réutilisés dans le cadre d’autres projets nécessitant de faire varier les conditions de
qualité des réseaux ou toute automatisation de tests sur des applications mobiles.
La Privacy Sandbox de Google : déployer une compréhension technique collective
La publicité en ligne a connu des évolutions majeures ces dernières années. D’abord
très contextualisée, c’est-à-dire s’accordant au contenu de la page internet sur laquelle
elle est affichée, elle a progressivement basculé vers une personnalisation très poussée
des annonces, s’adaptant aux caractéristiques individuelles des utilisateurs. Cette
personnalisation a impliqué des besoins croissants de données à caractère personnel
des utilisateurs, données obtenues principalement par l’analyse de l’historique de
navigation tel qu’il transparaît au moyen de cookies, que la CNIL définit comme des «
fichiers stockés par un serveur dans le terminal d’un utilisateur et associé à un domaine
web »12.
Face aux impératifs de protection de la vie privée des internautes, la société Google a
annoncé en 2019 l’abandon de la prise en charge, à l’horizon 2023, des cookies tiers13
de son navigateur internet Chrome, leader mondial du marché. Elle propose dans le
11 Un service par contournement dit OTT (« Over the Top ») permet de transporter des flux vidéo, audio ou de données sur Internet sans
nécessairement faire intervenir un opérateur.
12 CNIL, Définitions - Publicité ciblée (https://www.cnil.fr/fr/definition/publicite-ciblee)
13 CNIL, Définition – Cookie tiers (https://www.cnil.fr/fr/definition/cookie)
PEReN | Rapport d’activité 2021 19 / 32
même temps une alternative technologique baptisée Privacy Sandbox : une collection
d’outils présentée comme à la fois plus respectueuse de la vie privée et viable
économiquement. En passe de modifier totalement l’écosystème de la publicité en
ligne, cette nouvelle solution crée de fait nombre d’incertitudes chez les acteurs, qu’ils
soient publics ou privés.
Au vu des enjeux majeurs dessinés par ce changement, le PEReN a créé et animé en
2021 un groupe de travail avec toutes les administrations publiques impliquées par ce
projet : Autorité de la concurrence, CNIL, ministères de la Culture et de l’Économie,
Arcom. Les objectifs de ce groupe de travail ? Réaliser une analyse technique
mutualisée pour assurer une compréhension commune de la future Privacy Sandbox et
des enjeux que ce dispositif véhicule, et assurer une veille documentaire sur le sujet.
Les administrations participantes peuvent acquérir une compréhension technique
détaillée de la Privacy Sandbox tout en restant autonomes pour apprécier les
conséquences de cette évolution dans leurs champs de compétence respectifs.
S’appuyant sur la production collective de cette connaissance, le PEReN a consacré en
2022 le 3e numéro de sa collection en ligne « Éclairage sur… »14 au décryptage des
enjeux économiques, techniques et en matière de données privées entourant la
solution du géant américain encore en cours de développement.
14 Éclairage sur…no 3 – Privacy Sandbox : une collection d’outils pour une publicité en ligne exempte de cookies tiers
(https://www.peren.gouv.fr/actualites/2022-04-07_eclairage_privacy_sandbox/)
« L’Autorité est très fière d’avoir noué une
convention avec le PEReN. L’apport de son
expertise poussée est un atout indéniable dans
les dossiers les plus techniques ».
Autorité de la concurrence
PEReN | Rapport d’activité 2021 20 / 32
Offrir des solutions techniques dans une logique de
mutualisation
Nos 8 projets en 2021
Location de meublés de tourisme
A la demande du ministère de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique,
expérimentation d'un portail permettant l'échange de données (API et interface de visualisation) entre
les intermédiaires de location de meublés de tourisme, les collectivités territoriales et les services de
l'État. [Actif mutualisable : modèle de plateforme d’échange sécurisé de données]
Collecte automatisée de données publiquement accessibles (scraping)
Dans une logique de mutualisation, mise à disposition de tous les partenaires ayant des besoins de
scraping, et justifiant des compétences juridiques requises, d’une interface de programmation (API) de
collecte automatisée de données publiquement accessibles. [Actif mutualisable : API de collecte
automatisée de données]
Projets utilisant l’actif mutualisé :
Pouvoir d’enquête de l’Autorité de la concurrence
Soutien technique à l’Autorité de la Concurrence, dans le cadre de son pouvoir d’enquête, par
la mise à disposition de code logiciel, de temps machine et d’un agent nommé rapporteur
extérieur (art. R.461-5 du code du commerce).
CGU des plateformes numériques
Aux côtés du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, contribution à la conception de l’outil
Open Terms Archive de suivi des évolutions des Conditions Générales d’Utilisation (CGU) des
plateformes numériques : développement de la portée de l’outil et de fonctionnalités d'exploitation
de formats complexes. [Actif mutualisable : données consolidées et historiques des CGU des
plateformes en ligne]
Contrôle de l’utilisation des données de mobilité
Fourniture et adaptation d’une API par le PEReN pour requêter des calculateurs d’itinéraires et mieux
comprendre leur fonctionnement. [Actif mutualisable : techniques d’optimisation]
Activité des travailleurs des plateformes de mobilité
Sur sollicitation des ministères de l’Économie et de la Transition écologique, participation à la
définition des indicateurs relatifs à la durée d’activité et aux revenus des travailleurs des plateformes
de mobilité (VTC, livraison de marchandise), et construction d’un outil de collecte et d’agrégation
automatisée inter-plateformes des indicateurs publiés. [Actif mutualisable : méthodes de visualisation
des données]
Qualité de service des flux OTT
Conception d’un dispositif expérimental d’analyse de la qualité de service de différentes applications
Android sous différentes conditions d’utilisation réalistes de l’appareil : géolocalisation, batterie,
qualité du réseau… Mise à disposition de l’Arcep de cette preuve de concept dans le cadre d’un projet
relatif à la mesure de la qualité de service d’applications de messageries instantanées. [Actif
mutualisable : dispositif technique de simulation de conditions réseau]
Projet Privacy Sandbox de Google
Animation d'un groupe de travail réunissant toutes les administrations intéressées (ministères de la
Culture et de l’Économie, Autorité de la concurrence, CNIL, Arcom) et dédié à l’analyse technique
mutualisée de la future Privacy Sandbox de Google et à une veille sur le sujet (étude disponible ici :
https://www.peren.gouv.fr/actualites/2022-04-07_eclairage_privacy_sandbox/).
PEReN | Rapport d’activité 2021 21 / 32
Partie 3
Mieux appréhender le
fonctionnement des
plateformes
Valeur du consentement dans la publicité en ligne, viralité et amplification artificielle
des contenus, comptes automatiques…décrypter le fonctionnement des plateformes
numériques est l’une des pierres angulaires d’une régulation adaptée et en phase avec
les innovations permanentes. À son initiative ou plus souvent à la demande de ses
partenaires, le PEReN conduit, dans cette perspective, des projets explorant les
fonctionnalités pilotées par ces systèmes d’intelligence artificielle.
PEReN | Rapport d’activité 2021 22 / 32
Renforcer l’effectivité du droit à la portabilité prévu par le RGPD et permettre une
meilleure compréhension du fonctionnement des plateformes
Parmi l’ensemble de ses dispositions (conditions de licéité du consentement au
traitement de données à caractère personnel, droit d’opposition ou de modification,
limite de durée de conservation des données, etc), le règlement général sur la
protection des données (RGPD) garantit notamment aux utilisateurs des plateformes
numériques un droit à la portabilité de leurs données personnelles (article 20). En
d’autres termes, les usagers peuvent demander à récupérer, dans un format facilement
manipulable par une machine, leurs données fournies à une plateforme, pour un usage
personnel ou pour les transmettre à un tiers de leur choix.
En pratique, ce droit reste difficile à mettre en œuvre soit par manque de solutions
techniques côté plateformes, soit par une restitution des données dans des formats
difficilement manipulables par des individus.
Dès lors, pour faciliter l’exercice du droit à la portabilité par les utilisateurs, le PEReN
a prototypé, en 2021, un outil innovant de visualisation et d’anonymisation des
données.
S’appuyant sur le droit des utilisateurs des plateformes à récupérer leurs données, les
enjeux de ce projet étaient triples : simplifier les démarches des usagers, développer
des moyens de visualisation intuitifs des données pour leur propre compte mais
également permettre d’anonymiser ces données pour que l’utilisateur puisse, s’il le
souhaite, les partager avec des tiers. Sur ce dernier point, le PEReN a collaboré
étroitement avec la CNIL pour s’assurer d’être à l’état de l’art des techniques
d’anonymisation. Les données anonymisées peuvent, si l’utilisateur le décide, être
partagées afin d’alimenter les analyses sur le fonctionnement des plateformes
numériques.
Au-delà de répondre aux besoins d’évaluation de conformité au RGPD, cet outil
expérimental démontre la possibilité, grâce aux recherches récentes, de disposer d’un
modèle de production de données fines et anonymisées. Celles-ci permettront de
disposer d’informations plus détaillées que celles correspondant aux obligations de
publication des plateformes pour alimenter des analyses sur les politiques publiques.
« Tant sur le partage de connaissances que sur le
développement de démonstrateurs, l’expertise
du PEReN nous est très utile. Nous sommes
particulièrement enthousiastes à l’idée de
poursuivre ce partenariat et de collaborer sur de
nouveaux projets. »
CNIL
PEReN | Rapport d’activité 2021 23 / 32
Explorer la faisabilité de détecter des contenus viraux d’après leurs caractéristiques
de propagation
Aujourd’hui, les réseaux sociaux occupent une place d’importance croissante dans les
sources d’information du public. Certains des contenus proposés, qualifiés de viraux,
ont une diffusion exceptionnellement rapide par rapport à la moyenne des contenus
diffusés. Si cette viralité peut être en soi un phénomène normal sur ces plateformes,
elle peut parfois être instrumentalisée notamment à des fins de diffusion de fausses
informations, voire de tentatives de manipulation étrangère par exemple à l’approche
d’élections. Comprendre les mécanismes gouvernant la propagation des contenus
revêt dès lors une importance cruciale, à la fois pour évaluer la mise en œuvre des
régulations actuelles, comme celles prévues par la loi du 22 décembre 2018 relative à
la lutte contre la manipulation de l’information15, mais aussi pour accompagner de
nouvelles réglementations, telles que le Digital Services Act (DSA).
Dans ce contexte de réflexion sur les nouvelles réglementations de lutte contre la
manipulation de l’information, la délégation à la régulation des plateformes
numériques (ministère de la culture) et l’Arcom ont chargé le PEReN d’explorer la
possibilité technique de mesurer la viralité de la diffusion d’information sur les réseaux
sociaux. En point de mire : évaluer la faisabilité d’outils permettant d’évaluer la
prévalence de publications susceptibles d’être problématiques, sans recourir à
l’analyse de leur contenu ni de données personnelles.
En effet, pour minimiser l’utilisation de données à caractère personnel et s’inscrire
dans le cadre du RGPD, le PEReN a orienté ses recherches sur des méthodes de mesure
de viralité reposant sur les propriétés de propagation de l’information diffusée
(cinétique de diffusion, nombres de comptes participant à sa propagation, nombre de
personnes exposées, etc.) car elles ne reposent pas sur l’analyse du contenu ni des
personnes impliquées dans sa propagation, ce qui permet de développer un outil
d’analyse de la viralité sur la plateformes, sans s’appuyer sur des données individuelles.
Il a de plus focalisé son étude sur le domaine francophone de la plateforme Twitter.
Prolongé en 2022, le projet se concentrera sur le principe de forte visibilité et
cherchera à valider l’hypothèse selon laquelle les contenus qualifiés comme fausses
informations par les vérificateurs d’informations ont des indicateurs de viralité
différents de ceux qualifiés comme vraies informations.
Innover dans la conception d’une méthode d'analyse externe d’algorithme en « boîte
noire »
Au cœur du modèle des plateformes numériques, les algorithmes sont utilisés pour
façonner les fonctionnalités de recherche, de recommandation, de tarification ou de
classement de produits. Leur complexité croissante rend souvent opaque leur
fonctionnement, sans possibilité d’analyser finement les paramètres effectivement en
œuvre.
Alors que la conception des algorithmes fait l’objet de nombreux travaux de
recherche, leur fonctionnement est aujourd’hui étudié de façon éparse et fragmentée.
15 LOI n° 2018-1202 du 22 décembre 2018 relative à la lutte contre la manipulation de l'information
(https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037847559/ )
PEReN | Rapport d’activité 2021 24 / 32
Afin d’avoir une approche proportionnée tenant compte des contraintes pour une
plateforme de donner un accès sans limite au code source ou aux données
d’apprentissage (opérationnellement complexe et posant des questions de protection
de la propriété intellectuelle ou des données personnelles), le PEReN a initié des
travaux exploratoires de développement et de qualification de procédés d’analyse des
algorithmes moins intrusifs. Son objectif : prototyper un outil concret fondé sur une
méthode d’exploration dite en « boite noire », c’est-à-dire sans accès au code source,
au modèle ou aux données qui composent le système d’intelligence artificielle.
Empruntant la démarche scientifique du « testing » utilisé dans le domaine des
sciences physiques, l’approche du PEReN repose sur l’analyse statistique de réponses
d’algorithmes sur des entrées soigneusement choisies pour en déduire des grands
principes de fonctionnement ou des biais locaux.
En collaboration avec le pôle Regalia de l’organisme de recherche Inria, une première
étape a été franchie en 2021. À partir de données artificiellement élaborées, le PEReN
a pu valider le socle méthodologique et technique de son approche face à
l’identification de grands paramètres algorithmiques (tels que pris en compte par le
règlement Platform to Business, dit P2B16), appliquée à un algorithme de tarification. Il
peut ainsi identifier les relations de causalité entre les variables ainsi que les variables
cachées intervenant dans le résultat final. En 2022, ce modèle d’analyse d’algorithme
sera testé in vivo à partir de données réelles.
16 Règlement (UE) 2019/1150 du parlement européen et du conseil du 20 juin 2019 promouvant l’équité et la transparence pour les entreprises
utilisatrices de services d’intermédiation en ligne (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32019R1150&from=FR )
PEReN | Rapport d’activité 2021 25 / 32
Mieux appréhender le fonctionnement des plateformes
Nos 7 projets en 2021
Anonymisation de données personnelles dans le cadre du droit à la portabilité (RGPD)
Prototypage d'un outil de visualisation et d’anonymisation de données personnelles obtenues par des
personnes au titre de la portabilité des données prévues par le RGPD.
Méthode d’estimation de la valeur économique du consentement au ciblage dans la publicité en ligne
Preuve de concept sur la quantification de la valeur additionnelle représentée par le consentement
des utilisateurs aux traceurs publicitaires (cookies) dans plusieurs scénarios.
Détection et caractérisation de contenus viraux
Sur demande du ministère de la culture, étude exploratoire des méthodes permettant de détecter
des contenus viraux susceptibles d’être problématiques en s’appuyant sur leurs propriétés de
propagation et non sur une analyse directe du contenu ou des personnes impliquées.
Evaluation de la prévalence de bots sur Twitter
Réalisation, en lien avec l’AMF et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, d’un prototype
d’outil de détection de comptes automatiques (dits bots) reposant sur la stricte analyse des
métadonnées des comptes permettant ainsi de passer à l’échelle et de s’abstraire de toute données
personnelles.
Viralité de groupes de hashtags sur Twitter
Conception (en cours) d’un tableau de bord opérationnel de suivi de groupes de hashtags sur la
plateforme Twitter à usage de VIGINUM, service technique et opérationnel de l’État chargé de la
vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères.
Analyse de l’offre et de la consommation des vidéos proposées par les chaînes YouTube
Étude exploratoire, pour les besoins de la Hadopi (nouvellement Arcom), permettant de qualifier et
de quantifier les contenus et catégories disponibles sur YouTube dans le périmètre français (étude
disponible ici : https://www.peren.gouv.fr/revue-presse/2021-hadopi/).
Création d’une méthode d’analyse externe d’algorithme en « boite noire »
Développement, en collaboration avec le pôle Regalia d’Inria, d’un prototype d’analyse externe
d’algorithmes en « boite noire », c’est-à-dire de manière non intrusive sans avoir accès au code source,
au modèle ou aux données qui composent le système d’intelligence artificielle.
« Notre partenariat interministériel avec le PEReN
est une formidable opportunité de conjuguer nos
expertises, notamment dans le domaine de la
science de la donnée, pour renforcer les capacités
opérationnelles de l’État en matière de protection
contre les ingérences numériques étrangères. »
VIGINUM
PEReN | Rapport d’activité 2021 26 / 32
Partie 4
Préparer et appuyer la
définition de la
réglementation
Dès sa création, le PEReN a mobilisé son expertise technique au profit d’analyses sousjacentes à la révision ou à la conception du cadre de régulation des plateformes
numériques au niveau national et européen. Membre de la Taskforce interadministrations « Régulation des plateformes numériques », il a apporté son concours
à la construction d’une position française dans le cadre des négociations européennes
portant notamment sur les projets de règlements Digital Markets Act (DMA) et Digital
Services Act (DSA).
PEReN | Rapport d’activité 2021 27 / 32
Évaluation des algorithmes de recommandation en ligne : analyse comparée des
approches de régulation possibles
Les plateformes numériques ont souvent recours à des algorithmes de
recommandation pour proposer du contenu personnalisé à leurs utilisateurs. Si ces
outils ont révélé leur utilité, notamment dans un contexte d’abondance de
l’information, ils peuvent aussi conduire à des biais dans la sélection des contenus
recommandés induisant par exemple des problèmes de représentativité. Il est donc
important de pouvoir évaluer régulièrement ces algorithmes afin de détecter
d’éventuels effets qui seraient contraires aux exigences en matière de diversité et
d’information dans certains secteurs culturels notamment.
Ainsi, la Direction générale des médias et des industries culturelles du ministère de la
Culture, dans le cadre de sa participation à un groupe de travail international
multipartite sur la diversité des contenus en ligne, a commandé au PEReN, en
collaboration avec Inria, une étude de faisabilité évaluant les conditions dans
lesquelles des audits d’algorithmes de recommandation de contenu seraient possibles.
Cette étude a dressé un état des lieux des potentielles méthodes d’évaluation des
algorithmes de recommandation, selon une double progression de coût pour le
régulateur et la plateforme auditée, et de granularité de l’audit.
Pour ce faire, poursuivant de premiers travaux sur l’analyse d’algorithmes, le PEReN et
Inria ont décliné la méthode dite en « boite noire », c’est-à-dire sans accès ni au code
source, ni au modèle ou aux données qui composent le système d’intelligence
artificielle. Partant de là, l’étude a exploré les méthodes mobilisables par un tiers
auditeur en vue de collecter des données représentatives, essentielles à toute analyse
statistique d’un algorithme dans ces conditions et a examiné trois scénarios type
d’analyse d’algorithme :
− en mesurant l’exposition croisée selon une double segmentation des utilisateurs
et du contenu : est-ce qu’un algorithme va recommander plus une certaine
catégorie de contenu à une certaine catégorie d’utilisateurs par exemple ;
− en identifiant les biais potentiel de l’algorithme, c’est-à-dire déterminer s’il y a
des catégories qui bénéficient plus que d’autres des recommandations ;
− en réalisant un modèle simplifié de l’algorithme pour comprendre les principaux
paramètres utilisés dans sa prise de décision.
Dans le cadre d’une régulation européenne en construction, ce projet a constitué une
contribution française à un groupe de travail international et multipartite et a fait
l’objet d’une présentation dans ce cadre, en mai 202117. Cette étude, qui dresse les
premières bases théoriques des méthodes d'analyse externes d’algorithme « en boite
noire » co-développées par le PEReN et Inria a ouvert la voie à la réalisation de
validations et de démonstrations expérimentales de ces méthodes sur des algorithmes
spécifiquement identifiés.
17 Méthodes d’évaluation des algorithmes de contenus (https://www.peren.gouv.fr/actualites/publication-etude-methodologie-audit-algorithmesdgmic/ )
PEReN | Rapport d’activité 2021 28 / 32
Quels sont les enjeux de sécurité liés à l’ouverture des magasins d’application ?
La démocratisation des smartphones s’est accompagnée de changements radicaux sur
la manière d’installer nos applications. D’un modèle décentralisé et ouvert, avec des
téléchargements depuis des sites tiers sur nos ordinateurs, nous sommes passés sur
nos smartphones à un modèle centralisé et parfois fermé, où l’installation
d’applications se fait souvent, et dans certains cas exclusivement, depuis le magasin
d’applications proposé par le développeur du système d’exploitation.
Ce mode de diffusion restreint est aujourd’hui remis en cause par des éditeurs, d’une
part, et par plusieurs règlements nationaux ou internationaux en préparation, d’autre
part, dont le Digital Markets Act (DMA), qui visent à ouvrir la diffusion d’applications à
des sources tierces. Cette ouverture souvent justifiée par des enjeux économiques,
soulève cependant des questionnements liés à la protection de l’utilisateur, en
particulier contre la malveillance. La problématique est donc la suivante : comment
offrir à l’utilisateur, à la fois la meilleure protection contre les logiciels malveillants, et
un plus grand choix et des conditions tarifaires concurrentielles pour les applications
qu’il pourrait télécharger ?
Dans le cadre d’un accompagnement technique des équipes du ministère de
l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique en charge des
négociations du projet de règlement européen DMA, le PEReN a conduit une analyse
des enjeux de sécurité liés à l’ouverture des systèmes d’exploitation à des magasins
d’applications tiers.
L’analyse est posée en ces termes : que sont les logiciels malveillants ? Comment se
diffusent-ils ? Comment s’en protéger ? Comment assurer la sécurité des utilisateurs
tout en leur offrant un éventail de choix plus large en matière d’applications ? Se
référant aux pratiques présentées comme l’état de l’art en la matière, l’analyse conclut
à la possibilité d’une diffusion sur nos smartphones selon un modèle plus ouvert et
décentralisé sans remettre en jeu le niveau de sécurité des utilisateurs.
Cette analyse a été reprise dans le n°2 de la collection en ligne du PEReN, « Éclairage
sur… » publié en février 202218.
Éclairage technique sur l’interopérabilité de services en ligne
En 2020, s’installait la Taskforce inter-administrations « Régulation des plateformes
numériques », groupe de travail piloté par la Direction générale des entreprises
(ministère de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique).
Lieu de débat et d’analyse visant à élaborer des argumentaires sur l’opportunité et la
manière de réguler les plateformes numériques, la Taskforce a contribué au
positionnement des autorités françaises dans le cadre des négociations européennes,
notamment sur les projets de règlements européens Digital Markets Act (DMA) et
Digital Services Act (DSA).
Membre de ce Think Tank interne à l’État, le PEReN a produit, en partenariat avec Inria,
des analyses visant à faciliter la compréhension des sujets techniques et des solutions
18 Éclairage sur…no 2 – Applications mobiles : quels enjeux de sécurité pour leur distribution hors des magasins des OS ?
(https://www.peren.gouv.fr/actualites/2022-02-18_eclairage_sur_os/ )
PEReN | Rapport d’activité 2021 29 / 32
pouvant être apportées aux problématiques soulevées. C’est dans ce cadre que les
deux partenaires se sont intéressés à la question de l’interopérabilité entre
plateformes numériques.
Partant des cas d’usage typiques, leur analyse s’est attachée à présenter les diverses
notions habituellement regroupées sous l’acception d’interopérabilité, en la
distinguant des notions voisines de portabilité et de compatibilité. D’autres
distinctions sont formulées : selon les finalités des modèles d’interopérabilité entre
services de plateformes numériques (interconnexion de services concurrents –
« interopérabilité horizontale » ou interconnexion de services complémentaires –
« interopérabilité verticale »), mais également selon le degré d’interopérabilité
souhaitée (d’une simple ouverture d’interfaces de programmation – API permettant
une interconnexion, à la mise en place d’un protocole ou d’un standard commun).
Au-delà d’une gradation des niveaux d’interopérabilité, les solutions techniques à
disposition pour sa mise en œuvre, et leurs atouts, sont également analysées selon une
grille de finalités envisageables : faciliter la migration des données entre services
concurrents, faciliter la présence simultanée des utilisateurs sur plusieurs plateformes
(multi-homing) ou encore permettre l’interconnexion de services complémentaires.
Les limites et les risques identifiés pour chacune des solutions techniques à disposition
sont également décrits.
Enfin, une annexe détaille ces idées et concepts sous le prisme des médias sociaux,
secteur dans lequel l’interopérabilité est souvent présentée comme faisant
particulièrement défaut. L’étude souligne que les très grandes différences entre les
plateformes du secteur (centrées sur les contenus textuels ou au contraire centrées
sur les images, permettant de publier du contenu pérenne ou construites autour de
messages éphémères, etc.) ainsi que la quantité de données personnelles en jeu
compliquent considérablement les possibilités de mise en place d’une interopérabilité
large et complète. Le fort potentiel de différenciation et d’innovation dans ce secteur
est également à prendre en compte afin de ne pas imposer de contraintes trop rigides
à de futurs acteurs émergents.
Cette analyse a été publiée en octobre 202119, dans le cadre du lancement de la
collection en ligne du PEReN « Éclairage sur… » qui propose des éléments d’analyse
techniques sur des thèmes liés à la régulation des plateformes numériques.
19 Éclairage sur…no 1 – L’interopérabilité (https://www.peren.gouv.fr/actualites/2021-10-08_eclairage_sur_interoperabilite/ )
PEReN | Rapport d’activité 2021 30 / 32
Préparer et appuyer la définition de la réglementation
Nos 6 projets en 2021
Analyse des algorithmes de recommandation de contenus
Sur commande du ministère de la culture, état des lieux des méthodes possibles d’évaluation des
algorithmes de recommandation de contenus (Étude résumée disponible ici :
https://www.peren.gouv.fr/actualites/publication-etude-methodologie-audit-algorithmes-dgmic/ ).
Enjeux de sécurité dans l’ouverture des magasins d’application
Dans le cadre de la proposition législative européenne Digital Markets Act, analyse technique, pour le
compte du ministère de l’Économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, des
enjeux de sécurité liés à l’ouverture des systèmes d’exploitation à des magasins d’applications tiers
(Étude résumée disponible ici : https://www.peren.gouv.fr/actualites/2022-02-18_eclairage_sur_os/ )
Éclairage technique sur l’interopérabilité de services en ligne
En partenariat avec Inria, production d’une analyse sur l’interopérabilité (caractéristiques, périmètre,
outils d’interconnexion) dans le cadre de la Taskforce inter-administrations sur les projets de
règlements européens Digital Markets Act (DMA) et Digital Services Act (DSA) (étude résumée
disponible ici : https://www.peren.gouv.fr/actualites/2021-10-08_eclairage_sur_interoperabilite/ ).
Régulation européenne du numérique
Appui technique des équipes du ministère de l’Économie, des finances et de la souveraineté
industrielle et numérique en charge des négociations des projets de règlements européens pour la
régulation numérique : Digital Markets Act (DMA) et Digital Services Act (DSA).
Harmonisation européenne des règles concernant l’intelligence artificielle
Accompagnement technique des équipes du ministère de l’Économie, des finances et de la
souveraineté industrielle et numérique dans l’établissement de la position française sur le projet de
règlement européen sur l’Intelligence artificielle.
Lutte contre les contenus terroristes en ligne – Appel de Christchurch et GIFCT
Sur demande du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, le PEReN a représenté les autorités
françaises pour l’élaboration de la feuille de route de l’Appel de Christchurch sur l’évaluation des
algorithmes. Il les représente également au sein du groupe technique du Global Internet Forum to
Counter Terrorism (GIFCT), pour lequel il assure le rôle de coordinateur des organisations
gouvernementales.
Pôle d’expertise de la régulation numérique – PEReN
120 rue de Bercy – 75012 Paris | www.peren.gouv.fr | contact.peren@finances.gouv.fr
Directeur de la publication : Nicolas Deffieux, directeur du PEReN
Conception, rédaction et réalisation : PEReN
Juin 2022
N° ISSN : en cours
Crédits : ©Friends Stock - stock.adobe.com (couverture), ©Sandrine Roudeix, ©BIET/SIEP/SG/
SEUX A, ©unDraw - Katerina Limpitsouni