Observatoire-de-la-petite-entreprise-1er-TRIMESTRE-2021-N-81-JUILLET-2021
Au format Texte : L’année s’annonce sous les meilleurs auspices pour
les petites entreprises du commerce, de l’artisanat et
des services. Après plusieurs trimestres consécutifs de
recul, l’indice d’activité des TPE sort enfin du rouge :
+ 2,7 % (après - 6,4 % au quatrième trimestre 2020).
À l’exception de l’hôtellerie-restauration (- 43,1 %) et
des professions de la santé (- 0,9 %), tous les secteurs
profitent de ce regain d’activité. Au même moment,
pourtant, le PIB enregistre une légère baisse par rapport au trimestre précédent : - 0,1 % (après - 1,5 %).
Quant aux dépenses de consommation des ménages,
elles sont quasi stables : +0,1% et restent toujours à un
niveau nettement inférieur à celui d’avant crise (- 6,8 %
par rapport au dernier trimestre 2019) selon l’INSEE.
TENDANCES
INDICES SECTORIELS
L’indice d’activité des petites entreprises
entame sa remontée a u p r e m i e r
trimestre 2021.
+ 2,7%
1er trimestre 2021 /
1er trimestre 2020
- 7,0%
avril 2020 - mars 2021 /
avril 2019 - mars 2020
Secteurs
d’activités
1T 2 0 2 1 /
1T 2 0 20
12 derniers
mois
Commerces
et services + 2,0 % - 7,4 %
Alimentaire + 12,3 % + 5,9 %
Services - 7,8 % - 11,8 %
Bâtiment + 5,9 % - 4,7 %
Équipement de
la maison et
de la personne
+ 24,5 % - 3,8 %
FOCUS
L’artisanat du bâtiment remplit
ses carnets de commandes
Dans le neuf comme sur le marché de l’entretien-rénovation, l’activité redémarre dans ce secteur stratégique.
1er TRIMESTRE 2021 - N°81 - JUILLET 2021
C’est la bonne nouvelle de ce premier trimestre 2021 : après une
interminable période de vaches
maigres, l’artisanat du bâtiment
retrouve enfin des couleurs !
Avec un chiffre d’affaires moyen
en hausse de 5,9 %, le secteur a
désormais la tête hors de l’eau.
Des électriciens (+ 3,9 %) aux
carreleurs (+ 10,6 %), toutes les
professions qui le composent
présentent un taux d’activité en
nette progression.
Au-delà de cette performance sectorielle, c’est toute l’économie de
proximité qui bénéficie de cette
reprise sur les chantiers. Véritable
locomotive des petites entreprises, l’artisanat du bâtiment
joue un rôle moteur dans la dynamique de relance des TPE. Il faut
toutefois nuancer la portée de
cette tendance car elle intervient
après une année de référence
(premier trimestre 2020) fortement impactée par la pandémie
de Covid-19. D ’o ù l ’e x t r ê m e
prudence de Jean-Christophe
Repon, le président de la Confédération de l’artisanat et des
petites entreprises du bâtiment
(CAPEB) : « Si les indicateurs
d’activité de ce début d’année
sont plutôt encourageants et
optimistes pour nos entreprises
artisanales du bâtiment en
termes de croissance, d’intention d’embauches et trésorerie,
la prudence reste tout de même
de mise en raison de la crise
sanitaire, mais aussi du risque
d’aggravation des difficultés
d’approvisionnement en matériels et matériaux pour les
semaines et les mois à venir.
Une situation difficile pour nos
entreprises qui ont connu une
importante perte de rentabilité
depuis plus d’un an... ».
Selon l’organisation professionnelle des artisans du bâtiment,
l’activité globale des entreprises
enregistre une hausse de + 9,5 %
sur les trois premiers mois
de l’année (par rapport au premier trimestre 2020). Avec une
forte croissance dans le neuf
(+ 10 %) comme dans l’ancien
(+ 9 %). Autre indicateur rassurant : les carnets de commandes
atteignent 102 jours début avril
(+ 35 par rapport à avril 2020).
© Toute la presse en parle !
Étude réalisée auprès des petites entreprises adhérentes
des Centres de Gestion Agréés, membres de la FCGA.
La composition des échantillons statistiques n’étant pas totalement
identique, des écarts peuvent apparaître entre ces indices sectoriels
et les chiffres de l’indice d’activité des TPE en page 2.
Les flèches indiquent la tendance du taux d’activité trimestriel par rapport à la même
période de l’année précédente.
TENDANCES
À LA HAUSSE À LA BAISSE
Les petites entreprises spécialisées dans la vente et la réparation
de cycles enregistrent la plus forte progression d’activité du secteur « Culture et loisirs » au premier trimestre 2021 : + 28,5 %.
En pleine expansion, la pratique du vélo bondit de 40 % sur la même
période selon les chiffres de l’association Vélo & Territoires. Dynamisé
par le succès du vélo à assistance électrique (514 672 unités vendues
en 2020, soit 19 % du marché), le marché a aussi bénéficié de l’opération « Coup de pouce vélo » lancée par le gouvernement (1,9 million
de réparations effectuées).
Au premier trimestre 2021, l’activité des établissements du secteur
est toujours sévèrement impactée par la crise sanitaire. Avec un chiffre
d’affaires moyen en chute libre (- 43,1 %), l’hôtellerie-restauration
paye un lourd tribut à la pandémie. Les restaurants (- 50,4 %)
ont interdiction d’ouvrir et se tournent vers le click and collect.
Sur la même période, selon l’INSEE, 60 % des hôtels de France
métropolitaine sont ouverts mais à peine un tiers des chambres
offertes sont occupées. C’est l’Île-de-France qui enregistre la plus
forte baisse de fréquentation hôtelière (- 81 %).
- 1er TRIMESTRE 2021 - N°81 - JUILLET 2021
LES MARCHANDS DE VÉLOS L’HÔTELLERIE-RESTAURATION
CULTURE & LOISIRS
Librairie - papeterie - presse + 19,7 %
+ 12,5 %
Articles sport, pêche et chasse - 0,1 %
Tabac - journaux - jeux + 12,6 %
Studio photographique - 1,0 %
Commerce - réparation cycles + 28,5 %
Jouets et Jeux - 0,3 %
ÉQUIPEMENT DE LA MAISON
Electroménager - TV - HIFI + 21,1 %
+ 28,9 %
Magasins de bricolage + 14,4 %
Fleuriste + 39,0 %
Vaisselle - verrerie - faïence -luminaire + 33,6 %
Meuble + 30,1 %
Ebénisterie + 1,3 %
ÉQUIPEMENT DE LA PERSONNE
Mercerie - lingerie - laine + 29,5 %
+ 18,7 %
Vêtements enfants + 30,0 %
Prêt-à-porter + 15,9 %
Chaussures + 15,6 %
Maroquinerie et articles de voyage - 12,4 %
Horlogerie - bijouterie + 28,8 %
SANTÉ
Pharmacie - 1,1 % - 0,9 % Optique - lunetterie + 29,8 %
SERVICES
Laverie - pressing - 5,8 %
+ 1,6 % Entreprise de nettoyage + 2,3 %
Agence immobilière + 3,4 %
Pompes funèbres + 9,8 %
- 9,3 %
- 6,3 %
TRANSPORTS
Taxis - ambulances - 2,2 % + 0,2 % Transport de marchandises + 1,9 %
AGRICULTURE SYLVICULTURE OSTREICULTURE
Parcs et jardins + 11,8 % + 11,8 %
AUTOMOBILE - MOTO
Carrosserie automobile - 0,2 %
Auto, vente et réparation + 10,8 % + 10,5 %
Moto vente et réparation + 29,2 %
BAR - HÔTELLERIE - RESTAURATION
Hôtel - restaurant - 43,6 %
- 43,1 % Hôtellerie de plein air - 6,0 %
Restauration - 50,4 %
Café - 33,0 %
BÂTIMENT
Couverture + 9,2 %
+ 5,9 %
Construction de cheminées
Maçonnerie + 4,0 %
Electricité + 3,9 %
Plomberie - chauffage - sanitaire + 6,1 %
Plâtrerie - staff - décoration + 7,6 %
Menuiserie + 7,3 %
Carrelage - faïence + 10,6%
Peinture bâtiment + 4,3 %
Terrassements - travaux publics + 4,3 %
BEAUTÉ - ESTHÉTIQUE
Parfumerie + 5,8 %
Coiffure + 15,2 % + 15,1 %
Esthétique + 15,1 %
COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE
Charcuterie + 14,7 %
+ 12,3 %
Boulangerie - pâtisserie + 11,2 %
Pâtisserie + 31,8 %
Alimentation générale + 3,5 %
Fruits et légumes + 11,0 %
Boucherie - charcuterie + 8,6 %
Poissonnerie - primeurs + 38,5 %
Vins - spiritueux - boissons diverses + 14,2 %
Crèmerie - fromagerie + 25,8 %
Taux d’accroissement du chiffre d’affaires : 1er trimestre 2021 / 1er trimestre 2020
Réparation, retouche vêtements
Surveillance Gardiennage
BAROMÈTRE INTERNET DANS LES TPE
Présence sur la toile, proportion de sites marchands, recours au click & collect... L’étude
de la FCGA passe en revue les pratiques numériques dans les TPE.
LA PRÉSENCE SUR INTERNET
Plus d’un dirigeant de TPE sur deux
(56 %) déclare être présent sur Internet. Dans les petites entreprises, l’existence numérique est multiforme : animation d’une page professionnelle
sur un réseau social, présence sur un
site collectif, une galerie marchande,
contribution à un blog... L’équipement
de la personne (69,2 %), l’équipement
de la maison (69 %) et les services
(67,9 %) sont les secteurs les plus
présents sur le Web.
56,0 %
44,0 %
OUI NON
Un an après le début de la pandémie de Covid-19,
7 % seulement des dirigeants de TPE interrogés
se sont convertis au click & collect. Un mode
de vente en plein boom (+ 41 % en 2020) qui
permet aux clients de réserver en ligne leurs
produits puis de venir les retirer en magasin.
Le confinement, les fermetures administratives
et les restrictions de déplacement ont incité
de nombreux commerçants (restaurateurs,
libraires...) à proposer ce service pour continuer
à servir leurs clients.
LE SERVICE click & collect
68,0 %
32,0%
OUI NON
52,0 %
7,0 %
41,0 %
OUI
Non concerné
NON
Un petit tiers (32 %) seulement des entrepreneurs individuels sondés estime que l’avenir
de leur activité passera nécessairement par une
adaptation de leur entreprise à la nouvelle donne
numérique. Tandis que près de sept dirigeants
de TPE sur dix (68 %) pensent le contraire.
Un résultat inquiétant qui illustre le décalage
persistant entre les nouvelles pratiques de
consommation des Français et le retard numérique de la plupart des commerces de proximité.
LES ENJEUX D’AVENIR
OUI
Non concerné
19,89 %
34,56 %
NON 45,55 %
Seulement un chef de petite entreprise sur cinq (19,89 %) anime un site
marchand. C’est peu au regard de la
moyenne nationale (déjà faible) des
TPE dotées d’un site Internet (33 %
environ selon Bercy). Plus d’un tiers des
entrepreneurs questionnés (34,56 %)
affirment ne pas être concernés, ce
qui est d’ailleurs souvent faux dans
les faits. Enfin, moins d’un dirigeant
de TPE sur deux (45,55 %) reconnaît
ne pas avoir de site marchand.
LES SITES MARCHANDS
- 1er TRIMESTRE 2021 - N°81 - JUILLET 2021
Aujourd’hui, seulement 1 TPE sur 3
a un site Internet. Comment expliquez-vous le retard numérique des
petites entreprises françaises ?
Les raisons sont évidemment multiples. Les
artisans, les commerçants et les dirigeants
de TPE sont souvent au four et au moulin,
absorbés par des tâches multiples et peu
sensibilisés à la question du numérique.
Beaucoup d’entre eux sont également
convaincus que la relation de proximité
qu’ils entretiennent avec leurs clients suffit
et ne saisissent pas l’utilité des TIC pour
leurs entreprises. Enfin, il faut aussi bien
reconnaître que, même quand ils éprouvent
un intérêt pour le sujet, ils ne savent pas
comment s’y prendre concrètement,
à qui s’adresser, vers qui se tourner
pour obtenir des conseils, des financements... Il faut cependant souligner que
la pandémie de Covid-19 a incité de nombreux entrepreneurs à franchir le pas pour
préserver la pérennité de leur activité,
continuer à servir leurs clients malgré les
restrictions administratives.
Pouvez-vous rappeler aux dirigeants
de TPE toujours hésitants les principaux atouts du numérique pour le
développement de leur entreprise ?
Renforcer sa visibilité, accroître sa notoriété, conquérir de nouveaux clients,
promouvoir son savoir-faire, fidéliser sa
clientèle, mener des actions marketing
mais aussi proposer un service de prise de
rendez-vous en ligne, se lancer dans le click
and collect ou encore mieux comprendre
les besoins et les attentes des clients, gérer
ses stocks, ses achats, ses ventes etc...
Les ressources du numérique, pour un
chef de petite entreprise, sont vraiment
aussi nombreuses que p r é c i e u s e s !
On ne parle généralement que des usages
commerciaux et marketing du Web via
un site marchand ou un réseau social, par
exemple. Mais il ne faut pas oublier que le
numérique est aussi un formidable atout
pour la gestion des données, l’analyse
des ventes, la connaissance des clients...
Je pense notamment à toutes ces fonctionnalités méconnues offertes par les logiciels
de caisse.
Comment, selon vous, peut-on les
inciter à se convertir à l’économie
numérique ?
J’ai déjà évoqué certains freins relativement dissuasifs comme l’absence
d’interlocuteurs de proximité. Mais il faut
aussi reconnaître qu’il existe parfois
des freins psychologiques qui peuvent
retarder la décision : sentiment d’insécurité informatique, peur des cyber-attaques,
peur d’être victime de prestataires indélicats, de se faire arnaquer... Pour enclencher la réflexion et provoquer la prise de
conscience, l’envie d’agir, le mieux est de
partir du terrain, des différentes problématiques auxquelles sont confrontées
les petites entreprises au quotidien.
A partir de là, on peut leur proposer des
réponses adaptées et efficaces. Je crois
aussi qu’il est important de mettre en avant
les réussites d’artisans et de commerçants
qui ont tiré profit du numérique !
Quelles sont les aides disponibles
aujourd’hui pour soutenir la digitalisation des TPE-PME ?
Il existe aujourd’hui toute une panoplie
d’aides nationales à la numérisation des
entreprises. Il serait trop long d’en faire
la liste exhaustive ici mais vos lecteurs
pourront en trouver le détail sur le site
de Bpi France ou de France Num. Il ne
faut surtout pas négliger les aides locales,
notamment celles des Régions qui peuvent
apporter un soutien important aux entreprises du territoire.
PAROLE À...
Alain Assouline, président de la Commission Numérique de la CPME
Les ressources du numérique, pour un chef de
petite entreprise, sont vraiment aussi nombreuses
que précieuses !
La FCGA et les Banques Populaires s’associent pour publier chaque trimestre l’évolution des chiffres
d’affaires des principaux métiers de l’artisanat, du commerce et des services. Les chiffres publiés
proviennent de l’exploitation, par la FCGA, de données communiquées volontairement par les adhérents des CGA répartis sur l’ensemble du territoire.
Les indices d’activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d’affaires d’un échantillon de
17 000 petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services. Pour toute demande d’information sur les indicateurs, contactez la FCGA : 01 42 67 80 62 - E-mail : info@fcga.fr
Co-éditeurs : FCGA - 2, rue Meissonier 75017 PARIS - www.fcga.fr / BPCE - 50, avenue Pierre Mendès France
- 75201 PARIS Cedex 13 - RCS Paris N° 493 455 042 www.banquepopulaire.fr • Directeur de la publication :
Yves MARMONT • Directeur de rédaction : Bertrand MAGNIN • Rédaction en chef : Nasser NEGROUCHE
• Maquette création : créateurs2pixels / Réalisation : VE design • Impression : IMPRIMERIE JULIEN
• Crédit photos : Toute la presse en parle - WebForce3 • Tirage 7 460 exemplaires • Périodicité trimestrielle
• Cible : acteurs économiques, organisations professionnelles et consulaires, collectivités territoriales,
presse professionnelle, économique et financière, nationale et régionale • N° ISSN : 1632.1014
Propos recueillis par Nasser NEGROUCHE
© WebForce3
1er TRIMESTRE 2021 - N°81 - JUILLET 2021