Analyse_nationale_75_def-Juillet-2022-BPI
http://audentia-gestion.fr/actualite/pdf/Les-finances-des-collectivites-locales-en-2021-BIS-165.pdf
Au format texte : BAISSE D’ÉNERGIE CHEZ
LES PME
75E ENQUÊTE DE CONJONCTURE
SEMESTRIELLE AUPRÈS DES PME
Juillet 2022
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Après un net rebond de l’activité en 2021, permis par la levée des contraintes
sanitaires, les TPE-PME tablent sur une poursuite de la reprise en 2022. L’activité
ralentirait cette année mais resterait plutôt dynamique : à +25, le solde d’opinion relatif
à l’activité cette année est en baisse de 11 points sur six mois, mais reste supérieur à
sa moyenne historique, de +17. Dans ce contexte, et malgré des difficultés de
recrutement qui retrouvent quasiment le pic observé avant la crise sanitaire, les
effectifs se renforceraient de nouveau cette année.
Après une reprise plus poussive que la moyenne en 2021, l’activité dans le Tourisme
serait particulièrement dynamique. Le solde d’opinion atteint en effet +61 contre +17 en
novembre pour 2021. Dans l’Industrie, la croissance serait encore dynamique (+35
contre +18 en moyenne historique). Cette année, le ralentissement viendrait surtout des
TPE-PME du Commerce et de la Construction (soldes d’opinion de respectivement +9 et
+8 contre +38 et +33 en novembre pour 2021), touchées d’une part par la baisse de
pouvoir d’achat des ménages dans le contexte fortement inflationniste, et d’autre part
par le renforcement marqué des difficultés d’approvisionnement (délais de livraison et
pénuries de matériaux provoquant des reports voire des annulations de chantiers).
Les TPE-PME sont en effet de plus en plus nombreuses à faire face à des tensions sur
leurs approvisionnements : les trois quarts d’entre elles contre deux tiers en novembre
dernier. L’activité d’une entreprise sur deux serait sensiblement limitée par ces
difficultés, proportion en hausse de 6 points sur un semestre. Les TPE-PME de la
Construction seraient particulièrement concernées, 76 % d’entre elles verraient leur
activité limitée modérément voire fortement, soit 12 points de plus qu’en novembre
dernier.
Afin d’amortir l’impact des difficultés d’approvisionnement sur leur situation financière,
les dirigeants sont plus nombreux à vouloir accroître leur prix de vente (73 % soit 7
points de plus qu’en novembre dernier), alimentant les tensions inflationnistes. Une
proportion également plus élevée de TPE-PME envisagent de rogner sur leurs marges
d’exploitation (45 % soit 8 points de plus qu’il y a six mois). La hausse des prix ne
compenserait donc que partiellement celle des coûts. Pour amortir le choc, les
entreprises ont également puisé dans leur PGE: 53 % d’entre elles en ont consommé
une grande partie (47 % en novembre) et les trois quarts d’entre elles envisagent
d’amortir leur prêt sur plusieurs années.
Dans ce contexte, la situation de trésorerie des TPE-PME est jugée moins confortable.
Le solde d’opinion sur le jugement de trésorerie atteint −5 (proche de la moyenne
historique), après avoir rejoint son plus haut niveau historique en novembre 2021, à +2.
La situation financière des TPE-PME devrait continuer à se dégrader au cours des six
prochains mois : l’indicateur prévisionnel sur la situation de trésorerie recule de 9
points pour s’établir à −12, soit nettement sous sa moyenne de long terme (−2). Cette
nouvelle dégradation serait la plus forte dans les secteurs les plus exposés aux
tensions sur les coûts et les prix, à savoir l’Industrie et le Commerce (−10 points) et
surtout la Construction (−14 points). 2
Les TPE-PME déclarent toujours dans l’ensemble bénéficier de conditions de
financement aisées, 91 % d’entre elles n’ayant pas rencontré de difficultés pour
financer leurs investissements. Elles ont néanmoins fait part de freins à
l’investissement un peu plus prégnants ce semestre, mais toujours bien moins qu’avant
crise. En particulier, si le coût du crédit reste un frein relativement peu cité, il gagne en
importance (19 % contre 11 % il y a un an), dans un contexte de normalisation de la
politique monétaire, en réaction à la forte inflation.
Dans ce contexte, la part des TPE-PME ayant investi ou qui envisagent de le faire en
2022 est relativement stable (45 % contre 44 % un an auparavant), mais reste inférieure
à son niveau observé avant crise (51 % fin 2019). En revanche, les montants investis
sont attendus en ralentissement cette année (le solde d’opinion perd 5 points à −2, soit
un peu au-dessus de sa moyenne historique de −4). Le ralentissement serait plus
prononcé dans l’Industrie et la Construction, alors que l’investissement accélérerait
dans le Tourisme.
Les TPE-PME se montrent très prudentes pour 2023. Bien qu’elles soient 21 % de plus à
anticiper une hausse de leur activité l’an prochain plutôt qu’une baisse, l’indicateur se
retrouve inférieur de 5 points à sa moyenne de long terme. Les difficultés
d’approvisionnement, dont les chefs d’entreprises ne voient pas l’horizon (40 % sont
dans l’incertitude et 43 % les voient perdurer au-delà d’un an), expliquent probablement
ce repli de la confiance. En plus de renforcer les contraintes de production, le contexte
de guerre en Ukraine inquiète plus généralement les TPE-PME : parmi divers risques
mondiaux, le risque de conflit géopolitique est cité par 70 % d’entre elles (juste derrière
le risque financier, à 77 %). Dans ce contexte d’activité attendue moins dynamique et
entouré d’incertitudes, les embauches se tasseraient en 2023.
À plus long terme, la transition écologique et énergétique (TEE) serait un facteur de
soutien à l’investissement, en particulier des PME (10 à 250 salariés) : 61 % d’entre elles
envisagent d’accroître leurs investissements verts au cours des cinq prochaines
années contre 44 % des TPE (moins de 10 salariés). Les dirigeants de TPE sont en effet
plus réservés que ceux de PME quant à l’impact de la TEE sur leur entreprise: les
premiers sont 34 % à la percevoir comme source d’opportunité contre près de la moitié
des dirigeants de PME. À l’inverse, elle constituerait une source de risque pour un tiers
des TPE et plus d’un quart des PME, du fait principalement de la hausse des prix des
intrants et du durcissement de la réglementation climatique. Pour réaliser leur
transition, 42 % des TPE-PME signalent avoir besoin d’alternatives technologiques,
suggérant un besoin d’innovation et donc d’investissements supplémentaires. Les
besoins de financement et d’accompagnement sont également importants, cités par
respectivement 32 % et 26 % des TPE-PME.
Cette étude se base sur les réponses de 5 093 TPE-PME (1 à 249 salariés), reçues entre
le 12 mai et le 13 juin 2022.
Erosion des perspectives d’activité en
2022 et 2023
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
1
2
3
Les dirigeants de TPE-PME anticipent un nouveau
ralentissement de l’activité en 2023, dans un contexte où
l’horizon de résorption des tensions
d’approvisionnement est incertain.
Les TPE-PME sont 21 % de plus à anticiper une hausse de leur
activité l’an prochain plutôt qu’une baisse. L’indicateur est 5 points
sous sa moyenne de longue période. Le contexte reste en effet
incertain : 40 % des TPE-PME déclarent n’avoir aucune visibilité sur
l’horizon de résorption des difficultés d’approvisionnement et 43 %
anticipent qu’elles dureront plus d’un an. Avec la guerre en Ukraine,
70 % des dirigeants sont moyennement voire très inquiets des
risques de conflits géopolitiques.
5
En 2022, la dynamique de l’investissement des TPE-PME
se tasserait, dans un contexte où les conditions de
financement commencent à se durcir
45 % des entreprises ont investi en 2022, ou comptent le faire d’ici la
fin de l’année, une proportion quasi stable par rapport à 2021 mais
toujours inférieure à celle d’avant crise. L’indicateur relatif à
l’évolution des montants investis diminue de 6 points, pour atteindre
-2, dans un contexte où, si la part des dirigeants confrontés à des
difficultés d’accès aux crédits reste faible (entre 9 et 10 %), le coût du
crédit devient un frein à l’investissement plus prégnant.
CE QU’IL FAUT
RETENIR
3
En 2022, l’activité resterait dynamique mais ralentirait,
freinée par les tensions sur les approvisionnements. Les
embauches seraient dynamiques.
Les TPE-PME tablent sur une croissance moyenne de leur chiffre
d’affaires dynamique en 2022, à +4,9 %, mais en ralentissement après
un net rebond l’an passé (+ 7 %). Le solde d’opinion perd 11 points
mais reste nettement positif (à +25) et supérieur à sa moyenne de long
terme (+17). Les difficultés d’approvisionnement freinent la reprise:
62 % des TPE-PME jugent qu’elles affectent leur activité. Malgré tout,
les embauches resteraient allantes. L’indicateur atteint même son plus
haut niveau depuis 2001.
Partant d’une situation confortable, la trésorerie des TPEPME s’est détériorée ce semestre et continuerait de se
dégrader au cours des prochains mois
La trésorerie des TPE-PME s’est réduite au cours du dernier semestre,
mais reste à un niveau confortable. Le solde d’opinion a perdu 7 points
depuis novembre, mais reste proche de son niveau d’avant crise (-5
contre -6 en 2019). Elle poursuivrait toutefois sa dégradation au cours
du prochain semestre, l’indicateur prévisionnel perdant 9 points, à -12.
Pour limiter l’impact des difficultés d’approvisionnement sur leur
situation financière, une part croissante de TPE-PME envisagent
d’accroître leur prix de vente (73 %) et de rogner sur leurs marges
d’exploitation (45 %).
4
Pour faire face aux hausses de coûts, les TPE-PME puisent
de plus en plus dans leurs réserves financières,
constituées grâce au PGE
Parmi les TPE-PME ayant souscrit à un PGE, 53 % déclarent en avoir
utilisé la majorité, dont 35 % la quasi-totalité, proportion en hausse de
6 points sur six mois. Elles sont désormais 76 % à souhaiter l’amortir
sur plusieurs années et seuls 6 % des répondants craignent un non
remboursement de leur prêt.
Dans les années à venir, la transition écologique et
énergétique soutiendrait l’investissement des PME
Près de la moitié des PME (10 à 250 salariés) considèrent la
transition écologique et énergétique (TEE) comme source
d’opportunité. 61 % d’entre elles envisagent d’accroître leurs
investissements verts au cours des cinq prochaines années, dont
29 % sensiblement. Les TPE (moins de 10 salariés) resteraient quant
à elles plus mesurées à l’égard de la TEE.
6
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
+25
SOLDE D’OPINION SUR L’ÉVOLUTION DU CHIFFRE
D’AFFAIRES POUR 2022
EN BAISSE DE 11 POINTS SUR SIX MOIS MAIS STABLE SUR UN AN
74%
PART DES TPE-PME RENCONTRANT DES DIFFICULTÉS
D’APPROVISIONNEMENT
9 POINTS DE PLUS QU’EN NOVEMBRE 2021
+21
4
Les chiffres clés
53%
PART DES TPE-PME QUI DÉCLARENT AVOIR DÉPENSÉ PLUS DE
LA MOITIÉ DE LEUR PGE
6% CRAIGNENT DE NE PAS ÊTRE EN MESURE DE LE REMBOURSER
SOLDE D’OPINION SUR LES PERSPECTIVES D’ACTIVITÉ EN 2023
EN BAISSE DE 15 POINTS SUR UN AN, INFÉRIEUR DE 5 POINTS À SA
MOYENNE DE LONGUE PÉRIODE
-12
47%
PART DES TPE-PME QUI ENVISAGENT D’ACCROÎTRE LEURS
INVESTISSEMENTS VERTS DURANT LES 5 PROCHAINES ANNÉES
44 % DES TPE ET 61 % DES PME
SOLDE D’OPINION SUR L’ÉVOLUTION DE LA TRÉSORERIE AU
COURS DES SIX PROCHAINS MOIS
EN BAISSE DE 9 POINTS SUR LE SEMESTRE
01.
02.
03.
04.
SOMMAIRE
ACTIVITÉ ET EMPLOI
SITUATION FINANCIÈRE, ACCÈS
AU CRÉDIT ET INVESTISSEMENT
PERSPECTIVES 2023
MÉTHODOLOGIE
NOVE
01. ACTIVITÉ ET EMPLOI
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Ralentissement de l’activité mais
embauches dynamiques en 2022
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Après un net rebond en 2021, les TPE-PME anticipent un
ralentissement de l’activité en 2022, qui resterait toutefois
dynamique sur l’ensemble de l’année. Les embauches sont
en revanche attendues en légère accélération.
• GRAPHIQUE 1 : ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ET DES EFFECTIFS
POUR L’ANNÉE EN COURS
SOLDE D’OPINION EN %
Note de lecture : le solde des opinions opposées sur l’évolution de l’activité pour cette année est
passé de +36 à +25 entre les interrogations de novembre 2021 et mai 2022.
Champ : total (N=5093)
Source : Bpifrance Le Lab
Après un net rebond de l’activité des TPE-PME en 2021, les chefs
d’entreprises s’attendent à une moindre croissance de leur chiffre d’affaires
en 2022.
● Le solde d’opinion relatif à l’évolution du chiffre d’affaires à la mi-2022 est en
repli sur un semestre (−11 points) mais est quasiment stable sur un an (+1
point) pour s’établir à +25, un niveau supérieur à sa moyenne de long terme
(+17). Les chefs d’entreprise sont 42 % à anticiper une hausse de leur activité
cette année (en stabilité sur 1 an) et 17 % une contraction.
● Les dirigeants de TPE-PME tablent en moyenne sur un chiffre d’affaires en
hausse de +4,9 % en 2022, soit un ralentissement par rapport à 2021 (+7,0 %
en novembre dernier pour 2021). La croissance du chiffre d’affaires serait en
revanche supérieure à celle déclarée avant crise (+3,8% en novembre 2019
pour l’année 2019) et en moyenne sur le long terme (+2,1%). Cette
dynamique est à nuancer, ne reflétant probablement pas seulement une
hausse anticipée des quantités vendues, mais également l’augmentation
prévue des prix de vente, en réaction à la nette hausse des coûts de
production (cf. focus infra sur les tensions d’approvisionnement).
● S’agissant des volumes de ventes anticipés en 2022, les indicateurs relatifs
aux carnets de commandes plaident pour une bonne dynamique au 1er
semestre suivie d’un net ralentissement au 2nd semestre. Le solde d’opinion
sur l’état des carnets de commandes de ces 6 derniers mois atteint +11, soit
+12 points sur un an et largement au-dessus de sa moyenne de long terme
(−7). En revanche, l’indicateur relatif aux 6 prochains mois enregistre une
nette dégradation sur 1 an: −16 points à +2, soit sous sa moyenne historique
(+5 ).
● Les entreprises exportatrices sont, comme habituellement, plus optimistes
que leurs homologues non-exportatrices. Leur solde d’opinion est de +39 (en
hausse de 7 points sur 1 an) contre +21 (en baisse de 1 point sur 1 an) pour
celles tournées vers le marché intérieur.
● De même, témoignant d’un dynamisme plus marqué, le solde d’opinion est
plus élevé pour les entreprises innovantes (+39) que non-innovantes (+18),
● Les dirigeants de PME d’au moins 10 salariés sont plus optimistes concernant
la croissance de leur chiffre d’affaires (solde d’opinion de +32) que ceux de
TPE de 1 à 9 salariés (+12).
Les intentions d’embauche restent dynamiques en 2022.
● Le solde d’opinion relatif à l’évolution des effectifs des TPE-PME s’établit à
+21 (+2 points sur 1 an), atteignant son niveau le plus haut depuis 2001.
25
21
-60
-40
-20
0
20
40
Chiffre d'affaires Moyenne de long-terme
Effectifs Moyenne de long-terme
Après une croissance de +6,8 % en 2021, les instituts de prévisions
anticipent un net ralentissement de l’activité cette année. En effet, pour
2022, l’OCDE, la Banque de France et l’INSEE, dans leurs prévisions de
juin, tablent sur une croissance de l’activité de l’ordre de 2,3-2,5 %.
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Activité
Des évolutions contrastées selon les
secteurs
8
Le secteur du Tourisme s’attend à un fort rebond
d’activité. Ralentissement sensible anticipé dans la
Construction et le Commerce.
Les perspectives d’activité des TPE-PME pour 2022 sont inégales
selon les secteurs
● Les PME du secteur du Tourisme affichent le plus fort rebond d’activité à la
mi-2022, après une année 2021 au ralenti, rythmée par les vagues
épidémiques et pénalisée par une reprise seulement partielle du tourisme
international. Elles sont 68 % à prévoir une hausse de leur chiffre d’affaires
cette année (42 % tous secteurs confondus). Le solde d’opinion s’inscrit à +61
(+80 points sur 1 an), soit le niveau le plus élevé depuis le début de la série
statistique.
● L’activité devrait être dynamique dans le secteur des Services. Le solde
d’opinion atteint +29 (+6 points sur 1 an). Dans l’Industrie, l’indicateur s’élève
à +35 (stable sur 1 an) et reste largement au-dessus de sa moyenne de longterme.
● En revanche, l’activité ralentirait nettement dans la Construction et le
Commerce, pénalisés par les difficultés d’approvisionnement et l’accélération
des prix, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages. Les dirigeants sont
moins nombreux qu’il y a 1 an à anticiper une hausse plutôt qu’une baisse de
leur activité: les soldes d’opinion relatifs à l’activité s’établissent à
respectivement +8 et +9 pour 2022 (après +22 et +23 pour 2021).
Cf. focus sectoriel
● Par région, les TPE-PME de PACA et d’Ile-de-France, régions plus
touristiques, sont les plus optimistes quant à l’évolution de leur chiffre
d’affaires en 2022 (respectivement +6,3 % et +6,1 %). Dans ces deux régions,
le choc d’activité avait néanmoins été plus fort que la moyenne en 2020.
L’activité serait en revanche moins dynamique que la moyenne nationale
dans les Hauts-de-France (+2,6 %), et dans une moindre mesure le GrandEst (+3,7 %) et la Bretagne (+3,9 %). Pour cette dernière, ce moindre
dynamisme fait toutefois suite à une année 2021 particulièrement allante.
Cf. focus régional
GRAPHIQUE 2 : SOLDE D’OPINION SUR L’ACTIVITÉ EN 2022 PAR BRANCHE
D’ACTIVITÉ
SOLDE D’OPINION EN %
Champ : Total (N=5093)
Source : Bpifrance Le Lab
Selon l’INSEE, au 1er trimestre 2022, la consommation des ménages a
reculé, en partie en raison de la nette baisse du pouvoir d’achat (−1,8 %),
pénalisé par le contexte inflationniste. Ainsi, l’inflation élevée est un
facteur explicatif du tassement attendu de l’activité dans le Commerce.
Les dernières enquêtes de conjoncture de l’INSEE et de la Banque de
France font par ailleurs état à court terme d’une dégradation des
perspectives d’activité dans la Construction et d’une relative stabilité dans
l’Industrie.
25
35
9
8
6
29
26
-120
-100
-80
-60
-40
-20
0
20
40
60
80
Ensemble Industrie Commerce Construction
Tourisme Services Transport
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La bonne dynamique de l’emploi concerne tous les secteurs, y
compris le Tourisme, pour lequel l’indicateur relatif aux intentions
d’embauche est positif pour la 1ère fois depuis le début de la crise
sanitaire
● Après 2 ans en territoire négatif ou nul, le solde d’opinion sur l’emploi
augmente fortement dans le Tourisme (+22 points sur 6 mois et +16 points
sur 1 an à +16), largement au-dessus de sa moyenne de long terme, à 0.
● Plus du tiers des TPE-PME de l’Industrie anticipent un accroissement des
effectifs. Le solde d’opinion sur l’emploi est le plus élevé de tous les
secteurs atteignant +29, en hausse de 11 points sur le semestre et de 5
points sur 1 an.
● Déjà dynamiques au semestre précédent, les embauches se poursuivraient
dans les Services avec un solde d’opinion en augmentation de 5 points par
rapport à novembre dernier, à +26. À l’inverse, l’indicateur est en léger
recul du côté du Commerce et la Construction (-1 point sur 6 mois, à −13
pour les deux secteurs).
Cf. focus sectoriel
Les créations d’emploi seraient plus vigoureuses chez les PME
d’au moins 10 salariés et celles tournées vers l’international.
● Les dirigeants de TPE restent plutôt optimistes quant à l’évolution de leurs
effectifs en 2022. Le solde d’opinion sur l’emploi s’inscrit à +8, soit
nettement au-dessus de sa moyenne historique (−1). L’emploi accélérerait
en 2022 dans les PME d’au moins 10 salariés (solde d’opinion à +28, soit
+5 points sur le semestre et +3 points sur 1 an).
● Les embauches devraient être plus dynamiques dans les entreprises
innovantes (+4 points sur 1 an à +37) que non innovantes (+1 point à +14).
De même que pour les PME exportatrices (+8 points à +33) plutôt que
celles centrées sur le marché domestique (stable sur 1 an à +18).
Emploi
Perspectives d’embauches
dynamiques
9
Les difficultés de recrutement s’accentuent et retrouvent presque
les niveaux d’avant crise
● Les difficultés de recrutement continuent de s’intensifier : 84 % des chefs
d’entreprise ayant cherché à recruter déclarent avoir rencontré des difficultés
pour le faire (75 % il y a 1 an ) et 47 % signalent de grandes difficultés (35 % il
y a 1 an). Ces chiffres sont proches des niveaux observés avant la crise
sanitaire (respectivement 87 % et 49 % fin 2019) .
● Ces difficultés sont particulièrement présentes dans la Construction (pour
92 % des dirigeants dont 60 % rencontrent des difficultés sévères) et le
Tourisme (pour respectivement 88 % et 57 % des dirigeants).
En 2022, les embauches sont attendues dynamiques
dans l’ensemble des secteurs.
D’après la DARES, 354 700 emplois sont vacants dans les
entreprises de 10 salariés ou plus au 2
e
trimestre 2022, soit une
hausse de 2% par rapport au dernier trimestre de 2021 et de +66 %
par rapport au niveau avant la crise sanitaire.
L’ensemble des secteurs est concerné par la forte augmentation
du nombre d’emplois par rapport à fin 2019.
0
20
40
60
80
100
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Beaucoup de difficultés Quelques difficultés
• GRAPHIQUE 3: PART DES PME AYANT RENCONTRÉ DES
DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT (EN %)
Note de lecture : Les données de novembre 2019 sont à interpréter avec précaution en
raison d’une légère modification dans la question posée aux entreprises.
Champ : Total (N = 5041)
Source : Bpifrance Le Lab
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F CUS
10 Champ : Total (N=5057), *Échantillon total redressé
Source : Bpifrance Le Lab
Graphique 4 : Part des TPE-PME rencontrant des
difficultés d’approvisionnement
En %
Les trois quarts des TPE-PME font face à des
difficultés d’approvisionnement
74 % des TPE-PME déclarent faire face à des difficultés d’approvisionnement, en
hausse de 9 points par rapport à novembre 2021, confirmant que la guerre en Ukraine a
exacerbé ces tensions. La moitié des TPE-PME (49 %) déclarent même qu’elles limitent
modérément ou fortement leur production (contre 43 % le semestre précédent). Alors que
dans l’Industrie, cette part a légèrement diminué (de 4 points), elle augmente de 12 points
dans la Construction et de 5 points dans le Commerce. Pour 54 % des TPE-PME ces
difficultés se sont intensifiées au cours du mois précédant l’enquête.
Les TPE-PME faisant face à des tensions fortes sur leurs coûts sont de plus
en plus nombreuses à rencontrer des difficultés de trésorerie. 39 % d’entre
elles rapportent une trésorerie difficile au cours des 6 derniers mois (contre 23 % en
moyenne dans l’échantillon total*) et elles sont également davantage qu’il y a six
mois (27 % en novembre dernier). 9 % d’entre elles craignent en outre de ne pas
pouvoir rembourser leur PGE (contre 6 % pour l’ensemble).
Afin d’amortir l’impact des difficultés d’approvisionnement sur leur situation
financière, les dirigeants interrogés sont plus nombreux à vouloir accroître
leur prix de vente qu’il y a six mois (73 % contre 66 % en novembre dernier). Ils
sont également plus nombreux à envisager de rogner sur leurs marges (45 %
contre 37 %), voire à réduire leur activité (13 % contre 10 %).
Comme il y a six mois, les difficultés d’approvisionnement affectent les TPEPME d’abord via la hausse des prix des intrants et l’allongement des délais de
livraison et ce, dans des proportions assez similaires (touchant respectivement
71 % et 74 % des entreprises). La Construction et l’Industrie sont particulièrement
concernées. En troisième position vient la hausse du coût du transport, citée par
62 % des TPE-PME, soit +13 points sur un semestre. Les perturbations de la
chaîne logistique maritime sont en effet renforcées par le contexte de guerre en
Ukraine mais surtout par les confinements en Chine. Les coûts de transport ont en
effet crû de plus de 20 % depuis début 2022.
Les TPE-PME naviguent dans un environnement incertain: 40 % d’entre elles ne
savent pas quand ces difficultés d’approvisionnement vont se résorber et 43 %
estime qu’elles dureront encore plus d’un an. Le contexte de guerre en Ukraine
renforce les incertitudes quant à l’horizon de résorption des tensions
d’approvisionnement et inquiète plus généralement les chefs d’entreprise: 70 % des
dirigeants de TPE-PME se disent moyennement voire très inquiets du risque de
conflits géopolitiques, juste derrière le risque de crise financière (77 %).
Graphique 5 : Réaction des TPE-PME face aux difficultés
d’approvisionnement
(En %)
Champ : Entreprises rencontrant des difficultés d’approvisionnement (N=3723)
Source : Bpifrance Le Lab
3%
8%
13%
24%
26%
45%
73%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Autre
Réduire vos effectifs
Réduire votre activité
Changer votre mode d'approvisionnement
Modifier votre offre de produits
Réduire vos marges
Répercuter cette hausse sur les prix de vente
Enquête PME (3 - 29 nov., 2021) Enquête PME (12 mai - 13 juin., 2022)
29% 29% 37% 30% 29% 32%
21% 19%
34% 38%
39%
34% 38% 30%
28% 24%
15% 15%
14%
16% 15% 16%
13%
13%
15% 10%
6%
10% 10% 8%
12%
9%
8% 8% 4% 10% 8% 13%
26% 35%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
mai-22 nov-21 mai-22 nov-21 mai-22 nov-21 mai-22 nov-21
Industrie Construction Commerce Ensemble
Non
Oui, ne limitant pas la production / l'activité
Oui, limitant faiblement la production / l'activité
Oui, limitant modérément la production / l'activité
Oui, limitant fortement la production / l'activité
02. SITUATION
FINANCIÈRE,
ACCÈS AU CRÉDIT
ET INVESTISSEMENT
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
● Malgré des dispositifs publics ciblés vers les entreprises souffrant de difficultés
d’approvisionnement, qui constitueront un nouveau soutien à la trésorerie (report
de charges, relèvement du plafond du PGE etc.), les TPE-PME sont plus
pessimistes quant à l’évolution future de leur trésorerie. L’indicateur perd en effet 9
points sur le semestre à −12, soit un niveau nettement sous sa moyenne historique
d’avant crise (−2). Les tensions sur les coûts de production, pénalisant en
particulier l’Industrie et la Construction, et la forte inflation, affectant l’activité du
Commerce et des Transports, peuvent en partie expliquer ce résultat. En effet,
l’indicateur prévisionnel sur la situation de trésorerie se dégrade le plus fortement
dans ces quatre branches d’activités, de 8 points sur le semestre dans le Transport,
de 10 points dans l’Industrie et le Commerce et de 14 points dans la Construction.
À l’inverse, les dirigeants du Tourisme anticipent une nette amélioration de leur
situation de trésorerie, le solde d’opinion gagnant 12 points sur six mois, à +6.
De même, la rentabilité des TPE-PME se détériorerait cette année.
● 78 % des TPE-PME considèrent que leur rentabilité a été « bonne » ou « normale »
en 2021, une proportion nettement supérieure à celle observée pour 2020 (66 %
selon l’enquête de mai 2021). Cette part reste toutefois inférieure à celle observée
avant crise (83 % en 2019 selon l’enquête de mai 2020) mais un peu supérieure à
la moyenne historique (75 %)
● Les TPE-PME s’affichent bien plus pessimistes qu’en fin d’année dernière pour
2022 concernant leur rentabilité. Tandis qu’en novembre 2021, elles étaient 12 % à
anticiper une baisse de leur rentabilité pour 2022, elles sont, en mai 2022, 23 %.
Une proportion similaire prévoit une hausse cette année (24 % en novembre 2021
pour 2022, contre 21 % dans la présente enquête).
● La rentabilité en 2022 diminuerait dans la Construction et le Commerce, le solde
d’opinion s’établissant à −14 (après +13 et +11 respectivement en novembre
dernier), ainsi que dans le Transport (−3 après +8). Elle continuerait à augmenter
dans l’Industrie et les Services, plus lentement que l’an passé, et accélérerait dans
le Tourisme.
Une dégradation de la trésorerie en 2022,
après une situation très favorable en 2021
12
La situation de trésorerie des TPE-PME s’est dégradée un peu au premier
semestre, et se détériorerait plus fortement dans les prochains mois.
● Le solde d’opinion sur la situation de trésorerie au cours des 6 derniers mois perd
7 points sur le semestre mais reste à un niveau élevé, proche de celui d’avant
crise (−5 contre −6 en 2019) et nettement au-dessus de sa moyenne historique
(−16). Les PME deviennent ainsi moins nombreuses à juger leur situation de
trésorerie aisée (17 %) que difficile (22 %).
● Cette dégradation de la trésorerie intervient néanmoins après une situation
particulièrement confortable en 2021, grâce aux dispositifs de soutien mis en place
lors de la crise sanitaire, parmi lesquelles le Prêt Garanti par l’État (PGE, cf. focus
slide 13).
La situation de trésorerie des TPE-PME se dégrade
mais reste relativement confortable à ce stade. Elles
anticipent toutefois une détérioration plus
prononcée au cours des prochains mois, en
cohérence avec la hausse des coûts de production.
• GRAPHIQUE 6 : JUGEMENT MOYEN SUR LA SITUATION DE
TRÉSORERIE PASSÉE ET FUTURE (SOLDE D’OPINION EN %)
• GRAPHIQUE 7 : JUGEMENT SUR LA SITUATION FUTURE DE
TRÉSORERIE PAR BRANCHE D’ACTIVITÉ (SOLDE D’OPINION EN %)
Note de lecture : en mai 2022, la part des TPE-PME déclarant une trésorerie aisée durant les 6
derniers mois était inférieure de 5 points à la part déclarant une trésorerie difficile.
Champ : total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
-5
-12
-40
-30
-20
-10
0
10
20
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
6 derniers mois Moyenne historique (tréso. passée)
6 prochains mois Moyenne historique (tréso. future)
-2
-3
-13
-1
-3
-17
2
-7
-18
0
-9
6
3 3
-5
-1
-6
-14
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
mai-21 nov-21 mai-22
Industrie Construction Commerce Tourisme Services Transport
Champ : total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
F CUS
13 Champ : Entreprises ayant demandé et obtenu un PGE (N=2481)
Source : Bpifrance Le Lab
Graphique 8 : Montants des PGE utilisés
En %
Début 2022, le PGE a été en grande partie
consommé pour un peu plus de la moitié
des bénéficiaires.
Les PGE (Prêts garantis par l’État) ont fortement été sollicités par les TPE-PME
pour faire face au choc d’activité lié à l’épidémie de Covid-19. Environ la moitié
des entreprises ayant répondu à cette enquête ont en effet obtenu, depuis le début de
la crise sanitaire, un PGE.
À ce jour, 53 % des dirigeants de TPE-PME ayant obtenu un PGE déclarent
l’avoir consommé en majorité (18%) voire dans sa quasi-totalité (35 %) soit une
proportion en hausse relativement à novembre 2021 (47 %). A contrario, la part des
TPE-PME ayant principalement gardé le prêt en réserve diminue logiquement pour
atteindre 47 % (contre 53 % en novembre 2021).
• Les chefs d’entreprise du Commerce et de la Construction sont ceux ayant
le plus consommé leur PGE. Ils sont respectivement 61 % et 57 % à déclarer
avoir utilisé la majorité voire la quasi-totalité de leur prêt, contre 54 % dans le
Tourisme et entre 47 et 49 % dans l’Industrie, les Services et les Transports.
• Les TPE (moins de 10 salariés) sont 9 points de plus à avoir mobilisé la
majorité voire la quasi-totalité du prêt que les PME (55 % contre 46 %).
Le risque de non remboursement associé au PGE apparaît toujours à ce stade
relativement limité.
• Environ trois TPE-PME sur quatre ayant sollicité le dispositif public
prévoient un amortissement de la totalité du prêt sur plusieurs années.
17 % l’ont déjà intégralement remboursé (11 %) ou envisagent de le faire d’ici la
fin d’année (6 %).
• 6 % des répondants craignent un non remboursement de leur prêt, une
proportion proche de celle observée en novembre dernier (5 %). Les TPE-PME
du Tourisme sont un peu plus nombreuses à faire part de cette crainte, à
l’inverse de celles dans les Transports (9 % contre 1 %).
Graphique 9 : Horizon de remboursement des PGE
(En %)
Champ : Entreprises ayant demandé et obtenu un
PGE (N=2481)
Source : Bpifrance Le Lab
11% 6%
76%
6%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Je l'ai déjà
remboursé dans
son intégralité
Je compte de
rembourser dans
son intégralité
d'ici la fin 2022
Je pense amortir
sur plusieurs
années
J'ai peur de ne
pas être en
mesure de
rembourser mon
PGE
35%
18% 19%
28%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
La quasi-totalité
du prêt
Une majorité du
prêt
Une minorité du
prêt
Peu ou pas du
tout
Enquête PME (12 mai - 13 juin, 2022) Enquête PME (3 - 29 nov., 2021)
Enquête PME (17 mai- 15 juin, 2021) Enquête PME (26 oct- 01 déc 2020)
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Des conditions d’accès au crédit qui
restent jugées aisées
14
Les conditions d’accès au crédit restent jugées souples.
Les difficultés sont un peu plus prégnantes dans
l’Industrie, que ce soit pour le financement de la
trésorerie ou de l’investissement.
• GRAPHIQUE 10 : DIFFICULTÉS D’ACCÈS AU CRÉDIT
ASSEZ OU TRÈS DIFFICILE, EN %
Les difficultés d’accès au crédit de trésorerie se durcissent très légèrement après
une baisse quasi continue débutée fin 2013.
● 10 % des TPE-PME déclarent avoir rencontré des difficultés d’accès au crédit de
trésorerie, une proportion en légère hausse sur le semestre et renouant avec son
niveau atteint il y a un an. Les conditions restent jugées très favorables, la part des
TPE-PME ayant des difficultés demeurant en effet plus faible qu’avant la crise
sanitaire (13 % en novembre 2019). L’arrêt du PGE a été repoussé au 30 juin 2022, et
les entreprises touchées par la guerre en Ukraine pouvaient solliciter le nouveau
dispositif de PGE, dit « résilience », disponible jusqu’au début de l’été (échéance
effective au moment de la rédaction de l’enquête mais qui pourrait être repoussée).
● Au premier semestre 2022, l’accès au crédit de trésorerie s’est légèrement durci pour
les secteurs d’activités dont la situation financière de court terme s’est le plus
dégradée. La part des TPE-PME ayant des difficultés à financer leur exploitation
courante s’accroît de 3 points sur le semestre dans l’Industrie (à 11%) et de 1 point
dans la Construction et le Commerce (à respectivement 11 % et 7 %). Cette part se
réduit de 2 points à 12 % dans le Tourisme et de 1 point à 9 % dans les Services.
● Pour les TPE-PME rencontrant des difficultés pour financer leur exploitation courante,
le niveau insuffisant d’activité et / ou les perspectives trop incertaines demeure la
principale explication, citée par 51 % d’entre elles (une proportion en baisse de 10
points toutefois sur 1 an). La deuxième raison la plus citée pour expliquer ces
difficultés est la nécessité d’apporter des garanties jugées trop importantes et ce, pour
plus d’une TPE-PME sur trois. Cette raison est, en particulier, partagée par les TPEPME de la Construction (47 %), ainsi que celles des Transports (46 %). Le risque
associé au secteur d’activité serait un frein à l’accès aux crédits de court terme pour
27 % des TPE-PME. Ce facteur est particulièrement cité par les TPE-PME du
Tourisme (52 %).
Les difficultés d’accès au crédit d’investissement demeurent à des niveaux
historiquement bas.
● Seules 9 % des TPE-PME déclarent rencontrer des difficultés d’accès au crédit
d’investissement, une proportion quasi stable depuis 2 ans.
● L’accès au crédit d’investissement s’est nettement assoupli depuis un an dans le
Tourisme (8 % après 20 % en mai 2021) mais se durcit très légèrement dans
l’Industrie (10 % après 9 %).
● Les entreprises rencontrant des difficultés d’accès au crédit d’investissement citent la
fragilité financière de leur entreprise comme la principale raison, une proportion
néanmoins en baisse par rapport à ce que l’on observait un an plus tôt (69 % contre
72 %). Les entreprises de la Construction restent les plus concernées par ces
difficultés, plus des trois quarts. À noter que la méconnaissance de l’activité par les
banques est une cause en forte progression sur un an (citée par 21 % des TPE-PME
ayant rencontré des difficultés d’accès au crédit d’investissement après 12 % en mai
2021).
10 9
0
5
10
15
20
25
30
Mai
2012
Mai
2013
Mai
2014
Mai
2015
Mai
2016
Mai
2017
Mai
2018
Mai
2019
Mai
2020
Mai
2021
Mai
2022
Crédit de trésorerie Crédit d'investissement
Champ : Total (N=5044)
Source : Bpifrance Le Lab
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
La dynamique de l’investissement des
TPE-PME se tasserait en 2022
15
45 % des TPE-PME déclarent avoir investi ou prévoient de le faire en 2022,
une proportion quasi stable sur 1 an (44 % en mai 2021 pour l’année 2021)
mais toujours inférieure à son niveau d’avant crise (50 % en 2019 et 51 % en
moyenne sur longue période).
● Les TPE-PME industrielles sont celles qui, structurellement, investissent le
plus, tous secteurs confondus. La part de ces entreprises attestant avoir investi
ou prévoyant de le faire cette année atteint 59 % rejoignant quasiment son
niveau d’avant crise (60 % en mai 2019) et dépassant légèrement son niveau
moyen de longue période, de 58 %. À l’inverse, les TPE-PME des secteurs du
Tourisme, du Commerce et des Services affichent les parts les plus faibles,
comprise en 36 et 38 %.
L’indicateur relatif à l’évolution des montants investis ou prévus cette année
perd 5 points sur un an pour rejoindre −2, un niveau encore supérieur à sa
moyenne historique, de −4.
● Les secteurs connaissant une dégradation de leur trésorerie et de leur
rentabilité affichent des perspectives d’investissement moins bien orientées
que l’an passé. L’investissement en 2022 s’inscrirait en net ralentissement
chez les TPE-PME de l’Industrie: l’indicateur perd 14 points, à +2, et rejoint
quasiment sa moyenne historique de +1. Dans la Construction, l’indicateur
perd 9 points sur un an, à −8, renouant avec sa moyenne de longue période.
Dans le Commerce, l’indicateur perd 4 points et atteint −3, soit un niveau
légèrement supérieur à son niveau moyen (−5). Dans le Tourisme,
l’investissement se porterait en revanche mieux, le solde gagnant 17 points sur
un an, pour atteindre −6, soit un niveau supérieur à sa moyenne de long terme
(−10).
Les investissements en 2022 seraient un peu moins financés par des prêts
bancaires et un peu plus autofinancés. La part des TPE-PME envisageant un
recours au financement bancaire diminue de 3 points sur un an, pour atteindre
39 %. À l’inverse, la part des entreprises souhaitant recourir à l’autofinancement
gagne 4 points, pour atteindre 37 % (contre 31 % à la même période en 2019).
Par destination, les chefs d’entreprise déclarent accroître leurs
investissements immobilier (terrains, construction, aménagement des locaux
existants ; 40 % après 35 % il y a un an), au détriment des investissements
mobiliers (matériels, véhicules, équipements divers; 60 % après 53 % il y a 1 an).
Les investissements incorporels (fonds de commerce, brevets etc.) seraient
relativement stables, à 7 % (après 6 % il y a un an).
En 2022, les TPE-PME de l’Industrie et de la
Construction afficheraient un net ralentissement de
leurs investissements cette année.
Champ : Total (N=5093)
Source : Bpifrance Le Lab
• GRAPHIQUE 11 : ÉVOLUTION DE L’INVESTISSEMENT POUR
L’ANNÉE EN COURS
45
-2
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
0
10
20
30
40
50
60
70
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Part des PME ayant investi ou souhaitant investir d'ici la fin de l'année (%, total
des répondants)
Évolution des montants investis (solde d'opinion, éch. D.)
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Les obstacles à l’investissement se font
un peu plus prégnants
16
En 2022 les contraintes de débouchés pèsent plus sur
l’investissement des TPE-PME du Commerce et de la
Construction et le coût du crédit devient un frein bien
plus prégnant, pour l’ensemble des secteurs d’activité.
● La faiblesse de la demande constitue, comme habituellement, le
principal obstacle à l’investissement, cité par 48 % des TPE-PME, en
légère hausse sur 1 an (46 % en mai 2021) mais un peu inférieur au niveau
d’avant crise (51 % en mai 2019). Les TPE-PME du Commerce sont les plus
nombreuses à citer la faiblesse de la demande comme un frein à
l’investissement (53 % contre 45 % en mai 2021), avec celles de la
Construction (53 % contre 44 % en mai 2021). Le Commerce est en effet le
plus directement affecté par la baisse de pouvoir d’achat des ménages dans
ce contexte inflationniste. A contrario, l’investissement des TPE-PME du
Tourisme et des Services souffrirait moins des contraintes de demande que
l’an passé (respectivement 51 % et 42 % après 57 % et 45 % en mai 2021).
● La faiblesse de la rentabilité est le deuxième obstacle mentionné par les
dirigeants, affectant une part stable par rapport à l’an passé (cité par
38 % des dirigeants). Là encore, les TPE-PME du Commerce et de la
Construction sont un peu plus nombreuses que l’an passé à la considérer
comme un obstacle important voire insurmontable à l’investissement
(respectivement 35 % et 40 % après 32 % et 36 % en mai 2021).
● Les contraintes de bilan identifiées par les TPE-PME restent contenues.
L’insuffisance de fonds propres est autant évoquée comme un obstacle à
l’investissement qu’il y a un an (28 % après 27 %), mais toujours moins
qu’avant crise. L’endettement excessif est cité par 24 % des TPE-PME, une
proportion similaire à celle observée il y a 1 an.
● Le coût du crédit reste un frein moins prégnant à l’investissement, mais
prend de l’importance ce semestre (19 % contre 11 % en mai 2021) et ce,
quel que soit le secteur d’activité (entre +6 et +9 points selon le secteur).
• GRAPHIQUE 12 : JUGEMENT SUR LES OBSTACLES À
L’INVESTISSEMENT
IMPORTANT OU INSURMONTABLE, EN %
Champ : Total (N=5093)
Source : Bpifrance Le Lab
11
27
38
30
46
25
19
28
38
30
48
24
0
20
40
60
80
Coût du
crédit
Fonds
propres
Rentabilité Concurrence Demande Endettement
Mai.2017 Mai.2018 Mai.2019 Mai.2020 Mai.2021 Mai.2022
La hausse du coût du crédit s’inscrit dans un contexte inflationniste, qui
pousse la Banque Centrale Européenne (BCE) à normaliser sa politique
monétaire. Le programme d’achat d’actif de la BCE cessera à partir du
1
er juillet, stabilisant la taille de son bilan pour une période allant au-delà
de la hausse des taux directeurs. Une première de 25 points de base est
prévue lors de la prochaine réunion de politique monétaire en juillet, et
anticipe déjà une nouvelle hausse en septembre.
03. PERSPECTIVES
2023
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
• GRAPHIQUE 13 : ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ET DE L’EMPLOI POUR
L’ANNÉE SUIVANTE
SOLDE D’OPINION EN %
Les perspectives d’activité fléchissent
en 2023
Si les TPE-PME s’attendent à une nouvelle hausse de
leur activité en 2023, l’indicateur s’établit
sensiblement sous sa moyenne historique.
Note : le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité anticipée pour l’année suivante a reculé
de 15 points sur 1 an pour s’inscrire à +21 en mai 2022 pour 2023.
Champ: Total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
Les indicateurs sur les perspectives d’activité des TPE-PME en 2023 se
replient sensiblement dans tous les secteurs.
● Pour 2023, les chefs d’entreprise de l’ensemble des secteurs voient leur activité
ralentir. L’indicateur passe en outre en-dessous de la moyenne de long terme
pour tous les secteurs hormis les Services et le Tourisme.
● Les TPE-PME du secteur de la Construction sont les plus pessimistes avec un
solde d’opinion nul, soit une stabilité de l’activité anticipée (−14 points sur 1 an).
Celles du Tourisme ont le solde d’opinion le plus élevé (+36) mais l’indicateur
connait une diminution marquée (−23 points sur 1 an).
Les dirigeants peu optimistes quant aux perspectives d’activité de leur
entreprise pour 2023.
● Les TPE-PME anticipent un net ralentissement, dans un contexte où 43 %
d’entre elles estiment que les difficultés d’approvisionnement vont durer plus
d’un an et 40 % déclarent être dans l’incertitude à ce sujet (cf. focus supra).
Le solde d’opinion sur les perspectives d’activité en 2023 tombe à +21 (–15
points sur 1 an) et se retrouve en-dessous de sa moyenne de long terme
(+27).
• GRAPHIQUE 14 : ÉVOLUTION DE L'ACTIVITÉ PAR SECTEUR POUR
L’ANNÉE SUIVANTE
SOLDE D’OPINION EN %
Note : le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité pour l’année suivante a reculé de 15 points sur 1 an
pour s’inscrire à +21 en mai 2022 pour 2023.
Champ: Total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
21
26
12
0
36
32
14
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
Ensemble Industrie Commerce Construction
Tourisme Services Transports
25
21
-60
-40
-20
0
20
40
60
Chiffre d'affaires Moyenne sur 20 ans
Chiffre d'affaires N+1 Moyenne sur 20 ans
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
• GRAPHIQUE 16 : ÉVOLUTION DES EFFECTIFS PAR SECTEUR POUR
L’ANNÉE SUIVANTE
SOLDE D’OPINION EN %
Les prévisions d’emploi sont prévues
en léger ralentissement pour 2023
Les dirigeants d’entreprises prévoient des embauches moins dynamiques en
2023.
● L’indicateur prévisionnel des effectifs diminue à +21 (−4 points sur 1 an) mais
reste au-dessus de sa moyenne de long terme (+16).
● L’ensemble des secteurs anticipent un ralentissement des embauches, les soldes
d’opinion se trouvent néanmoins au-dessus de leur moyenne de long-terme
hormis pour le secteur des Transports. Celui-ci serait plus particulièrement
touché par la décélération des embauches avec un solde d’opinion atteignant +9
(−10 points sur 1 an), légèrement en-dessous de sa moyenne historique. Les
entreprises du secteur des Services ont, comme très souvent, de meilleures
perspectives et affichent le solde d’option le plus élevé (+30 et seulement −1
point sur 1 an).
Tous les secteurs seraient concernés par une
décélération des embauches l’année prochaine,
quoique limitée.
Note : le solde d’opinion sur l’évolution des effectifs pour l’année suivante a reculé de 4 points sur 1 an
pour s’inscrire à +21 en mai 2022 pour 2023.
Champ: Total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
Des perspectives d’emploi élevées dans les entreprises exportatrices et
innovantes
● Les TPE-PME, quel que soit leur caractère innovant ou exportateur, s’attendent à
un ralentissement de leurs créations d’emploi pour 2023. Les soldes d’opinion
restent tout de même élevés par rapport à leur moyenne de long-terme, que ce
soit pour les entreprises exportatrices ou pour les innovantes (respectivement
+32 et +37 par rapport à +23 et +30).
● Les perspectives d’emploi restent plus allantes chez les PME d’au moins 10
salariés (−6 points à +25 contre une moyenne historique à +19) que chez les
TPE de 1 à 9 salariés (−3 points à +13 contre une moyenne historique à +11).
21
25
14
12
17
30
9
-20
-10
0
10
20
30
40
Ensemble Industrie Commerce Construction
Tourisme Services Transports
• GRAPHIQUE 15 : ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ET DE L’EMPLOI POUR
L’ANNÉE SUIVANTE
SOLDE D’OPINION EN %
Note : le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité anticipée pour l’année suivante a reculé
de 15 points sur 1 an pour s’inscrire à +21 en mai 2022 pour 2023.
Champ: Total (N=5093); Source : Bpifrance Le Lab
21
21
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
Effectifs Moyenne sur 20 ans
Effectifs N+1 Moyenne sur 20 ans
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
À horizon 5 ans, la transition écologique et
énergétique tirerait l’investissement de
47 % des TPE-PME
Pour 36 % des TPE-PME, leur transition écologique et énergétique (TEE) serait
source d’opportunité. Toutefois, des divergences existent selon la taille : 46 % des PME
(10 à 250 salariés) envisagent leur transition comme tel, une part bien plus élevée que
pour les TPE (moins de 10 salariés, 34 %) mais plus faible que chez les ETI (62 %, cf.
Bpifrance Le Lab, juin 2022). Les TPE-PME des Services et de l’Industrie sont les
premières à l’envisager comme tel (respectivement 41 % et 37 %). Celles du Transport et
du Tourisme sont moins convaincues (respectivement 29 % et 26 %).
La TEE serait également source de risque et ce, pour un tiers des TPE et 29 % des
PME. C’est le cas, en particulier, de 60 % des entreprises du Transport et 41 % dans le
Tourisme.
Le principal risque serait lié à la hausse du prix des intrants, cité par 79 % des TPEPME (via sans doute la hausse du prix du carbone et des intrants nécessaires pour la
fabrication des technologies de la TEE). Le durcissement de la réglementation climatique
serait également source de risque, pour 59 % des dirigeants interrogés.
F CUS
20 Champ : Total (N=5036)
Source : Bpifrance Le Lab
Graphique 17 : Perception de la TEE comme source
de risque ou d’opportunité parles TPE-PME
En %
En 2021, les investissements verts ont été particulièrement concentrés dans un
faible nombre de TPE-PME. Près de trois PME sur quatre ont en effet consacré moins de
5 % de leurs investissements à leur TEE, et 80 % des TPE. Seulement 11 % des TPEPME y ont consacré plus de 10 % (8 points de moins que chez les ETI). Elles étaient 15 %
dans l’Industrie et la Construction et 14 % dans les Transports.
Au cours des cinq prochaines années, 47 % des TPE-PME envisagent d’accroître
leurs investissements verts, mais là encore, avec des divergences significatives par
taille. Tandis que 44 % des TPE l’envisagent (dont 18 % sensiblement), ce serait le cas de
61 % des PME (29 %). Ces perspectives sont toutefois plus modérées que chez les ETI,
dont 70 % envisagent une hausse de leurs investissements verts, 42 % sensiblement.
Entre secteurs d’activité, la part des TPE-PME prévoyant d’augmenter ces investissements
varie peu, allant de 43 % de celles du Commerce à 53 % dans l’Industrie, et avec une part
comprise entre 46 % et 49 % dans les autres branches.
Les TPE-PME font toutefois face à des obstacles pouvant freiner leur transition,
ainsi :
• 42 % des TPE-PME ont besoin d’alternatives technologiques (46 % des PME, part
proche de celle des ETI avec 49 %, et contre 34 % pour les TPE).
• 32 % des dirigeants de TPE-PME anticipent avoir des besoins financiers. Ce serait le
cas pour 35 % des dirigeants de PME, contre 34 % pour les ETI et 27 % pour les TPE.
• 26 % des TPE-PME éprouveraient des besoins d’accompagnement (20 % des TPE,
30 % des PME) contre 37 % des ETI.
• De même que pour les ETI, le besoin de formation semble moins prégnant, cité par
23 % des TPE-PME (20 % par les TPE, 25 % par les PME) contre 26 % par les ETI.
Graphique 18 : Répartition des TPE-PME selon la part des
investissements verts dans les investissements totaux en 2021
(En %)
Champ : Total (N=5034)
Source : Bpifrance Le Lab. Pour les ETI,
cf. Enquête Bpifrance Le Lab de juin 2022
60%
20%
10%
6% 4%
47%
27%
11%
8% 6%
39%
28%
15%
10% 9%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
0% 1 à 5 % 6 à 10 % de 11 à 25 % > 25 %
TPE PME ETI
34% 33% 34%
46%
29% 25%
62%
23%
14%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
Source d'opportunités Source de risques Sans impact
TPE PME ETI
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
CA ▲
Eff. ▲
CA ▼
Eff. ►
CA ▲
Eff. ▼
CA ▲
Eff. ▲
CA ▼
Eff. ▼
CA ▲
Eff. ▲
CA ►
Eff.▲
CA ▼
Eff. ▼
CA ▼
Eff. ▲
CA ▲
Eff. ▲
CA ▼
Eff. ▼
CA ▲
Eff. ▲
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
L’activité serait en ralentissement dans la plupart des régions mais resterait
relativement dynamique, notamment comparé aux moyennes historiques.
On observe néanmoins des disparités de situation selon les régions.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France, régions plus touristiques, les
TPE-PME sont les plus optimistes s’agissant des perspectives de croissance de
leur chiffres d’affaires, qu’elles prévoient à respectivement +6,3 % et +6,1 % en
2022 (après +5,5 % en 2021). Les TPE-PME normandes affichent le solde
d’opinion relatif à l’activité le plus élevé à +33 en hausse de 10 points sur 1 an et
quasi stable sur le semestre, et surtout nettement supérieur à sa moyenne
historique de +5. Elles s’attendent à une croissance moyenne de leur chiffre
d’affaires de 5,3 % en 2022. L’activité serait en revanche moins dynamique que
la moyenne nationale dans les Hauts-de-France (+2,6 %), et dans une moindre
mesure le Grand-Est (+3,7 %) et la Bretagne (+3,9 %, où l’année 2021 avait été
particulièrement allante avec une activité en croissance de +8,5 %). Les TPEPME de toutes les régions déclarent attendre des hausses d’effectifs cette année.
Ces évolutions seraient plus importantes dans les Pays de Loire où le solde
d’opinion atteint +29 (le niveau régional le plus élevé) et moins prononcées dans
le Grand Est, où l’indicateur s’inscrit à +13 (en baisse de 2 points sur 1 an).
C’est dans les Pays de la Loire que les dirigeants de TPE-PME sont les plus
nombreux à déclarer investir en 2022 (58 %, un niveau supérieur à celui avant
crise). La moitié des chefs d’entreprises du Grand Est, de Normandie, du CentreVal de Loire et de Bourgogne-Franche-Comté pensent investir cette année, soit
une proportion bien en deçà de celle d’avant crise pour la Normandie et le Grand
Est (respectivement 61 % et 59 % fin 2019). Seul le tiers des TPE-PME
franciliennes comptent investir en 2022 (43 % avant crise).
Les mesures publiques de soutien aux entreprises déployées pendant la crise ont
permis de contenir significativement les difficultés de trésorerie des TPE-PME de
l’ensemble des régions. Celles de Centre-Val de Loire feraient toutefois état de
plus de difficultés que les autres (25 % d’entre elles contre 22 % en moyenne
nationale). À l’inverse les TPE-PME des Pays de la Loire sont seulement 15 % à
rapporter des difficultés de trésorerie au cours des 6 derniers mois.
Pour 2023, le solde d’opinion relatif à l’activité est en baisse dans l’ensemble des
régions françaises, dans un contexte particulièrement incertain (horizon de
résorption des difficultés d’approvisionnement, évolution de la situation sanitaire
etc.). Comme souvent, les TPE-PME franciliennes sont les plus optimistes (solde
d’opinion à +30). Un ralentissement est également prévu du côté des
embauches.
Les résultats détaillés par région sont disponibles dans le focus régional,
accessible sur https://lelab.bpifrance.fr/.
Conjoncture régionale : synthèse
21
• ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES ET DES EFFECTIFS PAR
RÉGION
SOLDE D’OPINION EN %
Évolution moyenne du CA en valeur nominale
■ De 2,5 % à 3,9 % ▲ Solde d’opinion en hausse sur un an
■ De 4,0 % à 5,4 % ► Solde d’opinion stable sur un an
■ 5,5 % et plus ▼ Solde d’opinion en baisse sur un an
Non significatif
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab 22
ANNÉE 2022 (1)
ANNÉE 2023 (1)
CHIFFRE D’AFFAIRES
Ensemble des TPE-PME 16 24 25
10 – 250 salariés 23 33 32
Moins de 10 salariés 6 9 12
Commerce 15 23 9
Construction 10 22 8
Industrie 18 35 35
Services 21 23 29
Tourisme 7 -19 61
Transports 11 21 26
8 19 21
14 25 28
-1 10 8
7 17 13
6 18 13
7 24 29
13 21 26
1 0 16
8 16 15
-4 4 -2
-1 9 2
-8 -5 -9
-6 0 -3
-9 1 -8
0 16 2
-3 2 0
-10 -24 -6
-5 -1 -3
Ensemble des TPE-PME 26 36 21
10 – 250 salariés 32 41 25
Moins de 10 salariés 17 28 12
Commerce 26 33 12
Construction 6 13 0
Industrie 34 41 26
Services 30 41 32
Tourisme 16 59 36
Transports 15 30 14
16 25 21
19 31 25
12 17 13
14 20 14
8 15 12
18 30 25
24 31 30
3 23 17
10 19 9
Moyenne
2000
à 2019
Mai
2021
Mai
2022
Évolution /
Mai
2021
EFFECTIFS
Moyenne
2000
à 2019
Mai
2021
Mai
2022
Évolution /
Mai
2021
INVESTISSEMENT
Moyenne
2000
à 2019
Mai
2021
Mai
2022
Évolution /
Mai
2021
(1) Solde d’opinion = (Part des entreprises anticipant une hausse – Part des entreprises anticipant une baisse)
04. MÉTHODOLOGIE
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Définitions
Les indicateurs ou soldes d’opinions sont d’usage classique dans les enquêtes
de conjoncture pour suivre dans le temps l’évolution de l’appréciation des principaux
paramètres socio-économiques (activité, emploi, exportations, investissements…) et
financiers (trésorerie, accès au crédit…).
Ils correspondent à des soldes de pourcentages d’opinions opposées :
● Indicateur en évolution = [(x % « en hausse ») – (y % « en baisse »)] X 100
● Indicateur en niveau = [(x % « bon / aisé ») – (y % « mauvais / difficile »)] X 100
Les pourcentages d’opinion neutre (« stable » ou « normal »), qui font le complément
des réponses à 100 %, ne sont donc pas pris en compte dans le calcul de ce type
d’indicateur.
Une entreprise est qualifiée « innovante » si elle a réalisé au moins 1 des 5
actions suivantes au cours des 3 dernières années :
● financer des frais de recherche et développement ( interne ou externe )
ou recruter du personnel de R&D ;
● acquérir une licence d’exploitation d’un procédé ou d’une technologie ;
● déposer un brevet, une marque, un dessin ou un modèle ;
● développer pour le compte de tiers un produit ou procédé ( prestation ) nouveau
ou significativement amélioré ;
● commercialiser sur le marché un nouveau produit, bien ou service, ( hors simple
revente de produits nouveaux achetés à d’autres entreprises et hors
modifications esthétiques ou de conditionnement de produits précédemment
existants ) ou utiliser un nouveau procédé ( ou méthode ) de production, de
commercialisation ou d’organisation. De plus, aucun produit ou procédé analogue
n’est déjà commercialisé ou utilisé par des concurrents.
Une entreprise « fortement exportatrice » réalise plus du quart de son activité
à l’international, « moyennement exportatrice » entre 6 % et 25 % et « non
exportatrice » moins de 6 % ( y compris 0 % ).
24
TPE-PME │ 75e ENQUÊTE DE CONJONCTURE JUILLET 2022 Bpifrance Le Lab
Structure de l’échantillon
25
À l’occasion de la 75e édition de l’enquête semestrielle de conjoncture, 40 000 entreprises des
secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre
d’affaires, ont été interrogées au printemps 2022.
5 093 réponses reçues entre le 12 mai au 13 juin 2022, jugées complètes et fiables, ont été
exploitées au niveau national et ont fait l’objet de déclinaisons pour l’ensemble des régions
excepté la Corse et les Outre-Mer dont le nombre de réponses est insuffisant.
Des questions supplémentaires relatives aux difficultés d’approvisionnement, aux
conséquences du conflit en Ukraine et à la transition écologique et énergétique des TPE-PME
ont été introduites pour l’ensemble de l’échantillon (environ 5 050 réponses à ces questions ont
été analysées).
Les réponses à ces questions supplémentaires ont été redressées sous deux dimensions, de
façon à reproduire la démographie des TPE-PME françaises:
• Le nombre de salariés, de façon à corriger la sous-représentation des TPE parmi les
répondants
• Le secteur d’activité, de façon à corriger la sur-représentation de l’industrie et la sousreprésentation du secteur du tourisme
Le redressement a été effectué sur la base du nombre d’entreprises dans les différentes
catégories.
(1) 2 % agroalimentaire, 13 % biens intermédiaires, 8 % biens d’équipements, 4 % biens de consommation
(2) 11 % bâtiment, 2 % travaux publics
(3) 2 % commerce et réparation automobile, 12 % commerce de gros, 6 % commerce de détail
(4) 24 % services aux entreprises, 4 % services aux particuliers
Taille
Caractère innovant
Secteur d’activité
Export
1 à 9
salariés
34%
10 à 19
salariés
23%
20 à 49
salariés
27%
50 à 99
salariés
10%
100 à 249
salariés
6%
Innovantes
31%
Non innovantes
69%
Non
exportatrices
76%
Moyennement
exportatrices
12%
Fortement
exportatrices
12%
Industrie (1)
28%
Construction (2)
14%
Commerce (3)
21%
Transports
5%
Tourisme
4%
Services (4)
28%
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Responsables de l’étude : Thomas Laboureau, Aurore Le Saule
Direction de l’Évaluation, des Études et de la Prospective
Pôle Macroéconomie – Conjoncture.
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Juillet 2022