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Les-comptes-de-la-Nation-en-2019-Le-PIB-ralentit-mais-le-pouvoir-d-achat-des-menages-accelere
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N° 1802 Mai 2020 Les comptes de la Nation en 2019 Le PIB ralentit mais le pouvoir d’achat des ménages accélère En 2019, l’activité décélère en France : le produit intérieur brut (PIB) en euros constants s’accroît de 1,5 %, après + 1,8 % en 2018 et + 2,3 % en 2017. Les exportations ralentissent davantage que les importations, si bien que la contribution des échanges extérieurs à la croissance est négative. Toutefois, la consommation des ménages et les dépenses d’investissement accélèrent. Les variations de stocks contribuent négativement à la croissance. Les gains de pouvoir d’achat des ménages sont plus dynamiques que leur consommation ; leur taux d’épargne progresse pour atteindre 15,0 % en 2019. Le taux de marge des sociétés non financières s’accroît avec le chevauchement de deux mesures de baisse du coût du travail : le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et le renforcement de réduction générale de cotisations sociales. Lorraine Aeberhardt, Thomas Laurent, Jérémi Montornès (département des Comptes nationaux, Insee) En 2019, le produit intérieur brut (PIB) croît de 1,5 % en euros constants, soit un rythme inférieur à celui de 2018 (+ 1,8 %) et de 2017 (+ 2,3 % ; figure 1). La production ralentit nettement (+ 1,5 % après + 2,1 %), de même que les consommations intermédiaires (+ 1,5 % après + 2,4 %). La production dans les services principalement marchands décélère sensiblement (+ 2,2 % après + 3,2 %), tandis que la production manufacturière reste atone (– 0,1 % après 0,0 %). En particulier, la production des raffineries continue de fléchir sous l’effet conjugué de maintenances et de mouvements de grève (– 8,7 % après – 5,2 %). Celle de matériels de transport ralentit (+ 0,4 % après + 1,6 %) : la production automobile diminue. Dans l’agriculture, la production baisse également (– 1,2 % après + 1,8 %). La production agroalimentaire décroît aussi, mais moins qu’en 2018 (– 0,5 % après – 1,1 %). La production accélère dans la construction (+ 2,6 % après + 2,0 %), ainsi que dans les biens d’équipement (+ 0,8 % après 0,0 %) et les autres biens manufacturés (+ 0,6 % après + 0,3 %). La consommation contribue davantage à la croissance en 2019 qu’en 2018 (+ 1,2 point après + 0,7 point), ainsi que l’investissement des administrations publiques 1 Le PIB et les opérations sur biens et services Évolution en volume aux prix de l’année précédente (en %) 2019 2017 2018 2019 En milliards d’euros Évolution des prix (en %) Évolution en valeur (en %) Contribution à la croissance du PIB en volume Produit intérieur brut (PIB) 2,3 1,8 1,5 2 425,7 1,2 2,8 1,5 Importations 4,5 3,1 2,5 794,4 0,2 2,7 0,8 Total des emplois finals 2,8 2,1 1,8 3 220,2 1,0 2,7 2,3 Consommation effective des ménages 1,5 0,9 1,6 1 668,2 0,7 2,3 1,1 dont : dépense de consommation – des ménages 1,5 0,9 1,5 1 253,2 0,9 2,5 0,8 – individualisable des administrations 1,5 1,0 1,7 365,0 0,1 1,8 0,3 Consommation collective des administrations publiques 1,1 0,9 1,7 195,3 0,6 2,2 0,1 Formation brute de capital fixe, dont : 4,7 3,2 4,2 573,1 1,7 6,0 1,0 – entreprises non financières 5,2 3,7 3,6 320,8 1,4 5,1 0,5 – ménages 5,7 1,5 1,8 129,8 2,0 3,9 0,1 – administrations publiques – 0,1 3,3 7,7 88,7 2,4 10,3 0,3 Variations de stocks (contribution à la croissance) 0,2 0,0 – 0,4 12,9 /// /// – 0,4 Exportations 4,4 4,4 1,9 770,7 1,0 2,9 0,6 Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. 1802.indd 1 28/05/2020 16:07:19 Insee Première n° 1802 - Mai 2020 (+ 0,3 point après + 0,1 point). La contribution de l’investissement des entreprises non financières reste stable (+ 0,5 point après + 0,5 point). À l’inverse, celle du commerce extérieur se dégrade (– 0,2 point après + 0,4 point). La consommation des ménages accélère Les dépenses de consommation des ménages accélèrent en volume en 2019 (+ 1,5 % en euros constants, après + 0,9 % en 2018). Les achats de biens fabriqués sont plus dynamiques (+ 1,6 % après + 0,5 %) : les dépenses en biens durables accélèrent (+ 2,6 % après + 1,7 %), notamment en équipement du logement, tandis que celles en textile et habillement rebondissent (+ 0,5 % après – 2,3 %). Les dépenses en services progressent à un rythme inchangé (+ 2,0 % après + 2,0 %) : elles accélèrent dans les loyers, l’hébergement–restauration et les autres services marchands, mais ralentissent dans le commerce, les services financiers et d’assurances, ainsi que dans les services non marchands. Les dépenses alimentaires continuent à diminuer (– 1,2 % après – 0,9 %). En 2019, les dépenses des administrations publiques accélèrent (+ 1,7 % en euros constants après + 0,9 %). L’investissement est dynamique La formation brute de capital fixe (FBCF) de l’ensemble des agents économiques accélère en 2019 (+ 4,2 % après + 3,2 % en 2018). L’investissement des ménages se poursuit (+ 1,8 % après + 1,5 %) et l’investissement public progresse vigoureusement (+ 7,7 % après + 3,3 %), porté par l’investissement en construction des collectivités locales à l’approche des élections municipales. L’investissement des entreprises non financières (ENF) reste dynamique (+ 3,6 % après + 3,7 %), notamment pour les achats de biens manufacturés (+ 4,2 % après + 2,1 %) ; il reste élevé dans les services aux entreprises (+ 4,7 % après + 6,1 %) alors qu’il décélère dans la construction (+ 1,1 % après + 2,3 %). Les décisions des entreprises influent également sur l’activité via leur comportement de stockage. En 2019, les entreprises ont déstocké par rapport à l’année précédente, notamment dans les matériels de transport et les autres biens manufacturés. Ainsi, les variations de stocks contribuent négativement à la croissance du PIB, à hauteur de – 0,4 point après 0,0 point en 2018 (figure 2). Les exportations augmentent moins vite qu’en 2018 En 2019, les exportations en volume ralentissent (+ 1,9 % après + 4,4 %), de façon beaucoup plus marquée que les importations (+ 2,5 % après + 3,1 %). De ce fait, les échanges extérieurs contribuent négativement à la croissance de l’activité, à hauteur de – 0,2 point de PIB. Les exportations décélèrent pour les produits manufacturés (+ 2,1 % après + 3,9 %), notamment pour les matériels de transport (+ 1,1 % après + 5,4 %), ainsi que pour les services (+ 1,3 % après + 5,9 %). En revanche, elles restent dynamiques pour les produits agricoles (+ 2,5 % après + 2,2 %). Les importations accélèrent nettement pour le pétrole raffiné (+ 9,4 % après – 1,3 %) pour compenser la baisse de la production, mais diminuent en volume pour les produits énergétiques bruts (– 1,4 % après – 6,0 %). Elles décélèrent pour les biens d’équipement (+ 3,3 % après + 4,4 %) et les autres biens manufacturés (+ 2,0 % après + 2,6 %). Enfin, les importations de services ralentissent nettement (+ 0,6 % après + 5,7 %), tirées à la baisse par les services aux entreprises. Le pouvoir d’achat des ménages accélère En 2019, le revenu disponible brut des ménages progresse de 3,1 % en valeur, après + 3,0 % l’année précédente (figure 3). Dans le même temps, le prix de la dépense de consommation finale décélère (+ 0,9 % contre + 1,7 % en 2018), du fait principalement du fort ralentissement des prix énergétiques (+ 1,5 % après + 8,5 %). Les prix des biens fabriqués baissent (– 0,5 % après 0,0 %), ceux des produits agroalimentaires (dont le tabac) accélèrent un peu (+ 3,3 % après + 2,9 %) et ceux des services ralentissent (+ 0,6 % après + 1,0 %). Le pouvoir d’achat du revenu disponible accélère ainsi de 0,8 point : + 2,1 %, après + 1,3 % en 2018. Cette évolution, mesurée sur l’ensemble des ménages, inclut l’effet de la croissance de la population. Ramené au niveau individuel et en tenant compte également de l’évolution de la taille des ménages, le pouvoir d’achat par unité de consommation augmente en moyenne de 1,5 %, après + 0,7 % en 2018. Les composantes du revenu disponible brut des ménages évoluent de façon contrastée. Les revenus nets d’activité ralentissent nettement (contribution de + 1,9 point, après + 2,9 points en 2018), en raison du contrecoup de la baisse des cotisations salariales initiée en 2018, liée à leur bascule vers la contribution sociale généralisée (CSG). En revanche, les prestations en espèces accélèrent (contribution de + 1,1 point, après + 0,7 point en 2018), portées par la revalorisation et l’élargissement de la prime d’activité mis en place dans le cadre des mesures d’urgence économiques et sociales. La contribution des impôts courants est presque nulle en 2019 (– 0,1 point), alors qu’elle était fortement négative en 2018 (– 1,6 point) du fait de la hausse de la CSG. Enfin, la contribution positive des revenus du patrimoine est plus modérée qu’en 2018 (+ 0,2 point après + 1,0 point). Les salaires nets reçus par les ménages décélèrent, mais restent dynamiques (+ 3,3 % après + 4,8 % en 2018), car la baisse des cotisations salariales se poursuit : cette baisse est imputable aux exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires et à la poursuite de la bascule de cotisations sociales à la charge des salariés vers la CSG, dont l’effet en année pleine n’est observé qu’à compter de 2019. Ainsi, le salaire moyen net par tête ralentit (+ 2,3 % après + 3,8 %), alors que l’emploi salarié progresse au même rythme (+ 1,0 %). En 2019, les revenus financiers nets perçus par les ménages ralentissent (+ 3,9 % après + 12,8 % en 2018) : les dividendes reçus par les ménages ont moins augmenté, dans un contexte de fiscalité encore incitative avec la mise en place en 2018 du prélèvement forfaitaire unique. Par ailleurs, le taux moyen sur les crédits immobiliers souscrits par les ménages continue de baisser, mais plus lentement qu’en 2018 : l’excédent brut d’exploitation dégagé par les ménages propriétaires d’un logement ralentit. Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages décélèrent fortement (+ 0,3 % après + 9,6 %), après une année 2018 particulièrement dynamique du fait de la bascule des cotisations salariales vers la CSG. La mise en place 2 Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution évolution en %, contributions en points 2015 2016 2017 2018 2019 Consommation (ménages et APU*) – 1,0 Variation de stocks Investissement Solde du commerce extérieur – 0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 Produit intérieur brut (PIB) * Administrations publiques. Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. 1802.indd 2 28/05/2020 16:07:26 Insee Première n° 1802 - Mai 2020 progressive du dégrèvement de la taxe d’habitation a joué également à la baisse sur les impôts courants, pour – 3,6 milliards d’euros, tandis que les recettes d’impôt sur le revenu augmentent de 1,7 milliard d’euros. Les prestations sociales en espèces reçues par les ménages progressent plus rapidement qu’en 2018 (+ 3,1 % après + 2,0 %), en raison notamment de la revalorisation et de l’élargissement de la prime d’activité. L’évolution des autres prestations est modérée. Le revenu disponible brut des ménages ne rend pas compte de l’ensemble des ressources dont ils disposent. En effet, au-delà de leurs dépenses de consommation, les ménages disposent également de biens et services dont le coût est pour l’essentiel pris en charge par la collectivité : éducation, santé, aides au logement versées aux locataires, notamment. En 2019, le revenu disponible ajusté des ménages, qui englobe ces dépenses, continue à augmenter (+ 2,8 % après + 2,5 %). Sa progression est toutefois légèrement inférieure à celle du revenu disponible brut des ménages, car les transferts sociaux en nature ne s’accroissent que de 1,8 %. Ceux-ci sont cependant plus dynamiques qu’en 2018 (+ 1,0 %), année au cours de laquelle leur progression avait été contenue par la baisse des aides au logement. La dépense de consommation des ménages en volume croît (+ 1,5 % après + 0,9 %), mais moins rapidement que le pouvoir d’achat du RDB. Ainsi, le taux d’épargne des ménages progresse de 0,5 point pour s’établir à 15,0 %. Le taux d’épargne financière des ménages augmente de seulement 0,2 point, du fait de la progression de leurs dépenses d’investissement (+ 4,6 % en 2019 après + 3,4 % en 2018) ; il s’établit à 4,6 %. Le taux de marge des sociétés financières croît de 1,8 point mais, corrigé de l’effet positif lié à la transformation du CICE, il est stable En 2019, la valeur ajoutée des sociétés non financières accélère (+ 4,1 % après + 2,9 %). Les impôts nets sur la production augmentent, mais la rémunération des salariés ralentit fortement (+ 0,7 % après + 3,4 %) du fait de la forte baisse des cotisations employeurs dans le cadre de la transformation du CICE en allègements de cotisations sociales. Ce ralentissement explique l’augmentation marquée de l’excédent brut d’exploitation (+ 10,0 %) et du taux de marge (+ 1,8 point) qui atteint 33,2 %. Corrigé de l’effet de la transformation du CICE, l’excédent brut d’exploitation croît de 4,3 % après + 2,1 % en 2018, tandis que le taux de marge augmente légèrement (+ 0,1 point). Les sociétés non financières pâtissent d’une évolution défavorable du solde des revenus 3 Éléments du tableau économique d’ensemble à prix courants, en milliards d’euros (Md€), en % Évolution en % (sauf italiques) Niveau 2019 (en Md€) 2017 2018 2019 Produit intérieur brut, dont : 2,8 2,8 2,8 2 425,7 Valeur ajoutée au prix de base 2,5 2,6 2,8 2 157,1 Impôts sur les produits nets des subventions sur les produits1 5,8 4,1 2,8 268,6 Revenu national brut 3,0 2,7 2,6 2 476,0 Revenu disponible brut de l’ensemble de l’économie 3,2 2,6 2,7 2 429,6 Valeur ajoutée brute des secteurs Valeur ajoutée des entreprises 2,5 3,2 3,4 1 498,2 Sociétés non financières 3,4 2,9 4,1 1 267,5 Entreprises individuelles 1,2 2,1 0,1 135,2 Sociétés financières – 7,1 8,2 – 0,6 95,5 Valeur ajoutée des administrations publiques 2,5 1,4 1,7 387,3 Eléments de partage de la valeur ajoutée Rémunération des salariés des entreprises 3,5 3,5 0,7 888,6 Excédent brut d’exploitation et revenu mixte des entreprises 0,9 2,8 7,0 565,7 Rémunération des salariés des administrations 2,4 1,0 1,2 297,5 Sociétés non financières Excédent brut d’exploitation 3,1 2,1 10,0 420,6 Revenus de la propriété nets versés – 14,8 36,7 17,6 53,5 Épargne brute 3,5 – 0,3 8,8 293,6 Formation brute de capital fixe 6,0 5,0 5,1 310,4 Variation des stocks 3,6 0,1 – 10,2 10,0 Capacité (+) ou besoin (–) de financement – 3,2 – 24,8 20,0 – 7,2 Taux de marge2 – 0,1 – 0,2 1,8 33,2 Taux d’autofinancement3 – 2,4 – 4,8 3,2 94,6 Sociétés financières Excédent brut d’exploitation – 27,6 22,7 – 5,8 27,5 Formation brute de capital fixe 12,9 6,7 14,4 28,9 Capacité (+) ou besoin (–) de financement – 10,3 3,5 – 6,0 – 6,1 Ménages, y compris entreprises individuelles (EI) Excédent brut d’exploitation et revenu mixte hors EI4 2,2 2,1 0,2 194,4 Revenu mixte net des EI 2,3 2,6 – 1,5 89,3 Salaires nets reçus 3,3 4,8 3,3 829,7 Prestations sociales hors transferts sociaux en nature5 1,6 2,0 3,1 520,3 Revenus de la propriété nets reçus – 1,6 12,8 3,9 89,5 Impôts courants 2,5 9,6 0,3 249,2 Revenu disponible brut 2,6 3,0 3,1 1 473,7 Dépense de consommation finale 2,3 2,6 2,5 1 253,2 Revenu disponible brut ajusté 2,5 2,5 2,8 1 888,7 Consommation effective des ménages 2,3 2,2 2,3 1 668,3 Épargne brute 4,2 5,3 6,8 220,5 Formation brute de capital fixe 7,6 3,4 3,8 140,1 Capacité (+) ou besoin (–) de financement – 2,7 4,1 5,5 67,4 Taux d’épargne6 0,2 0,3 0,5 15,0 Taux d’épargne financière7 – 0,3 0,2 0,2 4,6 Relations avec le reste du monde Exportations de biens (FAB) 6,2 4,8 3,2 538,0 Importations de biens (FAB) 8,4 4,6 2,4 572,5 Exportations de services - importations de services 1,5 0,5 – 2,5 10,7 Solde des opérations de répartition en provenance du reste du monde 8,4 – 3,2 – 0,5 4,9 Capacité (+) ou besoin (–) de financement de la Nation – 2,5 – 3,4 0,3 – 18,8 1. Les impôts sur les produits regroupent la TVA, les impôts sur les importations et d’autres impôts sur les produits (TICPE, taxes sur les tabacs, sur les alcools…). 2. Excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée brute. 3. Épargne brute / formation brute de capital fixe. 4. Excédent principalement tiré de la location de logements, y compris les loyers imputés que les propriétaires se versent à eux-mêmes, et de l’autoconsommation. 5. Les prestations sociales autres que les transferts sociaux en nature sont principalement des prestations en espèces (retraites, indemnités journalières, allocations familiales, indemnités chômage, RSA). 6. Épargne brute / revenu disponible brut. 7. Capacité de financement / revenu disponible brut. Source : Insee, comptes nationaux, base 2014. 1802.indd 3 28/05/2020 16:07:26 Direction Générale : 88 avenue Verdier 92541 Montrouge Cedex Directeur de la publication : Jean-Luc Tavernier Rédacteur en chef : A. Goin Rédacteurs : C. Lesdos-Cauhapé P. Glénat, V. Quénechdu Maquette : B. Rols Code Sage : IP201802 ISSN 0997 - 3192 (papier) ISSN 0997 – 6252 (web) © Insee 2020 • Insee Première fi gure dès sa parution sur le site internet de l’Insee : https://www.insee.fr/fr/statistiques?collection=116 • Pour recevoir par courriel les avis de parution (60 numéros par an) : https://www.insee.fr/fr/information/1405555 financiers. Les dividendes nets versés augmentent en 2019 (+ 2,6 milliards d’euros), du fait du contexte fiscal encore favorable avec la mise en place du prélèvement forfaitaire unique en 2018. Au contraire, les bénéfices réinvestis d’investissements directs français à l’étranger diminuent et la charge nette d’intérêts s’alourdit. L’impôt sur les sociétés augmente, en particulier parce que la baisse des cotisations dans le cadre de la transformation du CICE a un effet positif sur le bénéfice taxable des entreprises, alors que le CICE lui-même ne l’affectait pas. Au total, l’épargne brute des sociétés non financières s’accroît très fortement en 2019 (+ 8,8 %, après – 0,3 % en 2018), mais cette hausse résulte essentiellement de l’impact positif sur l’excédent brut d’exploitation de la baisse des cotisations sociales dans le cadre de la transformation du CICE. Corrigé de cet effet, l’épargne brute augmente de 0,7 %. L’investissement des sociétés non financières progresse à un rythme proche de celui de 2018 (+ 5,1 % après + 5,0 %). Le taux d’autofinancement augmente (+ 3,2 points) pour s’établir à 94,6 %. Toutefois, corrigé de la transformation du CICE, il diminue de 3,8 points, après une baisse de 4,8 points en 2018 et s’établit à 87,6 %. L’activité des sociétés financières ralentit en 2019 La valeur ajoutée des sociétés financières décroît en 2019 (– 0,6 %), du fait des établissements bancaires comme des sociétés d’assurance. Elle s’était fortement redressée en 2018 (+ 8,2 %), après une baisse en 2017 (– 7,1 %). La valeur ajoutée des banques diminue de 1,4 % en 2019 alors qu’elle augmentait de 4,2 % en 2018 : les marges d’intermédiation sont faibles et la hausse des services facturés ne permet pas de compenser les coûts de production. La valeur ajoutée des sociétés d’assurance s’accroît (+ 4,5 %). En 2019, la production d’assurance est stable, sous l’effet d’une hausse simultanée des cotisations et des prestations. Les placements réalisés par les assureurs augmenteraient modérément, en particulier pour l’assurance vie, du fait d’une baisse du rendement des supports euros et d’une hausse parallèle du rendement des supports en unités de comptes. Le besoin de financement de la Nation se réduit L’amélioration de 3,3 milliards d’euros du solde des échanges de biens en valeur est en partie contrebalancée par la dégradation du solde des services (– 2,5 milliards d’euros). Au total, le déficit des échanges de biens et de services se replie de 0,8 milliard d’euros. Le solde des opérations de répartition se dégrade légèrement : la forte baisse des bénéfices réinvestis versés par le reste du monde à la France est presque compensée par le recul des transferts courants versés au reste du monde : en 2018, des banques françaises avaient payé des sanctions aux autorités américaines, au terme d’une série d’accords sur plusieurs litiges. Au total, le besoin de financement de la Nation est quasiment stable par rapport à 2018 et s’établit à 0,8 % du PIB. Pour en savoir plus • Virely B. et al., « Les comptes des administrations publiques en 2019 », Insee Première n° 1801, mai 2020. • Rubrique « Comptes nationaux annuels », site www.insee.fr La publication du compte provisoire de l’année 2019 s’accompagne de la publication des comptes définitif (2017) et semi-définitif (2018), qui actualisent les estimations précédentes (mai 2019). Le taux de croissance du PIB en volume est inchangé en 2017 (+ 2,3 %) et légèrement rehaussé en 2018 (+ 1,8 % en compte semi-définitif 2017 contre + 1,7 % en compte provisoire). Pour l’année 2019, la croissance du PIB, corrigée de l’effet des jours ouvrables (CJO), avait été estimée à + 1,3 % lors de la première estimation du 1er trimestre 2020 (comptes trimestriels). L’évolution du PIB est maintenant évaluée à + 1,5 % en volume pour 2019 (CJO comme en données brutes), soit une révision de + 0,2 point. Alors que les contributions à la croissance de la consommation des ménages, de la consommation des administrations publiques et de l’investissement sont revues en légère hausse, celle du solde extérieur est revue en légère baisse. Le déflateur du PIB est également révisé de – 0,2 point (+ 1,2 % au compte provisoire contre + 1,5 % à la première estimation du 1er trimestre, CJO), de sorte que la croissance du PIB en valeur est confirmée à + 2,8 % en données brutes (et + 2,7 % en données CJO). Dans le compte provisoire 2019, les évolutions du revenu disponible brut des ménages, de leur pouvoir d’achat et de leur taux d’épargne ne sont quasiment pas révisées par rapport à la première estimation des comptes trimestriels sur le 1er trimestre 2020. Le taux de marge des sociétés non financières est révisé à la hausse : 33,2 % plutôt que 32,8 %, en données CJO. Encadré 1 Les révisions du PIB en volume et du pouvoir d’achat Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l’activité productive sur le territoire d’un pays. Cet indicateur est privilégié dans le suivi de la conjoncture économique. Toutefois, une partie de l’activité produite dans un pays sert à rémunérer des actifs étrangers investis en France, ainsi que le travail transfrontalier effectué par les non-résidents. À l’inverse, une partie des ressources des résidents provient des revenus de placements à l’étranger, ainsi que de salaires perçus pour des activités réalisées à l’étranger. C’est la raison pour laquelle la commission « Stiglitz » sur la mesure des performances économiques et du progrès social a recommandé de mettre l’accent sur le revenu national brut (RNB) plutôt que sur le produit intérieur. Cette démarche peut s’étendre au revenu national disponible brut (RNDB), qui prend également en compte d’autres flux de revenus avec l’extérieur (contributions à l’Union européenne, prestations sociales, etc.). En 2019, le PIB croît de 2,8 % en valeur. La progression du RNB est légèrement inférieure (+ 2,6 %) en raison de la dégradation du solde des revenus de la propriété (reçus moins versés au reste du monde). En revanche, le solde des autres flux de revenus avec l’extérieur s’améliore, ce qui explique que le RNDB progresse plus rapidement que le RNB (+ 2,7 %). Encadré 2 Au-delà du PIB, le revenu national disponible 1802.indd 4 28/05/2020 16:07:27 Chiffre d'affaires des grandes surfaces alimentaires - avril 2020 En avril 2020, le chiffre d’affaires des grandes surfaces alimentaires est en forte baisse (−11,7 % après +2,1 % en mars). Il décroît fortement dans la vente de produits alimentaires (−9,2 %) par contrecoup après la forte hausse de mars (+11,7 %). Il est stable dans la vente de produits non alimentaires (après −0,7 % en mars) et chute dans celle de carburants (−54,7 % après −35,4 % en mars). Le chiffre d’affaires diminue fortement dans les supermarchés (−10,3 % après +9,4 %) et les hypermarchés (−12,8 % après −1,9 %). Au cours des trois derniers mois (février à avril), le chiffre d’affaires des grandes surfaces alimentaires est en baisse (−1,1 %) par rapport à celui des trois mois précédents. Sur cette période, les ventes augmentent fortement dans les produits alimentaires (+6,4 %), diminuent dans les produits non alimentaires (−2,3 %) et chutent dans les carburants (−36,2 %). Le chiffre d’affaires augmente dans les supermarchés (+3,4 %) tandis que celui des hypermarchés diminue (−4,5 %). Le chiffre d’affaires réalisé par les grandes surfaces alimentaires au cours des trois derniers mois est en baisse (−1,3 %) par rapport à la même période un an plus tôt. Sur cette période, les ventes croissent dans les produits alimentaires (+6,2 %) tandis qu’elles diminuent dans les produits non alimentaires (−4,4 %) et chutent dans les carburants (−34,5 %). En rythme annuel, le chiffre d’affaires des supermarchés est en hausse (+3,1 %) tandis que celui des hypermarchés diminue légèrement (−5,5 %). 29 mai 2020 N° 2020-141 Compte tenu du confinement de la population mis en place le 17 mars, le taux de réponse des entreprises à l’enquête mensuelle sur l’activité des grandes surfaces alimentaires est un peu moins élevé que d’ordinaire ; en conséquence, les évolutions de chiffre d’affaires publiés dans ce numéro d’Informations Rapides pourront être soumises à des révisions plus importantes qu’à l’accoutumée. 1 sur 4 dont Produits alimentaires(**) -9,2 11,7 1,7 6,4 6,2 Produits non alimentaires(**) 0,0 -0,7 -0,8 -2,3 -4,4 Carburants(**) -54,7 -35,4 -1,5 -36,2 -34,5 dont Supermarchés(***) -10,3 9,4 1,4 3,4 3,1 Hypermarchés(***) -12,8 -1,9 0,6 -4,5 -5,5 (1) Trois derniers mois (T) rapportés aux mêmes mois de l'année précédente (T–4) ou aux trois mois précédents (T–1). (*) : y compris courses en ligne, drive et en magasins gérés (**) : vendus en supermarchés ou hypermarchés, hors courses en ligne, hors drive et hors magasins gérés (***) : hors courses en ligne, hors drive et hors magasins gérés 100 105 110 115 95 90 85 85 90 95 100 105 110 115 données CVS-CJO, référence 100 en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 dont hypermarchés dont supermarchés Total 2 sur 4 100 105 110 115 120 125 130 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 40 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120 125 130 données CVS-CJO, référence 100 en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Alimentaire Carburant Non alimentaire 100 105 110 115 120 125 130 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 40 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120 125 130 données CVS-CJO, référence 100 en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Alimentaire Carburant Non alimentaire 3 sur 4 100 105 110 115 120 125 130 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 40 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120 125 130 données CVS-CJO, référence 100 en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Alimentaire Carburant Non alimentaire L’évolution du chiffre d’affaires des grandes surfaces alimentaires en mars 2020 est révisée à la hausse. Initialement publiée à +1,8 %, elle est révisée à +2,1 % (après arrondi). Ensemble des grandes surfaces alimentaires 0,28 0,02 0,16 0,23 0,00 Série brute 0,43 0,01 0,21 0,37 0,00 Coeff. CVS-CJO -0,14 0,01 -0,05 -0,14 0,00 Note de lecture : Au sein des grandes surfaces alimentaires, l'évolution CVS-CJO du chiffre d'affaires entre février et mars 2020 est révisée de +0,28 point : +0,43 point lié à la révision des données brutes et -0,14 point dû à l'actualisation des coefficients de correction des variations saisonnières et de jours ouvrés. Prochaine publication le 30 juin 2020 à 12h Contact presse : bureau-de-presse@insee.fr Suivez-nous aussi sur Twitter @InseeFr : twitter.com/InseeFr Institut national de la statistique et des études économiques 88 avenue Verdier, 92541 Montrouge Cedex Directeur de la publication : Jean-Luc Tavernier ISSN 0151-1475 4 sur 4 En mars 2020, le chiffre d’affaires chute dans l’industrie manufacturière (–14,6 %) Chiffre d’affaires dans l’industrie et la construction (ICA) - mars 2020 En mars 2020, le chiffre d’affaires chute dans l’industrie manufacturière (–14,6 % après –0,2 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (–13,0 % après –0,6 % en février). Le chiffre d’affaires à l’exportation diminue fortement en mars (–10,8 % après +2,5 %). Le chiffre d’affaires des « autres industries » baisse fortement en mars (–16,1 % après –0,8 % en février) dans tous les soussecteurs, à l’exception de la pharmacie qui progresse nettement (+8,7 % après +1,8 %). Le chiffre d’affaires chute dans les matériels de transport (–20,0 % après +3,5 %), notamment dans l’industrie automobile (–41,3 % après –0,3 %). Il diminue également fortement dans les biens d’équipement (–16,5 % après –2,5 %) avec une baisse nettement plus modérée dans les produits informatiques, électroniques et optiques (–1,3 % après –7,7 %). Le chiffre d’affaires diminue moins fortement dans les industries agricoles et alimentaires (–3,7 % après –0,7 %) et l’énergie (-5,5 % après -2,8%) mais chute dans la cokéfaction et raffinage (–24,2 % après –0,4 %). 29 mai 2020 N° 2020-138 Avertissement Compte tenu du confinement de la population mis en place le 17 mars, les déclarations de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) des entreprises utilisées pour calculer les indices mensuels de chiffres d'affaires ont fait l’objet d’adaptations légères de la part de la direction générale des Finances publiques ; en conséquence, les indices de chiffre d’affaires dans le commerce publiés dans ce numéro d’Informations Rapides pourront être soumis à des révisions un peu plus importantes qu’à l’accoutumée. Le commentaire présente les évolutions des sous-secteurs par contribution décroissante à l’évolution globale. La contribution d’un sous-secteur prend en compte son poids et l’ampleur de son évolution. Toutes les données sont corrigées des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrables (CVS-CJO). La méthodologie utilisée pour la correction des variations saisonnières et du nombre de jours ouvrables (CVS-CJO) évolue : pour l’ajustement des indices sur le passé récent, les modèles utilisés sont désormais estimés sur une sous-période réduite afin d’améliorer la qualité de la CVS-CJO. 1 100 110 120 130 140 90 90 100 110 120 130 140 données CVS-CJO, base et référence 100 en 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Industrie manufacturière Industries agroalimentaires Matériels de transport Autres industries 2 BE : INDUSTRIE 10000 98,66 -13,0 -0,6 -4,8 -5,9 CZ : INDUSTRIE MANUFACTURIERE 8371 95,43 -14,6 -0,2 -5,1 -6,3 (C1) : Industries agro-alimentaires 1809 106,49 -3,7 -0,7 -0,3 2,0 (C2) : Cokéfaction et raffinage 423 81,53 -24,2 -0,4 -8,0 -20,8 (C3) : Biens d'équipement 944 90,19 -16,5 -2,5 -6,3 -8,5 [CI ] Produits informatiques, électroniques et optiques 286 111,83 -1,3 -7,7 -1,5 -1,5 [CJ] Équipements électriques 225 79,40 -25,0 1,6 -8,5 -11,7 [CK] Machines et équipements n.c.a. (2) 433 81,49 -22,9 -0,7 -8,7 -11,8 (C4) : Matériels de transport 1387 100,49 -20,0 3,5 -7,0 -8,6 [CL1] Automobile 648 66,26 -41,3 -0,3 -15,2 -18,6 [CL2] Autres matériels de transport 739 130,54 -4,5 6,5 -0,8 -0,6 (C5) : Autres industries 3808 91,18 -16,1 -0,8 -5,9 -6,7 [CB] Textile, habillement, cuir et chaussure 188 72,97 -31,6 -4,4 -10,2 -10,8 [CC] Bois, papier et imprimerie 402 85,54 -15,2 -1,4 -5,5 -8,5 [CE] Chimie 768 95,58 -7,2 -0,4 -4,2 -7,6 [CF] Pharmacie 296 132,66 8,7 1,8 -0,4 10,5 [CG] Caoutchouc, plastique et minéraux non métalliques 613 82,57 -26,2 0,0 -7,8 -9,3 [CH] Métallurgie et produits métalliques 867 82,29 -22,3 -0,6 -8,2 -11,8 [CM] Autres industries manufacturières y.c. réparation et installation 673 95,67 -16,7 -1,9 -5,3 -2,3 DE : Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution 1629 115,25 -5,5 -2,8 -3,4 -4,5 [BZ] Industries extractives 60 74,15 -37,0 -1,6 -8,9 -9,4 [DZ] Électricité, gaz, vapeur et air conditionné 1204 118,90 -4,9 -3,4 -3,8 -5,0 [EZ] Eau, assainissement, déchets et dépollution 365 109,97 -2,5 -0,7 -0,7 -1,9 FZ : CONSTRUCTION 10000 113,08 -3,9 -4,7 -4,0 -1,3 Nota : dans le secteur de la construction, compte tenu des décalages fréquents et parfois importants entre l’activité et les facturations, l’évolution du chiffre d’affaires observé sur mars ne reflète pas forcément bien l’évolution de l’activité sur ce mois dans les circonstances particulières actuelles. (1) 10000=B...E et F (2) n.c.a. : non classé ailleurs (3) Trois derniers mois rapportés aux trois mois précédents Au cours du premier trimestre, le chiffre d'affaires dans l’industrie manufacturière baisse fortement (–5,1 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (–4,8 %). Au sein de l’industrie manufacturière, le chiffre d’affaires baisse fortement dans les « autres industries » (–5,9 %), dans les matériels de transport (–7,0 %), dans les biens d’équipement (–6,3 %) ainsi que dans la cokéfaction et raffinage (–8,0 %). La baisse est plus limitée dans les industries agro-alimentaires (–0,3 %). 3 BE : INDUSTRIE 10000 -13,0 -0,6 -4,8 -5,9 CZ : INDUSTRIE MANUFACTURIERE 8371 -14,6 -0,2 -5,1 -6,3 dont à l'exportation 2977 -10,8 2,5 -4,8 -5,3 (C1) : Industries agro-alimentaires 1809 -3,7 -0,7 -0,3 2,0 (C2) : Cokéfaction et raffinage 423 -24,2 -0,4 -8,0 -20,8 (C3) : Biens d'équipement 944 -16,5 -2,5 -6,3 -8,5 (C4) : Matériels de transport 1387 -20,0 3,5 -7,0 -8,6 (C5) : Autres industries 3808 -16,1 -0,8 -5,9 -6,7 DE : Industries extractives, énergie, eau, déchets et dépollution 1629 -5,5 -2,8 -3,4 -4,5 FZ : CONSTRUCTION 10000 -3,9 -4,7 -4,0 -1,3 Nota : dans le secteur de la construction, compte tenu des décalages fréquents et parfois importants entre l’activité et les facturations, l’évolution du chiffre d’affaires observé sur mars ne reflète pas forcément bien l’évolution de l’activité sur ce mois dans les circonstances particulières actuelles. (1) 10000=B...E et F (2) Trois derniers mois rapportés aux trois mois précédents (3) Trois derniers mois rapportés à la même période de l'année précédente. Le chiffre d’affaires est en baisse au cours du premier trimestre 2020, par rapport au premier trimestre 2019, dans l’industrie manufacturière (–6,3 %) comme dans l'ensemble de l'industrie (–5,9 %). Sur cette période, le chiffre d’affaires baisse fortement dans les « autres industries » (–6,7 %), dans les matériels de transport (–8,6 %), dans la cokéfaction et raffinage (–20,8 %), dans les biens d’équipement (–8,5 %) ainsi que dans les industries extractives, énergie, eau, déchets et dépollution (–4,5 %). Au contraire, il augmente dans les industries agro-alimentaires (+2,0 %). Industrie (BE) -0,44 -0,44 0,35 0,02 0,01 Série brute -0,48 -0,01 0,00 0,01 0,00 Coeff. CVS-CJO 0,04 -0,43 0,35 0,01 0,01 Industrie manufacturière (CZ) -0,08 -0,42 0,39 0,05 0,02 Série brute 0,09 -0,01 0,01 0,01 0,00 Coeff. CVS-CJO -0,17 -0,41 0,38 0,04 0,02 Lecture : dans l’industrie manufacturière, l’évolution CVS-CJO entre janvier 2020 et février 2020 est révisée de -0,08 point avant arrondi, dont +0,09 point suite à la révision des données brutes et -0,17 point suite au calcul des coefficients CVS-CJO. L’évolution de l’indice de chiffre d’affaires de février 2020 est révisée légèrement à la baisse de 0,1 point dans l’industrie manufacturière (–0,2 % contre –0,1 % dans la précédente publication) et est révisée à la baisse de 0,4 point dans l’ensemble de l’industrie (–0,6 % contre –0,2 %). Prochaine publication le 30 juin 2020 à 12h Contact presse : bureau-de-presse@insee.fr Suivez-nous aussi sur Twitter @InseeFr : twitter.com/InseeFr Institut national de la statistique et des études économiques 88 avenue Verdier, 92541 Montrouge Cedex Directeur de la publication : Jean-Luc Tavernier ISSN 0151-1475
Entre 2014 et 2017, les médecins généralistes exerçant dans des territoires actuellement classés en zones d’intervention prioritaire (ZIP), caractérisées par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins, ont des pratiques d’exercice spécifiques.
Ils ont une patientèle plus importante et déclarent réaliser davantage de consultations. Mais leur temps de travail hebdomadaire reste comparable à celui des médecins généralistes exerçant hors ZIP. Leur durée moyenne de consultation est donc plus courte que celle de ces derniers.
Ils ont légèrement moins de liens avec les autres professionnels de santé et consacrent moins de temps à la formation continue. Ils ont également tendance à prescrire davantage d’antidouleurs opioïdes, mais moins de soins paramédicaux, et effectuent moins d’actes de prévention.
Ces résultats tiennent compte des caractéristiques individuelles observées des médecins, ainsi que de certaines caractéristiques de leur patientèle et de leur commune d’installation. Malgré des différences de pratiques d’exercice au quotidien, les médecins généralistes installés dans une zone devenue ZIP ne se distinguent pas de leurs confrères au regard de la conception qu’ils se font de leur travail (suivi médical, soutien psychologique et social, coordination des soins, etc.).
Ces dernières années, l’accessibilité à la médecine de ville s’est détériorée [Anguis et al. 2018 ; Legendre, 2020] : les effectifs de médecins généralistes libéraux ont baissé de 2,5 % entre 2013 et 2019 (soit 1 700 médecins de moins), alors que, dans le même temps, la population française a continué d’augmenter (+ 1,4 million, soit + 2,2 %) et de vieillir. Ces dynamiques démographiques contribuent à dégrader l’écart entre l’offre et la demande de soins en médecine de ville dans certaines parties du territoire. Les zones d’intervention prioritaire (ZIP, encadré) ont été identifiées, à partir de 2017, par l’État et les agences régionales de santé (ARS), comme des zones particulièrement en tension, caractérisées par une offre de soins insuffisante. Elles font l’objet de mesures visant à favoriser l’installation et le maintien de médecins par des aides financières, proposées notamment par la Caisse nationale de l’assurance maladie.
Le troisième panel d’observation des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale (sources) documente l’activité et les pratiques des médecins généralistes libéraux entre 2014 et 2017. Observer les spécificités d’exercice d’alors, en comparant les praticiens qui exerçaient dans des zones actuellement considérées comme ZIP avec les autres médecins généralistes, permet de dresser un état des lieux de la pratique en médecine générale avant la mise en place de ce zonage. Tous les résultats présentés dans la suite de l’étude tiennent compte de caractéristiques socio-démographiques des médecins, de leur mode d’exercice et de leur lieu d’installation, ainsi que de caractéristiques propres à leur patientèle, afin de pouvoir lier les différences de pratiques au contexte spécifique d’exercice « toutes choses égales par ailleurs ».
En juin 2019, en France métropolitaine, les communes classées en ZIP (près de 9 000 communes, soit 17 % de la population) sont majoritairement situées dans les espaces périurbains ou en dehors de l’influence des pôles urbains : 38 % de ces communes appartiennent à la couronne d’un grand pôle, 27 % à la couronne d’un petit pôle ou d’un pôle moyen, et 27 % sont des communes isolées hors aire urbaine. Seulement 7 % des communes classées en ZIP appartiennent à un pôle urbain. Les habitants des ZIP sont moins favorisés : alors que 10 % des Français vivaient, en 2017, dans une commune dont le niveau de vie annuel médian des ménages était inférieur à 17 220 euros, ils étaient près de 18 % dans les communes qui ont ensuite été classées en ZIP.
Les médecins généralistes libéraux dans les ZIP sont plus souvent des hommes (63 %, contre 57 % hors ZIP) et sont en moyenne plus âgés que leurs confrères (54 ans, contre 51 ans dans les autres zones). Sur les 65 300 médecins généralistes libéraux en France métropolitaine en 2019, 7 000 exercent en ZIP.
Les médecins exerçant dans une zone aujourd’hui classée en ZIP ont, entre 2014 et 2017, une patientèle de 14 % plus élevée que leurs confrères des autres zones, toutes choses égales par ailleurs (figure 1). L’exercice dans ces zones est également associé à un nombre plus élevé de consultations : les médecins concernés effectuent chaque année, en moyenne, 10 % de consultations supplémentaires. Les temps de travail hebdomadaires déclarés par les médecins sont importants : 75 % des médecins déclarent travailler plus de 45 heures par semaine et 10 % plus de 70 heures. Cependant, en moyenne, le temps de travail déclaré n’a pas de lien significatif avec l’exercice dans une zone devenue ZIP [Silhol et al., 2019].
Le nombre de consultations étant plus élevé pour un temps de travail équivalent, les médecins de ces zones ont répondu à une demande de soins plus importante en augmentant leur rythme de travail. Leur temps de consultation est ainsi inférieur de 10 % en moyenne. Or la durée des consultations est un déterminant important des pratiques des médecins [Freeman et al., 2002]. Les écarts de pratiques des médecins généralistes exerçant dans les zones devenues ZIP pourraient donc s’expliquer par le contexte particulier de leur exercice, qui les conduit à réaliser des consultations plus courtes.
Zones devenues ZIP | Autres zones | Écarts zones devenues ZIP / autres zones | ||
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Bruts | Toutes choses égales par ailleurs¹ | |||
Nombre de consultations ou visites effectuées (par an) | 6 004 | 5 084 | 18,1 % | 10,4 %*** |
Nombre de patients distincts vus (par an) | 1 915 | 1 564 | 22,4 % | 14,0 %*** |
Temps de travail total (en nombre d’heures par semaine) | 52,7 | 53,2 | – 0,9 % | 1,3 %ns |
A suivi au moins une demi-journée ou soirée de formation continue (en %) | 79 | 87 | – 8 points | 0,6 *** ² |
Formation continue (en nombre de demi-journées ou soirées par an)3 | 11,4 | 11,8 | – 3,0 % | – 14,1 %** |
Nombre de médecins interrogés | 195 | 1 295 |
Interrogés sur leurs besoins en formation concernant la prise en charge de patients en situation de vulnérabilité sociale, le suivi gynécologique ou le suivi des grossesses, les médecins généralistes exerçant dans une zone devenue ZIP ne déclarent pas des besoins plus importants que leurs confrères exerçant hors ZIP.
Les médecins généralistes des territoires devenus ZIP déclarent aussi souvent que leurs confrères actualiser leurs connaissances par eux-mêmes concernant les bénéfices-risques des différentes méthodes de contraception ou le traitement hormonal de la ménopause. De même, ils consultent les mêmes sources d’information médicales (presse spécialisée, bulletins d’autorités sanitaires, expertise de confrères spécialistes…) que les autres, et ce, dans des proportions similaires.
Cependant, ils ont consacré moins de temps à la formation continue : 21 % d’entre eux déclarent ne pas avoir suivi de formation continue durant l’année précédant l’enquête, contre 13 % des médecins des autres zones. Parmi les médecins déclarant en suivre, les médecins des zones devenues ZIP allouent des temps de formation inférieurs de 14 % à ceux des autres zones. Dans le domaine de l’oncologie par exemple, ils sont moins nombreux à déclarer avoir suivi une formation continue au cours des cinq dernières années. La formation continue pourrait ainsi constituer une variable d’ajustement du temps de travail. Ainsi, ils déclarent des niveaux de connaissances légèrement inférieurs à ceux de leurs confrères hors ZIP pour le dépistage du cancer du sein, l’évaluation du rapport bénéfice-risque du traitement hormonal de la ménopause ou celui des différentes méthodes de contraception.
Interrogés sur le cas fictif d’une patiente traitée par chimiothérapie pour un cancer du sein et venant consulter pour une fièvre avec fatigue et toux, les médecins des zones devenues ZIP ont déclaré plus souvent que leurs confrères réorienter la patiente aux urgences. Pour le suivi de leurs patients atteints de cancer, ils participent moins souvent à des réunions de concertation pluridisciplinaires, dont le but consiste à prendre des décisions concernant la prise en charge de ces patients. Ils déclarent plus souvent ne pas être sollicités par les médecins hospitaliers sur la faisabilité du retour ou du maintien à domicile de leurs patients. De même, dans le cadre d’une hospitalisation en cours de grossesse, ces médecins déclarent moins souvent avoir été en contact avec le personnel de l’établissement dans lequel la patiente a été accueillie. Il est ainsi probable que, confrontés à un contexte d’exercice spécifique, notamment à un rythme plus soutenu, les médecins exerçant dans une zone devenue ZIP soient moins disponibles pour accompagner le suivi de certains cas ou participer aux prises de décision.
Ils communiquent toutefois avec d’autres professionnels de santé. Par exemple, dans les échanges d’informations avec les spécialistes en charge de leurs patients atteints de cancer, aucune différence significative n’est relevée. Ils ne déclarent pas moins que les autres réorienter des patientes enceintes avec une consommation de tabac ou d’alcool jugée à risque et estiment partager avec les autres professionnels de santé le même niveau d’information que leurs confrères lors de la prise en charge de patients en situation de vulnérabilité sociale. Enfin, concernant des réseaux dédiés à certaines thématiques (soins palliatifs ou périnatalité, par exemple), ils ne déclarent pas moins les connaître ou moins y participer.
Si les médecins exerçant dans les territoires devenus ZIP ne déclarent pas systématiquement être plus enclins à déléguer des tâches, ils le sont plus souvent que les autres sur quelques thématiques. Leurs positions quant à la délégation de la vaccination, que ce soit la prescription ou l’acte, ne diffèrent pas de celles de leurs confrères. Néanmoins, ils sont plus souvent favorables à l’idée d’être aidés par un infirmier rémunéré par l’Assurance maladie pour le suivi des vaccinations des patients. Ils sont également plus souvent favorables à l’idée de déléguer des consultations de suivi chronique à des infirmiers pour les aider dans la prise en charge des patients atteints de plusieurs pathologies.
Les médecins en zones devenues ZIP ont moins effectué certains actes de prévention que leurs collègues. Les écarts de scores réalisés aux indicateurs de prévention de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) sont par exemple significatifs pour les dépistages des cancers du col de l’utérus et du sein, ainsi que pour la vaccination des personnes âgées. Leurs moindres scores en matière de prévention pourraient être associés à leur temps de consultation plus court. En effet, en 1998, une enquête portant sur près de 4 000 consultations chronométrées montre qu’un rythme de consultations plus élevé est plus souvent associé à une baisse des actes de prévention [Zyzanski et al., 1998].
D’après les mises en situation fictives soumises aux praticiens lors du questionnaire, les médecins en zones devenues ZIP ne se distinguent pas par leur prise en charge des patients atteints de plusieurs pathologies. En particulier, ils ne relativisent pas plus que leurs confrères les risques d’interaction entre médicaments, et ne se déclarent ni plus souvent, ni moins souvent favorables à l’arrêt d’une prescription de médicaments chez ces patients.
Enfin, les médecins en zones devenues ZIP prescrivent significativement plus d’antidouleurs opioïdes et moins de soins paramédicaux que leurs confrères – même en tenant compte de la densité locale en infirmiers et en masseurs-kinésithérapeutes et des caractéristiques de la patientèle (figure 2).
Zones devenues ZIP | Autres zones | Écarts zones devenues ZIP / autres zones | ||
---|---|---|---|---|
Bruts | Toutes choses égales par ailleurs¹ | |||
Prescription d’opioïdes (en nombre de boîtes par patient et par an) | 0,83 | 0,68 | 22,1 % | 19,8 %*** |
Remboursements de soins infirmiers (en euros par patient et par an) | 9,4 | 15,1 | – 38,0 % | – 28,0 %*** |
Remboursements de soins de masso-kinésithérapie (en euros par patient et par an) | 11,8 | 18,0 | – 34,4 % | – 34,2 %** |
Nombre de médecins interrogés | 195 | 1 295 |
Les médecins généralistes en zones devenues ZIP ne se distinguent pas de leurs confrères hors ZIP quant à la perception de leur rôle. Ils sont plutôt plus nombreux à penser que, pour une meilleure prise en charge des personnes en situation de vulnérabilité sociale, leur rôle est d’accompagner ces dernières dans diverses démarches administratives et d’adapter leur relation avec elles. Pour le suivi gynécologique ou de grossesses à bas risque, leur conception rejoint celle de leurs confrères. Concernant la prise en charge des patients atteints de cancer, ils mettent davantage en avant leur rôle dans le choix de l’équipe soignante et dans la prise en charge de la douleur. Mais ils ne se distinguent pas des autres médecins généralistes quant au suivi médical, au soutien psychologique et social ou encore à l’aide à la coordination des soins.
Le « zonage médecin » a été mis en place à la suite de la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016.
Une méthodologie nationale, faisant l’objet d’un arrêté ministériel en date du 13 novembre 2017, fixe le cadre dans lequel les agences régionales de santé (ARS) déterminent les zones sous-dotées en médecins. Parmi ces zones, on trouve des zones d’intervention prioritaire (ZIP) et des zones d’action complémentaire (ZAC). Les deux types de zones bénéficient d’aides prévues dans le Code de la santé publique, mais les ZIP font, en outre, l’objet d’aides conventionnelles de l’Assurance maladie.
Une partie des ZIP est sélectionnée automatiquement en fonction de la rareté de l’offre médicale, à partir de l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) calculé tous les ans par la Drees. Cet indicateur mesure l’accessibilité aux soins de médecine générale au niveau de chaque commune, en tenant compte, simultanément, de l’offre et de la demande de soins des communes environnantes, à travers l’âge de la population et le niveau d’activité des praticiens. Une zone est automatiquement classée ZIP si l’indicateur d’APL est inférieur à 2,5 consultations accessibles par an et par habitant. Le millésime d’APL associé au zonage date de 2015, et est donc contemporain de la période de collecte (2014-2017). Les ZIP restantes sont sélectionnées par les ARS au sein d’un vivier de territoires dont l’indicateur d’APL est compris entre 2,5 et 4 consultations par an et par habitant. Le choix des critères mobilisés pour effectuer cette sélection additionnelle est à la discrétion des ARS. Au total, l’ensemble des ZIP doit couvrir une fraction de la population nationale qui ne peut excéder un plafond de 18 %.
Le statut des ZIP est évolutif, car les ARS sont tenues d’actualiser le « zonage médecin » tous les trois ans. Elles peuvent aussi le revoir plus fréquemment, à leur discrétion. Cette étude s’appuie sur le zonage en vigueur en juin 2019 en France métropolitaine (figure).
Voir également :
SÉRIES CHRONOLOGIQUES
Paru le : 15/04/2020
Date de valeur | Valeur |
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1er trimestre 2020 | 130,57 |
Voir également :
Intitulés | Décembre 2019 | Janvier 2020 | Février 2020 | |
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BT02 | Terrassements | 115,0 | 115,2 | 114,6 |
BT03 | Maçonnerie et canalisations en béton (sauf ossature, béton armé, carrelage, revêtement et plâtrerie) | 112,4 | 112,8 | 113,0 |
BT06 | Ossature, ouvrages en béton armé | 110,7 | 110,9 | 110,6 |
BT07 | Ossature et charpentes métalliques | 110,6 | 111,1 | 110,9 |
BT08 | Plâtre et préfabriqués | 112,0 | 112,4 | 112,6 |
BT09 | Carrelage et revêtement céramique | 111,1 | 111,2 | 111,1 |
BT10 | Revêtements en plastique | 112,7 | 112,4 | 112,6 |
BT11 | Revêtements en textiles synthétiques | 116,3 | 117,0 | 116,7 |
BT12 | Revêtements en textiles naturels | 115,6 | 116,2 | 115,7 |
BT14 | Revêtements en plaque de pierre naturelle sciée et produits assimilés | 116,3 | 117,1 | 117,4 |
BT16b | Charpente en bois | 114,8 | 115,3 | 115,2 |
BT18a | Menuiserie intérieure | 114,3 | 114,5 | 115,0 |
BT19b | Menuiserie extérieure | 115,2 | 115,6 | 115,8 |
BT26 | Fermeture de baies en plastique y compris fenêtre PVC | 109,8 | 110,1 | 110,3 |
BT27 | Fermeture de baies en aluminium | 108,3 | 108,2 | 108,2 |
BT28 | Fermeture de baies en métal ferreux | 107,2 | 107,6 | 107,2 |
BT30 | Couverture en ardoises de schiste | 115,6 | 115,7 | 115,8 |
BT32 | Couverture en tuiles en terre cuite | 113,3 | 113,5 | 113,8 |
BT33 | Couverture en tuiles en béton | 112,9 | 112,5 | 113,5 |
BT34 | Couverture en zinc et métal (sauf cuivre) | 118,3 | 117,8 | 117,7 |
BT35 | Couverture en bardeaux bituminés d’asphalte | 122,7 | 123,0 | 122,5 |
BT38 | Plomberie sanitaire (y compris appareils) | 114,6 | 114,3 | 114,4 |
BT40 | Chauffage central (à l’exclusion du chauffage électrique) | 110,4 | 110,2 | 110,6 |
BT41 | Ventilation et conditionnement d’air | 114,2 | 114,5 | 114,7 |
BT42 | Menuiserie en acier et serrurerie | 112,9 | 113,1 | 112,8 |
BT43 | Menuiserie en alliage d’aluminium | 110,2 | 110,0 | 110,1 |
BT45 | Vitrerie-miroiterie | 120,9 | 121,1 | 120,8 |
BT46 | Peinture, tenture, revêtements muraux | 114,3 | 115,0 | 115,3 |
BT47 | Électricité | 110,0 | 110,1 | 110,3 |
BT48 | Ascenseurs | 112,5 | 112,5 | 112,4 |
BT49 | Couverture et bardage en tôles d’acier revêtement avec revêtement étanchéité | 115,2 | 115,1 | 114,6 |
BT50 | Rénovation-entretien tous corps d’état | 114,6 | 114,6 | 114,8 |
BT51 | Menuiseries PVC | 110,1 | 109,9 | 109,9 |
BT52 | Imperméabilité de façades | 117,8 | 118,3 | 118,3 |
BT53 | Étanchéité | 112,1 | 111,7 | 111,3 |
BT54 | Ossature bois | 113,4 | 113,9 | 113,7 |
BT01 | Tous corps d’état | 111,6 | 111,8 | 111,8 |
Intitulés | Décembre 2019 | Janvier 2020 | Février 2020 | |
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TP02 | Travaux de génie civil et d’ouvrages d’art neufs ou rénovation | 114,3 | 114,7 | 114,8 |
TP03a | Grands terrassements | 111,0 | 111,3 | 111,1 |
TP03b | Travaux à l’explosif | 109,3 | 108,8 | 108,7 |
TP04 | Fondations et travaux géotechniques | 111,5 | 111,9 | 111,6 |
TP05a | Travaux en souterrains traditionnels | 111,8 | 112,3 | 112,1 |
TP05b | Travaux en souterrains avec tunnelier | 111,7 | 112,3 | 112,2 |
TP06a | Grands dragages maritimes | 108,3 | 111,4 | 110,0 |
TP06b | Dragages fluviaux et petits dragages maritimes | 109,9 | 109,9 | 109,6 |
TP07b | Travaux de génie civil, béton et acier pour ouvrages maritimes | 99,3 | 101,1 | 100,6 |
TP08 | Travaux d’aménagement et entretien de voirie | 108,4 | 110,1 | 110,7 |
TP09 | Fabrication et mise en œuvre d’enrobés | 103,2 | 107,7 | 109,5 |
TP10a | Canalisations, assainissement et adduction d’eau avec fourniture de tuyaux | 111,4 | 111,5 | 111,6 |
TP10b | Canalisations sans fourniture de tuyaux | 113,6 | 114,0 | 114,1 |
TP10c | Réhabilitation de canalisations non visitables | 110,6 | 110,4 | 110,4 |
TP10d | Réseaux de chauffage et de froid avec fourniture de tuyaux | 105,6 | 105,7 | 105,7 |
TP11 | Canalisations grandes distances de transport / transfert avec fourniture de tuyaux | 105,7 | 105,3 | 105,1 |
TP12a | Réseaux d'énergie et de communication hors fibre optique | 112,6 | 112,9 | 113,0 |
TP12b | Éclairage public - Travaux d'installation | 108,7 | 108,4 | 108,3 |
TP12c | Éclairage public - Travaux de maintenance | 114,7 | 114,8 | 114,9 |
TP12d | Réseaux de communication en fibre optique | 115,2 | 115,4 | 115,5 |
TP13 | Charpentes et ouvrages d’art métalliques | 112,5 | 112,4 | 111,5 |
TP14 | Travaux immergés par scaphandriers | 116,1 | 116,3 | 116,2 |
TP01 | Index général tous travaux | 110,4 | 111,4 | 111,7 |
Intitulés | Décembre 2019 | Janvier 2020 | Février 2020 | |
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TRBT | Transport Bâtiment | 112,8 | 112,8 | 111,6 |
TRTP | Transport Travaux publics | 110,5 | 110,5 | 110,5 |
MABTGO | Matériel Bâtiment Gros œuvre | 109,4 | 109,3 | 110,1 |
MABTSO | Matériel Bâtiment Second œuvre | 113,7 | 115,1 | 116,0 |
MATP | Matériel Travaux Publics | 104,6 | 104,7 | 105,5 |
FD | Frais divers | 104,0 | 103,4 | 103,9 |
FG | Fourniture de graines | 128,4 | 132,8 | 132,8 |
FV | Fourniture de végétaux | 105,7 | 105,7 | 105,7 |
EV1 | Travaux de végétalisation | 121,6 | 123,3 | 123,2 |
EV2 | Application de produits phytosanitaires | 107,6 | 106,9 | 106,8 |
EV3 | Travaux de création d’espaces verts | 116,6 | 116,9 | 116,7 |
EV4 | Travaux d’entretien d’espaces verts | 118,5 | 118,7 | 118,5 |
PMR | Produits de marquage routier | 114,9 | 115,0 | 115,0 |
TSH | Travaux de signalisation horizontale | 113,0 | 113,3 | 113,3 |
DRR01 | Fourniture de dispositifs de retenue de route | 110,1 | 111,7 | 107,7 |
DRR02 | Fourniture et pose de dispositifs de retenue de route | 111,1 | 112,2 | 109,5 |
ING | Ingénierie | 117,2 | 117,2 | 117,1 |
Intitulés | Décembre 2019 | Janvier 2020 | Février 2020 | |
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IM | Indice de réactualisation des actifs matériels dans la construction | 1,1453 | 1,1653 | 1,1656 |
Voir également :
En avril 2020, les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution sont en hausse de 0,3 % sur un mois, après +0,1 % en mars.
Comparés à ceux du même mois de l’année précédente, les prix de ces produits accélèrent légèrement à +1,3 %, après trois mois consécutifs de ralentissement.
La crise sanitaire du Covid-19 affecte la qualité des données du mois d’avril : les relevés de prix dans les points de vente physiques sont, en effet, suspendus depuis le 16 mars, ce qui ne permet pas de publier certains indices de cette publication.
Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles dans l’encadré « Pour en savoir plus ».
En avril 2020, les prix des produits de grande consommation vendus dans la grande distribution sont en hausse de 0,3 % sur un mois, après +0,1 % en mars.
Comparés à ceux du même mois de l’année précédente, les prix de ces produits accélèrent légèrement à +1,3 %, après trois mois consécutifs de ralentissement.
Indices | Variations (en %) au cours | ||
---|---|---|---|
avril 2020 | du dernier mois (1) | des 12 derniers mois (2) | |
Grande distribution | 103,56 | 0,3 | 1,3 |
Grande distribution étendue | nd | nd | nd |
Hors grande distribution | nd | nd | nd |
Toutes formes de vente | nd | nd | nd |
Indices | Variations (en %) au cours | ||
---|---|---|---|
avril 2020 | du dernier mois (1) | des 12 derniers mois (2) | |
Produits alimentaires (hors produits frais) | 104,73 | 0,3 | 1,7 |
- Viandes | 108,05 | 0,3 | 4,2 |
- Boissons | 104,21 | 0,0 | 0,8 |
- Autres produits alimentaires | 103,43 | 0,5 | 0,9 |
Produits d'entretien, hygiène-beauté | 97,66 | 0,2 | -0,8 |
Ensemble : Grande distribution | 103,56 | 0,3 | 1,3 |
En avril 2020, les prix de l’alimentation (hors produits frais) vendue en grande distribution augmentent plus fortement que le mois précédent : +0,3 % après +0,1 %. Sur un an, leur hausse est plus marquée qu’en mars (+1,7 % après +1,5 %).
Cette hausse des prix sur le mois résulte de celle des prix des viandes et des autres produits alimentaires alors que ceux des boissons sont stables.
Les prix des viandes vendues en grande distribution augmentent de 0,3 % en avril, comme en mars. Sur un an, leur croissance est plus soutenue que le mois précédent : +4,2 % après +3,9 %.
Les prix des boissons vendues en grande distribution sont stables sur le mois, comme le mois précédent. Sur un an, ils ralentissent pour le troisième mois consécutif : +0,8 % en avril après +1,0 % en mars, +1,4 % en février et + 1,9 % en janvier.
Les prix des autres produits alimentaires (hors produits frais) sont nettement plus dynamiques qu’en mars : +0,5 % après +0,1 %. Sur un an, ils accélèrent légèrement (+0,9 % après +0,7 % en mars).
Après une baisse de 0,3 % en mars, les prix des produits d’entretien et de l’hygiène-beauté vendus dans la grande distribution se redressent à +0,2 % en avril. Sur un an, la baisse des prix de ces produits est un peu moins marquée que le mois précédent : −0,8 %, après −1,0 %.
Voir également :
En 2017, en France, une personne se situe parmi les « très hauts revenus », c'est-à-dire les 1 % les plus élevés, si le revenu initial annuel de son ménage fiscal par unité de consommation (UC) dépasse 108 670 €. Ce seuil, correspondant à 9 060 € par mois pour une personne seule et à 19 020 € pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, est cinq fois plus élevé que le revenu médian de la population française (sources).
L’Île-de-France compte près de 276 000 personnes à très hauts revenus, soit près de 43 % du total national (11,5 % en Auvergne - Rhône-Alpes). Plus nombreux que dans les autres régions mais aussi plus riches, ces Franciliens perçoivent, à l’échelle nationale, 46 % de la masse des revenus des personnes à très hauts revenus (figure 1).
La concentration des très hauts revenus en Île-de-France s’illustre également à travers leur part dans la population régionale : 2,3 % contre 0,7 % dans les autres régions. Elle est liée au poids économique du territoire : l'Île-de-France est la première région économique française. Les cadres y représentent 30 % de l'emploi (contre 18 % au niveau national) et la région compte également beaucoup de sièges sociaux de grandes entreprises, où travaillent des cadres dirigeants du privé notamment. De même, si les personnes à très hauts revenus perçoivent 7 % de la masse totale des revenus avant redistribution en France, ce chiffre atteint 14 % en Île-de-France.
Du fait de la progressivité de l’impôt, les Franciliens à très hauts revenus contribuent à hauteur de 23,5 % des impôts directs versés par l’ensemble des contribuables de la région, contre 13,5 % en moyenne nationale. Les impôts directs payés par ces Franciliens représentent la moitié des impôts directs payés par l'ensemble des Français à très hauts revenus. Après impôts directs, les revenus disponibles de ces Franciliens diminuent de 32 %, soit davantage que l’ensemble de la population francilienne (19 %). Les prestations sociales (souvent soumises à conditions de revenus) réduisent également les écarts de richesse.
Au sein de l’Île-de-France, région la plus inégalitaire de France, de fortes disparités existent. Ainsi, près de la moitié (47,1 %) des Franciliens à très hauts revenus résident à Paris, où ils représentent 6 % de la population. La population à très hauts revenus est également très présente dans les Hauts-de-Seine (4 %) et les Yvelines (2 %). À l'inverse, seule 0,3 % de la population en Seine-Saint-Denis perçoit de très hauts revenus (figure 2).
Les sources principales de revenus des ménages à très hauts revenus diffèrent des autres ménages franciliens. En effet, plus le revenu augmente, plus la détention d'un patrimoine immobilier, financier ou professionnel augmente. Les activités salariées restent l'origine principale pour seulement 57 % des ménages à très hauts revenus (66 % de l'ensemble des ménages). En revanche, 19 % des ménages franciliens à très hauts revenus tirent principalement leurs revenus du patrimoine contre 4 % de l'ensemble des ménages. Les prix de l’immobilier et le montant des loyers en Île-de-France expliquent ce poids des revenus patrimoniaux. Enfin, les activités non salariées ou les pensions ou retraites sont les sources principales de revenus pour 12 % des ménages franciliens à très hauts revenus contre respectivement 3 % et 24 % de l'ensemble des ménages franciliens.
Les Franciliens à très hauts revenus sont majoritairement propriétaires de leur résidence principale (80,3 % contre 47,9 % pour l’ensemble des ménages franciliens). Ils sont également plus âgés : dans 57,2 % des cas (contre 40,2 % chez l’ensemble des contribuables franciliens), l’âge du référent fiscal, c’est-à-dire la personne qui déclare les revenus, est compris entre 50 et 74 ans.
Au sein même de la population à très hauts revenus, des disparités existent. Ainsi, les 10 % percevant les plus hauts revenus (soit, à l’échelle de l’ensemble de la population française, les 0,1 % des contribuables aux ressources les plus élevées) forment la catégorie dite à « très très hauts revenus ». Ces personnes disposaient en 2017 d’un revenu avant distribution supérieur à 268 350 € par unité de consommation, soit 2,5 fois plus élevé que les personnes à très hauts revenus. Ces très très hauts revenus sont encore davantage concentrés en Île-de-France puisque plus de la moitié d’entre elles résident dans la région. Elles détiennent environ 2 % des revenus initiaux nationaux et 5 % des revenus initiaux régionaux.
Autre information :
Exceptionnellement, pendant la pandémie du Covid-19, l’Insee diffuse chaque semaine le nombre de décès par jour et par département. Les décès sont enregistrés dans la commune où ils ont eu lieu (et non au lieu de résidence). Les statistiques diffusées sont provisoires (se référer à la note méthodologique) et seront actualisées toutes les semaines. Le fichier au format CSV contenant les données - non nominatives - sur chaque décès survenu est également mis à jour chaque semaine.
Pour chaque département, sont disponibles sous forme de graphiques, cartes et fichiers :
Est aussi mis à disposition un fichier individuel avec pour chaque décès ayant eu lieu entre le 1er janvier 2018 et le 20 avril 2020, la date de décès, le sexe, la date de naissance et le département de résidence de la personne décédée, le département et la commune de décès, le lieu de décès (hôpital ou clinique, domicile, maison de retraite, etc.).
Entre mi-mars et fin mars, la mairie de Marseille a fait face à des problèmes techniques ayant affecté ses transmissions à l’Insee. Le processus a repris début avril et des estimations ont été réalisées par l’Insee, pour le mois de mars, à partir de comptages fournis par la commune. Les données concernant les Bouches-du-Rhône sont donc plus fragiles que celles des autres départements et seront davantage révisées. Les comptages transmis par la mairie de Marseille ne permettent cependant pas de calculer le détail par âge, sexe et lieu de décès pour le département des Bouches-du-Rhône. Les estimations faites pour Marseille au mois de mars ne concernent donc que le nombre de décès par département et non les décès par sexe, âge et lieu de décès. Ces estimations sont également absentes du fichier individuel qui est donc incomplet.
Les chiffres qui sont présentés et commentés ci-dessous sont provisoires et seront révisés dans les prochaines semaines. Le nombre de décès totaux enregistrés entre le 1er mars et 13 avril 2020 est ainsi révisé par rapport à la diffusion de la semaine dernière de + 1,7 %, révision liée à de nouvelles transmissions à l’Insee de décès concernant cette période.
Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 1er mai 2020 et survenus entre le 1er mars et le 20 avril 2020 est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019 ou 2018 : 109 831 décès ont été enregistrés en 2020 en France (soit une moyenne de 2 154 décès par jour) contre 86 606 en 2019 et 94 881 en 2018. Entre le 1er mars et le 20 avril, le nombre de décès en France est ainsi supérieur de 27 % à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 16 % à 2018.
Le nombre de décès, qui était en moyenne de 1 780 par jour sur la première quinzaine de mars 2020, augmente nettement à 2 230 au cours de la deuxième quinzaine. Il atteint un pic le 1er avril avec 2 776 décès enregistrés ce jour-là et diminue depuis (2 620 décès par jour en moyenne entre le 1er et le 10 avril, 2 120 du 11 au 20 avril). À noter cependant que le nombre moyen de décès par jour est souvent important en janvier ou février, au moment des épisodes grippaux ; au cours des cinq dernières années, il a atteint un maximum en janvier 2017 avec une moyenne de 2 200 décès par jour (cf. note méthodologique). Au total, le nombre de décès survenus entre le 1er janvier et le 20 avril 2020 s’élève à 218 242 ; il est supérieur à celui enregistré sur la même période en 2019 (202 848) ou en 2018 (206 858).
Au niveau régional, l’Île-de-France est la région qui enregistre la plus forte croissance du nombre de décès totaux entre le 1er mars et le 20 avril 2020 par rapport à la même période de 2019 (+ 95 %), suivie par le Grand Est (+ 60 %) et les deux régions Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France (respectivement + 28 % et + 24 %). À Mayotte, le nombre de décès augmente également de 27 % par rapport à 2019. Dans toutes ces régions, le nombre de décès est également supérieur à celui enregistré sur la même période en 2018. Dans trois autres régions, il est supérieur de 15 % environ à celui enregistré sur la même période en 2019, et également supérieur à 2018 : Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les régions, comme les départements, sont les lieux dans lesquels les décès sont survenus, et non pas les lieux de résidence des personnes décédées.
Au niveau départemental, six départements comptent au moins deux fois plus de décès entre le 1er mars et le 20 avril 2020 que sur la même période de 2019. Il s’agit du Haut-Rhin (+ 135 %) et de cinq départements franciliens : la Seine-Saint-Denis (+ 130 %), les Hauts-de-Seine (+ 122 %), le Val-de-Marne (+ 104%), l’Essonne et le Val-d’Oise (+ 99 % chacun). Neuf autres départements enregistrent une progression d’au moins 50 % par rapport à 2019. Il s’agit de tous les autres départements franciliens mais également des Vosges, de la Moselle, du Bas-Rhin, du Doubs, de l’Oise et de l’Aisne. Trente-cinq départements au total ont un surplus de décès d’au moins 20 % par rapport à 2019.
Sur la période la plus récente, le nombre moyen de décès quotidiens enregistrés entre le 1er et le 20 avril diminue dans le Grand Est de 8 % par rapport à celui de la seconde quinzaine de mars. La baisse reste encore mesurée en comparaison de la hausse constatée entre la première et la seconde quinzaine du mois de mars (+ 71 %). Cet repli est marqué pour les départements du Haut-Rhin (- 34 % après + 144 %), de la Haute-Marne (- 14 % après + 85 %) mais aussi de la Somme (- 17 % après + 28 %).
Le nombre moyen de décès quotidiens continue de croître en Île-de-France en avril même si la progression ralentit en termes relatifs : 550 décès par jour sont enregistrés entre le 1er et le 20 avril contre 410 la seconde quinzaine de mars, soit + 35 % après + 90 % entre la première et la seconde quinzaine de mars.
À l’opposé, dix-neuf départements ont moins de décès enregistrés entre le 1er mars et le 20 avril 2020 que sur la même période de 2019. Ces départements sont essentiellement situés dans le Sud-Ouest et le Centre de la France ainsi que dans la plupart des départements d’outre-mer.
Afin de comparer directement les décès survenus en 2020 aux décès survenus en 2019 et 2018, en neutralisant les évolutions des taux de dématérialisation, les décès survenus jusqu’à la date du 24 avril sont communiqués sur le champ – constant – des communes ayant opté pour une transmission dématérialisée au 1er avril 2020. Par rapport aux chiffres diffusés la semaine dernière, les décès enregistrés dans ces communes entre le 1er mars et le 17 avril sont révisés à la hausse de 1,3 %.
Le nombre de décès survenus en France dans ces communes entre le 1er mars et le 13 avril 2020 s’élève à 87 556 (soit 93 % des décès transmis par voie dématérialisée ou par papier par l’ensemble des communes). Il est de 95 106 à la date du 17 avril, contre 74 584 entre le 1er mars et le 17 avril 2019 et 81 660 à la même période en 2018. Que ce soit à la date du 17 avril, ou à celle du 13 avril, ce sont les mêmes régions et les mêmes départements qui enregistrent les plus forts excédents de décès par rapport à 2019. Ces excédents à la date du 17 avril, par rapport à ceux constatés à la date du 13 avril, sont le plus souvent plus marqués, mais dans des proportions moindres par rapport à la semaine passée.
La rapidité de transmission des informations portant sur les décès dans ces communes (qui représentent actuellement 93 % des décès totaux) permet des analyses plus précoces. 107 893 décès sont ainsi recensés entre le 1er et le 24 avril, soit 27 % de plus qu’en 2019 et 17 % de plus qu’en 2018.
Le nombre de décès enregistré dans ces communes diminue toutefois au cours de la semaine du 18 au 24 avril par rapport à la semaine précédente en France et dans toutes les régions de France métropolitaine. Cette diminution est, selon ces chiffres provisoires, de - 20 %. Cela confirme le retournement observé depuis le 1er avril. Cette baisse est proche de celle qui avait été mesurée la semaine dernière entre le 11 et le 17 avril qui s’établissait alors à - 17 %, revue depuis à - 13 %.
Dans ces communes qui transmettent les informations par voie dématérialisée, la baisse du nombre de décès est marquée en Île-de-France (- 32 % après – 24 % la semaine précédente), en Bourgogne-Franche-Comté (- 26 % après - 7 %), dans le Grand Est (- 22 % après - 19 %) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 21 % après - 8 %).
Quatre-vingt-six départements enregistrent une diminution des décès survenus du samedi 18 avril au vendredi 24 avril par rapport à la semaine précédente. Parmi eux, vingt-et-un ont une baisse d’au moins 30 % cette semaine-là, dont plusieurs départements très touchés par le Covid-19 : la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, la Côte-d’Or, l’Essonne, Paris ou encore le Haut-Rhin.
La hausse de mortalité constatée entre le 1er mars et le 20 avril 2020 par rapport à 2019 est de 27 %, avec un léger écart entre les femmes (+ 26 %) et les hommes (+ 28 %), pour la France hors Bouches-du-Rhône. Une plus forte hausse de la mortalité masculine s’observe notamment dans les régions les plus touchées par le Covid-19, en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est, de façon moindre en Île-de-France. Elle n’est en revanche pas présente dans les Hauts-de-France. La mortalité masculine augmente nettement plus que la mortalité féminine (au moins 20 points d’écart) en Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Corse du Sud, dans le Val-de-Marne mais également dans l’Ain, les Deux-Sèvres et l’Eure-et-Loir. L’écart est en revanche très peu marqué dans le Haut-Rhin. À l’inverse dans le Bas-Rhin, ce sont les femmes dont la mortalité augmente le plus, et cette plus forte mortalité féminine s’avère très prononcée dans la Meuse. Dans plusieurs départements peu touchés par le Covid-19, la mortalité augmente davantage pour les femmes que pour les hommes.
Avant 65 ans, la mortalité est très proche en 2019 et 2020 (7 % de décès en plus constatés sur la période en 2020 par rapport à 2019) avec cependant des évolutions différenciées selon les tranches d’âge et le genre : la mortalité baisse de 18 % chez les moins de 25 ans, et plus particulièrement chez les jeunes hommes (- 24 %), probablement du fait des mesures de confinement qui peuvent agir sur d’autres causes de décès notamment accidentelles ; elle est stable entre 25 et 49 ans et elle augmente de 12 % entre 50 et 64 ans (un peu plus pour les femmes que pour les hommes).
Ensuite, la hausse du nombre de décès est d’autant plus forte que l’âge augmente : elle est de 22 % entre 65 et 74 ans, de 31 % entre 75 et 84 ans et de 33 % au-delà. Pour chacune de ces tranches d’âge, la hausse est nettement plus importante pour les hommes que pour les femmes. Au-delà de 65 ans, la hausse de la mortalité est de 33 % pour les hommes contre 28 % pour les femmes.
Cette hausse de la mortalité, plus forte en 2020 aux âges élevés, s’observe notamment dans les régions les plus touchées par l’épidémie (Île-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Hauts-de-France). Le nombre de décès de jeunes de moins de 25 ans y est cependant, comme dans les autres régions, aussi inférieur à celui constaté sur la même période en 2019. En revanche, dans les deux régions les plus touchées, l’Île-de-France et le Grand Est, on observe un nombre de décès plus élevé par rapport à 2019 même entre 25 et 49 ans : ce surplus est de + 27 % en Île-de-France et de + 11 % dans le Grand Est. Il est toutefois très inférieur au surcroît observé au-delà de 75 ans qui est de l’ordre de 112 % en Île-de-France et de 72 % dans le Grand Est.
Parmi les décès enregistrés entre le 1er mars et le 20 avril 2020 en France hors Bouches-du-Rhône, environ 53 300 ont eu lieu dans un hôpital ou une clinique (soit 50 % des décès enregistrés), 25 400 ont eu lieu à domicile (24 %), 16 400 dans un établissement pour personnes âgées (15 %) et enfin 11 500 dans un autre lieu ou dans un lieu indéterminé (11 %). Cette répartition des décès selon leur lieu de survenue est proche de celle constatée en 2019 avec un peu moins de décès à l’hôpital ou en clinique (50 % contre 53 % en 2019) et un peu plus dans les maisons de retraite (15 % contre 13 % en 2019).
Les décès survenus en établissement pour personnes âgées au cours de cette période augmentent très fortement entre 2019 et 2020, bien davantage que les autres décès : + 56 % du 1er mars au 20 avril 2020 par rapport aux mêmes dates en 2019, contre + 30 % à domicile et + 20 % en hôpital ou clinique.
Le nombre de décès déclarés comme étant survenus en maison de retraite, qui était de l’ordre de 210 par jour la première quinzaine de mars 2020, augmente très fortement la deuxième quinzaine de mars (pour atteindre 325 décès par jour) ainsi qu’au cours des 10 premiers jours d’avril (où il se situe au niveau élevé de près de 490 décès par jour), pour diminuer à 390 décès par jours du 10 au 20 avril. Ces décès concernent dans près de 8 cas sur 10 des personnes âgées de 85 ans et plus et dans près des deux tiers des cas des femmes. Ces proportions étaient proches en 2019. Néanmoins, la très forte augmentation de la mortalité en maison de retraite à ces dates a davantage concerné les hommes (+ 71 %) que les femmes (+ 49 %), et les 65-74 ans (+ 74 %) que les 75 ans et plus (+ 56 %).
Un surcroît de mortalité en établissement pour personnes âgées apparaît plus particulièrement dans deux régions : en Île-de-France avec un accroissement des décès survenus entre le 1er mars et le 20 avril 2020 de + 249 % (contre 95 % globalement), soit un nombre de décès multiplié par plus de 3 par rapport à la même période en 2019 et dans le Grand Est (+ 108 % en établissement contre + 60 % globalement). En Île-de-France, tous les départements sont concernés par ce fort surcroît de mortalité en établissement pour personnes âgées, notamment Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis où le nombre de décès est multiplié par plus de quatre par rapport à 2019. Dans le Grand Est, le département du Haut-Rhin est particulièrement touché avec 3,7 fois plus de décès qu’en 2019. On peut enfin citer le Bas-Rhin, le Doubs, l’Aisne et la Meuse où le nombre de décès en maison de retraite a plus que doublé sur la période.
Les décès ayant eu lieu à domicile et survenus entre le 1er mars et le 20 avril augmentent entre 2019 et 2020 de + 30 %. Ils ont concerné autant de femmes que d’hommes (51 % versus 49 %), dans 20 % des cas des personnes âgées de 75 à 84 ans et dans 50 % des cas des personnes âgées de 85 ans et plus. C’est pour ces personnes les plus âgées (de 85 ans et plus) que l’augmentation a été la plus importante (+ 38 % contre + 30 % en moyenne). À domicile, la hausse de la mortalité a aussi davantage concerné les femmes (+ 32 %) que les hommes (+ 27 %).
La hausse de la mortalité à domicile au cours de cette période a été un peu plus rapide que celle de l’ensemble des décès dans les régions Île-de-France (+ 103 % contre + 95 % en moyenne), Pays de La Loire (+ 21 % contre + 11 %), Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes ou encore Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mais cela n’a pas été le cas dans le Grand Est, ni les Hauts-de-France. Dans de nombreux départements du Grand Est, la hausse du nombre de décès à domicile est même moins importante que la hausse moyenne (Meuse, Moselle, Haut-Rhin…).
En Île-de-France, la hausse des décès à domicile est plus marquée que la moyenne départementale à Paris et dans les Hauts-de-Seine, mais à l’inverse moins prononcée que la moyenne dans le Val-d’Oise ou l’Essonne.
Les décès ayant eu lieu à l’hôpital ou en clinique et survenus entre le 1er mars et le 20 avril augmentent entre 2019 et 2020 de + 20 %. La hausse est plus marquée pour les hommes (+ 24 % contre + 15 % pour les femmes) et les plus âgés. Les personnes décédées à l’hôpital entre le 1er mars et le 20 avril 2020 étaient des hommes dans 55 % des cas (contre 53 % en 2019), âgées de 65 à 84 ans dans 44 % des cas (contre 42 % en 2019) et de 85 ans et plus dans 42 % des cas (comme en 2019).
L’augmentation du nombre de décès ayant lieu à l’hôpital ou en clinique est en général inférieure à l’augmentation moyenne sauf dans deux régions : la Corse et Mayotte.
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